♠ La Supérette : un Mystère ♠

~ Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. - Oscar Wilde ~
♦ feat Fred'

L’heure de la réunification avait sonné et ce, juste après l’annonce des nominés. J’étais content, apparemment je n’étais pas une cible à éliminer malgré que j’étais le plus âgé dans le groupe jardin. J’avais donc pu profiter pleinement de la soirée mousse, organisé spécialement pour cet évènement. Nous avions pu enfin découvrir la tête de ceux que nous avions tenté d’apercevoir durant ces 3 jours de séparation. Je ne savais pas vraiment pas ce qui avait fait la différence entre eux et nous, après tout il ne semblait rien n’avoir de plus que nous. Mais peut-être que c’était par rapport à leur secret ? Peu importe, nous avions eu l’occasion d’essayer de rattraper le temps perdu, en se présenter à ceux qui étaient d’accord pour se mélanger. Personnellement je n’avais pas cherché à aller vers eux, je rencontrais les gens en fonction de mes déplacements, de mes actions. Avec ce coup là, j’avais dû sûrement louper quelques uns d’entre eux mais peu importe... nous avions maintenant tout notre temps dorénavant. Du moins, jusqu’à ce que les nominations est raison de nous.

Après cette soirée mousse, nous avions pu enfin, nous le groupe jardin, trouver une place dans un bon lit confortable. Une nuit de plus je n’en avais pas tant profité que ça, pensant trop souvent à ma femme et à ma fille. Cela m’était passé dans le jardin, mais retrouver le confort d’un lit sans avoir celle qui partagent mes nuits depuis tant d’années à côté de moi, m’avais perturbé.  Je m’étais donc levé assez tôt, et à ma grande surprise je n’étais le seul lève-tôt de la maison des secrets. J’y avais trouvé Laury qui apparemment chercher désespéramment à bloquer la porte de la salle à manger qui donner sur le jardin pour faire entrer de l’air frais dans la maison. Nous avions donc eu l’occasion de discuter enfin devant un bon petit déjeuner. Après cela, j’étais parti prendre une douche, avant de sortir dans le jardin, seulement vêtu d’un bermuda. Je voulais profiter de la pseudo-fraîcheur qui régnait encore dans le jardin à cette heure là.
Je marchais donc tranquillement dans le jardin à la recherche de quelque chose à faire. Personne ne s’y trouvait encore. Certains dormaient encore, d’autres étaient entrain de prendre leur petit déjeuner, et encore d’autres étaient dans la salle de bain. J’aurais pu très bien décider de faire un peu de sport, histoire de m’entretenir un peu, mais mon regard se posa sur une grille à laquelle je n’avais pas attention jusqu’à maintenant. Il semblait y avoir des étagères derrières. Je m’avançais donc vers ce lieu qui m’était inconnu. A ma grande surprise, lorsque j’arrivais devant, j’aperçus de la nourriture, et autre condiments qui pourraient nous être bien utiles. Pourquoi étaient-ils cachés dernières cette grille ? C’était un moyen de nous narguer, l’air de dire « Vous voyez, il a pleins de bonnes choses ici, mais vous, vous vous contenterez de ce qui se trouve là ! ». J’étais sûr que cette grille n’était pas là avant la réunification. Elle était peut-être cachée par un faux décor ? Si elle avait été visible avant, quelqu’un l’aurait remarqué et nous aurions fait de notre mieux pour nous servir, car il faut dire qu’on était limité nous dans le jardin. Je voyais déjà la scène se dérouler devant mes yeux, nous huit avec des balais entrain d’essayer de faire tomber le plus de choses par terre et se tuer les bras à essayer de faire passer les objets à travers les trous de la grille. Ça nous ressembler tellement !

Perdu dans mes pensées, je n’avais pas vu venir une personne sur mon côté.

© Code réalisé par Sayonne.

♠ La Supérette : un Mystère ♠

~ Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. - Oscar Wilde ~
♦ feat Fred'

La silhouette qui s’approchait de moi semblait assez remuante, comme si elle sautillait. Quelle bonne humeur ! Cela faisait plaisir à voir. Je tournais la tête vers la personne en question. Il s’agit d’une charmante jeune femme qui était dans le groupe maison auparavant. Je l’avais vu discuté avec Félix durant la soirée mousse, mais cela s’était arrêté à un simple regard, nous n’avions pas prit le temps de se présenter. Un grand sourire aux lèvres, elle vient s’appuyer contre la grille où je me trouve. Elle plante son regarde à l’intérieur de la supérette et entame la discussion d’une voix enjouée.

