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Sujet: I'm stupid. [laury&aarya] Dim 28 Juil - 21:53
“ 29/07/2013. 23h00
« feat Laury, dans la salle csa. »
J'étais pas très bien depuis quelques jours. Je flippais un peu. J'avais pas envie de quitter la maison. La journée, je souriais et profitais un maximum du temps qu'on m'offrait ici, je rigolais, je discutais avec tout le monde. Personne ne pouvait remarquer qu'au fond j'allais mal. Que la nuit je n'arrivais pas à fermer l'oeil. Partir dès la deuxième semaine ce serait con non ? D'autant plus con parce que je me suis nominée moi-même en participant à un jeu de merde. Alors j'étais d'autant plus dégoûtée parce que je me sentais vraiment conne. J'étais venue ici pour jouer, et je ne pensais pas rencontrer des gens aussi cools, aussi ouverts. Des gens biens. Je pensais que je me mettrais à part et que je parlerais pas trop aux autres mais c'était tout le contraire. C'était une merveilleuse aventure et je ne voulais pas la quitter aussi tôt. Alors la journée, je faisais semblant, et j'arrivais à oublier que tout pouvait bientôt se terminer. Mais chaque nuit ça n'allait pas. Chaque soir je mettais des heures à pouvoir ne serait-ce que somnoler. Je ne pouvais que ruminer. Que m'inquiéter. Que stresser. Ce soir, quelques candidats s'étaient déjà couchés, la voix nous réveillait tôt le matin et le rythme était parfois dur à tenir, surtout avec le prime et autres soirées organisées. D'autres étaient sur la terrasse à discuter, d'autres dans le salon. Des petits groupes s'étaient formés mais moi j'avais un coup de blues. J'avais envie d'être un peu seul. Je décidais donc de m'isoler un peu dans la salle csa, de me fumer une petite clope vue que malheureusement je ne pouvais pas fumer autre chose. Je rentrais et m'asseyais dans un coin de la salle, sur le sol, adossée au mur. Je sortais ma cigarette et l'allumais. J'aspirais la fumée et me mit à faire des ronds. Ça me détendait, ça me changeais les idées, je me concentrais pour faire des ronds parfaits et j'oubliais le reste pendant quelques secondes. Quelqu'un poussa la porte ce qui me fit sursauter tellement j'étais concentrée. Je relevais la tête pour découvrir la petite rousse de la maison, Laury. Je lui adressais un petit sourire.
Être méthodique, s'organiser, utiliser sa mémoire, penser avant de parler et se concentrer avant d'agir. Faire des plans. De toute sa vie, Laury n'avait jamais réussi à faire ça. "Laury l'étourdie". Depuis bien trop longtemps, elle avait fait confiance à cette impulsivité, qui, comme une force supérieure, lui dicte ses agissements. Pour le meilleur comme pour le pire. Il est temps que ça change, personne n'apprécierait de se retrouver dans l’embarras aussi souvent.
Assise sur la terrasse depuis une bonne demie heure, c'était à ça que pensait Laury ce soir. A ça, et au froid. Elle aurait pu tuer pour ce gilet. Ce gilet en laine jaune qu'elle avait perdu, surement oublié quelque part plus tôt dans la journée. Si la nuit était tombée, le froid l'avait accompagnée. En effet, l'air s'était tant rafraichi qu'on pouvait déjà presque sentir une sorte de brume. Le genre de brume légère qui, à elle seule, donne cette singulière sensation de mouillé. C'était sur, la pluie n'allait pas tarder à tomber à son tour.
