Hope is gone - Ludivine & Priam

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Priam & Ludivine

Hope is gone

Etrangement – enfin, pas tant que ça –, les journées étaient beaucoup plus agréables depuis que les habitants de la petite maison étaient revenus. Comme je l’avais souhaité, Priam et Khaleb étaient arrivés triomphants et même si j’avais été un peu triste pour Antoine que je n’avais pas eu le temps de suffisamment connaître, j’étais aux anges de pouvoir passer une nouvelle semaine à leur côté. Maintenant que les nominations étaient tombées, je savais que j’irais en finale. Que ma cagnotte allait être validée. Que personne n’avait voté contre moi. Que ma famille devait pleurer à ces nouvelles. Enfin, nous allions pouvoir vivre sans compter, au moins quelques temps. Il fallait juste que mon secret reste bien gardé jusqu’à la finale. J’avais tenu trois mois, je tiendrais deux semaines de plus ! Je voulais en parler, c’était certain, mais ma famille, mes petites sœurs, mon frère étaient trop importants à mes yeux pour que je sacrifie tout pour mon bien-être. Parler de ma cause, je pourrais le faire en sortant de la maison. Et avec de l’argent en poche !

Enfin, depuis que Khaleb avait refranchi la porte du SAS, qu’il avait posé un pied dans le jardin, je ne le lâchais plus. Lui non plus, à vrai dire. Nous passions nos journées ensemble, avec Gaël et Juliette. Seul Priam manquait à l’appel et me faisait cruellement mal au cœur. Il ne m’avait plus adressé la parole depuis notre fameux baiser, Khaleb et moi, lors du prime. Je me sentais stupide. Complètement stupide. Allongée sur mon lit, je repensais à ce moment, le vendredi passé. Pourquoi avais-je fait ça ? C’était spontané, donc j’en avais forcément envie. Mais je n’avais pas pensé aux conséquences dans la maison, et encore moins à l’extérieur. Je me levai, marchai vers la penderie. Là-bas, je fouillai un sac appartenant à un des mecs – Gaël sûrement – et lui empruntai gracieusement une cigarette. La clope au bec, je dénichai un briquet et sortis de la maison par la chambre bleue en direction de la salle CSA. Je poussai la porte à l’envers à l’aide de mes fesses tout en portant la flamme à ma bouche. J’aspirai la fumée, ôtai la cigarette, laissai la porte se refermer. Brutalement, je me retrouvai devant Priam, assis contre le mur, une bouteille près de lui et une cigarette se consumant entre ses lèvres.

- Oh, je… je voulais pas te déranger. balbutiai-je, mal-à-l’aise.

Il ne m’avait pas dit un mot depuis vendredi soir. Je me sentais mal, d’ailleurs me trouver dans la salle CSA avec une clope dans la bouche en était un signe. Je ne fumais plus depuis au moins deux ans, quand j’avais appris que ce pouvait être une justification pour un licenciement au sein de la troupe. Ma place dans le corps de ballet était trop importante mais cette pièce n’était pas filmée et… je n’étais pas très bien vis-à-vis de Priam. Et là, j’avais une occasion en or pour mettre les choses au clair avec lui.

- J’aimerais qu’on parle, tous les deux. demandai-je en aspirant une nouvelle bouffée de nicotine.

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Je t'écoute.

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Priam & Ludivine

Hope is gone

Ca me faisait bizarre d’adresser la parole à Priam. De me retrouver seule face à lui. Ça ne nous était pas arrivé depuis… depuis la soirée. Depuis, j’avais vraiment et sincèrement mal au cœur. Il me manquait cruellement, plus que je n’aurais voulu, plus que de raison. Comment expliquer ça ? J’avais l’impression d’avoir enfin mis des mots sur mes sentiments pour Khaleb, alors pourquoi devais-je ressentir une attirance pour Priam ? Maintenant, j’avais les idées totalement claires, je n’avais pas bu une seule goutte d’alcool. Mon jugement n’était pas faussé, alors pourquoi fallait-il que tout soit toujours si compliqué ? J’avais tissé des liens avec tous les candidats, des liens différents avec chacun d’eux. Et certains de ces liens avaient fini par causer ma rupture avec Julien. C’était chose à faire, mais j’en étais malade. Malade de m’être fait larguée alors que je n’étais sûre de rien dans la maison. Finalement, la solution c’était peut-être ça, rester célibataire, me foutre de tout le monde. Mais je n’y arrivais pas. C’était plus fort que moi, je ne voulais faire de mal à personne.

