Cela faisait à peu près deux jours que j'étais sortie de la maison. Le choc entre la vie à l'intérieur et le retour à la réalité à été brutale. Les lettres inexistantes auraient dû me mettre la puce à l'oreille, mais j'étais tellement obnubilé par Ludivine, par cette jeune femme qui avait vite couru dans les bras de Priam une fois que mon élimination fut clairement annoncé...j'avais été totalement idiot. Un con. Mon arrivé sur le plateau avait été applaudis, mais aucun de mes proches n'avaient étés présents sur le plateau et je ne me suis même pas demandé pourquoi. Puis je suis rentré, Caroline m'a laissé habiter quelques jours chez elle. Seulement, à peine mon regard s'était posé sur elle que tout semblait s'effondrer. Il s'était passé quelque chose, l'absence de lettre en était la conséquence, personne n'avait voulu me mettre au courant via lettre. Ils avaient voulus attendre que je sorte, ma mère prenant mon relais jusqu'à ce que je puisse gérer la situation par moi-même. Les mots avaient sonnés durs et la réalité était revenu de plein fouet. Ezeckiel était dans un état de mort cérébrale. Pas mort, mais plus là et les taillades sur mes bras n'avaient pas réussi à me les faire oublier, elles étaient toujours là. C'était bien réel, c'était pas une mission, c'était pas un faux secret, c'était la vérité, la réalité. Je suis allé voir Ezeckiel dans les heures qui ont suivis, j'ai touché sa main encore chaude, malgré son inactivité cérébrale. Et là j'ai pleuré. Je l'ai serré contre moi, mais je n'ai pas signé les papiers autorisant les médecins à le débrancher, il pouvait encore se réveiller, j'en étais certain ! Il était fort, il pouvait le faire...Il était mon fils, une partie de moi, on a étés fort tout les deux, ensemble on pouvait encore réussir à se relever.

Caroline...ma meilleure amie, elle ne m'a alors plus lâché et lorsque je m'absentais trop longtemps dans la salle de bain, elle venait et me prenait la lame. Je n'avais même pas la force de lui en vouloir. Je lui avais promis que je ne le faisais plus et ce depuis des années. Mentir...merci Secret Story ! Mais lorsque la production m'a contacté pour réintégrer la maison, pour la fin, la dernière semaine. J'avais dit oui, je voulais y retourner, retourner me cloîtrer, retourner laisser une chance à Ezeckiel de trouver la force pour se réveiller. Mon médecin n'avait pas été pour, mais je l'ai convaincu que je reprendrais le poids que j'avais perdu en a peine deux jours. Il m'a cru..idiot. Alors me revoilà dans le SAS, les cheveux coiffés, vêtue normalement, un jean noir, une chemise grise foncé et une veste de smoking. Je sais qu'ils ont cachés les cernes sous mes yeux grâce au maquillage, je sais que les cicatrices encore saillantes sur mes bras devront être cachés. Je ne voulais de toute façon pas emmerder la maison avec ça, si j'avais été éliminé, je ne voulais pas en plus leur imposer ma lourde présence en ne leur laissant pas une chance de m'oublier malgré que je sois là. Le technicien me fit un signe et je rentrais, petite valise à la main. Revoir la maison semblait...tellement normal. Et les questions qui m'avaient hantés reviennent avec plus d'intensité, j'ai envie de me cacher...ou non, de fondre sur Juliette, me faire pardonner mon attitude désastreuse envers elle, allait voir Gaël et lui dire ce que je pense réellement de lui, qu'il pourrait être un mec extra s'il se donnait la peine d'ôter ce bouclier d’ego. Et je voulais savoir si mon lit, si Ludivine, si désormais ma place était belle et bien comblé par quelqu'un d'autre. Alors je restais là, planté sur mes deux pieds, à regarder comme un zombie la maison. Au revoir Khaleb secret story souriant, au revoir... bonjour vrai Khaleb.