Laury n'avait pas envie d'aller se coucher, car la nuit était sa partie préférée de la journée. Elle n'avait non plus l'énergie nécessaire pour lancer une enquête au gilet perdu dans toute la Maison... C'est pourquoi elle décida de tout simplement bouger un instant, loin des gens, pour mieux réfléchir. Pour faire un plan. En moins de temps qu’il en faut pour le dire, elle se retrouva donc sous le petit porche qui reliait la salle CSA aux toilettes. Là, elle allait à l’abri. A l’abri de l'éventuelle pluie oui, mais pas du froid…
La salle CSA lui semblait être un bon compromis, pour être entourée de 4 murs et d'un toit, sans pour autant être dans la Maison. Elle n’hésita donc pas une seconde de plus et se dirigea vers la porte, déterminée. Si elle pensait qu’à cette heure, il n’y aurait personne dedans, elle espérait tout de même qu'il y ait quelqu'un. Comme ça, elle pourrait engager la discussion en s'excusant et inventerait une excuse pour rester avec la personne en fonction de l'identité de cette dernière. Elle avait un plan.
Elle poussa la porte et là, elle se retrouva nez à nez avec Aarya, sa colocataire aux cheveux colorés. Laury l’avait remarquée dès son entrée dans la Maison Mardi dernier. Enthousiaste de trouver quelqu'un qui pouvait partager son goût des couleurs, elle avait été depuis ce jour impatiente de faire connaissance avec elle. L'opportunité était parfaite. Laury suivit donc le semblant de plan qu'elle avait élaboré et déclara sans plus tarder :
Oh salut ! Je savais pas qu'il y avait déjà quelqu'un... En fait, je venais juste chercher mon… mon gilet… que j'ai oublié là tout à l'heure.
Efficace, mais le monde avait certainement connu meilleure excuse. Ca allait faire l’affaire. Aarya l’avait salué gentiment. Elle n’avait pas été désagréable avec Laury et au contraire, elle lui avait même souri. Un petit sourire triste, sur une figure d’ordinaire tellement gaie, mais un sourire tout de même. Un bon début. Pour le coup, elle n'aurait donc peut-être pas eu besoin de faire de plan ridicule pour justifier sa présence...
Trop tard. Pour jouer le jeu, elle balaya la pièce du regard. Et là, surprise, elle vit son gilet jaune, posé en vrac sur le sol dans un autre coin de la pièce. Comme le hasard faisait vraiment bien les choses ! Cachant sa surprise, Laury pénétra furtivement dans la salle CSA, gênée, comme une souris qui voudrait s’emparer de quelque chose sans se faire voir.
Et comme si un imprévu n'était pas suffisant, la porte se referma toute seule derrière Laury… Elle qui voulait d'abord faire passer sa visite pour un simple passage en coup de vent puis ensuite s’installer subtilement, c’était loupé. Elle était à l’intérieur pour de bon et maintenant, elle ne pouvait plus faire marche arrière.
Elle enfila donc son gilet et s’assit au sol aux côtés d’Aarya, mine de rien. L’odeur de la cigarette était forte, tant sur son gilet que dans la pièce elle-même, mais cela la dérangeait pas plus que ça. Pour le moment, tout ce qui l'inquiétait était de savoir comment son gilet avait pu atterrir ici alors qu’elle ne fume pas… "Alors qu'elle ne fume pas" ?! Comment peut-on omettre un tel détail sur sa propre vie ? Pourquoi s’installerait-elle dans une salle comme la salle CSA si elle n’avait pas l’intention de fumer ?!
Désolée, je crois que j'ai un peu pris mes aises, comme chez Mémé...
Petit silence maladroit. Encore une fois, le monde avait connu meilleure excuse. Alors qu'Aarya la dévisageait avec le même air triste que tout à l'heure, elle sentait qu'il fallait qu'elle fasse quelque chose, qu'elle dise quelque chose pour la réconforter. A la place, elle ajouta, d'un air hésitant :
Si... si tu veux être seule, à tout moment dis-le moi et je m'en irais
Génial le réconfort "si t'es triste, je peux te laisser ruminer toute seule si tu veux". Elle lui sourit timidement et il y eut un nouveau petit silence, pendant lequel Laury admirait, le sourire toujours aux lèvres, les ronds de fumée que sa colocataire faisait. De l’intérieur de la salle CSA, on pouvait entendre la pluie qui tombait sur le jardin. Elle reconnut les voix de certains habitants qui paniquaient au loin, puis plus rien. Ils avaient dû tous se réfugier à l’intérieur. Elle sourit.
