Ce matin, j’avais eu la mauvaise surprise de trouver mon pot de beurre de cacahuète VIDE sur la table de la cuisine. Non seulement quelqu’un avait osé terminer mon pot, et en plus ce quelqu’un l’avait laissé sur la table, bien en évidence, histoire de me dire « va te faire Rapha, j’ai tout bouffé ». Je ne chercherai pas à trouver ce quelqu’un, mais je peux vous assurer que si je découvre son identité, il va m’entendre ! La journée commençait mal, sans beurre de cacahuète. En plus Cox n’était pas encore réveillée, donc évidemment personne n’avait pensé à mettre la cafetière en route. Cette fille m’est -un peu- indispensable quand même. Le filtre était bon à changer, je savais pas où se trouvait le paquet. J’ai dû ouvrir tous les placards, que je fis claquer les uns après les autres, histoire de me venger du pot vide sur la table ! Je vous le donne en mille, lorsque je mets enfin la main sur le paquet, il est vide ! Pas de café, pas de beurre de cacahuète. C’est juste pas possible ! Là, j’avais deux solutions. Soit je retournais me coucher, de mauvaise humeur, soit … Non, je ne peux pas aller me recoucher, de toute façon je dormirais pas ! Et puis la situation serait la même à mon réveil. Bon, deuxième solution, LET’S GO comme on dit chez moi.

D’abord, je prépare tout le matos. Comment je pourrais faire pour… Bon je vais prendre des fourchettes, ça fera sans doute l’affaire. Au pire j’irais à coup de pied ! Je pose les fourchettes sur la table, à côté du pot VIDE, et me dirige vers le dressing. James, Carwyn, Aless’… Ah voilà, les affaires d’Alix. J’ai besoin d’un collant, il doit bien y avoir ça là-dedans. Celui-là fera l’affaire. Un peu trop foncé quand même, et en plus y a des trucs dessus… Oh tant pis. Je retourne dans la cuisine, m’enfile le collant sur la tête et fourre les fourchettes dans les poches de mon peignoir ouvert. Ça pèse un peu lourd, j’en retire deux que je laisse sur la table. Je jette un dernier coup d’œil sur mon pot VIDE et me dirige vers le jardin.

Non mais je rêve ! Y PLEUT ! Si ça c’est pas de la journée de merde… Bon tant pis, j’ai pas le choix, il faut que je fasse quelque chose pour faire en sorte que cette journée ne soit pas si pourrie. Je cours vers la superette, les fourchettes tintent dans ma poche. On dirait un troupeau de vaches. Me voilà arrivé devant la grille. Je fais tomber mes outils sur le sol et essaye de forcer la serrure. C’est plus compliqué que ce que je pensais. Je regarde rapidement à l’intérieur, et je vois mon pot de beurre de cacahuète tout près de l’entrée. Si seulement mon bras pouvait passer dans un trou de la grille… Si seulement je n’étais pas aussi musclé. Je donne un coup de pied dans la serrure, au cas où. Mais non, ça bouge pas. Je désespère, cette journée n’aurait même pas dû commencer. Vivement qu’elle se termine… De toute façon je sais très bien que si je ne commence pas par mon petit déjeuner habituel, ça s’annonce très mal pour le reste de la journée. C’est prouvé. Si seulement quelqu’un pouvait venir m’aider… Je tente encore de trouver un super mécanisme avec mes fourchettes, mais ça me semble vraiment mal parti. Fait chier.

