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J'avais encore du mal à m'habituer aux diverses caméras partout dans la maison. Leurs petites lumières rouges et leurs mouvements qui indiquent qu'on vous suit en direct et que l'on verra peut être votre bouton de moustique à la quotidienne. Heureusement pour moi, ces bêtes avides de sang ne semblaient pas s'attaquer à moi, ne mangeant quasiment jamais de sucre mon sang ne les avait jamais attiré plus que ça, c'était d'ailleurs toujours surprenant lorsque je me faisais piqué. Mon père au contraire...Non. Ne pas parler de lui, ça faisait mal, c'est tout. Sa perte...ma claustrophobie...ça, le fait que je n'aimais pas que l'on me regarde. Et puis je n'avais jamais aimé que l'on me regarde, petit je n'étais pas le stéréotype du beau garçon, ça serait même le contraire ! Un peu rondouillet..les cheveux trop long pour plaire, les lunettes...des sourcils enclins à la plaisanterie...Bref. Deuxième jour. J'avais de moins en moins l'impression d'être dans le monde réel mais plus enfermé dans une grosse boîte. Parce que c'est ce qu'était la maison, une boite. Je n'étais pas ce qu'il y a de plus mal à l'aise mais de me faire observer, comme ça, c'était limite oppressant. Je me frottais les paupière avant de descendre du lit et d'enfiler un jean sombre et un T-shirt gris, tout ce qu'il y a de plus banale. Chopant ma brosse à dent, j’avançais vers la salle d'eau où était les éviers et les miroirs. Je poussais la porte et là. BAM. Un Gaël en vue. Lui, je me méfiais, j'étais pas encore sûr de l'avoir bien cerné. D'ailleurs si je n'y arrivais pas, personne le pourrait et il y aurait même matière à se demander si lui-même pouvait. Ça existait hein ! Des gens qui ne savaient pas dire qui ils étaient. Pas du genre "Je sais pas comment je m'appelle", non qui on est à l'intérieur, nos réactions, pourquoi on fait tel ou tel chose.

KHALEB- S'lut

Dis-je encore dans le gaz alors que j'arrivais devant les miroirs. Je suis sûr que la moitié...bon les trois quarts des hommes donneraient leur âme pour pouvoir ressembler à Gaël. Quant à moi je préférais pouvoir regarder qu'être. Si seulement il pouvait avoir meilleur caractère..il avait tout de l'homme frustré qui a jamais pu dire ce qu'il avait besoin de dire et maintenant qu'il pouvait il se lâchait. Famille nombreuse ? Orphelinat ? Une enfance avec un parent violent ? Quelqu'un qui le faisait se replier sur lui-même ? Qui sait, peut être même qu'il n'a jamais eu a se soucier de rien et qu'il est née avec une cuillère en or dans la bouche. Bref. Je clignais des yeux avant de prendre mon tube de dentifrice, dont la marque avait été caché...Des paranos j'vous dis...des paranos. Et d'enfourner ma brosse à dent dans ma bouche. Sexy ou pas tant pis.

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Pourquoi est-ce que le dentifrice était tout le temps aromatisé à la menthe ? Sérieusement...ça piquait plus qu'autre chose et qu'en on inspirait bouche ouverte c'est comme si comme un con on venait de tomber dents les premières dans un tas de neige. Désagréable ! Les industriels tenaient-ils tant à nous faire souffrir au quotidien ? Merci bien, rien qu'en allant au supermarché je souffre mentalement. Tout ces produits et ces aliments avec du chocolat ou des substances provoquant le cancer du rein ou même de certaines parties du cerveau. Incroyable. Mais soit, passons, mon dentifrice avait donc un goût de menthe. Oui, tout ça pour ça, mais j'aime bien parler, discuter, dialoguer, argumenter...BREF. Je suis apprenti psy et au contraire de nombreux de mes collègues, je ne me contente pas de diagnostiquer un problème en me basant sur des cas déjà étudiés. La nature humaine était tellement intéressante, réfléchir au pourquoi une personne trouve telle ou telle chose énervante, en conclure telle ou telle chose et finalement se rendre compte que c'est pour ça qu'une personne déteste les horloges qui font du bruit ou quand il fait trop chaud. Je parle vraiment trop...je devais être encore plus énervant qu'une femme superficielle lorsqu'elle parlait de vêtements ou de maquillage...