Une fois encore, la pluie avait eu un impact considérable sur le monde rien qu'en existant. Cela fascinait Laury, de constater à quel point un phénomène météorologique pouvait effacer en rien de temps tout signe de vie et modifier instantanément les plans des gens. Finalement, il était parfois peut-être mieux de ne pas faire de plans...
Il était temps de sortir de sa rêverie et de ré-engager la conversation pour meubler ce silence pesant. Laury décida donc d'en savoir plus sur la raison du bouleversement d'Aarya. Enfin, ce qu'elle voulait bien lui dire. Elle se tourna donc vers la jeune femme et déclara donc, avec un petit sourire en coin :
A propos de Mémé... La mienne, elle pensait que nos humeurs tombent du ciel. C'est pour ça que tu t'es isolée ?
C'était une hypothèse comme une autre, mais Laury avait l'impression d'avoir peut-être misé trop gros sur cette anecdote ridicule de Mémé. Mais c'était fini, faire des plans prenait trop de temps, trop d'énergie, et la spontanéité devait tout de même avoir du bon parfois.
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Peter
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Laury, je ne la connaissais pas. Je trouvais juste qu'elle avait une bonne bouille. Elle était pas en mode belle gosse comme la plupart des autres filles. Elle me semblait très naturelle et ça me plaisait. Je n'avais pas encore eut l'occasion de discuter réellement avec elle, mais j'en avais vraiment envie. Bon je dois avouer que là elle arrivait au moment puisque j'étais venue ici pour m'isoler. Mais pour elle j'allais faire un effort. Je ne la jetterai pas c'est certain je n'étais pas comme ça. Je voulais partir sur de bonnes bases avec elle. Alors pour cette fois tant pis, je ferais mon associable plus tard et là j'allais discuter un peu avec cette jolie rousse. Elle me dit qu'elle venait chercher son gilet.
« Pas de problème. »
Ah finalement j'allais avoir droit à mon moment de solitude, tant mieux, j'en avais bien besoin. Toute façon j'aurais d'autres occasions pour faire connaissance avec elle. Sauf si je quittais l'aventure vendredi... Oh non il ne faut pas que je pense à ça. J'allais me donner des crampes d'estomac à force. Son gilet. Je parcourus la pièce du regard et vit un bout de tissus jaune dans un coin. Je ne l'avais même pas remarqué. Puis pensant qu'elle allait partir, je reportais mon attention sur ma clope et recommençais à faire des ronds, essayant de les faire le plus parfaitement possible. La porte claqua et me fit sursauter de nouveau. En fait Laury voulait me faire faire une attaque c'était ça ? Elle voulait ma mort je comprenais mieux pourquoi elle m'avait suivit ici ! Faut vraiment que je me détende et que j'arrête de sursauter tout le temps. J'avais toujours été comme ça. Parfois même quand on me frôle je sursaute... Sérieux quoi... Peut être à cause d'un drame psychologique encré dans mon cerveau. Peut être que j'suis traumatisée et que j'ai constamment peur de quelque chose ? Ouais nan je pense pas... Faudrait que je vois un psy un de ces quatre ! Je m'attendais à la voir partir, je fus quelque peu surprise de la voir s'asseoir à côté de moi. Je lui jetais un coup d'oeil, et repris mon activité de ronds. Après tout, elle ne me dérangeait pas. Si elle voulait juste rester là silencieusement ça m'allait aussi... Elle parla. Et je lui adressais un sourire.