ϟ Alix & Raphael

Alix dormait paisiblement, emmitouflée dans ses draps, la jambe pendant dans le vide. Tout était encore sombre et lugubre dans la chambre des filles. Tout le monde dormait. Enfin, non, si , tout le monde. D'ailleurs, on pouvait entendre des ronflements s'échapper de la chambre des garçons. C'était charmant. Alix l'avait remarquée. Bon. Ca ne l'a gênée pas plus que ca, c'était naturel après tout. Tout ce qu'il y a de plus naturel....Enfin ! C'est quand même vachement gênant ! Oh et puis c'est bruyant ce machin ! Ah non. Vraiment. Alix ouvrit ses petits yeux et se releva pour venir s'asseoir sur son lit. Elle leva les bras et s'étira de tout son long. Un bâillement lui échappa tandis qu'elle porta une main à sa bouche. Elle retira sa couverture et sortie de son lit. Elle traina jusqu'à la salle de bain et se mit sous la douche, tourna le robinet de l'eau et apprécia l'eau tomber sur son dos.
Quelques minutes plus tard elle retournait dans la chambre, ouvrait doucement sa valise pour sortir deux trois vêtements et les enfilait. C'est habillée d'un jean foncé, d'un bustier gris à corset et pieds nues qu'elle entra dans le salon. Tiens. Quelqu'un était déjà debout. Comment elle l'avait remarqué ? Un pot vide sur la table. Et à en juger par le contenue qu'il avait eu dans le dit bocal, c'était Raphael. Oui. C'était un des seuls qui mangeait du beurre de cacahuète. Alix n'en mangeait pas. Elle était allergique aux fruits à coque. Donc. Pas de cacahuètes, pas de noix, pas de noisettes, pas de noix de coco. Niet. Nada. C'est ca ou elle finissait aux urgence avec un eudème de conque. C'tait pas jolie à voir la dernière fois qu'elle avait mangée une noix de cajou. Enfin. Alix regardait dans la pièce, personne. Mais où il était ?
Enfin. Alix se tourna et se prit un verre de lait et entama une tartine quand l'extérieur lui tapa dans l'oeil. Il pleuvait. Mais. C'est quoi ca là bas ? Un homme ? Ah oui un homme. Bon. Surement Raphael étant donné que c'était le seul à être debout à part elle.

Alix se leva, soupira et sortie dehors, bon, la pluie n'était pas torrentielle mais on l'a sentait quand même. Ses pieds touchèrent l'herbe tandis qu'elle s'approchait de la supérette. Mais qu'est-ce qu'il faisait encore ? Et puis...non...Mais...QUOI ? Non. Non. Non. Il n'était quand même pas entrain de...Et ben si.
Alix secoua la tête avec un air de dépit tandis qu'elle s'accroupit à côté de Raphael. Et là. L'image qu'elle aperçut lui frappa le cerveau. Raphael, en peignoir, avec un de SES collants sur la tête ET entrain de mettre des fourchettes dans la serrure de la supérette. Alix resta quelques instants désabusé. Mais qu'est-ce qu'il faisait ?

-Ca serait pas un collant à moi, ca ?

Je ne l’ai même pas entendu arriver, avec le bruit que je faisais, inutilement, avec mes fourchettes. Mais pourquoi la prod’ a si bien verrouillé la superette ? On est enfermé là, on aurait pas le droit de manger en plus ? Oui je sais, normalement on fait les courses une fois par semaine. Sauf que la semaine dernière on les a pas fait, probablement parce que c’était la première semaine, et qu’on devait en avoir assez et blablabla. Et bah non c’est pas assez, puisque mon pot de beurre de cacahuète a été dévalisé pendant la nuit ! J’vous jure que je l’ai encore en travers de la gorge. L’image de mon pot VIDE au milieu de la table va me tourmenter pendant de nombreuses nuits. En plus je suis le seul à en manger normalement. C’est vraiment juste pour me faire chier, j’en suis sûr. BREF, le problème serait résolu si je réussissais à forcer la serrure de cette foutue grille. Alix m’était donc venu en aide, merci ! Enfin c’est ce que je pensais. Jusqu’à ce que je me tourne vers elle et que je l’entende me dire - Ça serait pas un collant à moi, ça ? Super, merci chérie, je suis en train de mourir de faim et toi tu penses à ton collant qui en plus me brouille la vue ! Je l’enlève de ma tête en grimaçant, et lui met dans la main.

Si c’est à toi, tiens j’te le rends de toute façon il me sert à rien.

Bon, du coup je dois quand même me débrouiller tout seul. A moins que… Mais oui, son bras est plus fin que le mien, il doit bien passer dans les trous de la grille ! Le pot de beurre de cacahuète est juste là, et les filtres sont un peu plus hauts. Je suis sûr qu’elle peut les attraper. De toute façon pour le moment je vois pas d’autres solutions. Et puis maintenant qu’elle est là, sous la pluie, autant qu’elle m’aide vraiment ! Je pousse alors les fourchettes sur le côté, me relève et attrape le bras droit d’Alix. Délicatement, quand même, je voudrais pas lui faire mal. Elle doit pas trop comprendre ce que je veux faire, faut que je la pousse contre la grille. J’essaye alors de faire passer son bras dans un des trous. Heureusement elle coopère et tend le bras vers l’intérieur de la superette. Miracle ! Ça passe ! Sauf que… il est trop court. Et merde. Je pousse un long soupir.