••• Salut ! Tu es John-Edouard c’est ça ? Est-ce que les gens t’appellent JE dans l’intimité ou alors tu as un autre surnom ? Moi c’est Fred’ ! Qu’est-ce que tu fais contre cette grille ? Y’a quoi derrière ? Han mais c’est un magasin ! Un mini-marché ! C’est génial, on ira tu crois ?

Oulah tout ça d’un coup Mademoiselle ! Serait une miss bavarde ? Bonne question, je le découvrirais assez rapidement je pense. John-Edouard ? Pourquoi pensait-elle que je m’appelle comme ça ? Surtout qu’elle semble sérieuse avec sa question du surnom pour les intimes ! Qu’est ce que c’est que ce délire ?! J’ai une tête à m’appeler John-Edouard sérieusement ? Désolée à tous ceux qui se prénomment comme ça, mais bon c’est un peu vieux comme prénom... j’veux bien être le plus âgé mais de là ce qu’on pense que je puisse porter un prénom pareil ! Elle s’était Fred. Fred’ ? Ca ressemblait plus à un diminutif qu’à un prénom ça, du moins pour une fille je veux dire. Quand on appelle quelqu’un Fred’, on pense directement à un homme alors que lorsqu’on dit Frédérique, on peut penser à une fille aussi. Elle devait très certainement raccourcir son prénom comme moi. J’avais prit l’habitude à ce qu’on appelle Chris, que se soit dans cette maison comme dans la vie de tous les jours, c’était tellement plus facile et rapide. *Qu’est-ce que je fais là ? Ben euh... difficile à expliquer là pour le coup, juste de la curiosité, comme elle je pense d’ailleurs. Y a quoi derrière la grille ? Suffit de regarder Mademoiselle. Ah non nous avait devancé mes pensées. Oui oui, c’est bien un mini-marché comme vous le dites si bien. Si je crois qu’on ira ? Ah ah !*

« Salut Frédérique ! Je me trompe en t’appelant comme ça ? T’en fait pas j’ai pas l’intention de t’appeler comme ça tout le temps hein, je t’appellerais Fred’ comme tout le monde. »

Je lui fais un petit clin d’œil. J’avais choisi de ne pas lui répondre tout de suite qu’à mon prénom. En fait j’hésitais entre lui dire la vérité ou marchais dans son délire. Elle avait l’air de super bonne humeur, alors pourquoi ne pas en profiter pour rigoler un peu.

« En effet, je m’appelle bien John-Edouard, mais tu peux m’appeler JE si tu le souhaite, il n’y a pas de problème. Non mes amis m’appellent généralement John tout court, ou Edouard quand ils veulent me charrier. »

Je restais le plus sérieux possible, mais c’était compliqué. J’avais envie de rire, alors je rigolais intérieurement. Allait-elle me croire ? Elle m’a paru tellement sérieusement quand elle l’a dit, que j’étais prêt à croire que ça fonctionnerait. Pour ne rien laisser paraître, je continuerais à répondre aux quelques questions qu’elle m’avait posé.

« Sinon, pourquoi je suis ici ? Par curiosité... à vrai dire je n’avais pas vu cette grille avant ce matin. Je me demande bien si elle n’était pas caché par un faux mur jusqu’à maintenant. Tu l’avais vu toi hier soir ? Oui c’est un mini-magasin, je trouve ça marrant ! J’espère vraiment qu’on aura la possibilité d’y aller. Après tout à quoi cela servirait que cela soit ici si on peut pas y aller ? Si ça trouve on va peut-être même avoir le droit d’y entrer aujourd’hui, qui sait. »

© Code réalisé par Sayonne.

♠ La Supérette : un Mystère ♠

~ Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. - Oscar Wilde ~
♦ feat Fred'

••• Je peux t’appeler John-Edouard ? [...]

Oh non j’y crois pas elle m’a cru ! Elle était donc très sérieuse lorsqu’elle m’a appelait John-Edouard. Va falloir qu’elle m’explique pourquoi elle pense que je m’appelle comme ça. En tout cas, il m’a fallu pas mal de concentration pour ne pas rigoler lorsqu’elle me demanda cela. Je mettais donc contenter d’un sourire, le temps qu’elle continue sa phrase... ou plutôt son discours.

••• [...] parce que JE, je n’aime pas, ça fait trop narcissique, tu vois ? Et j’aurai l’impression de me parler à moi-même, en disant JE. Il paraît que dans certains pays, Moi est un prénom. Ça doit être bizarre non? Tu appelles Moi, tu demandes à Moi ce qu’il pense de toi… On doit s’y perdre…

Oulah elle me perd là ! Serait-elle nerveuse pour parler autant et divaguer à la moindre occasion ? Alors comme ça dans certains pays « moi » est un prénom ? Au moins j’aurais apprit une chose. Je me mis à rire à son exemple. C’est vrai que c’est bizarre... si elle avait continué je crois que moi-même je m’y serais perdu !