« T'inquiètes ici c'est autant chez moi que chez ta mémé. »
C'est vrai quoi. C'est pas chez moi elle avait autant le droit d'être à l'aise ici que moi. Puis un silence, elle semblait un peu mal à l'aise. Pourtant elle ne me dérangeait pas. Elle me dit que si je voulais être seule je pouvais lui dire.
« Tu peux me croire, si je voulais pas de toi ici je te l'aurais dit direct. »
C'est vrai j'étais pas du genre langue de bois et si elle me soulait je l'aurais envoyé chier assez rapidement. Pas que j'étais méchante, mais j'étais franche et plutôt grande gueule. Quand quelque chose me fait chier je le dis même si ça peut blesser. Après tout y a que la vérité qui blesse ! Un nouveau silence, alors je continuais à fumer, à faire des ronds, et je terminais ma cigarette. Je l'écrasais dans le cendrier prévu à cet effet et me rasseyais à côté de la demoiselle. Bon si elle ne se décidait pas à parler moi j'allais parler ! Mais finalement elle ouvrit la bouche et me demanda si j'étais triste à cause du temps en gros .
« J'aime beaucoup la pluie, j'aime me promener quand il pleut. Je préfère la pluie que le beau temps. Je suis contente qu'il pleuve. Mais je suis nominée d'office vendredi, et ça ça me fait chier. Parce qu'en plus je me suis mise dans la merde toute seule avec ce jeu débile... »
Je haussais les épaules. J'avais pas envie de me lamenter sur mon sort, mais de discuter avec elle.
« Sinon toi ça va ? Tu t'entends bien avec les autres candidats ? Comment tu le sens tout ça ? »
Sujet: Re: I'm stupid. [laury&aarya] Mar 30 Juil - 5:08
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Généralement, quand les gens s’isolent d’un groupe, c’est pour être seul. Tout le monde le sait, c’est presque la base de la vie en société. Personne ne les dérange, parce que les gens savent que, quand c’est eux qui s’isolent et que quelqu’un vient les déranger, ils maudissent cette personne instantanément. C’était compréhensible et normal. Mais aujourd’hui, Laury avait osé briser cette règle ultime pour la première fois et elle avait été agréablement surprise par la réaction d’Aarya.
Cette dernière n’avait en effet pas l’air d’avoir envie de la tuer, ni même d'avoir été dérangée par sa présence. Elle lui avait même dit qu’elle n’avait pas besoin de s’excuser d’être venue s’incruster, ce qui fit sourire Laury toute seule. Elle était heureuse de ne pas s’être couchée, heureuse d’avoir décidé de venir se réfugier dans la salle CSA ce soir, heureuse d’avoir retrouvé son gilet et heureuse de pouvoir enfin discuter avec sa jeune colocataire colorée. Dans l’espoir de la faire rire, elle avoua d'un air faussement gêné :
Chez ma Mémé, y'avait pleins d'animaux empaillés parce que Pépé parfois, il chassait. C'était sale et dérangeant. Donc si tu m'avais dit que, chez toi, c’est comme chez Mémé, j'aurais peut-être pris un peu peur, je te l'avoue.
Elle rit comme pour montrer qu’elle plaisait bien. Même si la maison de sa grand-mère était réellement sombre et étrange et avait bel et bien été à l'origine de beaucoup de ses cauchemars quand elle était petite. Puis elle se remit à admirer les ronds de fumée que faisait Aarya en silence, avec de gros yeux. Elle était vraiment douée, une vraie pro. Laury était presque sûre de ne jamais en avoir vu des aussi cools, même dans les films.
Elle se souvint alors qu'un ami lui avait un jour expliqué comment faire, mais elle avait oublié depuis. Et même si elle voulait qu’on lui réexplique un jour, elle n’allait pas redemander à Aarya, car de toutes façons cela ne lui servirait à rien. Sa colocataire vint alors la tirer de sa réflexion sur les ronds de fumée en lui avouant qu’elle n’aurait pas hésité à l’envoyer bouler si elle avait vraiment souhaité son départ.