Priam me fit une petite place pour que je vienne m’asseoir à côté de lui. Je ne pus m’empêcher de sourire en constatant qu’il ne me détestait pas au point de m’éjecter de la pièce à coup de pied au cul. Je vins me caler contre lui la cigarette au bec avec la ferme intention de tout lui dire, tout ce que j’avais sur le cœur sans ménagement.

- J’ai honte de ce que j’ai fait. Et je parle de tout. De m’être affichée, de t’avoir affiché, d’avoir affiché Khaleb, tout, j’ai honte. Vraiment.

Je ne savais plus trop par où il fallait commencer mais j’avais décidé de laisser parler mon cœur, donc… Comment pouvais-je lui dire que je n’avais aucune idée de ce que je ressentais, de pourquoi j’avais embrassé Khaleb, de pourquoi je m’étais laissée embrasser par lui ? Ce que je savais, c’est qu’ils étaient tous les deux des personnes chères à mon cœur et que je voulais les revoir au-dehors de la maison.

- Tu peux me dire tout ce que tu penses de moi, au point où j’en suis… Je me suis faite traiter de pute par mon propre petit copain. Je suis au bout du rouleau Priam, je veux pas être cette fille-là. Je vous l’ai caché mais ça sert plus à rien de mentir. Je suis jamais rentrée ici célibataire. Mon petit ami m’attendait dehors, et il avait accepté certaines choses pour m’aider à aller loin dans l’aventure. Maintenant le jeu a dépassé les sentiments, je ressens de réelles choses pour certains d’entre vous. Il s’en est rendu compte. Il est parti. Je suis toute seule maintenant, j’ai plus personne. Sans lui, je suis plus rien. Je suis désolée si je t’ai fait du mal mais ma spécialité c'est faire souffrir les gens. Tout ce que je t'ai dit, je le pensais. balbutiai-je, sentant mes yeux s’inonder de larmes qui ne voulaient pas sortir. Que j’empêchais de sortir.

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T'as pas à avoir honte...

Je suis désolé, si j'avais su que tu avais un copain, je ne me serais pas comporté comme ça avec toi. Et je suis désolé qu'il t'ai quitté. Je ne t'en veux pas, vraiment, je pense que tu es quelqu'un de bien. Si tu avais été ma copine, jamais je n'aurais accepté que tu rentres dans un jeu en temps que célibataire, j'aurais trop eut peur de te perdre. Tu es tellement géniale Ludivine, on ne peut que t'aimer. Je suis désolé pour la soirée aussi, je n'aurais pas dû profiter du fait que tu ai but...

