Fermer les yeux et s'oublier - Ken

Messages : 3060 Date d'inscription : 24/07/2010

Malgré tout je n'oublie pas ce qu'on s'est dit

Fred’. Ken.

Trop d’émotions en quelques jours, je savais quels en étaient les risques. Finir par aller pleurer dans mon coin pour faire redescendre l’adrénaline. Il fallait éviter cela. Et donc trouver une parade. Ma peur de voir Ana partir, la peine de savoir Aarya dehors, le soulagement de retrouver Ana, la joie, et ces deux révélations, celle ratée et celle de Félix, qui avait fait tomber une atmosphère lourde sur toute la maison. Nous n’étions pas là pour rire, pour rigoler, pour voir la vie du bon côté, mais parce que nous avions tous des secrets, et je pense que le fait de voir celui de Félix révélé nous l’avait tous rappelé. Et quelle piqûre de rappel !

Certains avaient fui, d’autres avaient affronté. Et moi dans tout ça ? Je regrettais d’avoir été buzzer. Et je me traînais comme une âme en peine, me demandant sans cesse ce que les autres nous cachaient, et ce qu’elle me cachait.

Et j’avais besoin de me changer les idées, de penser à autre chose. J’étais sous la douche depuis dix bonnes minutes dans ce but, laissant l’eau couler le long de mon corps, le long de mes cheveux, les yeux fermés. Mon tee shirt trempé me pesait, mais pour rien au monde je ne l’aurai enlevé pour me laver. Une habitude que je gardais. Je pensais pouvoir être tranquille sous la douche, que personne ne me dérangerait, mais ici, on est tout le temps dérangé. Mais je l’ai à peine entendu entrer, à peine. Simplement des bruits de pas. Laissant couler l’eau sur moi, je n’y prête pas plus attention et je reste là, à me vider l’esprit, pour me vider de toutes mauvaises pensées. J’ai conscience qu’il me regarde, que je dois avoir l’avoir débile, en tee shirt sous la douche, mais je m’en fiche. S'il me trouve bizarre, personne ne l’oblige à rester là. J'attends qu'il parte. Mais il ne part pas. Je finis par éteindre l'eau d'un geste vif et j'ouvre les yeux en le regardant.

Quoi? Tu veux me rejoindre sous la douche ou quoi?

Messages : 485 Date d'inscription : 01/07/2013 Age : 28 Localisation : Paris

"Ferme les yeux et imagine toi" "Ken&Fred"

Ca faisait des jours que j'y pensais. Des jours. Que se passait il entre Ana et Fred'? Que se passait il entre Ana et moi? Que se passait il entre Fred et moi? Ce triangle maudit me tracassait. Je ne voulais pas que Fred' ne m'aime pas, mais je ne voulais pas lui faire du mal. L'amour, tu ne le contrôle pas. C'est comme ça. Je peux faire du mal à Fred', mais si cette femme avait plus confiance en elle, elle assumerait, tenterait de me faire concurrence au lieu de se renfermer dans une haine incontrôlable. Je l'aimais bien Fred', je n'avais strictement rien contre elle. Pourquoi, dites moi seulement pourquoi, Ana était dans cette maison? Si elle n'avais pas été là, je me serais rabattu sur quelqu'un d'autre, et Fred' ne m'aurait pas haï à ce point. Il fallait que je mette les choses au clair, et en face à face, seul à seul, sans Ana dans les parages. Je la vois se diriger vers la salle de bain, et je me dit que c'était le seul endroit, le seul moment où je pourrais discuter avec elle. Elle le pris mal. Je le comprenait bien évidemment, mais il fallait que je l'ouvre. Je me posais sur la lavabo, en regardant ailleurs, je ne voulais pas en plus l'offenser en faisant le voyeur!

"Fred', j'vais être direct. Tu me déteste, je le sais. J'aimerais quand même discuter avec toi. On a pas eu le temps de faire connaissance, et on s'haï. Pourquoi? Pour qui? Je ne comprends pas ta réaction. Tu n'as donc pas confiance en toi? Dans tout les cas, excuse moi si je t'ai offensé et..."