Tant d’honnêteté lui réchauffait le cœur d’une façon plus qu'étrange. C'était quelque chose qu’elle n’avait encore jamais expérimenté… Puis elle comprit. C’était donc ça, c’était donc pour ça qu’elle avait voulu lui parler à tout prix dès le début. Parce qu’Aarya lui faisait penser à son frère. Dans cette façon de parler et dans cette honnêteté. Et dans la cigarette aussi, peut-être… Elle n’avait plus besoin de jouer, elle pouvait être elle-même. Plus besoin de calculer, plus besoin de rien. Elle pouvait juste faire comme à la maison avant, comme avec Jules.
C’est après cette courte réalisation qu’Aarya se confia à elle, sans langue de bois. Si elle n’avait pas visé juste avec son histoire de Mémé et d'humeurs tombant du ciel, elle savait maintenant qu’Aarya était soucieuse de partir Samedi. Si Laury ne la comprenait que trop bien, elle n’avait aucune idée de quoi lui dire. A vrai dire, elle n’avait jamais vraiment été très douée pour conseiller et rassurer les gens.
Tout ce qu’elle faisait généralement, dans ces cas, c’était arroser les gens de son euphorie naturelle jusqu’à ce qu’ils retrouvent le sourire. C’est donc pour cette option qu’elle décida d’opter ce soir, se disant que si Aarya était vraiment comme Jules, elle n’allait pas lui en vouloir. Elle déclara après un court moment de silence :
Alors viens, on va marcher sous la pluie !
Sans attendre sa réponse, elle lui prit la main, l’aida à se lever et l’entraina avec elle dehors. Il pleuvait plus que ce qu’elle n'avait imaginé, mais ce n’était pas grave. Après tout, elles aimaient toutes les deux la pluie, pas vrai ? Elle jeta un coup d’œil à Aarya comme pour lui demander si elle était prête, puis elle l'entraina sous la pluie, sa main toujours dans la sienne.
Mon Dieu, c’est la fin du Monde en retard ou quoi ?!
En effet, il pleuvait vraiment des cordes et la pluie tombait drue sur leurs têtes. Laury décida donc d’accélérer : elle se mit à courir dans le jardin comme pour éviter les gouttes, Aarya trainant toujours au bout de son bras. Sautant par-dessus les divers obstacles qui se jetaient sur leur chemin et s’esclaffant quand le chemin était trop compliqué et les forçait à ralentir, elle s'amusait comme une enfant.
Au bout du premier tour de piscine, Aarya et Laury étaient trempées comme après une douche. Laury décida donc de lâcher la main de la jeune femme pour s’arrêter un instant sous le porche. Elle n’avait toujours pas quitté son rire qu’elle espérait communicatif et se disait que c’était vraiment plus amusant que ce qu’elle pensait, de faire des trucs aussi idiots spontanément, aussi tard le soir et alors que tout le monde avait opté pour l’option sécheresse et confort de la Maison des Secrets.
Un peu essoufflée, Laury s’assit au sol, se disant que si Aarya voulait retourner sous la pluie, elle y retournerait avec elle de bon cœur. Mais seulement après avoir repris son souffle. Quand Aarya repris la parole, elle lui posa trois questions sur elle, sur son aventure. C’était la première fois depuis deux semaines de jeu qu’on lui posait des questions de ce genre. Des questions tout court, en fait. Surprise, elle répondit d’une voix hésitante :
Ça va, ça va vraiment bien, merci ! J’suis contente d’être ici, les gens sont tous cools, ou du moins ils en ont tous l’air.
