Première soirée en compagnie des autres candidats. Une soirée, emprisonnement dans cette maison grande, très grande, trop grande. J'avais besoin de prendre l'air. Besoin de sentir la douce fumée de la cigarette s'immiscer dans mon organisme. Hors malheureusement, à l'heure actuelle je ne pouvais pas. Pour combler ce vide, je partais dans la chambre bleue m'isoler un peu. J'avais promis d'être sociable, de faire faire des efforts, mais là ce soir c'était un peu trop dure pour moi. Je me couchais tout habillé, le regard rivé au plafond. Je fermais les yeux et commençais un rêve. Je m'imaginais loin d'ici, j'imaginais ce que serait ma vie à cet instant précis si je n'avais pas eu cette idée merdique. J'étais perdu dans mes pensées, quand j'entendis la porte s'ouvrir. Une silhouette féminine s'immisçait dans la pièce, surement pour visiter. Me relevant péniblement. Je lui jetais un regard assassin avant d'ajouter :

Tu veux quoi ? La soirée c'est dans le salon qu'elle se passe.

Punaise, j'y étais peut-être allez un peu fort là. En même temps c'était pas de ma faute, s'il y avait rien un truc que je supportais pas c'est qu'on me dérange quand j'ai besoin d'être seul. Ainsi, cette pauvre femme qui n'avait rien demandé était juste au mauvais endroit au mauvais moment.

La brune face à moi me regarda avec des yeux gros comme deux énormes billes>. Elle ne se rendait pas compte, mais elle avait vraiment l'air ahurie là. Si elle ne ressemblait pas à un échappé d'asile, mentalement je parle, elle aurait put être intéressante car malgré son âge certainement avancé elle était encore bien conservé. Ces yeux s'embuèrent, comme si je l'avais blessé. Et merde! J'y étais peut-être allé un peu fort là. Elle m'expliqua qu'elle me laisserait tranquille si je lui expliquait comment retourner dans le salon. Je lui souriais et dis :

Non reste ! C'est ma faute, j'aurais pas dut te parler comme ça.

Je me relevais et l'invitais à s'asseoir prêt de moi :

Sinon toi, c'est quoi ton nom ? Tu viens d'où ? Âge ? Métier ? Bref le cv complet s'il te plait.

Elle semblait cool et fragile. J'étais dans une phase de générosité intense. Alors ça ne me dérangeais pas e lui parler, de faire connaissance. De toute manière pour que je puisse gagner cette aventure, il me fallait des alliés et j'espérais qu'elle en ferait partie.

Elle accepta de s'installer à mes côtés, tout en gardant une petite distance de sécurité. Comme si j'allais la manger. Pff, c'était bien mal me connaître. Je pouvais faire, beaucoup de choses aux femmes, mais jamais je ne les mangerais, je les aimais trop pour cela. Je l'imaginais alors, quelques années de moins au compteur, seul, dans cette chambre, avec moi. Le rêve quoi ! Sa voix me tira de mes rêveries, elle me balança son portrait, Frédérique, sage femme, 27 ans et coincée du cul. Géniale !! Je lui souriais avant de rétorquer :

Pour moi, tu sera donc Fred '...

Je m'appuyais contre le mur avant de reprendre :

… Et en ce qui concerne la politesse. Ne t'inquiète pas pour ça.

Je m'attendais à ce qu'elle me retourne la question, mais cela n'arriva jamais. Pas grave, je décidais de prendre les devants :

Moi c'est Baptiste, 20 ans, je suis étudiant en histoire et habite à Lille.

Je continuais à la fixé, l'amadouer tel un loup s'approchant furtivement de mère-grand pour la dévorer. Moi, l'approche, je comptais bien la faire durer plusieurs semaines. La trahison, ne faisait souffrir que si la confiance de la personne trahit en moi était complète. J'attendrais donc ce moment pour assouvir mon plan.