Je la regardait alors, en T-Shirt sous la douche, j'esperait qu'elle entendrait mes paroles :

"J'aimerais qu'on reparte sur de bonnes bases."

Messages : 3060 Date d'inscription : 24/07/2010

Malgré tout je n'oublie pas ce qu'on s'est dit

Fred’. Ken.

J'aurai aimé qu'il se mette à hurler, à me frapper, à m'engueuler. J'aurai voulu qu'il hurle, qu'il m'insulte, qu'il m'engueule, mais non. Il restait là, sans rien dire, à me regarder. Et sa voix qui sort, trop douce, trop calme. Je l'aurai voulu plus dure, plus méchante, plus mesquine. Mais non. Et je ne sais pas comment réagir à ce calme. A cette voix trop calme. Je ne veux pas de ses excuses, je ne veux pas de cette douceur, de ce calme. Je l'ai insulté, je l'ai maudis, je l'ai détesté, et lui, il continue à être gentil avec moi. J'aimerais avoir le courage de l'envoyer chier, mais je n'y arrive pas.

Il veut discuter avec moi, mais je ne suis pas sure de le vouloir. Je devrais le vouloir. En temps normal, je l'aurai voulu. J'aurai dis, "ok, allons boire un coup sur la terrasse, raconte moi tes rêves, tes envies, et tes désirs les plus enfouis." En temps normal, j'aurai du. Mais là, je n'y arrive pas. Je ne veux pas le laisser là, et être gentille avec lui. Parce que j'ai trop mal. Et parce que le voir me rappelle cela.

Des bonnes bases?

Mon ton est froid, sec, je n'arrive pas à me taire. J'explose. Pour toutes les fois où je n'ai pas explosé.

Tu veux qu'on trouve un arrangement peut-être? Qu'on se la partage?

Mes paroles sont dures, tranchantes. Le silence s'installe, pesant. J'ai été méchante, je le sais, plus que ce que je n'aurai du, moins que je ne l'aurai voulu. Et j'ai envie de le hurler, de le frapper. Sa dernière phrase me fait mal, s'enfonce en plein dans mon cœur. Le manque de confiance en moi. Comment a-t-il su? Je déborde de confiance en moi. Mon tee shirt trempé me hurle le contraire. Je déborde de confiance en moi. Mon visage qui vient de se fermer me hurle le contraire. Les paroles de ma mère, de mon père, de mes enseignants, de Stéphane, et même celles de Jo me reviennent en mémoire. Vous manquez de confiance en vous. Le visage de mon psy s'affiche sur mon écran mental. Oui, je manque de confiance en moi. Cruellement. Mais qu'est-ce que j'y peux? J'ai envie de hurler, de me mettre à pleurer et à l'envoyer paître. J'aimerais pouvoir rentrer chez moi, prendre la main de Stéphane et lui demander de ne jamais la lâcher. Je devrais me taire, m'excuser devant Ken, mais je ne le fais pas. Je ne baisse pas la tête comme d'habitude, je ne me contente pas de lui dire que tout va bien, qu'on oublie tout, comme d'habitude.

Tu as raison, je ne t'aime pas. Ce n'est pas que je te déteste, c'est simplement que je ne t'aime pas. Je n'aime pas l'image que mon esprit a de toi. Mais je ne te connais pas. Peut-être que si je te connaissais, ce serait différent, peut-être pas. Ma réaction t'a peut-être parue exagérée, soit. Je n'ai pas confiance en moi, certes. Je suis surement même celle qui a le moins confiance en elle ici, alors voir quelqu'un comme toi qui étale son égo surdimensionné et son excès de confiance en soi partout, ça me donne la nausée. Parce qu'à chaque fois que je te vois, je prends conscience que je ne peux pas lui offrir ce que tu peux lui offrir. Je ne la mérite pas comme tu peux la méritais, parce que je n'ai rien d'autre à lui offrir que ce que tu vois là, et ce n'est pas glorieux! Alors oui, je te déteste, pour tout ce que tu es que je ne suis pas.