Elle sourit. Comment elle le sentait ? Fallait-elle qu’elle lui dise vraiment ? Elle ignorait si c’était cette ressemblance avec son frère, ou si c’était vraiment qu’elle avait besoin de parler, mais elle décida de se lancer et avoua, d’une traite :
J’pense que mon plus grand problème ici, ça sera l’honnêteté. Pas la mienne, mais celle des autres. La première semaine, j’ai été vraiment déçue de réaliser comment, ici, tout le monde joue un rôle, et comment certains le prennent peut-être un peu trop au sérieux. Moi c’que j’aime bien, c’est les gens honnêtes et francs. Comme toi, quoi...
Elle avait prononcé la fin de sa phrase un peu moins fort, en marmonnant presque dans sa barbe. C’était toujours comme ça, c'était toujours facile de critiquer et considérablement plus dur d’avouer à quelqu’un le bien qu’on pense réellement ! A son tour, comme pour détourner l'attention, elle demanda à Aarya , le sourire toujours aux lèvres :
Et toi, alors ? A part cette nomination maudite, comment tu le vis, le Secret Story ? Les gens, les secrets, tout tout ?
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Peter
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Sujet: Re: I'm stupid. [laury&aarya] Mer 31 Juil - 20:32
“ 29/07/2013. 23h00
« feat Laury, dans la salle csa. »
J'étais triste, je devais l'avouer je vivais très mal cette nomination. Surtout parce qu'on était au début du jeu et que je n'avais pas du tout eut le temps de profiter de mon aventure ici. Et aussi parce que je m'étais nominée moi-même et je ne pourrais m'en prendre qu'à moi si je quittais l'aventure. Parfois je me disais que si je ne m'étais pas nominée, les autres l'auraient fait de toute façon. On ne peut pas être sûrs après tout, je ne savais pas ce que pensaient réellement les autres habitants de moi. Je m'étais pris la tête avec plusieurs habitants déjà, beaucoup étaient susceptibles de mettre mon nom sur le banc des nominés. Ça me brisait le coeur de me dire ça. Ne pensons plus à ça. Franchement j'espérais revenir, avoir encore quelques semaines pour profiter au maximum de mon été à secret story, et alors je ne vivrais pas pareil les prochaines nominations. Je me dirais qu'on doit tous y passer. Que c'est la dure loi du jeu. Mais pas là, pas maintenant, je ne méritais pas d'être nominée la deuxième semaine. Juste parce que j'étais une abrutie trop joueuse. Puis la petite rousse me parla de chez sa mémé et sa réflexion me fit rire. J'imaginais clairement chez sa grand-mère, comme chez la mienne. Je riais puis ajoutais:
« Chez la mienne il y avait un écureuil empaillé sur la table de nuit à côté de mon lit, je n'osais pas le lâcher des yeux jusqu'à ce que je tombe de fatigue tellement il me faisait flipper. »
Puis on ne parlait plus, et moi je finissais de fumer. Et j'avais terminé. Et je me rasseyais tranquillement à ma place pensant continuer cette conversation un peu bizarre mais qui me plaisait énormément. Mais je n'en eut pas le temps puisque Laury se levait et me tirait par la main sans que je puisse réagir en me disant d'aller marcher sous la pluie. Elle ne me laissait pas vraiment le choix et je n'aime pas qu'on me force, qu'on m'oblige à faire quelque chose. Mais elle avait de la chance, j'avais besoin de prendre l'air. Marcher sous la pluie me ferait le plus grand bien. Je pourrais respirer librement, me rafraichir le visage, me rafraichir les idées, c'était tout bénéf' pour moi ! Puis elle me donnait la main, et même si c'était seulement un petit contact, ça me rassurait. Je me sentais moins seule. Finalement je me sentais très seule dans cette grande maison. J'avais beau parler à tout le monde je n'étais pas proche de quelqu'un en particulier. Et j'appréciais la gentillesse de Laury. Vraiment. Elle dit que c'était la fin du monde en retard, et je lui adressais un grand sourire.
