Jeu de rôle basé sur l'émission de télé-réalité « Secret Story »
 
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 Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?

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Fred'
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Sweety Dreamy

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MessageSujet: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeDim 26 Aoû - 18:57


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« feat Angelina»




C'était la dernière semaine. La finale de ce jeu. Et j'avais la tête dans le cul et envie d'une clope. Comme quoi rien ne change. J'avais envie d'un café noir. J'avais une sensation semblable à une migraine mais sans le mal de crâne. J'avais la bouche pâteuse et une envie de vomir qui ne me quittait pas. Abus d'alcool de la veille. Angelina était revenue. Et m'avait embrassé. J'étais allé me bourrer la gueule dans la CSA. Je savais plus trop où j'en étais, j'avais les nerfs à fleur de peau en ce moment, je sentais que quelque chose n'allait pas en moi. Je sentais que quelque chose changeait et j'aimais pas du tout ça. Et Angelina ne faisait qu'accentuer ce sentiment. Peut-être parce qu'elle venait de dehors? De l'extérieur? De cet endroit qui contenait mon passé? Qu'est-ce qu'elle savait de moi? Qu'avait-elle lu et vu? Qui avait-elle rencontré? Savait-elle pour la dispute avec Pierre? Était-elle au courant de l'argent que je lui avais versé pour le faire taire? Et Ellie? Est-ce qu'elle connaissait Ellie? Mon histoire? Mon secret? Je n'avais aucune idée de ce qu'elle savait de moi, mais je me doutais que beaucoup de choses devaient avoir filtrées. Je l'évitais depuis son retour. J'avais passé ma nuit dans la CSA, dormi à même le sol, pour éviter de dormir dans la même pièce qu'elle. Oui ça allait jusque là. Mon aversion pour elle n'avait pas diminué au contraire. Désormais, elle me faisait peur.

Je m'étais réveillé tôt, histoire de ne pas la croiser, et direction la cuisine pour me boire un café. Portant les fringues de la veille, que j'avais pas pris la peine d'enlever, j'étais pas rasé et j'avais mal dormi. J'avais besoin d'un café très noir. En entrant dans la cuisine, y'avait personne. Houra! Je me suis fait mon café et me suis assis sur une chaise en attendant. Une fois qu'il y avait assez pour ma tasse, je me la suis servi et j'ai laissé le reste tourner. Les coudes sur la table, j'ai passé mes deux mains dans mes cheveux, histoire de tenter d'émerger. Avalant ensuite mon café, j'attendais que ça fasse effet. Ça passait pas, j'avais toujours cette envie de gerber qui ne me quittait pas, et la bouche pâteuse. Saloperie d'alcool, je m'étais pourtant promis d'arrêter. J'y avais plus touché depuis tant d'années, et voilà que depuis que j'étais revenu ici, je recommençais mes conneries. Me servant une deuxième tasse de café, je profitais de la matinée solitaire. Mais cette solitude n'allait pas durer bien longtemps, puisque déjà j'entendais des bruits de pas légers dans le couloir qui mène à la cuisine. Va chier, j'ai envie d'être seul, qu'on ne m'emmerde pas. Mon envie de vomir commence seulement à s'estomper légèrement, j'ai encore besoin d'une petite heure au calme. Qui est le @%* qui vient déranger ma tranquillité? Allez faut être gentil, faut le laisser venir sans être agressif tout de suite... faut y mettre de la bonne volonté. En voyant la tête de la personne entrer dans la cuisine, j'ai comme l'impression d'un remake. Et merde...




Dernière édition par Gaël le Ven 31 Aoû - 22:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeDim 26 Aoû - 20:50

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Angelina feat. Gaël

" Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie ? "

