En poussant dans la maison, j'atterrissais dans une courette séparé du jardin. Celle-ci m'emmenait directement en plein cœur de la maison. Dans le salon pour être plus précis. Sur place quelques personnes étaient déjà présentes. Je leur souriais avant de me présenter :

Je suis Baptiste. Enchanté de faire votre connaissance.

Puis je m'installais sur un fauteuil, un cocktail à la main. Je scrutais mes camarades de jeu. Ceux présent à mes côtés et ceux qui, celons les ordres de la voix se devait de rester dehors. Putain, j'aurais rêvé de pouvoir me baigner, dés ce soir !! Heureusement que mon enfermement avait aussi des bons côtés, j'allais, tous comme mes partenaires de salon, bénéficié d'avantages certains pour la suite du jeu. Intéressant !!! J'étais curieux d'en découvrir la nature.

Tu rentres, tu souris, tu dis bonsoir avec enthousiasme. Tu rentres, tu glisses contre les murs, et tu vas te cacher dans le confess. Oui, voilà ça c’est une super idée. Ce qui serait encore mieux ça serait que je sois la première, comme ça je me dirige sans problème dans le confessionnal. Mais assez réfléchi, il faut pousser la porte maintenant. Ouvrir la porte qui donne vers l’aventure. Entrer dans LA Maison. Pour ne plus en sortir avant un long moment.

Et évidemment, j’ai les yeux qui pétillent dès que je passe enfin cette porte. J’atterris directement dans la Maison, sans passer par le jardin, et quel décor ! J’ai toujours adoré la décoration d’intérieur, j’adore passé mes dimanches après-midi devant D&CO, j’adore Valérie Damidot, j’aurais tellement aimé qu’elle vienne décorer notre maison, à Bordeaux. Les murs sont peut-être en carton, mais je me sens déjà tellement bien dans ce salon ! Et je réalise alors qu’il n’y a personne, je suis la première ! Je ne devrais pas trop tarder, mais je ne peux pas m’empêcher de visiter rapidement les lieux. Je vois la baie vitrée qui donne sur le jardin, mais elle est fermée. Alessandra nous a prévenu, il y a deux groupes. Je suis heureuse de faire partie du groupe Maison, je n’ai jamais eu l’âme d’une aventurière pour dormir à la belle étoile. J’aime le confort d’une maison. J’explore les pièces les unes après les autres, sans m’y attarder, à la recherche du confessionnal. Et le voilà enfin.

J’y entre et m’installe sur le canapé, face au micro.
–scène coupée, parce que confessionnal-

Quelques minutes plus tard, j’entends du bruit dans la maison. Je me relève doucement, j’entrouvre la porte et je tends l’oreille. Oui, il y a quelqu’un qui vient d’arriver. Et puis les candidats se succèdent. Je les entends parler dans le salon. Ils se présentent, j’entends tout et eux ne savent même pas que je suis là. Mais maintenant j’ai peur de ressortir. J’ai peur de ce qu’ils vont se dire, pourquoi je me suis cachée. C’était vraiment pas une bonne idée. Il faut que je sorte, que je les rejoigne, déjà que la prod a divisé les candidats en deux groupes, si je ne m’intègre pas au mien… La voix de Noah résonne dans ma tête. Allez vas-y. Ils ont l’air sympa. Il y a cette Fred qui dit n’importe quoi, je ne peux pas m’empêcher de la comparer à Eve Angeli. Je suis sûre qu’elle doit être fun. Il faut que je sorte. Mais pas tout de suite, je vais écouter encore un peu d’ici. J’ai l’impression de jouer les espions. Et ça me détend, parce que c’est un jeu. Là maintenant, je me sens bien. Cette aventure va être folle.

Mais pour ça il faut que je sorte. C’est simple je n’aurais qu’à arriver les bras grands ouverts, et crier un grand « tadaaaaaaaam ». Ils vont sursauter, se demander « mais c’est qui cette folle », et puis je me présenterais, et la soirée reprendra son cours. Oui voilà, je vais faire ça. Je pousse doucement la porte et je me dirige vers le salon. J’arrive devant le petit groupe de candidats, tous -ou presque- un verre à la main.

BONSOIIIIIR ! Je suis Ana, vous ne m’avez pas vu arriver ?

J’affiche un grand sourire innocent. J’aurais de la chance s’ils ne se posent pas de question.