« Non la fin du monde c'est si je pars vendredi ! »
Lui répondis-je avec un sourire. Je ne me sentais plus triste, ça allait mieux grâce à elle. Elle courrait sous la pluie, sautait partout et je tentais de la suivre du mieux que je pouvais. Me prenant des transats ou des poufs dans la gueule de temps en temps mais c'était drôle d'essayer de les éviter. Je riais. Cela me faisait du bien. J'avais l'impression de retomber en enfance. On était deux petites filles à jouer au parcours du combattant sous la pluie. On était trempées jusqu'aux os mais on s'en fichait, tout ça n'avait pas d'importance, on s'amusait et c'était tout ce qui comptait. Et putain elle pouvait pas savoir à quel point ça me faisait du bien et je me sentais décompressée. Libre. Déstressée. Je riais, et je la voyais comme si elle était une enfant, je me voyais moi quand j'étais petite, avant le divorce de mes parents. Insouciante. C'était ça la différence. A cet instant avec Laury, nous étions complètement insouciantes.
Finalement elle me guida à l'abris, et je m'asseyais à côté d'elle. Mes cheveux trempés étaient encore plus flashs comme lorsqu'ils étaient secs. Je les prenais dans mes mains et les essorais. Puis je remuais la tête comme un petit chien pour remettre mes cheveux en place. Je souriais. Je lui demandais ensuite ce qu'elle ressentait par rapport aux autres candidats. Elle m'expliqua que ça allait, que les gens étaient cools. J'étais heureuse qu'elle se sente bien. J'avais envie de l'aider, de la protéger, d'être son amie. Elle m'inspirait confiance elle. D'ailleurs elle m'expliqua que son problème était le manque d’honnêteté. Je hochai la tête. J'étais d'accord avec elle. Je me rapprochais de plusieurs candidats mais comment savoir si ils étaient sincères avec moi ? Si ils m'appréciaient réellement ou si c'était de la stratégie. Ça me rendait dingue.
« Je comprend, je ne donne pas ma confiance facilement mais quand je m'attache à quelqu'un je suis sincère. Et je serais sincère tout au long de ce jeu. Et ça me fait peur, j'ai pas envie qu'on me prenne pour une conne. Disons que les nominations sont un bon moyen de voir ceux qui sont sincères ou non... »
Elle me retourna ensuite ma question, en un peu plus détaillée. Les gens ? Les secrets ? Je soupirais et passais ma main dans mes cheveux mouillés.
« Les secrets... Je suis perdue... A part que je trouve que Ryan ferait bien chanteur de boys band... Et au niveau des autres candidats, j'ai du mal avec certains comme Baptiste, David et Ken. Mais sinon il y en a que j'apprécie beaucoup. Des gens formidables qui pourraient devenir de véritables amis. Mais c'est compliqué, mon secret est en danger tout le temps et je ne le contrôle pas... Je peux facilement le perdre du jour au lendemain et je fais tout pour le protéger, c'est ça le plus dur pour moi je t'avoue. »
Sujet: Re: I'm stupid. [laury&aarya] Ven 2 Aoû - 20:20
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Elles étaient assises là depuis combien de temps déjà ? Une poignée de minutes surement. Pas plus. Et pourtant, tout semblait déjà loin. Très loin. Le gilet, les ronds de fumée, les premières gouttes de pluie, même leur semblant de discussion sur les Mémés qu’elle avait abandonné involontairement et à laquelle il semblait impossible de revenir à présent. Le temps était passé trop vite. Mais là, il venait de se ralentir. De se ralentir considérablement.
En effet, après ce moment d'euphorie pure et d'effervescence qu'elles avaient passé à crier, rire et courir comme des enfants, c'était comme si tout avait changé du tout au tout. Comme si toute la pression sous laquelle elles étaient toutes les deux était retombée et maintenant elles étaient calmement assise au sol, le jardin et la pluie devant elles. Loin de tout ça.