Je ne sais pas pourquoi je fais ce que je ne fais pas d'habitude. Mais je sais pour qui je le fais. Ana.

HJ: je suis désolée, comme je t'ai dit, j'avais édité ce message par erreur au lieu de le copier :s Du coup j'ai refait de mémoire, mais ça n'est forcément pas la même chose qu'avant exactement...

Messages : 485 Date d'inscription : 01/07/2013 Age : 28 Localisation : Paris

"Ferme les yeux et imagine toi" "Ken&Fred"

C'était la première fois que j'entendais la voix calme de Fred résonner dans mes oreilles. Une voix claire. Qui faisait mal au coeur. C'était un coup de poignard froid plongé droit dans la poitrine, et mon coeur battait à 100 à l'heure. Je ne savais pas quoi faire. Nous étions là, face à face, tout les deux. Et nous nous regardions droit dans les yeux. Comme si nous avions plein de choses à se dire. Des comptes à régler. Ce que je m’apprêtais, c'était quelque chose que j'allais sûrement regretter, mais je savais que des gens allaient être heureux. J'allais réussir à réunir deux personnes proches, et tenter de garder contact avec eux par la même occasion :

"La franchise... On ne peut pas être vraiment franc dans la Maison des Secrets. Mais cette fois tu dois me croire Fred. Ce n'est pas de la stratégie. C'est pour vous, et uniquement pour vous. Fuck l'aventure. Là, ca devient trop personnel, et je pense que tu es d'accord avec moi. Ca part trop loin. Ce que tu me lances là est un coup de poignard en plein coeur.

Garde là. Tu en vaux plus la peine que moi. Tu vivras plus de bons moments avec elle que moi. J'ai déjà une vie de famille. Un enfant que je chérit plus que tout au monde, et c'est selon lui que je vit. Il m'à sauvé la vie Fred', tu ne sais pas à quel point. J'aurais pu l'élever avec quelqu'un de bien, que tout le monde appréciait. Personne ne sait à quel point cette femme est une connasse qui ne mérite pas sa place dans ce monde. Si j'ai regardé Ana dans cette aventure. Si je pense avoir des sentiments amoureux pour elle... C'était simplement pour l'oublier. Pour oublier la mère de mon enfant.

Tu as beaucoup plus à lui offrir que moi. Vous pourrez vous marier, faire ce que vous voulez. Ce que je veux c'est son bonheur. En rentrant ici, j'ai rencontré un bout de femme qui ne mérite qu'à rester dans la bonheur. Car celà se voit qu'elle en à morflé dans sa vie. Et ce n'est pas moi, avec mon appart qui ressemble plus à un squat qu'autre chose, avec mon gamin de deux ans, avec mon chien énorme, et une mère non présente qu'elle va être épanouie.

Chérit là jusqu'au bout. Elle t'aimes, tu l'aimes. Je l'aimes, mais j'aime le bonheur. Tout le monde doit être heureux. Quitte à m'attirer le malheur. J'ai déjà assez subi dans la vie, déjà assez morflé, pour qu'on me déçoives encore. Cette aventure peut changer un homme, je te le garantit. En rentrant, je me disais : "Ken, ne fait pas gaffe aux femmes, il y en a déjà une qui t'a déçue". Et pourtant une semaine après, j'ai rencontré Ana. Je ne pensais plus à mon fils. Plus à ma mère qui n'a plus mon père à ses côtés. Plus à mes amis. Plus à rien. J'étais tellement concentré dans le jeu que j'en oubliais ma propre famille. Je ne sais pas si tu te rends compte Fred'.

