Cher Juliette,

Tu nous manques déjà ! Ta joie, ta bonne humeur qui remplit les couloirs de l’hôpital et de la salle de repos nous manque ! On te connaît que depuis deux ans mais maintenant on ne peut plus se passer de toi ! Mais maintenant que tu es dans la Maison restes-y ! T’inquiète pas on te garde une place bien au chaud parmi nous quand tu rentreras. Tu manques aussi aux enfants, ils te réclament. On a du mal à les faire rire comme tu le faisais. Des fois on les laisse regarder des extraits de l’émission où tu es dedans. Le coup de la pelouse synthétique les as bien fait rigolés. Juliette, tu es trop forte, même loin tu arrives à leur procurer de la bonne humeur. En parlant des enfants, la petite Ava s’améliore de jour en jour. Désormais, elle arrive à tenir une semaine sans appareils respiratoires ! Tu la verrais, tu serais fière d’elle ! La petite se montre forte, c’est une battante. Je l’admire. Elle n’arrête pas de dire « Où es Julette ? » « Moi veux Julette gagner », « Julette, belle »... Ici il y a beaucoup de gens qui te soutiennent. Il y a même des personnes qui viennent demander si c’est ici que tu travailles. Merci de nous faire de la pub ! Tu gères !

Tu as des bisous de tout le monde, continue comme ça et reste toi-même !

PS : Je t’ai joint une photo de nous deux avec Ava et un tee-shirt personnalisé avec des petits dessins des enfants et des petits mots de l’équipe. T’as vu ta petite Claire, elle gère ! Elle t’apporte plein de souvenirs, tu me remerciera plus tard !

Ta blondasse de collègue

Juliette,

Je me doute bien que tu n’attendais pas de lettre de ma part, que tu ne l’avais pas prévue. Ton plan aurait bien fonctionnée si une amie ne m’avait pas informée de ta participation à ce jeu. Pour quoi je me suis fait passée moi en n’étant même pas au courant de ce que fait ma propre fille ? Je vois bien que tu n’as pas arrêtée les mensonges, Juliette. Moi qui croyais que tu avais arrêtée de faire des conneries, que tu avais vraiment changée. Je vois que je me suis trompée. Et tu as fait une belle connerie en t’inscrivant à ce jeu. Non mais franchement tu avais quoi dans la tête en t’inscrivant avec ce secret ? Tu voulais faire passer quoi comme message ? Dire que je n’arrive même pas à comprendre ma propre fille… Tu sais bien que cette affaire, n’a pas été une affaire innocente. Ce secret devait rester secret, juste la famille devait être au courant de ça et tes amis les plus proches. Nombre de débats, il a soulevé. Ce que Stefan a fait pour toi est illégal, il a enfreint la loi. Il a corrompu un médecin pour pouvoir faire cette opération. On devait rester discret sur ça, la justice nous l’avait recommandée. Et toi qu’est-ce que tu fais ?! Tu le crie à la France entière ! Les vieilles habitudes reviennent, comme on dit. Tu fais absolument le contraire de ce qu’on te dit de faire, comme quand tu étais enfant. Tu nous as menés la vie dure, Juliette. Même les personnes qui nous entouraient te traitaient d’enfant sauvage. Quand on te disait de ne pas jeter la balle dans le balcon des voisins tu le faisais, quand on te disait de ne pas jeter le verre par terre, tu le faisais. Tu faisais toujours le contraire de ce qu’on te disait. Même quand ta cousine te tapait sur la main pour arrêter, tu rigolais ! Tu étais insupportable ! Mais malgré tout ça, malgré tes caprices, malgré ton caractère rebelle, on a continués à t’aimer chaque jour à te choyer, malgré toutes les déceptions que tu nous faisais subir. Je ne sais pas quelles erreurs on n’a pu faire en t’élevant, tu ne t’es jamais confier totalement à nous. Et là où notre rôle de parents a échoué, Stefan a réussi. Il a réussi à te faire changer. Je ne sais toujours pas comment il a fait, c’est assez blessant de savoir que lui a réussi et nous après toutes ces années à t’élever n’ont amenés à rien au contraire tu étais de pire en pire. Il persévérait, il revenait tout le temps auprès de toi, même si tu le jetais à chaque fois comme une vieille chaussette, comme un moins que rien, en ne cessant de répéter qu’il n’était pas digne de toi alors que c’était plutôt toi qui n’était pas digne de lui. Et puis un jour, il a enfin attiré ton attention. Et puis petit à petit tu as commencé a changé, il arrivait à te rendre meilleure. Enfin on devenait fière de toi, Juliette, tu as arrêté de nous décevoir. Et voilà après quatre ans, tu recommences et tu n’y vas pas de main morte en plus ! Quel message tu voulais faire passer ? Tu veux pousser des milliers de personnes à se suicider pour leurs promises, c’est ça ? A aller à l’encontre des lois ? A ton avis pourquoi la production cache les marques de vos produits de consommation ? Parce que vous avez beaucoup d’influences sur les jeunes qui regardent cette émission ! Juliette, je suis lasse de tout ça. J’en ai marre. J’en ai marre de devoir réparer tes conneries à chaque fois.