Rien n'avait changé, après tout comment quelque chose aurait-il pu changer en à peine deux jours ? J'avais pourtant cette horrible impression que je n'avais pas mis les pieds ici depuis des années. Tout passait si vite à l'extérieur, en à peine quelques heures notre tête est submergé de temps d'information diverses et variées. Ezeckiel, Caroline, ma mère, les retrouvailles, des pleurs, une promesse, une multitude de gens à ignorer, des critiques à se cacher. Je m'étais rendu compte que la presse n'avait pas été des plus tendre avec moi, comme avec Ludivine, Priam ou Gaël. Même Juliette s'était pris quelques articles incendiés...C'en était désolant, vraiment. J'avais lu des évènements sans queue ni tête sur notre sujets à tous. Des pseudos choses qui se serait passé alors que même pas l'ombre de ces dernières ne s'est réalisé. Même Caroline s'était mise à imaginer des trucs, à croire à des mensonges. Comme si la presse avait essayé de nous ridiculiser devant la France entière, d'une certaine façon elle avait réussit, d'un autre nous avions vraiment tous apportés un message. Sam et le rejet des autres à son égard, Priam et sa schizophrénie, Juliette et son coeur, Ludivine et son cancer, Gaël et sa maladie et moi...moi je ne savais pas vraiment ce que j'avais apporté à tout ça en fait.

J'étais resté quelques instants, le regard vitreux, à regarder la maison alors que je sentais mon bras fatiguer de tenir la valise. Ironie, il n'y avait presque rien dedans. Quand tout à coup, une silhouette avança vers moi, emmitouflé dans une couverture et un pull à capuche. Juliette ? Gaël, non il n'était pas aussi fin. Bon, ce n'était de toute façon pas Priam, sauf peut être pour me dire de retourner d'où je venais. Alors c'était soit Juliette, soit Ludivine...je ne savais pas si j'avais envie de voir cette dernière. Elle m'occupait presque constamment l'esprit, même à l'extérieur. Lorsque je tenais la main d'Ezeckiel je m'étais même surpris à me l'imaginer à côté de moi ! Ce sentiment était dangereux, il vous rendait aveugle et encore aujourd'hui je ne savais pas si elle se fichait de moi ou non...Je posais ma valise et à l'entente de la voix de la silhouette mon coeur loupa un battement. Ludivine...

KHALEB-Et toi ?...

Mais qu'est-ce qu'elle faisait ? A quoi on jouait ?

J'étais un lâche, un putain de lâche. Je l'avais toujours été et je le serais toujours. Comment avais-je pu oser espérer être assez fort pour faire face à Ludivine ? Même elle avait plus de cran que moi, ça me faisait peur, j'avais l'impression d'être une fourmi qu'elle pourrait écraser à simple coup de mots. Je ne savais pas à quoi je m'attendais, tout les scénarios possibles et inimaginables que je m'étais fais semblaient bien idiots comparés à la dure réalité. J'avais l'impression que nous n'étions que deux étrangers qui réalisaient ne rien avoir en commun. A part peut être cette flamme morbide dans mon coeur, ce changement de rythme cardiaque, mes mains moites et mes petits sauts d'humeurs. L'envie de l’impressionner, d'être fait pour elle et digne de l'être. J'arrivais à un âge où j'avais envie de me poser et je pouvais concevoir que ce n'était pas l'idée de tout le monde...peut être encore moins Ludivine était encore jeune. Profiter de la vie, une chose que je n'avais pas eu vraiment l'occasion de faire. Ses mots me frappèrent, je ne m'attendais pas à un accueil comme celui-ci je devais bien l'avouer. J'écoutais chacun de ses mots, chacune de ces paroles avant de m'exprimer, sans préparation, sans fioriture, juste moi et mon coeur.

KHALEB- J'étais bourré, je venais d'assister à une scène dont j'aimerais ne plus me souvenir. Si Juliette n'était pas venu m'embrasser, je me serais auto-couler parce que je sais pas nager et qu'on m'a foutu dans une piscine alors que je savais même plus compter. Moi je me souviens de Ludivine, cette jeune femme qui est venue cherché ses valises avec moi. Celle qui a rie, celle a qui j'ai confié en premier l'existence de mon fils. Je me souviens de celle qui aimait être contre moi, celle qui est venu me rassurer et me calmer ce jour-là dans la CSA. Mais les souvenirs les plus coriaces sont d'une autre, peut être la même, en fait j'en sais rien. Mais tu veux que je te dise ? Je me souviens d'une Ludivine totalement saoul, qui était à moitié-nue, qui m'a envoyé chier alors que je ne voulais que sauvegarder son honneur. Je me souviens d'une femme qui est allé se coller à un autre homme pour l'embrasser à en perdre haleine, je me souviens de la douleur lorsque je l'ai entendu lui susurrer des mots doux. T'es pas à moi Ludivine, mais je t'aime.

Et c'est à ce moment là que je me rendais compte d'une chose...C'était la première fois que je le lui disais.