Si je voulais repartir sur de bonnes bases, c'est juste parce que j'ai fait un effort immense pour elle. Pour toi, et pour vous. J'ai décidé de faire un pas en avant. De ne plus faire confiance aux femmes, et d'élever mon fils seul, sans qu'aucune connasse ne me brise le coeur. Je ne considère pas Ana comme une connasse. Mais je ne considérait pas la mère de mon enfant comme une connasse. Et d'ailleurs personne ne la considérait comme une connasse. Ne gâchez pas votre amour naissant. Ne la trompe pas, qu'elle ne te trompe pas. Comme je le dis souvent. Le trésor au pied de l'arc en ciel est l'amour, mais personne n'à jamais véritablement réussi à le trouver."

Je m'étais véritablement lâché. Confié comme jamais, à une fille qui ne m'aimait pas. C'était pour Ana que je faisais ça. Certainement pas pour Fred'... Quoique... Ma mentalité, c'est vouloir le bonheur des autres. Sans jamais me soucier du mien. Moi il y avait qu'une seule chose qui faisait mon bonheur. Et son prénom commençait par un E.

Messages : 3060 Date d'inscription : 24/07/2010

Malgré tout je n'oublie pas ce qu'on s'est dit

Fred’. Ken.

Je ne percevais plus que les gouttes d’eau qui s’écoulaient de mes cheveux et de mon tee-shirt. Comme si mon esprit voulait se couper à tout le reste. Parce que cela me rappelait ce jour-là, quand je l’avais surprise dans la salle de bains. Notre première fois, la première fois que j’avais ressenti ça en la voyant. Ana. Sauf que là, ce n’est pas elle en face de moi et l’atmosphère n’est pas du tout la même. Il est là, et me regarde, me fixe. Je sais que ce que j’ai dit n’a pas dû lui plaire, j’en suis consciente. J’aimerai qu’il hurle, qui me frappe, qu’il me dise qu’il va se battre. Mais au fond, je ne suis pas sure de ce que je veux. Il parla de franchise, il pensait qu’on ne pouvait pas l’être ici, je n’ai pas cessé de l’être depuis le début. Je n’avais jamais été rien d’autre que cela. Franche. Je venais de le poignarder. J’avais plutôt l’impression de m’être tuée. Ken, je ne le connaissais pas, mais il se mit à me raconter sa vie, son fils. Son enfant. Cet enfant. Celui que j’aurai pu avoir moi aussi à l’heure qu’il est. Celui que je n’aurai probablement plus jamais. Je ne comprends pas ce qu’il me dit, il me parle de choses que je ne connais pas, il est vulgaire, il utilise trop de gros mots. J’ai envie de me boucher les oreilles pour ne pas les entendre, comme lorsque j’étais enfant et que mon père criait contre les chauffards. Il veut oublier sa femme, la seule qu’il a surement aimée. Je ne veux pas oublier Jo. Il a fait de moi ce que je suis, et je ne peux pas l’oublier. Pourquoi veut-il oublier quelqu’un qui a fait de lui ce qu’il est ? On ne devrait jamais oublier les autres. Il me parle de mariage, de couple, d’amour, je ne suis pas sure de comprendre tout ce qu’il me raconte. Il va trop vite, beaucoup trop vite, il détruit tout sans s’en rendre compte. Je ne savais plus vraiment si c’était à moi qu’il parlait ou s’il se parlait à lui-même.

Et la culpabilité qui monte en moi, j’ai l’impression de lui voler. De voler ce qu’il avait tant voulu. Mais je n’ai jamais voulu lui voler quoi que ce soit. Je l’ai insulté, maudit, détesté, sans me rendre compte que j’agissais comme ma sœur l’avait fait. J’étais donc devenue ce qu’elle était ? Est-ce que je venais de faire ce qu’elle-même m’avait fait ? Est-ce que je venais tout juste de voler son amour à Ken ? Est-ce que… j’étais Sascha ? Je ne veux plus l’entendre, je ne veux plus l’écouter. Il ne comprend donc rien ? Je ne veux pas entendre parler de mariage, d’enfant. Je ne veux pas entendre parler de sa vie, de son amour, de ce que je suis en train de faire. Je ne veux pas qu’on me parle de ce qui se passe, mais c’est ce qu’il est en train de faire. J’ai envie de hurler, de pleurer, et de rire en même temps. Je me sens sale aussi bien qu’heureuse. Et je reste là, face à lui, sans dire un mot. Le silence s’installe entre nous. Dur. Pesant. Je dois répondre, n’importe quoi, quelque chose. Je n’avais rien prévu en arrivant ici, je n’avais pas prévu de rencontrer Ana, je n’avais pas prévu que ça se passerait. Je n’avais pas prévu de les rencontrer tous. J’avais espéré vivre dans une bulle, sans que cela n’ait aucune conséquence sur moi. Mais ça en a ! Qu’est-ce que j’avais bien pu penser pour me méprendre à ce point en venant ici ? Est-ce que j’étais en train de regretter ? Mais elle je ne la regrette pas…