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Priam & Ludivine

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Il me rassurait en me disant que je n’avais pas à avoir honte. Comment pouvait-il dire ça, lui ? Je m’étais humiliée comme je l’avais humilié, comme j’avais humilié Khaleb. Je me sentais comme une moins que rien, perdue dans un océan de honte et de regrets. Je ne regrettais pas tout, non. J’avais beaucoup apprécié certaines choses, mais sur le moment. Après, quand je repensais aux conséquences… Il eut l’air ému par mon discours, mon aveu. Jamais je n’avais pu imaginer qu’il réagirait comme ça. La meilleure réaction que j’aurais pu espérer, de la douceur, de la compréhension. Il passa son bras par-dessus mon épaule et je vins me blottir contre son torse, toute tremblante en repensant à ce que je venais de dire. En parler rendait la vérité encore plus réelle. C’était comme ça, Julien était parti. Je n’avais plus que mes yeux pour pleurer. « Je suis désolé, si j'avais su que tu avais un copain, je ne me serais pas comporté comme ça avec toi. Et je suis désolé qu'il t’ait quittée. Je ne t'en veux pas, vraiment, je pense que tu es quelqu'un de bien. Si tu avais été ma copine, jamais je n'aurais accepté que tu rentres dans un jeu en tant que célibataire, j'aurais trop eu peur de te perdre. Tu es tellement géniale Ludivine, on ne peut que t'aimer. Je suis désolé pour la soirée aussi, je n'aurais pas dû profiter du fait que tu aies bu... » Ses mots pénétraient ma peau, venaient réchauffer mon cœur. Mon cœur devenu froid comme de la pierre. Je cherchai sa main à tâtons et vins la coller contre mon ventre, enlaçant la mienne à l’intérieur.

- J’ai franchi trop de limites, c’est fini, je veux plus d’histoire jusqu’à la sortie du jeu. murmurai-je en tirant une longue bouffée de ma cigarette.

Je me rendis compte à quel point les mots de Priam à mon égard était gentil. A quel point il était doux en ma présence. Je savais qu’il avait eu quelques problèmes, notamment avec Gaël lors de la soirée des retrouvailles, mais je n’arrivais pas à lui reprocher quoi que ce soit. Quoi qu’il ait pu penser à mon égard, quoi qu’il ait pu dire, je ne voyais en lui qu’une bonne personne.

- Tu mérites d’être heureux, d’avoir quelqu’un qui t’aimera pour ce que tu es et qui ne te fera jamais de mal. S’il y a quelqu’un de bien dans cette maison, quoi que tu en dises, c’est toi. Et je le pense, vraiment.

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C'est sûr que pour ton copain ça doit pas être facile... Mais si tu as été capable de tout ça... Tu es sûre de l'aimer vraiment ? Je sais pas, quand je suis amoureux je ne vais pas vers d'autres filles... Peut être que tu es très attachée à lui, que tu tiens à lui plus que tout, mais que finalement tes sentiments sont pas ceux que tu penses... Je sais pas... J'essaye de comprendre...

Je suis schizophrène, tu m'as jamais vu m'énerver, mais je peux faire beaucoup de mal. J'ai eut des paroles méchantes envers toi. J'aurais pu te faire du mal. Je supporte pas d'être comme ça, j'essaye d'être quelqu'un de bien, mais je ne pourrais jamais l'être totalement, parce que j'ai ça en moi...

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Priam & Ludivine

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Il caressait mon ventre, écoutait ce que j’avais à lui dire sans me couper, sans manifester un quelconque sentiment. Ça me rassurait de savoir qu’il voulait tout entendre du début à la fin et qu’il ne s’arrêtait pas à la première contrariété. Au moins, je pouvais dire qu’il était patient et c’était une qualité indispensable pour comprendre les autres, j’en étais intimement persuadée. Je n’avais jamais été très patiente, j’avais toujours besoin de dire ce que je pensais et c’était un trait de mon caractère dont je n’étais pas fière. Il se mit alors à me parler des sentiments que je ressentais – ou non – envers Julien. Il voulait savoir si pour faire tout ce que j’avais pu faire dans la maison depuis le début du jeu, j’étais vraiment amoureuse de lui. Je m’étais souvent posé la question et à chaque fois je revenais vers la même conclusion : je ne ressentais plus d’amour pour Julien depuis un petit moment. Notre relation était devenue certes fusionnelle, mais platonique. En fin de comptes, je restais avec lui parce qu’il avait toujours été là pour moi, même dans les périodes les plus compliquées ; mais ça, je ne pouvais pas le dire à Priam. Il fallait pour ça que je révèle mon secret et il était impensable de le faire si près du but.