GAËL- Chalut! Pas allergique au colgate par hagard?

Ça y est, le grand Gaël vient de casser son mythe. Je suis plutôt honoré que ce soit devant moi plutôt que devant Juliette...et je doute que ça arrive un jour mais ne soyons pas si sûr que cela voulez vous ? Enfin. Parler la bouche pleine de dentifrice lui donnait un côté...attachant, c'était vraiment étrange d'entendre sa voix sans méchanceté derrière. A moins qu'il ne cache très bien son jeux et dans ce cas, excusez moi, mais j'aimerais bien perdre. Et puis je trouve ce genre de jeux malsain, je préfère quand les ressentis sont clairs, au moins on sait où poser les pieds. Je coupe court à mes réflexions et lui répond, la brosse à dent dans la bouche, le dentifrice sur cette dernière.

KHALEB- Nan et heu'eusement...t'imagine 'amais pouwoir ge broger les gent ?

Il ne devait pas avoir compris grand chose, d'ailleurs je ne savais même pas si j'aurais mieux fait de retarder mon brossage de dent de quelques minutes...J'étais un peu mal à l'aise mais comme Morphée me jouait encore du violon ca se remarquait pas beaucoup...en fait Gaël me faisait me poser des question. Comment est-ce qu'il pouvait passer de la colère à un sourire qui puait tellement l'hypocrisie que tout le monde le gobait ? C'était.. impressionnant. Je me demandais réellement quel était son secret. Double personnalité ? L'un bien nerveux, l'autre bien hypocrite ? Non...il y avait forcement quelqu'un là en dessous, y a toujours quelqu'un sous la carapace. Car pour avoir le besoin de s'en créer une, il faut obligatoirement quelque chose à protéger en dessous, quelque chose de fragile et de tendre.

GAËL- Et Colgate, tu rêves ou tu m'admires?

Je clignais des yeux en revenant au moment présent. Ah oui, c'est sûr que si je fixe le miroir en sa direction, la brosse à dent en bouche et la tête dans le brouillard...je dois être pathètique à voir. Mais nous n'étions pas tous magnifiquement bâtie comme lui ! Je suis désolé mais moi, quand je dors, je ressemble à rien ! Je suis sûr qu'il fait s’enflammer la libido de toute les demoiselles qui regardent l'émission rien que maintenant en se brossant les dents ! Mais comme dit, je préfère profiter et regarde plutôt qu'être et me faire courir après.

KHALEB- Sérieusement...Colgate ? Tu veux 'pas 'lutôt m'appeler 'ar mon vrénom ? Je me sentirais moins relégué au rang de créavure comme Green Peace girl !

Dis-je en souriant tout en me massant là où son coude m'avait cogné. Je suis fragile le matin et puis même si j'y mettais toute mes forces je suis sûr que j'arriverais même pas à faire mal à une mouche. J'aurais envie de dire que j'y peut rien mais si, c'est à cause de moi que j'ai dû me pointer à l'hopital quasiment tout les jours. Contrats de poids, non-visite tant que les trente kilos ne sont pas atteint...le dégoût de la viande, des légumes. C'était de ma faute si j'avais l'air pathétique avec mes cinquante-cinq kilos pour un mètre quatre-vingt...

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De tout les candidats de la maison des secrets, Gaël était surement celui qui m'intriguait le plus. Non pas que ses manières et son caractère de merde me freine dans un point et me fasse me poser des questions. Mais sur son secret...qu'est-ce qu'un gaillard comme lui pouvait avoir vécue qui soit digne de figurer parmi la liste des secrets de Secret Story ? Bon, certes, il y avait des secrets qui avaient étés révélés les années précédentes et ont se serait joyeusement demandé si ce n'était pas une blague. Du genre...tel ou tel est mon ex, je suis en couple. Oh tiens, et s'il partageait un secret avec un autre habitant ? Mmh...le plus logique serait de ce dire que non. Mais, et si toutes ces manières et ce caractère colérique était une façade ? Et si, en vérité, c'était le mec le plus gentil de la terre ? Non, c'était pas possible, ces réactions avant-hier soir étaient trop spontanées pour avoir étés préparés à l'avance. Mais le secret en commun n'était surement pas à écarter de la liste, d'ailleurs il faudrait que j'enquête pour voir si il n'y aurait pas d'autres candidats qui auraient pu faire équipe et partager un seul et même secret. Et surtout ! Ne pas me fier aux apparences ou a ce qu'un citoyen lambda pourrait croire ou qui il mettrait avec qui. C'était souvent les duo les plus insolites qui en ressortait et qui pourtant étaient bel et bien réels.