••• On avait parié avec une fille de l’intérieur, Aarya, miss colorée, tu sais, les cheveux ? Ben je pensais que tu t’appelais John, ou Edouard, l’un des deux, et c’est elle qui m’a dit que tu t’appelais les deux en fait. Elle doit avoir un don je sais pas. Moi j’étais totalement à côté de la plaque… A au fait, oui c’est bien Frédérique, tu peux m’appeler Frédérique si tu veux, ça sonne bien, comme tu le dis, tu sais Frédérique, et pas Frédéric… Le K à la fin, je trouve que c’est trop violent comme son…

Ah ben voilà je n’aurais même pas besoin de lui demander pourquoi elle m’avait appelé comme ça. Elle pensait que je m’appelais soit John soit Edouard. John ça m’allait mais Edouard ce n’était pas ma tasse de thé. Aarya, miss cheveux colorées, elle trouvait plus probable que je m’appelle John-Edouard. C’était donc elle qui avait eu cette idée tordue ! Un don, cette fille ? Ah non non je te rassure Fred’ ce n’est pas le cas. Que se soit toi ou elle vous étiez à côté de la plaque. D’ailleurs va falloir que je lui dise avant qu’elle ne croit définitivement que je m’appelle JE. Vous me direz, la situation serait comique. Vous vous imaginez, quelqu’un m’appelle Chris et là Fred’ arrive et dit « mais non il s’appelle John-Edouard ». Je rigolais à cette idée avant de me reprendre car le temps de penser à tout cela, elle était passée à la prononciation de ton prénom. Je ne m’étais pas trompée, elle s’appelait bien Frédérique. Et elle aime bien comment je le dis, je le prononce réellement au féminin d’après elle. C’est cool ça, moi je ne vois même pas différence quand je le dis en dehors que j’accentue davantage sur le E. Bon aller il est temps pour moi de lui dire la vérité, la pauvre, je ne voudrais pas que tout le monde se moque d’elle parce qu’elle m’a cru lorsque je lui confirmais que je m’appelais John-Edouard. Je la regarde droit dans les yeux, mais elle détourne au même moment le regard vers l’intérieur du magasin avant de revenir à moi. Bon ben on va attendre pour lui dire la vérité alors.

••• Euh… Je sais pas… plus… non… Qu’est-ce que tu disais encore ? Non, jamais vu, mais j’aime bien… c’est beau… dommage qu’il y ait une grille…

Elle se perd là « je sais pas... plus... non... ». Qu’est-ce qui t’arrive Mademoiselle ? Enfin je suppose, elle n’a pas d’alliance, ni rien de tout cela. Mais revenons à notre mini-magasin. Elle non plus elle ne l’avait pas vu avant. C’est beau ? C’est vrai que ce n’est pas si mal... de là à dire que c’est beau je ne sais pas trop. Par contre je suis d’accord avec elle c’est dommage que cette grille nous empêche d’y rentrer. Dans une petite lueur d’espoir, j’accroche mes doigts à la grille et tente de la soulever. Ca bouge !! Ah non... ça va pas plus haut ! Merde ! Tant pis... pas d’entrée dans la supérette. Je ne sais pas ce qui m’empêcher de la soulever d’ailleurs, peut-être un système de verrouillage en bas ? En tout cas impossible de la voir de là où je me trouve. Je lâche la grille et me retourne vers Fred’.

« Ecoute Fédérique, faut que je t’avoue un truc... »

Oulah ça commence bizarrement là ! Qu’est-ce qu’elle va croire en commençant ma phrase comme ça ! Mais vite mon petit gars, continue avant qu’elle ne réagisse !!

« J’ai trouvé tellement ça marrant que tu m’appelles John-Edouard, que j’ai trouvé tout aussi marrant de te dire que je m’appelais bel et bien comme ça. J’espère que tu ne m’en voudras pas... mais en fait je m’appelle Christophe, ou plutôt Chris comme tout le monde m’appelle. »

Je faisais une grimace. J’espérais qu’elle réagirait bien, lorsque je l’ai vu, j’ai tout de suite pensé qu’elle devait être une personne sympathique avec qui on a plaisir à rigoler. Et bien j’allais voir si mes impressions étaient bonnes.

© Code réalisé par Sayonne.