D’accord.

C’est tout ? Oui c’est tout ! C’est tout ce que je suis capable de dire. Je ne sais pas sur quoi je suis d’accord, je sais sur quoi je ne le suis pas, mais je ne comprends pas pourquoi je viens de dire ça. J’ai l’impression qu’on est deux gosses qui se battent pour un jouet, et c’est tout ce que je ne voulais absolument pas faire. Ses mots… « Garde-là »… On dirait qu’on la joue. Mais on ne joue pas. Pas avec ça. Pas avec elle. Je refuse qu’il me dise de la garder, parce que je ne veux pas la « garder ». Je ne veux pas qu’elle m’appartienne, je ne veux pas qu’on parle d’elle de cette manière, parce que c’est un être humain et qu’on ne devrait pas parler d’elle comme ça. On dirait qu’il a fait ça toute sa vie, de parler comme ça de quelqu’un. Je refuse que ça soit rabaissé à ce qu’il est en train de dire. Et je viens de dire d’accord ? Non, je ne suis pas d’accord.

Tu n’as rien compris. Ce n’est pas d’un jeu que l’on parle là, mais d’une personne. Et ce n’est pas à toi de décider d’elle. Ni à moi. Tu en parles comme si… comme si tu parlais d’un simple objet. Tu me dis de la garder, comme si on parlait d’une balle rebondissante ! On parle d’une personne là Ken ! On parle d’Ana…

Le volume sonore diminue malgré moi quand je prononce son nom. Ce nom. Cette identité. Cette essence. Cette personne… mon cœur s’accélère légèrement.

Tu n’es pas obligé de faire semblant de m’apprécier Ken. Tu as le droit de me haïr, de me détester, de me hurler dessus. Juste… s’il te plaît… ne fais pas semblant avec moi. Ne joue pas avec moi. Je comprends ton intention et je sais que ce que tu viens de faire n’est pas simple, mais je refuse d’accepter ça Ken… Je ne sais pas si tu comprends ou si tu comprendras un jour… mais je ne suis pas une voleuse, et Ana n’est pas mon bien… c’est une personne… et une personne ô combien magnifique. Et je ne veux pas que tu en parles comme tu viens de le faire, parce que ce serait la réduire à un objet. Nous n’avons pas à lui imposer de choix, ni à la forcer à jouer à ce jeu malsain… Je suis désolée Ken.

Un frisson me parcourt, je commence à ressentir le froid dans tout mon corps. Et mes cheveux qui dégoulinent toujours d’eau.

PS: j'ai buggé pour le post d'avant --' je voulais copier la mise en page, et j'ai édité :s Je referai le truc plus tard, sorry

Messages : 485 Date d'inscription : 01/07/2013 Age : 28 Localisation : Paris

"Ferme les yeux et imagine toi" "Ken&Fred"