Mon retour avait été assez calme contrairement à mon arrivée. Enfin calme pour moi, pas tout à fait pour Gaël. J’avais eu une idée assez folle, celle d’aller l’embrasser histoire de le remettre dans le bain. Cela faisait quand même pas mal de temps qu’il avait perdu son hochet. Bien sur lui ça ne lui avait pas plu, mais ce n’était pas fait pour bien au contraire. D’ailleurs cela avait dû ne pas plaire à quelqu’un d’autre... Vin allait me tuer quand je sortirais. Tant pis, après tout il avait bien trompé sa femme pendant plusieurs mois avec moi, du moins sa concubine car il n’était pas marié, heureusement d’ailleurs. Gaël m’avait donc envoyé un flot de paroles typique de lui tout en me poussant en arrière. Quand je vous dis que c’était un retour calme pour moi. Ma surprise ne lui avait vraiment plus apparemment car après cet épisode je ne l’avais pas revu. Je ne l’avais tout simplement pas croisé du restant de la soirée, ni au moment d’aller dormir, ni durant la nuit quand je mettais lever. Non, me demander pas de m’étaler sur la raison du pourquoi je m’étais levée, de toute façon ce n’est pas intéressant ! Gaël avait littéralement disparu depuis mon retour. Bizarre, j’avais comme l’impression qu’il m’évitait. Il n’y avait pas raison pourtant. Bon ok, j’avais un train d’avance sur lui puisque je venais de l’extérieur mais tout de même. Après tout je ne l’avais pas cherché dans toutes les pièces, mais je demandais bien quand même où il avait pu bien dormir puisqu’il n’était pas dans la chambre où nous dormions tous. Peut-être dans l’autre ? Oh et puis zut, je n’allais pas en faire tout un plat, je le croiserais bien au bout d’un moment. Il est impossible de ne pas croiser quelqu’un dans cette maison à moins de s’enfermer dans une pièce.
Ce n’est pas tout mais j’avais reprit mes habitudes moi... Du coup difficile de dormir bien longtemps ce matin. Je crois qu’il me restait qu’une chose à faire, me réveiller doucement, me préparer et aller manger mon petit déjeuner tranquille pendant que tout le monde dort. Je me levai donc et aller dans la salle de bain. Là je réalisais que je n’avais absolument rien déballé hier, donc demi-tour. Je repartais vers le dressing pour aller chercher un élastique pour me faire une queue de cheval. Pas envie de me coiffer... juste prendre une douche avant que d’autres se réveillent. Je serais presque prête à rester en pyjama, mais quand même faisons un effort. Je me dirigeais donc sous la douche, des vêtements prient au hasard dans ma valise à la main. Une fois propre, treillis gris-vert foncé et débardeur noir enfilés je me dirigeais vers la cuisine. A cette heure-ci j’étais sûre de ne croiser personne. Personne j’ai dit ! Ce n’est pas vrai ça, même de bonheur faut qui est quelqu’un. Je fais quelques pas à l’intérieur de la cuisine, puis je m’immobilise. Tient, mon disparu d’hier soir. C’est moi où il a la tête dans le cul ? Il n’a pas dû passer une bonne nuit... et puis, il n’a pas changé de vêtements ! Mais merde il a dormi où ? Ca lui ressemblait pas ça. Même quand je n’étais pas là, il faisait un minimum attention à lui. Un petit coup de mou ce matin ? Mouarf ! Pour une fois j’étais bien décidée à le laisser tranquille. La dernière fois que j’ai amorcé la discussion gentiment dans la cuisine, il s’est prit une cafetière remplie de café bouillant sur les jambes. On va peut-être éviter de reproduire la même erreur. Au pire s’il avait envie que ça se reproduise il sera très bien se débrouiller pour. Je me dirigeais vers un placard, prenais une tasse. J’allais ensuite vers le frigo, mettais un lait dans ma tasse. Maintenant au tour du micro-onde. Le temps que cela chauffe se sortait le chocolat en poudre et prenait une cuillère. Oui je changeais souvent de petit déjeuner, la routine niveau bouffe je n’aimais pas ça. Maintenant il me fallait attendre, plus beaucoup de temps mais quand même. Je fais quoi ? Je reste silencieuse ? Ca vaut peut-être mieux. Mais je me retournais quand même vers Gaël. En le regardant, je repensais à tout ce que j’avais apprit sur lui, sur son passé et sur son secret... et cette phrase dans sa lettre « nous nous ressemblons plus que tu le penses ». A vrai dire, je m’en étais bel et bien rendu compte. Notre passé n’était pas si différent, afin si quand même, mais nous avions un gros point commun qui nous avez fait devenir ce que nous sommes aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeDim 26 Aoû - 22:42


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« feat Angelina»


Angelina se prépara un petit déj et je notais intérieurement qu'elle avait changé ce qu'elle mangeait. Moi j'en étais encore à mon café noir. Rien de plus. Le souvenir de sa tartine au nutella me revînt en tête et je retenais une nausée. Nausée matinale pensai-je en souriant intérieurement. Angelina me regarde mais ne dit rien. Je sens qu'elle m'observe. Elle sait tout. Mon secret, mon passé. Je le vois dans son regard, dans le regard qu'elle pose sur moi. Je penche la tête sur mon café, j'ai vraiment pas la tête à me prendre la tête ce matin et de toute façon j'ai interdiction de la Voix. Je dois être exemplaire. Mon cul oui! Comment être exemplaire avec une fille qu'on ne supporte pas? Et qu'est-ce que la définition d'exemplaire pour la Voix? Angelina, je la vois différemment depuis sa lettre. C'est pas son secret en lui-même, c'est... je sais pas. J'ai l'impression que tout a changé entre nous, et le changement ça me fait peur. Le changement c'est maintenant qu'avait dit l'autre crétin. Mon cul ouais... Angelina se faisait son lait dans le micro-onde, et je regardais toujours ma tasse. Je devais être exemplaire. Soit... j'avais pas la tête à faire des efforts, vraiment pas. Mais puisqu'il devait en être ainsi... je grommelais dans ma barbe.

Bonjour.

Je retournais vers mon café. Angelina et moi, c'était vraiment un truc à part, une histoire étrange. Je la détestais mais je la respectais. Allez savoir pourquoi. Et elle était là, en face de moi. J'avais des tas d'insultes en tête, mais elles voulaient pas sortir. J'avais pas envie de les retenir mais j'avais vraiment pas la force. Je devais être gentil. Encore? Après tout ce que ça m'avait amené comme emmerde? Comme engueulade? Je savais plus qui j'étais, ce que j'étais. Et Angelina qui était là, symbolisant mon passé, l'extérieur. Je ne voulais plus sortir, j'avais peur. Oui. Pour la première fois de ma vie j'avais peur d'autre chose que de la mort. J'avais peur de ce qui m'attendait dehors. De ma mère. De mon beau-père. De mon frère. J'avais peur de l'absence d'Ellie. De l'absence de mon enfant. J'avais peur de me retrouver encore avec ma putain de culpabilité à cause de la mort de mon père, alors que je savais pertinemment que je n'y étais pour rien. J'avais peur de retrouver ce vide qu'il avait laissé dans ma vie en partant trop tôt. J'avais peur de retrouver ma putain de petite vie de merde. Je voulais pas. Non je voulais pas ressortir et revoir toutes ces personnes. Ma mère, notre rencontre dans le SAS, n'avait-ce pas été un adieu? Je ne voulais pas ressortir. Et Angie, qui était là, à me rappeler que l'extérieur existait, chose que j'oubliais trop ces derniers temps. Je passais ma main sur ma barbe naissante. Je devais pas être beau à voir, j'avais probablement des cernes.

Je ne vais pas te faire le coup de tu as bien dormi, tu sais trop bien que ce n'est pas moi. Je veux bien être exemplaire, mais pas non plus ton meilleur ami... alors s'il te plais, si tu as quelque chose à me dire, dis le au lieu de me regarder comme ça, je n'aime pas la pitié que je crois déceler dans ton regard...

Je la regardais droit dans les yeux, j'avais tout fait pour que mon ton reste calme, je devais être exemplaire après tout...