Ta maman

Maman,

Certes, je n’attendais pas du tout de lettre de ta part. Mais je pensais tout de même que tu me soutiendrais plus que cela. Et quel soutient ! Je pensais plutôt que ça serai papa qui péterait son câble. Voilà pourquoi je ne vous ai rien dit sur ma participation à ce jeu. Mais pourquoi tu n’attends pas ma sortie du jeu, pour me dire cela en face à face. Je te dégoute tant que ça ? Et j’ai vraiment changée, maman. Tu sais très bien que si je n’avais vraiment pas changée, je t’aurais envoyé chier dans cette lettre ou je n’aurais même pas pris le temps de te répondre. Si j’étais resté une conasse tu crois vraiment, que je travaillerais avec les enfants ? Ça fait mal de savoir qu’à une seule erreur de ma part, tu remets tout en doute. Je sais bien que je vous en ai fait voir de toutes les couleurs, et j’en suis désolée. Je vous ai sans doute dégouté à vie d’avoir d’autres enfants. Tu n’as rien raté dans mon éducation, maman, j’étais juste trop conne pour me rendre compte de la chance que j’avais, d’avoir deux parents à mes côtés qui s’aiment très fort. C’est peut-être à cause que papa n’était pas très présent, il faisait constamment des déplacements et m’offrait constamment des cadeaux. Mais les cadeaux ne remplaçaient pas sa présence. Non maman, je ne rejette pas la faute sur papa, ne t’inquiète pas. Non, ce que j’étais, avait seulement pour cause moi. J’ai même pas été foutue de comprendre que c’est grâce à tout son travail et tous ses déplacements qu’on ne manque de rien et aussi grâce à toi. Mais heureusement toi, tu travaillais à la maison et c’est surement toi qui t’en ai pris plein la gueule par ma faute. Peut-être la situation se serait arrangée si je m’étais confiée plus à vous comme tu le dis. Et t’as raison Stefan n’était pas digne de moi mais heureusement il est toujours resté à mes côtés malgré qu’au début j’étais une vraie garce avec lui. Sans lui je serai devenu quoi ? Je serai sans doute morte à moins qu’à la dernière seconde on aurait trouvé un donneur pour moi. Et j’aurais toujours été cette conasse, je n’aurais pas mérité ce cœur. Je serai sans doute devenu une criminelle, une dealeuse… Mais il était là, et même si il m’a fait changer en quelqu’un de bien, je ne mérite tout de même pas qu’il ait donné sa vie pour moi. Je sais ce que je méritais, je méritais de crever pour tout le mal que je vous ai fait. Le message que je voulais faire passer avec mon secret, c’est de pousser les gens à vivre leur vie à fond, de la vivre chaque jour comme si il n’y avait pas de lendemain, qu’aux personne qui comme moi sont en attente d’organes qu’il ne faut jamais désespérer, baissé les bras… Je ne voulais pas du tout faire passer de mauvais messages. Mais si je ne suis même pas foutu de te faire comprendre que je voulais faire quelque chose de bien dans cette émission, c’est que je ne suis même pas fichue de faire quelque chose de bien dans ma vie. Dès que j’entreprends quelque je te déçois. Peut-être devrais-tu couper les ponts avec moi. Si tu veux après cette aventure je ne te donnerais aucunes nouvelles de moi, comme ça j’arrêterais de te décevoir. Si tu fais ce choix, je ne t’en voudrais pas, je récolte que ce que j’ai semé, n’est-ce pas ? Je n'ai que ce que je mérite.

Juliette