Elle croyait que je parlais d'Ana comme si c'était un objet;. C'est vrai que mes mots n'avaient pas été les meilleurs adaptés à la situation, mais bon, je n'ai jamais su utiliser les bons mots pour expliquer ma sensation du moment. Je n'avais jamais réussi à faire ça correctement dans ma vie. Par exemple, quand on me dit "Ca va", je vais répondre en riant "Ca pourrait aller mieux", alors que tout va bien ! Et tout le monde prend ça pour un Non, essaye de voir ce qui ne vas pas, et ça me gave. Tout ça me gave. Cette aventure, cette histoire de sentiments, le fait que je ne peux pas revoir mon fils, le fait que depuis sa lettre, je n'arrête pas de penser à Micka. Toutes ces choses là qui font de moi quelqu'un qui à envie de tout abandonner.
Mais j'avais une motivation. Ez'. C'était lui qui me motivait. J'avais besoin d'argent, et j'avais encore 15.000€. J'étais sur deux secrets. Celui de Fred', étrangement, alors que c'était sans doute une des seules personnes que je ne connaissais pas vraiment dans cette maison. Et Ryan, mon ennemi de la maison, alors qu'on ne se parlait jamais. Plus j'y réfléchissait, et plus je me disait que je n'avais aucun ami dans cette maison. Tout le monde me prenait pour un mec dérangé, un mec dépressif, un mec de quartier, un mauvais père ou un toxicomane, et ça me saoulait. Cependant, j'étais encore dans l'aventure, et c'est ça qui comptait. J'étais un joueur, un vrai. Un joueur de Poker qui à reçu tant de déceptions dans sa vie, mais un joueur quand même. Je n'avais peut-être pas remporté le trésor au pied de l'arc-en-ciel, je n'avais peut-être pas trouvé l'amour, une mère pour mes enfants ou encore un soutien dans cette maison, cependant, j'avais trouvé la rage de vaincre. Une rage telle qu'à ce stade là de l'aventure, personne ne pouvait plus m'arrêter.
Et puis il y avait des personnes bien plus invisibles que moi dans la maison. Comme Fauve, Chris, Anae, Baptiste ou encore David & Lilou. Les seules personnes que je voyait au quotidien étaient celles avec qui je m'embrouillais. Celles qui partaient. Bientôt Secret Story allait se remplir de mecs invisibles si ça continuait. Aarya était partie. Erin était partie. Mavis était partie... Et j'ai eu de la chance de ne pas partir. C'est éprouvant. De plus en plus.

"Tu crois que je joue à un jeu avec elle? Tu crois vraiment? Parle lui de moi un peu, tu verras ce que je pense d'elle. Exactement ce que je te dis, exactement ce qu'elle te dira. Je n'essaye que de vous réunir. Car tu as l'air d'être quelqu'un de bien. Comme elle. Je ne suis pas quelqu'un de bien non. Tu m'aurais connu il y a deux ou trois années... Tu aurais vu comme quoi j'essaye de changer. J'ai fait des trucs dont je suis peu fier dans ma vie, et maintenant j'essaye de me rattrapper en offrant le bonheur aux gens. Comme si ils avaient droit au bonheur que l'on m'a privé."

Et j'enchainais et j'enchainais, je devenais un vrai moulin à paroles :

"Je ne vais pas dire que je t'apprécie. Je ne vais pas dire que je ne t'aimes pas. Je ne peux pas te juger, je ne te connait pas. Et je ne demande que ça. Tu as l'air de quelqu'un de bien comme je te l'ai déjà dit. Je ne changerais pas d'avis sur toi. Même si tu te mettais à me cogner, à me frapper, à m'insulter, à me dire que tu me déteste comme tu me l'as déjà dit."

J'avais l'impression qu'on tournait en rond quand même. Et puis c'était étrange... Un homme et une femme dans la salle de bain.

Messages : 3060 Date d'inscription : 24/07/2010

Malgré tout je n'oublie pas ce qu'on s'est dit

Fred’. Ken.