Je ne m’attendais surement pas à cette réaction. J’avais prédit qu’ils allaient sursauter, je l’ai bien cherché. Mais pas ça. Je suis sûre que la plupart d’entre vous est en train de penser « bien fait pour elle, elle avait qu’à faire comme tout le monde au lieu de se cacher et d’espionner sans rien dire ». Et vous avez raison. Maintenant je me retrouve face à cette fille, qui vient de recracher presque tout le contenu de son verre sur mon pull rouge à rayures blanches. J’ai eu ce réflexe qu’on a tous quand on voit quelque chose nous arriver en pleine face, j’ai fermé les yeux aussi fort que je le peux. Et j’ai peur de les ouvrir. Je reste là, devant elle, les yeux fermés. Tu… tu m’as fait peur ! Je suis vraiment vraiment vraiment navrée ! Je… mince mince mince… comment on va faire ? Je suis vraiment très maladroite, et j’ai… j’ai sursauté… Je devrais lui dire quelque chose, lui dire que c’est pas grave. Je suppose que n’importe qui aurait réagi comme ça. Parce que c’est la première fois qu’on se voit, parce que c’est le premier soir de l’aventure, parce qu’on est censée vivre ensemble pendant des semaines après ça. Je n’ai pas le courage de lui hurler dessus. Je n’ai pas le courage de mal le prendre ce soir. Je n’ai pas envie de commencer comme ça. Mais pourquoi elle m’a craché dessus aussi ?

Le silence devient lourd, personne ne parle, je devine que tout le monde me regarde. Mais moi je n’ose toujours pas ouvrir les yeux. Pourtant il va bien falloir que je réagisse. Je ne peux pas laisser le temps s’écouler comme ça, et la fille a l’air de tellement paniquer que j’arrive à le sentir sans même la voir.

Je finis par ouvrir les yeux. Je m’avance vers la table, me sers un verre, le vide d’une traite. Impartiale. Je reprends ma place, face à Fred, je retire mon haut et je le jette plus loin sur le sol. Je me retrouve en soutif pour le premier soir. La France me voit pour la première fois à la télé, et je me déshabille déjà. J’ai toujours le visage sans expression, mais je la regarde. Je la regarde, puis je fais le tour de tous les visages qui m’observent attentivement. Je souris, et je m’assois aux cotés de Fred.

Tu dois être Fred je présume ? Enchantée de te rencontrer.

Je lui souris. Je leur souris à tous. Maintenant si vous pouviez reprendre la conversation où vous l’avez arrêté…

Enfin elle ose rompre le silence, je commençais à désespérer. Je fais de mon mieux pour garder l’atmosphère détendue, malgré les évènements, et eux me regardent comme si je sortais d’une soucoupe volante. Heureusement Fred est là, et même si elle semble de rien comprendre à ma réaction, elle fait comme si. Il faut toujours faire comme si lors des premières rencontres non ? Je fais comme si je me fichais de ce pull, alors que non. Mais je fais comme si. Je souris et je fais comme si. Oui c’est moi… Je … encore désolée pour ton pull, je t’en donnerai un des miens… en remboursement hein ! Je suis contente de te rencontrer Ana ! Tu viens d’où? Elle a l’air tellement gênée que je commence à m’en vouloir. Je ne sais pas si elle est plus gênée de m’avoir craché dessus ou de me voir en soutien-gorge à coté d’elle, alors que c’est la première fois qu’elle me voit. Mais je fais comme si je ne remarquais pas sa gêne et je lui réponds naturellement.

Oh ne t’en fais pas c’est pas grave, c’est qu’un pull. Mais si tu as un pull Stitch je te le vole direct ! Je regarde encore une fois les autres candidats, attendant désespérément qu’ils se remettent à parler. Hm je viens du confess en fait. Je suis entrée la première et… bah… j’ai été visité le confessionnal et je suis restée enfermée, je crois. Mensonge, mensonge, mensonge ! Mais je ne pouvais pas leur dire que j’avais trop peur de les rencontrer et qu’en réalité je me cachais. Ils penseront peut-être que j’ai quelque chose à voir avec La Voix, qu’il m’a convoqué dès mon entrée dans la maison pour me donner une mission, ou même que mon secret est en rapport avec lui. J’espère qu’ils penseront ce genre de choses, ou qu’ils ne pensent rien du tout. Personne n’a vraiment l’air de se sentir très concerné par mon pull qui meurt sur le sol, ou par mon entrée inopinée. Personne, sauf elle bien sûr.