Dernière édition par Gaël le Ven 31 Aoû - 22:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeLun 27 Aoû - 17:22

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" Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie ? "

Je mettais perdu dans mes pensées tout en observant Gaël. J’avais tellement peu l’occasion de vraiment me concentrer sur mes pensées d’habitude, que depuis que j’étais venue ici, je me perdais dedans facilement. Il allait falloir que ça cesse. Je crois que c’est surtout cette maison qui réagit comme ça sur moi, car à l’extérieur je n’étais pas comme ça. Quoiqu’il en soit, je ne pouvais m’empêcher de penser à notre point commun, à Gaël et à moi. Pour vous ce n’est pas perturbant d’avoir un point commun avait quelqu’un et bien pour moi si, surtout dans ce cas. Je n’avais jamais réalisé qu’on avait tous des manières bien différentes de réagir à la mort d’un proche. Mais au final qu’est ce que j’en savais si c’était la mort de son père qui l’avait fait devenir comme ça. Son secret y était peut-être pour quelque chose. Je me rendais compte que tout le temps où j’ai côtoyé Gaël dans cette maison, en dehors de s’engueuler, sinon on avait jamais fait l’effort d’en apprendre plus l’un sur l’autre. Si moi, maintenant, j’étais plus avancée que lui, c’était parce que je venais de l’extérieur. Mais tous ce que vous apprenez à l’extérieur est racontée par quelqu’un de l’extérieur aussi, donc au final cela ne vaut pas la vrai version de la personne. Mes pensées n’avaient plus de sens à force. C’est le bruit de micro-onde, m’alertant que mon lait avait fini de chauffer, qui me fit revenir à moi. Je n’avais même pas fait attention que Gaël m’avait adressé un « Bonjour » auquel je n’avais donc pas répondu. Si je ne faisais pas d’efforts de mon côté nous n’arrivons jamais à avoir une conversation normale. Quoique... la Voix avait en quelque sorte punit Gaël d’une mission pour avoir ouvert la porte interdite. Et dire que c’était moi qui l’y avais incité. Cette mission était d’avoir un comportement exemplaire à mon encontre. Cela signifié donc qu’il avait interdiction de m’insulter. Cela changerait. Bon ok, je le cherchais un peu aussi. Nous nous l’étions dit tout deux, nous avions prit plaisir à se servir de chacun pour pouvoir se divertir dans cette maison. Cet aveu m’avait coûté cher car je n’étais pas comme ça en réalité.
Le micro-onde me rappela à l’ordre. Alors que je m’apprêtais à me retourner attraper ma tasse, Gaël s’exprima de nouveau. Je décidai de l’écouter avant de faire quoique se soit, on va essayer d’éviter un nouvel accident. « Je ne vais pas te faire le coup de tu as bien dormi, tu sais trop bien que ce n'est pas moi. Je veux bien être exemplaire, mais pas non plus ton meilleur ami... alors s'il te plaît, si tu as quelque chose à me dire, dis le au lieu de me regarder comme ça, je n'aime pas la pitié que je crois déceler dans ton regard... ». Si j’avais quelque chose à lui dire ? De la pitié ? Oulah ! Avant de lui répondre, je sortai cette tasse avant que le micro-onde ne sonne une énième fois. Je versai de cuillère de chocolat en poudre dedans et mélangeai. Une fois ceci fait, j’allais m’assoir en face de lui. Je lui acquiesçai un sourire discret avant de lui répondre. Il avait remarqué que j’étais pensive en le regardant, il se doutait donc que je m’interrogeai sur lui.

    ••• Il n’y a aucune pitié dans mon regard, mais ça peu importe. Je suppose que tu veux savoir à quoi je pensai en te regardant tout à l’heure, en me disant cela ?

Ce n’était qu’une question rhétorique, je n’avais pas l’intention de lui laisser le temps de me répondre, mais avant de continuer je souhaitais boire un peu de mon chocolat chaud. Après trois gorgées, je posais la tasse et le regardai droit dans les yeux.

    ••• Tu le sais, je reviens de l’extérieur, j’ai donc eu le temps d’en apprendre pas mal de vous tous depuis. J’ai donc apprit ton secret, ton passé... Et... Tu te rappelle la réponse à ma lettre que tu m’as envoyée ? Dedans tu parlais de ressemblance entre nous deux. Et bien figure-toi que nous avons un gros point commun dans notre passé. Toi comme nous, nous n’avons plus de père. Certes ils ne sont pas décédés de la même manière, puisque le tien est mort d’un arrêt cardiaque alors que le mien est mort dans une fusillade. Mais ce qui est important là-dedans c’est que sa mort m’a fait devenir ce que je suis. Je me demandais donc... si... toi aussi... si toi aussi c’était sa mort qui t’avait fait devenir comme ça...

Voyez-vous ce n’était pas trop le genre de discussion que j’aimais avoir au réveil, mais bon il avait tenu à savoir ce que je pensais en l’observant. Qu’il n’aille pas me cracher dessus après, de toute façon il n’en avait pas le droit alors. Je n’avais pas pour habitude de parler de mon père au premier venu, certes Gaël n’était pas vraiment le premier venu, mais je n’avais tout simplement pas l’habitude de parler de mon père, de sa mort. Ce sujet était très douloureux pour moi... Je ne savais pas si c’était le cas pour Gaël, je le serais bien vite. En attendant sa réponse, tout en le regardant, je buvais de nouveau quelques gorgées de mon chocolat.
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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeLun 27 Aoû - 20:48


