Il fallait que je me calme, il fallait absolument que je me calme si je ne voulais pas me faire exclure du jeu. Ça serait con de se faire virer si près du but… La soirée était terminée et il fallait que j’aille dans un endroit où je ne serai pas dérangé et où je ne serais pas filmé. Deux propositions s’opposaient à moi. Les toilettes ou la salle CSA. Les toilettes étaient trop petites pour que j'extériorise ma rage, donc je n’avais plus qu’une solution : la salle CSA. Mais c’était sans compter Gaël. Il fait chier celui-là ! La lumière qui provenait du jardin me permettait de voir qu’il était par terre sous une couverture peut être s’apprêtait-il à dormir ? Il est sérieux, lui ?!! Dormir à même le sol alors qu’il y a pleins de lits de disponibles à l’intérieur de la maison… Il est vraiment bizarre ce mec. Tout ça c’est vraiment pathétique.

- Putain, mais t’es sérieux ? Qu’est-ce que tu fous là ?!! Tu ne pourrais pas dégager ?!!!!

Je crois que ce n’est pas du tout pour maintenant le calme… Bien au contraire… Tout semble fait pour que je ne retrouve pas ma sérénité habituelle. En plus, j’y suis jamais allé à la salle csa, enfin si une fois juste pour voir comment c’était mais c’est tout. Même pour prendre mes médicaments en cachette des autres, je ne venais même pas ici, je les prenais aux toilettes. Poches, chaussures, chaussettes, soutifs… Tout y était passés pour les cachés aux autres.

M’ignorer serait vraiment une mauvaise idée, une très mauvaise idée. Ce n’est jamais très agréable de se faire ignorer. Peut-être que j’avais l’air conne comme ça debout alors que lui est couché, mais au moins j’étais en position dominante, alors je resterai debout tant qu’il n’aura pas quitté cette pièce. « Sérieux tu veux pas foutre le camp de cette putain de pièce? Vas-y fous le camp merde! Fous le camp Ju! T'es vraiment une pauvre conne, allez dégage laisse moi pioncer! Jte jure je vais te massacrer si tu dégages pas d'ici! Sérieux tu vas me faire chier jusqu'au bout? Vous êtes tous bourrés comme des coings, alors lâchez moi! Fous le camp tu empestes l'alcool!! ». Que de blabla, ohlalala. Que des menaces et aucune action !

- Houlala, je suis morte de peur !

Je n’étais pas du tout effrayée, et il ne m’impressionnait pas du tout. Je ne vois pas du tout pourquoi je devrai l’écouter docilement et partir la queue entre les jambes. Et je n’avais pas du tout l’intention de faire ça, bien au contraire. Je croisais les bras et le toisa.

- Que des menaces, toujours des menaces mais aucun agissement comme toujours…

Une sale jeune… Oui ça j’étais déjà au courant mais merci quand même ! Je ne pus m’empêcher de lancer un sourire ironique sur ces mots. Ah, attention Gaël se lève et me lance un regard de tueur. Woaw, y a du progrès ! Ah ben non en fait, c’est toujours des paroles qui s’en suivaient après. Je soupirais. Justement, non, je n’avais pas du tout envie d’aller dans la chambre. Dans cette chambre où y a Ludivine et Priam, non ça ne m’aiderait pas vraiment à me calmer. J’irais même jusqu’à dire que j’avais plus de chance de me calmer ici avec Gaël que en allant dans la chambre. Sans que je m’y attende il me porta comme un sac à patates. Ah non non ça ne va pas aller… Je déteste qu’on me fasse ça autant que je déteste qu’on me retienne. Après ça peut aussi dépendre de la situation, mais en tout cas dans cette situation-ci je ne le tolère pas du tout. Je commençais à lui asséner des coups dans le dos.

- Mais lâche-moi, merde !

Enfin il me lâcha, quand on fut à l’extérieur… Et il pointa son doigt vers moi et recommença à parler encore et encore. Rohlalala… Je ne pus même pas lui répondre qu’il repartait dans la salle et claquait la porte. Si il croit que je vais en rester là, il se met le doigt dans le nez ! Je me relevai et essayais de poussée la porte. Merde, qu’est ce qu’il a mis contre la porte ? C’est dur de la pousser. Bon quand on veut, on peut ! Alors, allez ! Je poussai, poussai et enfin je réussis à ouvrir cette fichu porte.

- Tu sais quoi ? T’es vraiment un connard, un connard qui a pas de couilles, je crois que c’est le pire quand même !

En disant cela je claquais la porte derrière moi mais en restant dans la pièce, non je n’allais pas partir enfin pas maintenant juste le temps de dire ses quatre vérités. Sauf que là, je ne pourrais plus partir.. J’ai fait l’erreur de tirer fort sur la poignée juste au moment où la porte avait claquée. Et je crois que la porte n’apprécie plus trop d’être tant claquée et je me suis retrouvée avec la poignée dans la main. Merde… Je sais pas pourquoi par reflexe, je me suis éloignée de la porte et là je trébuchais sur les pieds ou les jambes de Gaël je ne sais pas trop, maintenant qu’il fait tout noir je ne vois plus rien. Et je m’étalai comme une grosse merde en lâchant au passage la poignée qui était dans ma main et qui dû atterrir un peu plus loin.

- Putain, merde, fait chier !

L’art de se casser la gueule, made in Juliette ! En plus je crois que j’ai dû me casser quelque chose, ma jambe me fait mal… Ça doit être le karma ! Puis étrangement la douleur me fit retrouver mes esprits… Mais maintenant sans la poignée on doit être enfermés là-dedans et je pourrais plus repartir me coucher tranquillement…

- Gagouu, je suis désolée pour tout ce que je t’ai dit… Tu n’aurais pas un briquet sur toi ?

Oui moi dans toute ma splendeur…. Mais il nous fallait bien un peu de lumière pour retrouver la poignée même si je n’osais pas lui avoué que je l’avais cassé…