Merci de m’avoir prêté ton bras, même si ça a pas marché.

Bon, il faut que je trouve autre chose. Je regarde Alix, et lui souris. La voir réduit un peu ma mauvaise humeur. Je ne pourrais pas me passer de mon petit dej’, mais quand même. Je viens d’y penser… ça doit être interdit de piller la superette. La Voix va peut-être nous punir. Une nuit dans les cachots de la maison des secrets, ahahahah !

Y'a des jours, on ferait mieux de rester au lit, je vous jure. Nan parce que ce matin, le réveil, normal comme d'hab quoi. Je me suis encore réveillé en nage parce que j'avais fais un rêve à la con. Mes deux soeurs étaient en train de s'engueuler, comme d'habitude quoi, et ça partait vraiment en cacahuètes, vu que deux pandas géants se mettaient du côté d'Astrid, pour frapper sur Bertie. Du coup, elle, elle demandé l'aide de deux girafes géantes. Bref ça a finis en massacre cette chose... Parce que moi, ben j'essayai de les calmer, et j'étais au milieu, donc je me suis fait poursuivre par... deux pandas et deux girafes géantes, sous le fou rire de mes deux soeurs qui se sont réconciliés du coup. Bref je me suis réveillé en nage, et j'ai mis cinq bonnes minutes avant de me rendre compte que j'étais dans la chambre de secret story. Du coup, ben je me suis levé, la tête dans le c... brouillard. Direction la salle de bains, il faut que je me réveille. L'eau sera gelée à l'heure là, mais tant pis, faut que je me réveille. J'allume le robinet et je me fous la tête sous l'eau, elle est vraiment froide, mais ça réveille. Mais j'ai encore la tête dans le brouillard faut que je mange.

Du coup, ben direction la cuisine. Et une fois arrivé dans le salon je me rend compte que j'ai oublié une étape essentielle: la phase habillage. Du coup, je suis en boxer dans le salon. Et merde, retour dans la salle de bains, mais j'ai vraiment faim. Bon tant pis, ça se fera en boxer. Toute façon tout le monde dort. Du coup, ben je suis dans la cuisine, les cheveux trempés, en boxer, pas rasé, en train de chercher de quoi manger. Plus d'orange, plus de pommes, et merde... Et un pot de beurre de cacahuètes sur la table... Qui est le porc qui n'a pas rangé après lui? Bon ben Carwyn va encore se taper le nettoyage de la table. Pot direction poubelle et un coup d'éponge sur la table et c'est de suite mieux. Parfois y'en a que je tuerai, de devoir faire ça le matin au réveil.

Et c'est quoi ce bruit? Et j'ai faim et y'a rien à manger. Dans le frigo? Plus de yaourt nature! Nan c'est pas possible! Là je fais quoi? Plus rien de mangeable. Je crois que je vais aller harceler la Voix dans le Confess, pour qu'elle me nourrisse, je suis sur que si elle me voit comme ça, en boxer et avec mes yeux de chien battu, elle acceptera de me donner quelque chose. J'ai faim et mon ventre crie famine. Je vais m'écrouler là. J'ai envie de chialer vraiment...

Y'a du mouvement dehors? Des gens près de la grille de la supérette? Qui c'est? La prod qui remplit la supérette? Oh il faut que je les soudoie. Je cours dans le jardin vers eux, j'oublie complètement comment je suis. Et là, c'est la déception c'est juste Raphael et Alix. Nan je suis pas content que ce soit eux, parce que je peux pas les soudoyer...

Ils font quoi là? Ils essaient de …

Vous pensez qu'il y a moyen de voler un trouc à manger, parce que là c'est la famine....

Attendez, y'a un truc qui manque là... Un truc qui fait que je suis pas bien... Ah oui je sais, je passe ma main dans mes cheveux.