C’était le deuxième jour. La nuit avait été plus ou moins la même que celle de la veille. C'est-à-dire pas si pire. Ces lits à étage n’était pas très pratique, mais étaient confortables, au moins on ne pouvait pas leur retirer ça.

Cette nuit, personne n’a parlé, je n’ai pas entendu de Mélanie. Le silence régnait dans la chambre bleue où je dormais. J’avais mis toutes mes affaires dans la chambre des garçons, pourquoi dormir dans celle des filles ?

J’avais un peu de mal avec les filles de cette année. Il y avait essentiellement Alessandra. Je la voyais partout. Dans la piscine, dans la salle de bain –là je l’ai plus entendu que vu – , mais en règle générale, toutes les autres filles étaient super discrètes.

Il était encore un peu tôt pour que les candidats se réveillent maintenant. Et c’est ce moment que j’aime. Lorsque personne est levé, que le soleil vient à peine d’arriver, la piscine ne fait pas encore de vague suite aux diverses actions qui peuvent se produire dans une piscine, et surtout, le chant des oiseaux avec ce ciel bleu. On se serait presque cru sur une île, mais non, nous étions bien encore à Saint Denis, sur une maison construite rien que pour nous.

J’avais l’impression de visiter le Jardin. Il y avait la piscine, la table extérieure, les poufs. Oh ! Des poufs ! C’est vrai que lors de la première soirée, Carwyn était affalé dedans, impossible de découvrir les joies de cet objet.
Mais maintenant que j’étais seule, je pouvais à ma guise me jeter dans un des poufs. Je choisis le vert, celui de la nature !

- Mmm ! Un bon bol d’air pur dès le matin que demander de plus ?

Je fermai les yeux et profitai de ce silence et cette solitude pour réfléchir à l’extérieur, et surtout, à penser à Stephan.

Etait-il vraiment comme ça ? Pour peut être jouait il un jeu. Avec son accent, avec sa proximité avec les autres. Je ne sais pas quoi penser de son comportement. Si pensée il devait y avoir. Mais bon. Tiens j’y pense, comment va Stephan ? Il me manque terriblement en faite. Je ne pensais pas qu’il allait me manquer autant. Même si je passe ma vie avec lui… C’est surtout la nuit qu’il me manque. Peut être que sur un Prime la production pourrait le faire venir, en tant que visiter, pour amis de la famille. Ma famille.

- Bonjour, Cox, belle journée qui commence pas vrai ?

Hein ? Comment ? Qui me parle ? J’ouvrai difficilement les yeux. Moi qui commençais à m’endormir. Rouvrir un œil est dur !
Qui est cette personne ? Je la vois plus, elle est passée où ? Ah oui sur un autre pouf. Arrête de bouger tu me donne le vertige.
Ah. Alessandra. Ca aurait pu être pire. En faite non. Il n’y avait pas pire dans la maison pour moi. Fais ta sociable Cox nom de Dieu ! Un effort !

- Bonjour Alessandra. Oui je pense que la journée sera plutôt belle.

Non c’était pas assez. Là ma réponse donnait vraiment l’impression de vouloir couper court. Or, ce n’était pas réellement le cas.

- Tu te sens bien dans la maison ? Je veux dire, rien ne te rappel ton secret ? Ou ce que tu as à cacher ?

Autant être franche.

« Mais de quel jeu tu parles voyons. Si je devais penser à tous les mecs que j'ai fréquentés en te disant ça, je n'ai pas fini voyons. Mais c'est toi qui penses à Raphaël. C'est toi qui a l'air de le vouloir rien qu'à toi. »

Elle jouait l’innocence à la perfection. Cette fille était une actrice, elle jouait très bien la comédie. Elle jouait un jeu, si elle n’a pas compris, je peux rien pour elle. Son cas sera vraiment désespéré. Mais ça, je le savais déjà.

« Eh non manque de bol. Je n’ai pas fat de la prison. J’ai failli en faire mais cela sert à ça d’avoir un père dans la politique qui a fait taire toute l’histoire »

Oh mon Dieu non ! Une bonne fille à papa comme il existe plus ! J’en ai découvert une ! Vite, mettez là dans un musée ! Si son père a fait taire l’histoire, il doit être haut placé. Son secret ? Ca renforçait mes théories sur son secret.

« Au fait, dis-moi, y’a-t-il une raison particulière au fait que tu ne m’aimes pas ? Serait-ce parce que je suis assez proche de Raphael ? On est que deux filles alors si on s’entretue, on ne va pas aller bien loin, tu ne crois pas ? »

Elle se sentait proche de Raphael ? Je ne ferai pas de commentaire. Tu ne peux pas être proche au bout de 2 jours, je reste sur mes positions. Cette fille me fait vraiment de la peine, elle a l’air de se croire dans un monde tout rose. En parlant de ça, la notion de monde rose me fit penser à l’épisode de la salle de bain entre Alessandra et Rafic. Ca me fait encore rire d’ailleurs.

