Everytime I close my eyes it's like a dark paradise - PV Ludivine

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Mes paupières sont lourdes et mes yeux secs, j'ai l'impression d'être un tas de sable. Mais le sable s'écoule alors que je ne fais que stagner contre ces pierres gelés et humides. Je ne sens plus ma jambe droite, mes bras sont engourdis et ma joue est écrasé sur la pierre. Mon corps pique à certains endroits, je sais que je suis infecté. Le cadavre de l'air est humide et l'ambiance est pesante. Ca sent la mort, je ne sais plus quoi penser, je ne sais plus si c'est réel ou si c'est un rêve, un cauchemar. Je ne sais plus depuis combien de temps je n'ai plus bougé, je sens la pierre irrégulière contre mon ventre et contre mon dos. Si on nous retrouve...ma jambe n'y survivra surement pas, ils devront me la couper, je ne la sens déjà plus, je n'ai même plus mal. C'est comme si le temps s'était figé. Jour, nuit, matin, après-midi, je n'en savais rien. Je savais que cela faisait trois cent battements de cils que la dame n'ouvre plus les yeux. Elle ne les ouvrira plus. J'ai peur. Papa. "p'pa..." il me regarde d'un air blessé, j'ai peur, je sais quel est cette flamme morne dans son regard, je sais pourquoi son visage pâlit de minutes en minutes. Je tend ma main en tremblant, mon organisme à cessé de me demander à manger, il sait qu'il n'en aura pas. Lui essaie de lever la sienne mais elle retombe. J'arrive à l'attraper, je la sers comme je peux, ça me fait mal, je ne sers rien, je n'arrive pas à la serrer, je n'arrive pas à lui montrer à quel point j'ai besoin de lui. "Reste..;avec...moi...p'pa..." dis-je aussi vite que je pouvais, en faisant terre ma gorge sèche et mes mains tremblantes. Mais ses yeux se ferment, non, j'ai envie d'hurler, j'ai envie de crier, de prier, de pleurer, de le secouer, le frapper. Mais j'assiste, spectateur, à une fin que je ne voulais pas. Je sens son rythme cardiaque baisser, et ses paupières se clore, pour toujours. J'ai l'impression que le démon en personne est venu nous demander une dernière danse avant de se faire propriétaire de nos âmes perdus sous terre...Aucun hurlement n'aurait pu le faire fuir, aucune chanson chantés par ce petit garçon. Meunier tu dors, ton moulin, ton moulin va trop vite. Meunier, tu dors...ton moulin va trop fort.

Mes yeux s'ouvrent brusquement alors que je me redresse, j'ai l'impression d’étouffer, je respire comme je peux, je passe ma main sur mon visage en sueur, je sens mon coeur qui s'emballe alors que l'obscurité est tout autour de moi. Je ne vois rien, je ne fais qu'entendre les respirations tranquilles et apaisés. Puis je reviens à la réalité. Je ferme mes yeux et baisse la tête. Je sens mon corps trembler, j'ai encore peur. En fait, 'j'ai toujours eu peur. C'est la seule chose que j'ai appris par mes propres moyens, la peur. Je sais ne pas réussir à me rendormir alors je fais glisser ma main gauche vers le lit d'à côté et parvient jusqu’à un bras féminin. Je suis vraiment dans cet maison, ce n'est plus un cauchemar. Si s'en était un, elle ne serait pas là. Je m'approche de l'endormie et l'enveloppe de mes bras, je ne sais pas si j'ai le droit, si je peux, si elle le voudrait. tout ce que je sais, c'est que mes tremblements commencent à se calmer et que mon coeur bat différemment, d'une façon moins cruel, plus douce et addictive. Je ramène Ludivine doucement contre moi en priant pour ne pas la réveiller et je pose mon visage près du sien. J'ai besoin de sa présence, maintenant.