- Je lui dois plein de choses. Même si je ne ressens pas la même chose pour lui qu’au début, il ne méritait pas que je l’affiche devant toute la France. C’est vraiment, vraiment quelqu’un de bien. S’il a accepté tout ça, c’est parce qu’il savait que c’était important pour moi de mettre toutes les chances de mon côté pour aller loin. murmurai-je, convaincue de ce que je disais.

Il continua alors sur sa lancée, lorsque je lui expliquai que je pensais vraiment qu’il était quelqu’un de bien, en m’indiquant qu’il était schizophrène et que par conséquent, il ne pourrait jamais totalement être quelqu’un de bien. Il m’avoua qu’il avait dit du mal de moi, qu’il aurait même pu me faire du mal et que ça le rendait fou. Je n’arrivais pas à répondre. Il avait raison, je le savais. Mais j’étais loin d’avoir peur de ses réactions quand il était en colère, quand il en voulait à la Terre entière. J’avais plutôt envie de l’aider. L’aider pour que ces moments soient les plus rares possibles. Il embrassa alors mon front après m’avoir dit qu’il voulait me revoir à l’extérieur et que dès le premier jour, il avait flashé sur moi. Je ne pus m’empêcher de sourire.

- Quand je suis rentrée et qu’il n’y avait que toi dans cette grande maison… C’est là que j’ai su que ça allait être compliqué. Déjà, on m’envoyait avec des mecs mignons. Et en plus, tu me paraissais tout gentil... avouai-je tout en échappant un petit rire.

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Je comprend, c'est dommage que ça se soit passé comme ça...

Et il y a eut Khaleb...

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Priam & Ludivine

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Priam se montra compréhensif et m’affirma qu’il comprenait ce que je pouvais ressentir par rapport à ma rupture avec Julien, qu’il était sincèrement désolé que ça se soit passé comme ça. Il ne pouvait pas l’être autant que moi, c’était certain, mais je voulais le croire. Tout le monde ne me cherchait pas du mal, après tout ! J’étais victime de ma spontanéité et de mes sentiments, tout simplement. J’étais tombée sous le charme à la fois de Priam et de Khaleb, pourtant tous deux très différents. Tout ça malgré moi, parce que je savais que Julien était à l’extérieur, qu’il m’attendait. Mais il fallait se rendre à l’évidence : nous n’étions plus amoureux. Du moins, je n’étais plus amoureuse. Je lui devais tout, je voulais qu’il reste avec toi, mais il était devenu mon meilleur ami plus que mon petit ami. Face à ma réponse sur la soirée d’arrivée dans la maison, il soupira en me rappelant qu’il y avait eu Khaleb ensuite. Il était vrai que dès la première soirée, il m’avait mise à l’eau, ça rapprochait ! J’avais eu un réel coup de cœur pour les deux garçons dès le premier soir, en fin de comptes. Je secouai la tête en soupirant à mon tour.

- Oui, il y a eu Khaleb. Comme il y a eu Gaël. J’ai créé des liens avec tout le monde. Certes, avec Khaleb très intensément, mais il ne s’est rien passé entre nous, je veux qu’on le sache, que tout soit clair. Je veux pas que ma famille croit que j’ai trompé Julien devant la France entière, tout est resté platonique entre nous jusqu’à la dernière fois.

Je voulais tirer les choses au clair. Il était impensable qu’on me voie comme une personne infidèle : ce n’était pas le cas ! J’avais toujours repoussé mes sentiments pour rester honnête envers mon petit ami. Aucun baiser, aucune coucherie ! Une annonce me tira soudain de mes songes. La Voix me réclamait dans le confessionnal, sûrement pour les dernières nominations, ou pour quelques révélations. J’embrassai la main de Priam et la reposai sur son genou. Je me levai jusqu’à la porte, la poussai mais avant de la franchir, me tournai une dernière fois vers lui.

- Peut-être que ce sera plus facile à comprendre quand mon secret sera révélé. En tout cas, je l’espère. déclarai-je en éteignant ma cigarette, lui lançai un dernier sourire et quittai la pièce.

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