- Je vais répondre à tes questions dans l’ordre si tu le veux bien. Je m’assis confortablement dans mon pouf pour me mettre face à elle. Pour ce qui est du Jeu, si tu ne comprends pas je ne peux rien pour toi. Comme je te l’ai déjà dit, tu fais ce que tu veux avec ton cul, ça ne me regarde pas. Oui je pense à Raphael, pas toi ? Ce mec est sympa et pas désagréable à regarder, pourquoi ne pas y penser ?

Ca c’était fait.

- Pour la prison, c’est sur que quand on a papa derrière soit, c’est plus facile d’avancer dans la vie. Et surtout de passer sous silence certaines choses de la vie. C’est sur que plus tard tu ne seras pas du tout blasée. Pour ce qui est de mon affection envers toi, il est vrai que j’en ai pas particulièrement. Pourquoi ? Peut être pour le regard que tu m’as lancé dès la première soirée alors que je voulais juste faire connaissance. Sympa comme accueil. Et tu sais, tu n’es pas très proche de Raphael, je ne pense pas du moins. Tu ne peux pas être proche avec lui au bout de si peu de temps, personne ne peut être proche au bout de seulement 2 Jours. Après ce n’est que mon point de vue. Et puis qu’est ce qui te fait dire que je ne t’aime pas ? Nous n’avons jamais vraiment parlé toi et moi. Mais peut être que si on se connait un minimum, je pourrais être moins agressive avec toi, même si je ne pense pas l’être.

Lorsque je m’étais mise en position assise, mon couteau était sortie de sous la serviette. D’un geste de la main, je le sortais, et le mis par terre, à côté de moi, mais à distance d’Alessandra, il ne fallait pas que l’une de nous se blesse involontairement.

Elle m’avait rapidement parlé de Carwyn, enfin je pense. A vrai dire, quand je parle je n’écoute pas ceux qui me coupent la parole. Et là, ce fut l’apothéose, un vrai feu d’articife du 14 Juillet à Paris, on aurait pu mettre Mozart derrière pour en faire un vrai bêtisier. Je vous raconte ? Avec le plus grand plaisir.
Tout d’abord, elle avait commencé par sous entendre que j’avais entendu son histoire. Et non ma petite, tu te trompes totalement. Mais à vrai dire, je m’en fous pas mal de ton histoire. Comment avait elle pu m’entendre ? Non pas que je sois honteuse d’avoir été prise sur le fait, mais c’était tout bonnement impossible. Ou alors elle avait un don pour être à deux endroits en même temps. Lorsque je lui ai dit, elle n’était plus dans la salle de bain, puisque moi j’étais juste avant avec Carwyn pour mon défi. Cette fille n’était vraiment pas très nette dans sa tête.
Mais attendez, ce n’est pas fini. Au contraire, ça ne fait que commencer. Je vous passe le fait qu’elle m’ait dit que j’étais pas discrète, blablabla. Pas intéressant comme tout ce qu’elle dit. Après, elle m’informa que j’avais des visions. Plutôt cool comme pouvoir, même si ça n’était toujours pas la vérité. Me lancer aucun regard ? Elle se fou de moi en plus. Déjà que la liste de ses défauts était longue, mais là idiote et complètement abrutie venait de s’ajouter. Ah oui ! J’ai beaucoup aimé le « Je suis assez intelligente », je crois que c’est à ce moment là que j’ai faillis m’étrangler avec ma salive. Adjectif à ajouter ? Modeste ! Et puis d’où elle sort que je la croit dans un monde rose ? Elle est dans ma tête ? Je ne lui ai jamais dit … Vraiment bizarre cette fille. Elle se fait de bons gros films toute seule dans sa tête. Idiote. C’était encore le mot qui me revenait pour la qualifier.

Pour une foi que je voulais être sociable on me le renvoyait en pleine figure. Tant pis, je serais désagréable avec cette Idiote. Et puis un point de vue, ça se change Mistinguett.

Ah oui ! Ce qui était drôle aussi dans sa tirade, c’est le « J’ai d’autres choses à faire avec mon cul si tu vois ce que je veux dire ».
Ca c’était bon aussi. Il fallait vraiment faire piquer cette fille. En parlant de piquer, j’avais toujours mon couteau avec moi, je pense que finalement, il va beaucoup servir.
Il me dit au revoir. Ah non pardon, elle me mit au revoir et bonne journée et rentra avant que je ne dise quoi que soit.

- Bien le bonsoir idiote.

C’était dit dans un chuchotement, elle ne l’entendit donc pas. Je me réinstallai sur mon pouf tranquillement. Je mis mes lunettes sur mon nez, et me mis une chanson dans la tête. « Benguiguii … »