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Ma question sembla la troubler. Elle me regarda, avant de retourner son regard sur le micro onde pour sortir sa tasse qui devait être chaude depuis un moment vu le bruit que faisait le micro onde en sonnant depuis une bonne minute. Ses gestes m'avaient l'air d'être des ralentis, elle tournait son chocolat chaud sans un mot, sans un regard, comme si j'étais totalement transparent. Elle finit par me répondre, sans toutefois lancer un regard vers moi. Comme si elle s'adressait à quelqu'un d'autre. Il n’y a aucune pitié dans mon regard, mais ça peu importe. Je suppose que tu veux savoir à quoi je pensai en te regardant tout à l’heure, en me disant cela ? je m'apprêtais à répondre mais il n'y avait strictement rien à répondre. Je me tus donc et bu une gorgée de mon café. Elle aussi prit le temps de boire. Une fois. Deux fois. Trois longues gorgées. J'avais l'impression que ça n'en finirait pas. Qu'elle ne reparlerait jamais. Mais j'attendais qu'elle parle. Plus que je ne l'avais surement jamais souhaité, je voulais qu'elle parle. ••• Tu le sais, je reviens de l’extérieur, j’ai donc eu le temps d’en apprendre pas mal de vous tous depuis. J’ai donc apprit ton secret, ton passé... Et... Tu te rappelle la réponse à ma lettre que tu m’as envoyée ? Dedans tu parlais de ressemblance entre nous deux. Et bien figure-toi que nous avons un gros point commun dans notre passé. Toi comme nous, nous n’avons plus de père. Certes ils ne sont pas décédés de la même manière, puisque le tien est mort d’un arrêt cardiaque alors que le mien est mort dans une fusillade. Mais ce qui est important là-dedans c’est que sa mort m’a fait devenir ce que je suis. Je me demandais donc... si... toi aussi... si toi aussi c’était sa mort qui t’avait fait devenir comme ça... Mon café faillit remonter faire un tour par là où il était entré en entendant cela. De quel droit parlait-elle de mon père comme cela? Comment avait-elle su? Qui avait parlé de ça? Autant je m'en foutais qu'elle sache que j'avais tabassé mon frangin, qu'elle sache mon secret, mais ça... je ne voulais que personne soit au courant. Personne. Qui avait parlé de ça à la presse? Ma mère? Pourquoi aurait-elle fait cela? Non non non... qui avait parlé de mon père à la presse? De son accident? On ne parle pas des morts, on ne parle pas des fantômes. Je me fichais de savoir comment son père était mort. Oui on avait un point commun, on avait plus de père, ouah marions nous et ayons des enfants ensembles, on a tellement de points communs! De quel droit parlait-elle de mon père et pourquoi en parlait-elle? J'avais pas la tête à parler de lui, des quelques souvenirs qu'il me restait de lui. Même avec ma mère, je n'en avais jamais parlé, j'avais toujours refusé d'en parler. Je voulais les garder pour moi, juste pour moi. Égoïstement. Comme s'ils allaient d'envoler si j'en parlais. Comme si les souvenirs allaient disparaître. Et Angelina qui voulait que j'en parle. Que je lui dise si la mort de mon père m'avait fait devenir comme ça? Comme ça quoi?

Tu veux savoir si c'est suite à la mort de mon père que je suis devenu quoi? Vas-y termine ta phrase... tu crois que ça m'a fait quoi sa mort, hein? A ton avis Angelina, j'ai ressenti quoi quand j'ai vu mon père allongé sur le sol dans la rue? Tu crois que j'ai ressenti quoi? Tu veux que je te dise Angie? J'ai rigolé... c'est triste hein? J'étais mort de rire. Parce que je croyais qu'il voulait jouer. Mon père venait de crever sous mes yeux et j'ai rigolé. Tu as rigolé toi quand tu as su que ton père était mort?

J'avais posé ma tasse de café pour la regarder droit dans les yeux. Je n'avais jamais parlé de ce moment, de cette nuit-là. Ma mère n'avait jamais su que j'avais ri en voyant mon père au sol. Mais moi je m'en souvenais. J'avais beau être un môme à ce moment là, je m'en souvenais parfaitement. Je me souviens de mon rire enfantin résonnant dans la voiture. Mon père qui ne bougeait plus. Pourquoi est-ce qu'elle voulait parler de cela maintenant? Aujourd'hui? Ce matin? Pourquoi savait-elle ça?

Je regrette peu de choses de ma vie, mais ce rire à ce moment-là... je le regrette plus que tout au monde. Alors oui Angie, c'est pour ça que je suis devenu comme ça... n'aie pas peur des mots, je sais que tu ne m'apprécies pas, je sais ce que tu penses de moi. Alors n'aie pas peur des mots avec moi Angelina... la mort de ton père t'a fait devenir intègre, alors qu'il s'est fait tué? Je crois que j'aurai tué à mon tour si j'avais un coupable sous la main... mais le seul coupable c'est la vie. C'est Dieu. Et il jugera mon rire.

Je retournais mon regard sur ma tasse et en but le fond. Elle était déjà vide, j'étais las. Je voulais dormir. Retourner me coucher. Sans avoir à me relever. Ma voix était basse, mon ton implorant. Je baissais le regard sur ma tasse, comme pour chercher quelques gouttes au fond de la tasse. Mes cheveux formèrent un mur entre mes yeux et Angelina, un mur de protection. J'avais mal. Une putain de douleur dans mon cœur... la pression de ces derniers jours, le retour d'Angelina, mes questions sur moi-même et maintenant la mention de mon père... j'avais du mal à rester froid et sans émotion. Le masque se craquelait. Je souffrais.