Je savais que parler d’Ana avec Ken n’était pas une bonne idée. Parce que sujet trop sensible et parce que trop à fleur de peau. Et parce que je me sentais encore trop fragile pour parler de ce genre de sentiment avec qui que ce soit. Ce n’était pas Ken, c’était juste moi. Moi. Dans ma tête. Que ça clochait. Je me savais trop fragile pour ce genre d’aventure, une aventure humaine, oui clairement humaine. Mes nerfs étaient mis à rude épreuve, et par la même occasion mon corps. Je me savais encore trop fragile pour affronter quelqu’un comme Ken. Parce qu’en face de lui, j’avais l’impression d’être à nouveau face à ma sœur. Cette facilité à s’exprimer en public, cette facilité à approcher les autres, cette facilité à se faire des amis, cette facilité à parler et à rebondir. Ces facilités que je n’ai pas et que je n’ai jamais eues. Et même si je me répétais qu’il ne fallait pas, j’étais jalouse. Oui clairement jalouse. De quoi, je n’en avais aucune idée, mais c’était bien la jalousie que je ressentais en ce moment-même. Tout comme je l’avais ressentie si forte dans le couloir la dernière fois. Et ce dégoût, ce rejet que je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir. Mais je ne savais pas si c’était lui que je rejetais ou l’aide qu’il me tendait. Cette main qu’il tendait en ma direction. Je rêvais de la prendre, de le laisser me porter, de le laisser m’épauler, mais je refusais en même temps. Tout mon être hurlait pour refuser cette main qu’il me tendait. Je sais qu’il est sincère, ou du moins j’ose le croire. Je le crois quand il me dit qu’il ne joue pas avec Ana, je le crois. Il l’aime, j’en suis parfaitement consciente. Et ça me ronge encore plus.

Le froid qui monte de plus en plus dans mon corps, qui me saisit aux chevilles, aux jambes, dans les bras. En un geste de repli, je tente de me réchauffer, de réchauffer mon corps. Mes cheveux continuent de goutter en faisant des petits plocs.

L’air d’être quelqu’un de bien ? De quoi d’autre ai-je l’air ? Est-ce que je suis quelqu’un de bien ? Je n’en sais rien, je ne sais plus. Toutes mes certitudes, toutes celles que j’avais réussi à trouver il y a moins d'un an, je les ai de nouveau perdues. Toutes mes certitudes sur ce que je suis… envolées ! Ces doutes affreux qui remontent, je me suis perdue à nouveau ? J’ai envie de hurler à Ken qu’il doit m’aider, qu’il doit me dire que tout va bien se passer, parce qu’il est là. Que je ne suis pas seule. Qu’il me comprend. Mais il ne sait pas, donc il ne peut pas comprendre. J’ai besoin d’entendre la voix de Stéphane me dire que ça va allait. J’ai besoin d’entendre ma propre voix me dire que tout va bien se passer, mais je sais que plus je reste dans cette aventure, et plus les risques sont grands. Et je me sens petit à petit glisser. Je savais que je n’aurai pas dû venir. Mais Ana ? Oui Ana. Je ne l’aurai alors jamais rencontrée. Et elle aurait surement trouvé une autre Fred.

Qu’est-ce que tu as fait de si grave Ken ? Pour dire que tu n’étais pas quelqu’un de bien ? Tu es juste maladroit…
Ce que j'ai dit... Ce n’est pas contre toi… c’est contre moi… J’aimerais être aussi persuadée que toi que je suis quelqu’un de bien Ken…

J’ai les mots au bord des lèvres, j’ai besoin de parler, de dire ce que j’ai sur le cœur, de dire cette chose qui me ronge. J’ai besoin qu’ils le sachent. Je l’ai trop longtemps cachée pour à nouveau jouer à cela. Parce qu’à force de jouer, on se perd. Je ne le sais que trop bien. Parce que ses paroles me font mal, autant qu’elles me font du bien. Parce que je ne sais pas ce que je dois penser de lui, ni ce que je dois penser de moi. Parce que je ne sais pas ce que je dois penser de nous.

J'attrape ma serviette d'une main et je l'enroule autour de mon corps. Comme pour me cacher de lui. De sa vue. Et ce besoin de me justifier comme d'habitude.

J’ai froid...

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Fermer les yeux et s'oublier - Ken

Fermer les yeux et s'oublier - Ken

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