Messages : 294 Date d'inscription : 28/06/2012

Khaleb & Ludivine

Everytime I close my eyes it's like a dark paradise

J’étais tombée dans les bras de Morphée depuis un bon moment. Je sentais sous ma tête, cachée derrière mon oreiller, la lettre de Julien. Je ne voulais pas que quelqu’un tombe dessus par inadvertance. Qu’est-ce que je pouvais faire ? Je mentais à tout le monde. Au fond de moi, je savais ce qu’il me restait à faire, mais c’était trop dur. Parce que Julien avait toujours été là pour moi quand ça allait mal, qu’il était le seul à ne pas avoir eu peur. Il avait tout fait pour moi, je lui devais ma vie, mais tout avait changé. Maintenant que j’étais dans la maison, j’avais un œil différent sur notre relation. Etais-je amoureuse ? Il était évident que non. Non, ce n’était pas – plus ? – de l’amour que je ressentais pour lui. Je tenais énormément à Julien, mais je ne pouvais plus être sa « petite amie », pour la simple et bonne raison qu’avec le temps, il était devenu mon « meilleur » ami. Pourtant, je ne pouvais pas me permettre de lui faire passer une lettre dans laquelle j’expliquais brièvement que c’était fini entre nous. Non, il fallait que nous nous expliquions en face. En attendant, je ne pouvais pas me permettre de lui planter un couteau dans le dos et de le faire souffrir face à la caméra en m’affichant avec la moitié des mecs restants de la maison. C’était se foutre de sa gueule et la dernière chose que je voulais faire, c’était de lui faire mal.

Cette nuit-là, je ne rêvais pas. Mon esprit était trop embrumé, plein de pensées plus complexes les unes que les autres, qu’il était impossible pour moi de faire le vide et de laisser gambader mon imagination. Je dormais plutôt paisiblement, sans penser à tout ce que je devais faire le lendemain – soit rien. Nous ne faisions plus rien. Tous les habitants étaient devenus de grosses larves, la tête dans le frigo quinze fois par jour, le reste du temps planqués sous une couette à roupiller. Pas bien passionnant. Je commençais à me faire vraiment chier, en fin de comptes. Pourtant, certaines choses me poussaient à rester dans la maison. Il y avait ma cagnotte, évidemment, et la promesse de tout cet argent à la clé. Il y avait mon secret, que je souhaitais garder le plus longtemps possible pour enfin en parler quand il serait découvert. Puis il y avait ces candidats que j’avais appris à connaître et à qui je tenais. Il y avait Gaël, le grand ronchon au cœur tendre avec qui j’adorais parler de tout et de rien, parce qu’au fond, nous nous ressemblions énormément. Il y avait Priam, mon petit chouchou, ce jeune homme adorable avec qui j’aimais faire des câlins et prendre des pauses tendresse. Puis il y avait Khaleb, cette personne que je n’aurais jamais pensé apprécier en rentrant dans la maison mais qui s’était imposé comme un véritable pilier pour moi dans le jeu. Dès la première soirée, j’avais su qu’il me deviendrait indispensable.

Des bras entouraient mon corps. Je sentais un souffle irrégulier sur mon visage. J’étais extrêmement proche de quelqu’un. Est-ce que je venais de commencer un rêve ? Ou alors est-ce qu’on était réellement en train de me prendre dans les bras ? Je n’arrivais pas à ouvrir les yeux. Non, je devais rêver. Khaleb, le seul qui dormait à côté de moi, avait généralement un sommeil de plomb et pas une seule fois il s’était collé à moi dans son sommeil. Alors pourquoi est-ce que ce serait lui ? Dans mon esprit endormi, j’imaginai que c’était Julien. J’enroulai alors mes mains autour de la taille de l’homme mystère, et, inconsciemment, collai ma poitrine contre son torse. J’avais presque l’impression de sentir le cœur de Julien battre contre moi. Comment avais-je pu imaginer que notre relation prendrait fin ? Collée contre lui, ne pouvant être plus proches, je savais que rien ne pourrait nous séparer. Mais je rêvais. Julien n’était pas réellement là. L’homme tremblait, respirait étrangement. Qu’étais-je en train de faire ? Pourquoi mes yeux ne voulaient pas s’ouvrir ? Pourquoi continuais-je de dormir ? Pourquoi ne voulais-je pas voir la vérité en face ?