Dernière édition par Gaël le Ven 31 Aoû - 22:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeMer 29 Aoû - 21:28

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Angelina feat. Gaël

" Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie ? "

Pourquoi fallait-il qu’il fasse semblant de ne pas comprendre ce que j’ai voulu dire. Non je n’ai pas eu peur de dire « est-ce la mort de ton père qui t’a fait devenir un petit con ? », juste que je savais pertinemment que sans mettre de mots là-dessus, il comprendrait. Ce que je venais de lui dire n’était pas un discours apprit par cœur, mes mots suivaient le cours de mes pensées. Mais c’est la suite de ses paroles qui me laissèrent sans voix. Il avait ri ! Il avait ri lorsque son père était mort. Il était gamin, il n’avait pas comprit. Mais... il a bien dû comprendre au bout d’un moment. Il a bien du pleurer la mort de son père tout de même. Moi est-ce que j’ai rigolé ? Il voulait le savoir ? Sincèrement ? Je n’eus même pas le temps de penser à lui répondre qu’il enchaîna. Il regrettait ce rire... Après tout c’est normal, qui ne regretterait pas son geste même en sachant qu’on était gamin à ce moment là. Je jugeais parfaitement la sincérité de ses paroles à cet instant. Gaël n’était pas du genre à regretter beaucoup de chose dans sa vie, lui-même l’avouait, mais ça il le regrettait. Puis il répondit enfin à ma question. Oui c’était cet événement qu’il avait fait devenir comme cela. Tout un flot de pensés me vînt alors : Gaël était en fait un enfant profondément blessé par la mort de son père. Son comportement n’est donc qu’une façade, une façade qui lui permet de cacher sa douleur. Si celle-ci était tellement bien façonnée au point de paraître inexistante, elle pourrait pourtant bien un jour se fissurer jusqu’à laisser voir le vrai Gaël. Je fus sortir de ma réflexion quand j’entendis le mot tué. Il parlait de mon père. Il m’avoua que s’il y avait eût un coupable à la mort de son père, il l’aurait tué sans hésiter. Ce qu’il ne se doute pas c’est que justement, je suis toujours en quête des meurtriers du mien. J’espère depuis bien trop longtemps les retrouvés et leur faire la peau ! Tout au long de son discours, sa voix n’avait cessé de baisser au point d’en devenir implorante. Je sentais bien qu’il souffrait. Il baissa la tête. J’avais envie de lui dire que je le comprenais, que moi aussi je souffrais, mais me croirait-il ? Je ne pouvais plus voir ses yeux, ses cheveux me masquaient tout simplement son visage. Je crois que c’est à mon tour de parler là...

    ••• Tu n’as pas eu besoin de ces mots pour comprendre ce que je voulais dire... non... rien...

Je venais de très mal commencer, ce n’était ça qu’il avait besoin d’entendre. Je ne savais même pas ce qu’il avait besoin d’entendre. Je me perdais moi-même. Je pris une profonde inspiration et reprit la parole.

    ••• Intègre ? Non je ne suis pas intègre, détrompe toi. Tu parle de tuer le coupable s’il avait été autre que la vie, et bien justement. Si je me suis engagée dans Interpol c’est dans l’espoir de retrouver un jour ces salauds qui ont mit fin aux jours de mon père ! ... Je ne sais pas si tu vas me croire si je te le dis, mais je comprends la souffrance que tu ressens. Je sais que tu ne voudras pas reconnaître que tu en souffre encore aujourd’hui et pourtant je le perçois comme je ressens encore la douleur qui tiraille mon cœur depuis l’âge de mes 10 ans. Tu regrette ton rire, je le comprends. Mais sache que ton père, de là-haut, ne pourra jamais t’en vouloir. Tu n’étais qu’un môme à ce moment là, tu ne comprenais pas. Les circonstances n’ont pas été les mêmes pour moi, je l’ai apprit sur le visage de ma mère qui venait de recevoir un coup de téléphone, donc oui j’ai éclaté en sanglot immédiatement, mais nous n’avions pas le même âge non plus.

Les larmes me montèrent aux yeux. Reparler de ça me faisait revoir la scène. En fait tout en la lui racontant, je revivais la scène comme si j’y étais. Je refoulai les larmes qui menaçaient de couler. Vin allait pas aimer quand il verrait ses images, mais tant pis ! Comment Gaël allait réagir à ça ? Il ne m’apprécie, et je trouvais ça déjà miraculeux qu’il ose de dire tout cela, alors qu’allait-il faire ? Peut-être allait-il partir à défaut de ne pas pouvoir s’énerver sur moi... Je verrais bien, je l’aurais bien chercher, je n’aurais jamais dû continuer sur ça.
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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeVen 31 Aoû - 22:31


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J'entendis ensuite qu'elle se mit à parler. Je ne comprenais pas le flot de ses paroles, j'avais la tête ailleurs. Loin, très loin en arrière. Je revoyais la pluie sur la voiture, le regard de mon père dans le rétroviseur intérieur, la main qu'il avait posé sur son cœur, sa respiration haletante. Et moi qui chantonnait à l'arrière. Sa voix dans la nuit qui me demande d'arrêter de chanter, la pluie sur la voiture, qui rythmait mes paroles. Puis sa chute une fois que nous étions arrivés. Mon rire qui s'éleva quand je le vis allongé au sol sous la pluie qui s'était faite plus fine. Et ma mère qui arrive en courant. Ses pleurs dans la nuit. L'ambulance qui arrive. Trop tard. Bien trop tard. Je fus ramené à la réalité par Angelina qui respira longuement avant de se mettre à parler. Elle voulait venger son père. D'où son secret, Interpol, pour retrouver les coupables. Je n'avais pas de coupables à retrouver et c'était bien là le pire. Mon coupable, c'était la vie, et je me prenais à elle tout les jours. Tous les jours je tentais de détruire ma vie, comme si cela allait venger la mort de mon père. Il n'y avait rien à venger. On ne venge pas l'inéluctable. On ne venge pas ce que la vie fait de nous, car cela n'arrive pas par hasard. Elle parla ensuite de ce que je ressentais, en me disant qu'elle comprenait, puisqu'elle ressentait la même chose. Des personnes qui ont perdu leur père sur cette terre, il y en a des milliers. Pourtant on a tendance à se focaliser sur sa propre douleur, sans chercher à se dire qu'on n'est pas seul. On s'en fout de ne pas être le seul à souffrir de ce manque, ça ne change rien à notre manque de savoir que le voisin ressent le même manque, la même douleur. Alors on ferme sa gueule et on souffre en silence. On tente d'oublier, non pas d'oublier... de vivre avec. De fermer les yeux sans pleurer le soir, de les ouvrir sans hurler le matin. On tente d'avancer, pas après pas, et on inflige du mal aux autres parce qu'on n'arrive pas à accepter et à vaincre sa propre douleur. Parce que cette saloperie de douleur vous ronge de l'intérieur, fait de vous quelqu'un d'aigri. Et dans mon cas, ça m'avait rendu con. Oui Angelina, j'étais devenu comme ça à cause de la mort de mon père. Quoi d'autre? Elle était persuadé que mon père ne m'en voulait pas. Je n'en étais pas aussi sur qu'elle. Je sentais qu'elle était presque en train de pleurer. Sa voix était tremblotante. Je parvins à lever les yeux vers elle difficilement. Pourquoi me faisait-elle ça? Était-ce sa vengeance? Son nouveau moyen de me faire craquer? Elle allait y parvenir...