C'était comme si elles s'étaient envolées, si quelqu'un les avaient amenées ailleurs, loin. Ses bras entourant ses jambes, elle écoutait Aarya parler, l'air plus que passionnée. C'était la première fois depuis Mavis que quelqu'un lui parlait aussi longtemps. Que quelqu'un prenait la peine d'articuler autant de mots pour elle. Et la première fois que le quelqu'un en question ne s'enfuyait pas avant qu'elle ait le temps de répondre.
Elle buvait les paroles de la jeune femme aux cheveux colorés. Elle aurait pu rester ici des heures, des années, toute la vie en fin de compte. Juste le son sa voix et le son de la pluie. C'était tellement beau qu'elle en était émue. Et malgré ça, il fallait qu'elle se concentre pour ne pas perdre une miette du discours d'Aarya. Pour l’imprimer dans son cerveau et s’en souvenir encore longtemps. Se souvenir de cette première fois.
Aarya lui parlait sans gênes de toutes les questions qu'elle se posait, de toutes ses angoisses. Ses angoisses quant aux gens susceptibles de la nominer, quant à la recherche des secrets et la protection du sien. Elles avaient apparemment bien plus en commun que leur goût des couleurs, mais pour le coup, ce n'était pas vraiment une bonne nouvelle. Elles partageaient exactement les mêmes angoisses et les mêmes opinions, elles se posaient les mêmes questions sans réponse.
Laury ne pouvait donc pas l’aider. Et pourtant, Dieu sait qu’elle en avait envie. Mais encore un fois, elle échouait. Elle n’était pas une bonne oreille, elle n’arrivait jamais à trouver les mots justes pour consoler les gens qui se confient à elle. Et là, elle était bloquée. Elle ne pouvait pas emmener Aarya sous la pluie une deuxième fois, ça serait redondant et inefficace. Et elle ne pouvait pas blaguer non plus, parce qu’elle était bien trop concernée. Elle répondit donc, d’une voix énigmatique :
Mais depuis quand l'honnêteté est-elle devenue une denrée rare ?
Malgré le sérieux de cette question, sans le vouloir, un petit sourire se dessina à nouveau sur son visage. C'était quelque chose dans la façon dont elle avait parlé, cette mysticité, comme s’il s’agissait là d’une question existentielle. Comme si la réponse à cette question allait permettre de sauver l’humanité pour de bon. Ou si elle était le Père Fouras. Dans sa lancée, elle avait envie de poser pleins de questions.
Sur le monde, sur la pluie, sur l’univers, sur les gens, sur tout, mais ce serait absurde. Parce que ça ne ferait que discréditer sa première question, à laquelle elle espérait malgré tout une réponse. Elle attendait une autre réponse longue, qu'Aarya lui parle à nouveau pendant longtemps. Parce qu’elle voulait connaitre son point de vue, elle voulait sincèrement savoir à quoi ressemblait le monde vu par ses yeux. Elle l’intéressait plus que de raison, bien au-delà de sa franchise, de ses cheveux et sa ressemblance avec son frère.
C’était plus fort. Et pourtant, elle risquait de partir. Si elle sentait que ça la perturbait, elle se rendait compte qu'elle n’était franchement pas la seule. Laury aussi était inquiète, même si elle n’arrivait pas à le dire. Son départ était une autre de leurs angoisses partagées. Elle ne pouvait pas faire une croix sur une telle rencontre à cause d’une élimination, ce n’était pas possible. Il fallait que tout le monde reste, parce qu’elle n’avait pas encore eu le temps de les connaître assez bien. Elle voulait en savoir plus et rester avec eux jusqu’à ce qu’ils se connaissent tous par cœur.
Tu crois que c'est plus facile pour celui qui part... ou pour celui qui reste ?
Mince, une autre question digne du Père Fouras. Mais c’était tout ce qu’elle avait été capable de dire. Parce que c'était tout ce à quoi elle pensait. La solitude. Passée, future et présente.
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