Gaël me répondit, je fronçais les sourcils pour le comprendre. Nous devions être vraiment, très drôle à voir, une discussion avec la bouche plein de dentifrice c'est tout ce qui constitue un tue-l'amour comme dit Caroline. Allez, nous étions là pour deux mois tout au plus, nous avions bien le droit d'avoir l'air idiot de temps en temps. Et puis, nous n'avions qu'une vie mince ! Une fois rentré, avec qui pourrais-je discuter la bouche pleine de dentifrice ? Mon reflet ? Ça ferait légèrement schizophrène et il n'y aurait pas tout le mordant qui peut s'échapper d'une conversation avec Gaël. Ce type était vraiment une énigme, et j'adorais ça. Au fur et à mesure que le goût de menthe investissait ma bouche, je me réveillais, tant bien que mal. Gaël me confia alors qu'il avait totalement oublié mon prénom, pas la mémoire. Possible, et puis, même si sur le coup il n'avait pas eu envie de le retenir, grand bien lu fasse, je ne jugeais pas la dessus. Un premier soir on ne peut pas tout retenir et puis, avec la crise qu'il nous a piqué avec Angelina, c'était tout à fait compréhensible.

KHALEB- 'as grave. Mon prénom 'est 'haleb !

Pas sûr qu'il m'est compris mais au pire, soit il oublie, soit il redemandera une prochaine fois. Puis il continua en me demandant si je n'avais pas eu mal. Hum...non ça va...non non si si ça va. De toute façon, faut pas s'en faire pour moi ! J'ai déjà connu pire...Je secouais négativement la tête

KHALEB- 'as de souchis, 'e suis en'ore un 'eu dans les 'apes.

Tu parles ! Pour être dans les vapes, j'avais l'impression que mes paupières étaient soumise à la gravité et qu'elles ne voulaient qu'une chose, se clore à nouveau. Mais ça va, la menthe ça réveil. C'est au détour d'une dent que le gout horripilant du dentifrice me fit grimacer et frissonner. C'était vraiment pas bon, et en plus...non j'arrivais pas à trouver autre chose à dire contre le dentifrice à la menthe.

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C'est du presque au tac au tac que Gaël à peu à peu...commencé à...changer de visage. Ouai. ça fait bande annonce de film très....supens que de toute façon tu sais déjà comment ça va se finir. Tout le monde va mourir sauf le ou la nana que tout le monde aime parce qu'il est trop sexe et qu'il a une tronçonneuse contre des nains de jardins. Clairement. C'est ça. Bah disons que pour résumer la chose. Gaël est passé de normal à inquiet. Et ça....C'est étrange auprès de Gaël. Comment ça je porte déjà des jugements sur qui il est ? Je juge pas, je constate juste que de le voir...bon l'entendre -on va pas chipoter je suis encore dans ma tête non ?!- me demander si j'allais bien et me conseiller de retourner me coucher si jamais j'étais K.O...c'était inhabituel et assez gênant en quelque sorte. Autant au début j'ai jamais réalisé que les gens s’inquiétaient pour moi autant depuis quelques années je commençais à en avoir ras la casquette que l'on me rectifie ou que l'on me fasse des remarques sur mon poids. On a tous fait des erreurs de jeunesse non ? Bien alors maintenant, merde à la fin.