Il était malade. Son cœur était fragile. On me l'avait pas dit, de toute façon j'aurai pas compris à l'âge que j'avais. C'est de ma faute... il a du m'amener à l'hôpital, on y a passé toute la soirée. Il était tellement fatigué et il a encore du réparer une de mes conneries... on est rentré, en voiture et je chantonnais à l'arrière, parce que j'étais qu'un môme... j'avais la jambe dans le plâtre et je chantonnais. Il m'a demandé d'arrêter, il avait mal. Je n'ai pas arrêté... il est mort parce que je n'ai pas su l'aider, parce que j'ai tiré ses dernières limites. Ma maladie le fatiguait tellement, il devait sans arrêt me surveiller, il n'en dormait plus la nuit. Je le fatiguais énormément... comment veux-tu que je m'en veuille pas d'avoir ri quand il est mort avec tout ce qu'il faisait pour moi?

Ma voix marqua un temps d'arrêt. Manqua un coche. Elle venait de dire tout cela d'une seule traite, sans que je ne réfléchisse réellement à ce que je disais. C'était mon cœur qui parlait et mon cœur avait envie de chialer.

J'suis désolé pour ton père... je... peu importe l'âge... on devrait pas... vivre ça... le mien je suis responsable de sa mort... tout ça c'est ma faute...

Ma voix s'éteignait, prise dans un sanglot qui ne voulait pas éclater. J'avais rebaisser le regard, vers la table, vers le bois de la table qui m'attirait inexorablement.

Ma putain de faute... mon père... c'était la personne la plus ...c'était... c'était mon père... et …

J'avais le regard perdu dans le vide, perdu dans mes souvenirs. Je revis son pull blanc dans la nuit, la tâche blanche au sol, ma mère avec sa robe à fleurs roses. Son visage en pleurs. Mes yeux fixaient le sourire de mon père, la tristesse de son visage quand il me voyait me cogner et me blesser sans cesse. Et chaque fois ce pull blanc, celui de sa mort. Ce pull qui ne le quitte jamais dans les souvenirs que j'ai de lui, comme une manière inéluctable de me rappeler qu'il n'est plus là, qu'il ne m'a pas vu grandir, qu'il ne m'a pas vu devenir un homme

… et je l'aimais...

J'avais réussi à prononcer cette dernière phrase, sans être sur qu'elle soit compréhensible. Ma main passa sur mon front, maintenait mon visage pour ne pas qu'il s'effondre. Ma main qui frotte mon front, puis mes yeux. Mes doigts qui restent postés sur mes yeux, pour réfréner les larmes qui montent. Mais c'est inutile. Les larmes coulent le long de mes joues, glissent au bord de mes doigts, suivent le contour de mon visage avant de marquer un temps d'arrêt sur mon menton. Puis elles rejoignent la table. J'ai beau tenter de les retenir, elles ne veulent pas rester en moi, et sortent. Comme si elles n'étaient plus sorti depuis des siècles, elles savourent ce moment de liberté, me laissant là, incapable de les réfréner. Et comme un petit enfant que je suis, comme un enfant qui n'aurait pas grandi, qui aurait mal grandi, je pleure.


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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeSam 1 Sep - 18:40

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Angelina feat. Gaël

" Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie ? "

Apparemment il tenait à tout me dire pour son père et je le comprenais, on a toujours besoin d’en parler à quelqu’un, même si c’est douloureux, ça ne peut faire que du bien. Je ne pense pas qu’il s’imaginait raconter tout cela à la personne qu’il appréciait le moins dans la maison. On ne s’apprécie peut-être pas, mais on est assez intelligent pour se respecter malgré les insultes qui ont pu fuser. Il m’expliqua que son père était malade, qu’il était fragile du cœur. Pour lui, tout était de sa faute à lui et à sa maladie, car cela fatiguait son père et qu’en plus il lui avait désobéit ce soir là. Il se sentait coupable de sa mort. Il finit le tout par une question qui ne cherchait pas de réponse. Il souffrait depuis bien trop longtemps déjà. Bien que je n’aie pas vécu cela, je comprenais quelque peu ce qu’il ressentait. Il avait l’impression d’avoir tué son père de ses propres mains. Cette culpabilité je l’avais déjà ressentit, mais dans une toute autre circonstance. Les premières fois où j’ai été sur le terrain, la première fois où j’ai tué quelqu’un... J’avais l’impression d’avoir commit un crime alors que je n’avais fait que sauver ma vie. Cette douleur je ne la ressentais plus désormais, mais d’entendre les paroles de Gaël, la ravivait. Ces phrases se faisaient de plus en plus entre coupées, il n’osait même plus relever la tête vers moi, fixant la table. Ces idées n’étaient plus claires, c’était comme si ses paroles dépassaient ses pensées. Il prononça une dernière phrase que j’eue du mal à comprendre avant de se taire. Je le fixais ne faisant même plus attention à ma tasse qui refroidissait... de toute façon je n’avais plus faim. Il passa sa main sur front, puis sur ses yeux. Le silence régnait et moi je le fixais. Je ne trouvais rien d’autre à faire. Puis soudain je vis des gouttes d’eau tombées se rejoindre sur la table, alors je compris pourquoi tout ce silence... Gaël pleurait ? Plus personne ne pourra nier qu’il n’est pas humain. Je ne pris même pas le temps de réfléchir à comment il allait réagir ni comment Vin allait réagir. Je me levai et allais vers lui. Je le tirais vers moi, le faisant se lever par la même occasion et le prit dans mes bras. C’était dans un moment comme celui-ci où il avait besoin de savoir qu’il n’était pas détesté de tous. Je faisais bouger ma main dans son dos, et sur la pointe des pieds, j’essayais de lui chuchoter des mots réconfortants dans l’oreille.