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Messages : 164 Date d'inscription : 23/06/2012 Age : 28

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L'évidence vient très rapidement à moi, je n'arriverais plus à m'endormir avant quelques heures, voir de la nuit entière. Je ne savais pas quelle heure il était et je m'en fichais. En fait, mon cerveau recommençait à marcher pleinement et ma nomination d'office par le téléphone rouge vint reprendre ce gout amer au creux de ma gorge. Je n'aurais jamais dû me lever pour courir décrocher ce téléphone. Et peut être encore moins lui donner une leçon de cancer...mais c'était fait et maintenant je n'avais plus qu'à espérer être sauvé par le public. Je ne voulais pas quitter le jeu, j'avais besoin de rester. Avec Ludivine, on commençait à peine à...je ne savais même pas comment qualifier ça ! On commençait à s'apprivoiser ? Ce jour où elle est venu me rejoindre dans la salle sans caméra pour me consoler suite à la lettre de ma mère m'annonçant l'inconscience alarmante d'Ezeckiel, elle avait été là. Je ne pourrais jamais la remercier assez. De toute les personnes présentes dans cette maison, elle était l'une des seules que je voulais revoir à l'extérieur.

Il n'y avait pas de remède pour cette envie constante de l'avoir contre moi, de pouvoir sentir ses cheveux contre ma joue et sa peau caressant la mienne. Il n'y avait pas d'astuce pour y échapper, il n'y avait plus que cette évidence lancinante et la vérité qu'elle pourrait juste se jouer de moi...et j'en avais peur. C'était stupide à dire, j'avais l'impression d'avoir peur de tout, d'être juste un faible pion dans un jeu appartenant à des lunatiques qui s'amuseraient à nous faire bouger de case en case au gré de leurs envies. Je me tendis lorsque Ludivine bougea, je l'avais réveillé ! Non, ne te retournes pas, ne me rejettes pas, ne me claques pas. Mais lorsque je sentis ses bras m'entourer et son corps se glisser contre moi d'un geste encore endormis, un soupir m'échappa. Je me détendis et encerclais son dos et ses hanches de mes propres bras avant de déposer un baiser furtif dans son cou. Je n'avais pas envie de partir, je ne voulais pas être nominé alors que La Voix avait été très très claire.
KHALEB- Désolé de t'avoir réveillé
Murmurais-je pour ne réveiller personne.

Messages : 294 Date d'inscription : 28/06/2012

Khaleb & Ludivine

Everytime I close my eyes it's like a dark paradise

Le rêve prit soudain fin et la brutalité de la vérité vint m’assommer en plein visage. J’ouvris péniblement les yeux en prenant le plus de temps possible, avec l’envie illusoire de rester ancrée dans ce rêve où tout allait bien, où je n’avais plus de problèmes, où personne n’avait réellement de problèmes. Mais ce ne fut pas Julien qui se trouva collé contre moi. Khaleb avait passé ses bras autour de ma taille et je sentais l’odeur de sa peau contre la mienne. Ce n’était pas désagréable, là n’était pas le problème, le problème se trouvait sous mon oreiller, écrit sur un bout de papier froissé. Le problème avait même un prénom, un prénom auquel je ne voulais faire aucun mal. Khaleb chuchota au creux de mon oreille qu’il était désolé de m’avoir réveillée. Un mince sourire se dessina sur mon visage endormi. Quelle heure était-il ? Il faisait encore nuit noire, du moins les rideaux des chambres étaient baissés et aucune source de lumière filtrait dans la pièce bleue.

- Ne t’en fais pas pour ça. assurai-je d’une voix masculine, empâtée par le sommeil.

De grosses respirations se faisaient entendre dans la pièce. J’étais persuadée que tout le monde dormait les poings fermés, d’un sommeil lourd, profond et réparateur. Je n’avais jamais eu la chance de profiter de ces longues nuits, et, même si je dormais bien cette fois-ci, je n’arrivais pas à en vouloir à Khaleb de m’avoir tirée de ma songerie. Il était tremblant, ruisselant de sueur. Quelque chose était arrivé, au moins un bon cauchemar.