KHALEB- 'An 'An 'est von 'inquiè'te sur'ou 'as

Nous étions lamentables, ça, ça allait passer dans la quotidienne. Ou dans le prime du vendredi. Ou quelque chose comme ça. Ne serait-ce que parce que c'est Gaël et qu'il doit déjà être le chouchou de ces dames avec des atouts comme les siens. Quoi ?! Pourquoi renier l'évidence et jouer le mec qui se croit plus beau que ce qui s'apparente plus à un mannequin brésilien ! J'avais rien pour l'égaler et ça ne me gênais absolument pas. Ça faisait déjà trois ans que j'avais abandonné l'idée de ressembler à un bad boy car j'avais déjà fais les frais de ce que je pensais être la trame à suivre pour atteindre ce stage. Résultat, gouffre aux enfers et tout le contraire de ce que je voulais. Je fis sortie de mes pensées par une phrase n'ayant ni queue ni tête. Je regardais Gaël tordre ses lèvres tout en essayant de ne pas tout cracher du dentifrice et je devais m'avouer que je commençais à glousser doucement. Ca fait mal, quand les abdos ils bougent, tu rigoles mais tu t'empêches de rigoler. Puis finalement Gaël a éclaté de rire aussi et je me suis lâché. J'ai sortie la brosse à dent de ma bouche et ai craché le dentifrice dans l'évier avant de me laisser aller au rire. Je trouvais ça extraordinaire de pouvoir passer ce moment avec lui et de cette façon.

KAHLEB- J'ai rien compris à ta dernière phrase

Avouais-je entre deux fous rires.

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Ca faisait vraiment, vraiment, vraiment du bien de pouvoir rigoler comme ça. J'étais persuadé que je pourrais compter sur mes doigts le nombre de fois où je rigolerais franchement et sincèrement dans cette maison. D'ailleurs Secret Story était plutôt réputé pour ses cris, ses mots lancés au visage et toute cette méchanceté gratuite. Peut être était-ce pour ça que je m'étais inscrit finalement...montrer que je peux être autre chose qu'un poussin tombé du nid. Que je peux moi aussi être aussi cruel et con que le reste du monde. Mais non, aussi longtemps que j'essayerais, et même si au fond de moi je me mettais à changer, jamais je n'atteindrais la débilité profonde dont le monde est la victime. Une victime qui court après une perfection tellement bourré d'hypocrisie et d'imposture qu'il en devient presque masochiste que de s'avouer ne pas y croire, ouvrir les yeux. Le poète W.H. Auden a écrit; le mal n’est jamais spectaculaire, il a toujours forme humaine, il partage notre lit, et mange à notre table...Dans notre contexte, il trouvait nos secrets et nous dépouillait de notre âme. Nous vendre à la télévision n'était pas malin, m'inscrire à Secret Story était tout sauf intelligent et dieu savait à quel point je l'étais...peut être pas de façon commune, peut être pas comme l'on sous-entend le sens intelligent...mais j'étais bien plus haut que la moitié des gens sur cette planète et ça, je commençais enfin à en être fier.

KHALEB-Haleb ?! Oh mon dieu...non c'est Khaleb ! J'veux bien que les prénoms exotiques donnent un aspect aphrodisiaque à ma personne mais pas jusqu'à ce point là !

Répondis-je en rigolant. Il était vraiment top ce mec, j'étais content de ne pas m'être arrêté aux premiers a-prioris. Il n'y avait rien de pire que les premières impressions et pourtant c'est souvent par ces dernières que les gens se laissent convaincre de qui est qui. Puis Gaël me posa une petite série de question avant de m'affliger d'un clin d'oeil qui aurait, à coup sûr, fait fondre une demoiselle. Je limite et m'essuie le visage avec une serviette trouvé à porté de main avant de passer mes mains sous l'eau.

KHALEB- J'ai l'impression d’assister à un de mes rendez-vous *rire* Hum...sinon dans la vie, ouai j'suis heureux, j'ai ma mère...pas de frères ni de soeurs mais ça ne me gène pas plus que ça..on va dire que si j'en avais eu on aurait moins fait attention à moi et peut être que je ne serais plus là aujourd'hui...Mais sinon, non, j'ai jamais eu de délire au Colgate Gaël ! Nous venons d'avoir notre première fois..."

Dis-je d'un ton caricaturale, imitant la voix et les manies d'une adolescente après sa première nuit d'amour.