    ••• Tu n’es pas coupable Gaël, et tu ne seras jamais coupable. Ton père t’aimait qu’importe ta maladie et ce qu’elle entraînait. Tu étais son fils, son petit homme qu’il aurait aimé voir grandir. Malheureusement sa maladie en a choisi autrement pour lui. Tu n’as rien à te reprocher. Même si tu ne veux pas entendre raison, pense au moins qu’il a donné sa vie pour toi. Du moins c’est tout comme. Pour te voir heureux, pour ton bien, il est allé outre sa maladie. Tu n’es en rien responsable de sa mort. Tu l’aimais, lui aussi. C’était ton père, ça l’est toujours, même depuis là-haut. Je suis persuadée qu’il est là tout prêt à toujours veiller sur toi comme il l’a toujours fait quand tu étais môme.

De le voir pleurer avait permit aux quelques larmes que j’avais refoulé tout à l’heure de s’extérioriser. J’avais un peu l’impression de consoler un enfant. C’était un peu ce qu’était Gaël, un enfant qui avait refusé de grandir suite à la mort de son père. Mais la seule chose, c’est que cette enfant faisait une tête de plus que moi et avait 24 ans. Je ne verrais plus jamais Gaël de la même manière dorénavant. Drôle de scène quand on repense aux premières semaines de notre aventure.
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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeDim 2 Sep - 22:54


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Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?
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Mes yeux sont humides, trempés de larmes que je ne peux retenir. Des larmes silencieuses. Cela fait des années que je n'ai plus pleuré. Il fallait être un homme, faire bonne figure, illusion. Faux semblant et masque. Portés à volonté. Sauf que nous ne sommes que des vérités cachées sous ces masques. Et ces vérités font mal. J'aimais mon père et je m'en rendais compte seulement maintenant. Toutes ces années de mensonge. De triche. De cachette. Si seulement j'avais parlé à ma mère un peu plus. Si seulement il n'était pas parti. Je n'entendais plus un bruit, j'étais dans mon propre monde, un monde que je m'étais créé à mon image. Un monde de triche. Où les murs sont blancs, pour recouvrir le gris qui menaçait à chaque instant de ressortir assombrir mon ciel. Je sentis de la chaleur. Chaleur humaine. Une main qui se glisse dans mon dos, je me sens tiré, pris dans des bras. Une odeur de pomme me vient aux narines. De shampoing à la pomme. Mon bras passe dans son dos, je m'agrippe comme à une bouée. Honte. Tristesse. Désenchantement. Ma main passe au dessous de ses cheveux pour s'agripper à son haut. Je sens de la chaleur se diffuser dans mon dos à mesure qu'elle bouge sa main. Ses mots m'atteignent. Doucement. Presque un murmure. Une supplication. Une prière. J'ai tellement prié pour mon père, pour qu'il me pardonne, pour qu'il m'appelle vers lui. La voix d'Angelina me paraît troublée, comme si elle aussi pleurait. On devait avoir l'air ridicule, pour quoi allions-nous passer? A nous battre avant de nous réconforter. J'en avais totalement oublié la présence des caméras, des millions de téléspectateurs derrière leurs écrans. J'avais juste entendu parler de mon père, revu ces moments passés avec lui. Son sourire. J'avais trois ans quand il était parti, mais je me rappelais parfaitement de son visage. J'avais refondu son visage à ma manière, afin de grandir avec son visage. Ma mère avait enlevé toutes les photos de lui de chez nous, histoire que je ne vive pas avec son fantôme. Sauf que je devais m'accrocher au peu de souvenirs qu'il me restait, aux bribes de souvenirs. Je ne me rappelais plus du son de sa voix, de son rire, de son odeur, de son parfum. Je n'avais aucun objet auquel me rattachait, aucun signe, aucune lettre, rien. Rien sur quoi mes souvenirs pouvaient se fonder et survivre. Juste des souvenirs d'un môme.

Je m'accrochais à Angelina, surement autant qu'elle même s'accrochait à moi. Nous étions deux bateaux échoués sur la même terre. Je tentais de m'arrêter, d'arrêter mes larmes de couler, mais elles ne voulaient pas. Nous étions grotesques mais aucune pointe de cynisme ne me venait, aucune réflexion ironique. Juste une souffrance trop profonde qui ressort. Une seule pensée qui voulait sortir depuis tant d'années. Un regret. Une seule phrase que je n'avais jamais prononcée. Une seule pensée, une seule donnée de l'équation. Une seule chose... une phrase qui fut énoncée à voix basse, de manière mi-audible.

Il aurait mieux fallu que je meure à sa place...

Tout ce que cette phrase impliquait, j'en étais parfaitement conscient. Je ne faisais que du mal autour de moi, alors que lui n'avait fait que du bien dans sa vie. Ma vie était purement égoïste. Qui me regretterait? J'avais abandonné la seule personne que j'avais rendu heureuse et qui m'avait rendu heureux. Je faisais le plus de mal possible à ma mère, comme pour me venger d'un crime qu'elle n'avait pas commis. Ma voix s'était tue. Mes pleurs se calmaient lentement. Les larmes se séchaient sur mes joues, tandis que certaines autres perlaient encore. Très doucement.