- Tout va bien ? demandai-je en le voyant dans ce piteux état.

J’en profitai pour laisser glisser ma main le long de son bras avant de refaire le trajet inverse, remontant vers son épaule puis redescendant vers sa main indéfiniment. Khaleb m’avait toujours donné cette impression d’être quelqu’un de fragile psychologiquement. Souvent, je l’avais vu triste, blessé, songeur ou nostalgique. J’étais persuadée qu’il avait toujours besoin de quelqu’un pour le réconforter. Il avait forcément dû vivre des évènements pas très faciles dans sa vie passée mais je ne pouvais pas le questionner sur ça : et si ça concernait son secret ?

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Je n'avais jamais aimé le silence. Car il était toujours comblé par les souvenirs des chansons que chantait le petit. Elles me hantaient, je me souvenais de chacune d'elle. Petit papa Noël, bateaux sur l'eaux, eh oh eh oh on rentre du boulot, le rêve bleu, des chansons du Roi Lion, d'autres du bossu de notre dame. Je n'avais plus jamais touché à ces cassettes, je n'avais plus écouté une seul de ces paroles. Les entendre revenait à me rappeler et je ne voulais pas même si je ne pourrais jamais oublier. J'avais peur de ne pas pouvoir passer outre, d'être toujours poursuivit par les refrains au détour d'une nuit sans rêves. Mais là, alors que je serrais Ludivine dans mes bras, je n'entendais rien. Rien hormis sa respiration calme et endormie. Ça faisait sacrement du bien ! Mes bras se resserraient autour de sa taille. Je savais qu'aucune image ne serait diffuser, il faisait sombre et puis, ce n'était pas si extraordinaire que ça, si ?

Ludivine me rassura en me disant de ne pas m'en faire. Un sourire fatigué s'afficha sur mon visage humide. Elle était extraordinaire comme fille. Ma main droite caressait son dos alors que sa main caressait mon bras. Je ne savais pas ce que l'on disait de nous, si l'on parlait d'elle et moi. D'ailleurs y avait-il un "elle et moi" ? Je ne savais pas et plus la fin du jeu approchait, plus j'avais peur de ma sortie. J'avais peur de me retrouver seul comme avant mon entré. Oh, je n'étais pas à proprement parlé seul, j'avais Caroline, ma meilleure amie et avec son aide j'avais monté un dossier pour pouvoir avoir la garde d'Ezeckiel mais...quand je rentrais chez moi le soir, la seule personne que je retrouvais, c'était mon reflet. Depuis mon entré, j'avais découvert ce que c'était que de tenir à quelqu'un. Ludivine était devenu une des personne les plus importante dans le jeu, pour moi. Elle m'était vraiment d'un grand secours et je ne pouvais indéniablement pas nier le fait que j'aimerais bien la revoir après Secret Story. Je n'avais jamais fait de très bons choix, peut être que de me laisser m'attacher à elle était pour la première fois une bonne chose...
KHALEB- Cauchemars..je me suis réveillé et..j'avais envie de te serrer contre moi, ça peut paraître stupide mais maintenant ça va mieux.
répondis-je à voix basse, entre le chuchotement et la confession. Je remontais ma main dans son cou alors que mes phalanges caressaient sa colonne vertébrale sur leur passage pour ensuite venir se nicher dans ses cheveux.
KHALEB- J'aimerais tellement pouvoir t'en parler Ludi...ne serait-ce que pour te prouver que je me joue pas de toi et que..que c'est pas une stratégie ou je sais pas quoi...que je tiens vraiment à toi...j'aimerais tellement Ludivine.