Je... je suis désolé que tu m'aie vu comme ça...

Je séchais mes larmes avec ma main droite sans quitter le creux de ses bras, on ne lâche pas sa bouée quand on est en pleine mer et que l'on ne sait pas nager. Je n'avais pas le droit de me faire réconforter par elle, alors qu'elle même souffrait. Nous étions dans le même bateau, partageant la même douleur.


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MessageSujet: Re: Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie?   Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie? Icon_minitimeLun 3 Sep - 15:47

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" Saviez-vous qu'une cuisine peut AUSSI se transformer en théâtre d'une triste comédie ? "

Ses larmes, mes larmes... au final on était dans le même état tous les deux filmés par des caméras avides de moments comme celui-ci. Il n’y avait pas de doute cela ferait le buzz que se soit lors du prime, comme dans la presse. J’avais les rapaces que sont ces gens de presse, qui fabulent sur un rien. Avec un peu de chance on m’accuserait d’infidélité à Vin. Vin ! Qu’allait-il penser de tout cela ? Après tout c’est lui qui avait réussi à me faire passer à autre chose, enfin ce qu’il avait cru car à l’heure d’aujourd’hui mon besoin de vengeance s’était réveillée. Ces pauvres types étaient libres, peut-être avaient-ils même tués encore bon nombre de personnes... personne n’avait retrouvé leur trace. Comment le savais-je ? Parce que j’enquête de manière officieuse et surtout en solo. Je me rappelle du jour où je suis allée voir le collègue à mon père, qui lui aussi avait été touché durant la fusillade. Je lui avais demandé de me raconter en détail ce jour là, afin de savoir comment était réellement mort mon père. Ma mère n’en savait rien et elle ne devait pas le savoir. D’avoir fait cela m’avait bien trop fait souffrir, car aujourd’hui j’étais presque à même de revivre la scène comme si j’y étais. Pendant un mois entier j’en avais fait des cauchemars où je me voyais mourir à sa place. Il n’y avait rien de plus atroce. Comment Gaël pouvait-il préférer avoir été à la place de son père ?! Si c’était lui qui été mort, son père ne se serait jamais remit de sa mort, croyant éternellement que c’était de sa faute. Mais au final, c’était ce que ressentait Gaël ? Seule une phrase prononcée à voix basse était venu troubler le silence qui accompagnait cette scène. Gaël ne m’avait point rejeté, il me semblait même qu’il avait accueillit ce réconfort comme un... cadeau ? Il avait passé à son tour, son bras dans mon dos et sa main était venu s’accrocher à mon haut, comme s’il était accroché à quelque chose qu’il le maintenait à la surface... comme une bouée.
Ses larmes avaient finis par arrêter de couler, toutes comme les miennes d’ailleurs. Vin m’avait en quelque sorte soigné. J’avais pu tout lui raconter dans les moindres détails, j’avais pu pleurer toutes les larmes de mon corps, Vin avait été présent ce jour-là. Sans lui je ne serais peut-être pas là aujourd’hui. A vrai dire, ce que Vin avait fait pour moi, je venais de le faire pour Gaël en ayant la particularité de comprendre sa douleur. Gaël sécha les dernières larmes qui restaient sur ses joues à l’aide sa main droite. Puis il... s’excusa ! Il s’excusait parce que je l’avais vu dans cet état. Mais si je n’avais pas voulu le voir dans cette situation, serais-je restée ? J’aurais très bien pu partir, le laisser se morfondre dans sa douleur. Après tout, avec le début d’aventure que nous avions vécu ensemble, peu aurait pensé que cette scène aurait pu se produire. Même s’il ne pleurait plus, il ne cherchait à s’écarter de moi. Je ne le cherchais pas non plus. Gaël était grand, musclé... et même s’il n’avait pas la même corpulence que lui, il me rappelait Vin... Seuls ces deux points pouvaient sembler être une ressemblance entre eux deux car sinon ils étaient bien différents, du moins de ce que je connais de Gaël. Mais apparemment j’étais loin de le connaître vraiment. Je reculais ma tête vers l’arrière afin de voir son visage, tout en restant contre lui. Ses yeux étaient rougis par les larmes, d’ailleurs quelques unes étaient encore sur son visage. Je me permis d’effacer de mon pouce l’une d’elle. Je lui acquiesçai un sourire, sincère.

    ••• Pourquoi te sens-tu obligé de t’excuser ? Crois-tu vraiment que si je n’avais pas voulu te voir comme ça, je serais restée ? Après tout rien de m’empêcher de partir.

Un petit rire m’échappa. Au fond de moi je savais que j’aurais été incapable de partir, qu’importe ce qu’il aurait pu se passer entre nous deux avant. J’entends bien sur quelque chose grave, rien à voir avec les querelles stupides auxquelles ont s’adonné il y a un peu plus d’un mois. Je remis mon visage dans le creux de son cou. Fallait peut-être mieux que j’en profite avant qu’il ne choisisse de redevenir désagréable, on se sait jamais, ou qu’un autre candidat arrive. Même si ma voix était étouffée par son cou, je décidai de lui dire encore quelque chose.

    ••• Je suis sûre que tu es quelqu’un de bon au fond de toi, tu t’es juste forgé une carapace pour ne plus avoir de compte à rendre à personne. En tout cas, sache que tu pourras toujours compter sur moi, surtout dans un moment comme celui-ci, même si tu continue à ne pas m’apprécier après cela.

Un sourire se dessina sur mon visage à cette idée. Même s’il ne le voyait pas, mon visage était à même à sa peau, il avait donc dû sentir ce petit rictus se former. Je ne savais pas cette idée allait autant le faire sourire, mais un petit sourire après tant de tristesse ne me ferait pas mal aux yeux, surtout venant de sa part. Car en dehors des sourires hypocrites, sinon je n’avais jamais eût le droit à aucun sourire de lui.
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