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Khaleb & Ludivine

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Je voyais Khaleb tout tremblant, tentant tant bien que mal de retrouver un rythme respiratoire normal. Je n’aimais pas le voir dans cet état, visiblement mal. Je ne savais pas ce qui le tracassait mais je voyais quelques gouttes de sueur perler sur son front ; elles annonçaient sûrement une nuit difficile. Je ne pouvais rien faire d’autre que le serrer contre moi pour le rassurer, mais il était rare qu’il vienne me chercher comme ça, en pleine nuit, et qu’il me réveille. Il devait se passer quelque chose d’anormal, du moins je ne voyais pas d’autres explications. Il m’expliqua alors qu’il avait fait un cauchemar et qu’il s’était réveillé avec l’envie de me serrer contre lui. Il ajouta ensuite qu’il se sentait mieux maintenant, même si c’était stupide. J’étais loin de trouver ça stupide, mais je me contentai de lui sourire faiblement dans la pénombre de la nuit. Mon esprit était certes encore embrumé mais je percevais très bien le fond de ses propos, comme depuis quelques jours où j’avais l’impression que son attitude envers moi avait changé. Sa main vint caresser mes cheveux et je fermai les yeux, me sentant mieux que nulle part ailleurs. Je ne réussis pas à les ouvrir lorsqu’il me raconta qu’il aimerait me dire toutes ces choses qui le tracassaient. Pourtant, la deuxième partie de son aveu me toucha encore plus. Il m’avoua qu’il cherchait un moyen de me prouver qu’il était sincère avec moi, qu’il tenait vraiment à moi, mais c’était impossible pour lui de me raconter quoi que ce soit. Je compris alors que nous partagions bien plus qu’un lit ou que de bons moments. J’ouvris les yeux et plantai mes iris au fond des siens.

- J’ai de la chance d’être là avec toi, maintenant. A un moment, j’ai cru que ce serait plus possible.

J’en disais trop. Je me tus immédiatement mais mon regard ne cilla pas. Au fond, n’avais-je pas envie que Khaleb découvre mon secret plus que les autres ? Moi aussi j’avais envie d’en parler, de tout lui avouer. Je savais que si jamais cette conversation était filtrée par les membres de la production, je recevrais un avertissement pour fuite d’indices abusive. Oui, j’en disais trop, mais c’était trop dur à porter ! Je commençais à craquer. Je portai ma main à celle perdue dans mes cheveux de Khaleb et la posai devant moi en nouant mes doigts entre les siens avant de reporter mon regard vers lui.

- J’aimerais que ce soit toi qui trouves mon secret, vraiment. murmurai-je sincèrement.

Au fil du temps, je me rendais compte que certaines personnes s’étaient mises à compter plus que d’autres. Priam et Khaleb s’étaient détachés des autres et prenaient plus d’importance à mes yeux que quiconque dans cette maison. Il y avait eu trop de petites embrouilles avec Gaël pour que ma relation avec lui reste limpide et sans embûches, mais je l’appréciais quand même énormément. Cependant, il était inévitable que si je devais protéger une seule et même personne dans cette maison, le choix serait déchirant entre la personne avec qui je déconnais le plus qu’était Priam et mon partenaire de lit qu’était Khaleb.

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Je restais pétrifié lorsque ses yeux se plantèrent dans les miens. Elle avait un regard qui me rendait tout chose, qui me rendait faible, qui s'incrustait en moi comme une flamme délicate et lancinante. Je savais ce qui était en train de se passer, je savais que nous étions tout les deux en train de glisser sur une pente dont on pourrait ne pas se relever. Et si, une fois sortie, on ne se revoyait pas ? Et si tout ça n'était qu'un jeu de sa part ? Je n'avais pas l'habitude de faire confiance aux femmes, c'était pas nouveau, quand on voyait ce que l'une d'elle m'a fait..on comprend tout de suite mieux. A moins que je me fasse des idées, à moins que mes années de "remise en forme" pour lui plaire et finalement me rendre compte que je n'étais qu'un "test au corps à corps" pour pouvoir "évaluer le Khaleb". Peut être que c'est tout ce qui a de plus normal, peut être que les femmes sont comme ça. Elles te poussent au bord du précipice et elles te lâchent quand elles ont assez ris. Mais non, Ludivine n'était pas comme ça, je le sentais. Ce n'était pas elle qui allait tomber enceinte alors que nous n'avions que 17 ans, ce n'est pas à cause d'elle que je tomberais dans l'anorexie...j'ai faillis crever d'une manière totalement stupide pour une fille qui n'en avait rien à faire que je respire ou non. Aujourd'hui j'avais peut être trouvé celle qui me permettrait de me relever de ce gouffre, cette main dans le noir qui te soulève et qui t'aide à te relever après ta chute. J'avais besoin que ce soit elle, je me sentais trop bien auprès d'elle pour que tout ceci ne soit qu'illusoire. Sa révélation me fit froncer les sourcils. Elle voulait dire quelque chose, je le sentais, qu'est-ce que c'était ce "A un moment, j'ai cru que c'était plus possible" pourquoi ? Merde, mais pourquoi est-ça pouvait pas être plus simple ?! Nos doigts s'enlacèrent et je rapprochais mon visage du sien
KHALEB-Et moi donc...mais tu as dit être ici pour l'argent, alors...je préférerais ne pas le trouver, que toi tu trouves le mien. Ca sera au moins ça de gagner dans cette aventure, non ?
J'emmêlais mes jambes aux siennes et déposais un baiser sur ses mains jointes aux miennes.
KHALEB- On se reverra dehors ?

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Khaleb & Ludivine

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Je sentais que chaque mot était de trop, que j’en disais beaucoup plus qu’il ne fallait. Que je serais punie pour avoir été naïve, pour avoir livré tant d’indices à quelqu’un dont je n’étais même pas sûre de pouvoir faire confiance. Pourtant, les mots sortaient naturellement de ma bouche. Je savais qu’il fallait que je les dise, à lui et à personne d’autre. Parce que malgré tout ce qu’il se passait dans mon petit cœur, malgré la lettre qui se froissait sous mon oreiller, je ressentais des choses inexplicables. J’étais heureuse de dormir contre Khaleb, de me coucher la nuit, alors que je pensais que fermer les yeux loin de Julien serait une véritable torture. J’étais bien avec lui et ce sentiment était assez destructif. Pour moi, pour mon couple. Pour mon passé. Je lui devais tellement de choses ! Dire que je lui devais la vie n’était même pas exagéré, puisqu’il m’avait sauvé, mieux que quiconque. Mieux qu’un médecin, mieux qu’un pompier, il avait sauvé mon âme. Mais ce sentiment perdurait, là, allongée dans mon lit, à moitié affalée sur celui de Khaleb, sa peau contre ma peau, ma conscience dure comme fer lovée entre nous. Il m’avoua alors que pour lui, s’il devait gagner quelque chose dans l’aventure, il aimerait que ce soit ma découverte de son secret afin de ramener l’argent chez moi. Mon cœur se resserra à cet aveu et d’un seul coup, je me sentis honteuse de lui cacher une chose très, très importante. Ce qu’il me disait était une preuve de sa sincérité quand je ne m’autorisais pas à l’être totalement.

- Je veux pas trouver ton secret. Même si je suis persuadée de l’intitulé, je buzzerai pas. J’ai pas envie de prendre ton argent. murmurai-je sans oser le regarder dans les yeux.

C’était la moindre des choses que je pouvais faire pour me faire pardonner. Un jour, je savais que je serais obligée de tout lui avouer. J’osais espérer que ce soit le plus tard possible par peur de le voir se braquer, qu’il ne m’adresse plus la parole. A sa place, ce serait sûrement ce que j’aurais fait. Pourtant, je ne pouvais pas imaginer passer les derniers moments dans la maison sans l’avoir à mes côtés, sans partager l’aventure avec lui. Il embrassa mes mains tandis que je sentis ses jambes caressaient les miennes. Il me demanda alors si nous nous reverrions dehors. Je fermai les yeux et serrai à mon tour ses mains contre ma poitrine.

- Je… tu n’auras sûrement plus envie de me voir après l’aventure, tu sais. J’ai plus d’un secret, et… balbutiai-je, tournant autour du pot.

Non, je ne pouvais rien dire. Là, maintenant, alors que le moment était parfait, je ne pouvais rien dire.

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