Ce matin, comme la vie de tous les jours, je prends mon petit déjeuner, puis regarde des films Disney à la télé en même temps. Qu’allais-je faire de ma journée ? Je pensais à Secret Story. Mon secret n’était toujours pas révélé, et découvert… Et puis il ne pouvait plus être découvert maintenant. Il fallait donc que je le résume à tous les candidats qui étaient dans la maison des secrets. J’hésitais car peut-être que La Voix allait faire des devinettes aux finalistes pour découvrir les secrets des sortants ? Mais je pensais aussi à Mavis, elle qui avait révélé son secret dans le salon, elle s’est peut-être pas posé la question, ou encore, il fallait le faire ? Bon je ne vais pas attendre une éternité que La Voix me prévienne, puis ça se trouve, elle me préviendra même pas ! Mes pensées s’embrouillent. Je vais faire comme Mavis… Même s’il ne fallait pas le faire, et que c’était difficile à expliquer. Surtout que ce n’est pas commun mon secret, et c’est une chance, si on peut dire un miracle que j’ai réussi à survivre enfin, ce n’est pas le mot, survivre… Je n’arrive pas à trouver le mot, mais je vais l’expliquer, enfin j’essaierais. Je m’habille simple, coiffée et m’écroule sur le lit quelques temps. Je me posais pleins de questions dans ma tête. Comment vont-ils réagir ? Est-ce que je dois le faire ? Est-ce que je vais réussir à leur dire ? C’était difficile… Ça se trouve et je suis même sûre, mes souvenirs vont revenir et je vais arrêter la caméra sans le vouloir, en étant tellement bouleversée ! Je m’imagine un de ces trucs moi… Bon, Erin et si quelqu’un avait découvert ton secret avant que tu partes, t’aurais fait comment ? C’est vrai que je n’avais pas pensé à cela… Je vais me lancer, et il le faut. Je soupire, et prend mon pc en activant la caméra. Oh mon dieu, c’est l’heure, je ne peux plus faire marche arrière. Il faut que je leur dise, que je leur raconte. Puis mon secret à côté de Félix est qu’une minuscule fourmi ! Puisque j’ai eu la chance… Et lui non, il n’a pas eu de chance... Je n’ai pas à m’inquiéter. Je fixe la caméra, et commence à parler, tout en me disant que ce n’est rien.

« Salut… J’aurais voulu continuer l’aventure, mais  bon c’est le jeu et je suis sortie, mais bon si je suis en face de vous, ce n’est pas pour raconter ma déception d’être sortie mais pour révéler mon secret, vous voulez sans doute le savoir. »

Je souris légèrement. Allez, courageeee, on va ne pas me manger.

« 26 mai 2001. J’étais dans un club de piscine et j’adorais ce club. J’avais des copines et on se faisait des jeux… Surtout une, qui s’appelait Primrose. Je restais tout le temps avec elle, on était dans le même groupe. »

Je souris du coin gauche, car ce souvenir était un bon souvenir, contrairement aux autres. Mais mon sourire disparaissait, et je reprenais l’air sérieuse.

« Vous vous en doutez les bons moments ont toujours une fin... Une fin terrible pour moi.  C’était un jour comme les autres, seulement un tragique événement était arrivé pour moi et mes parents. Un incendie, qui peut se qualifier comme une explosion m’a fait perdre la vue. J’étais simplement allé visiter un musée avec mes parents. Quand tout à coup l’alarme incendie s’est déclenché… Puis je n'avais que 8 ans, à ce moment là.»

Les larmes me montent aux yeux. Ne pas pleurer, ne pas pleurer. Sinon ils ne vont rien comprendre si je parle et pleure en même temps… J’essuie mes larmes.

« Je me disais c’était un entraînement du genre, mais non c’était des explosions, autour de moi. Mes parents me prenaient la main, mais je la lâchai, raison : une explosion surgit devant moi, et je ne voyais plus rien, je me sentais mal. J’ai cru que j’allais mourir. »

Je m’arrête, des larmes coulent sur mes joues.

«  Quelques heures passées, on m’a emmené à l’hôpital. Je me suis réveillée, ne comprenant pas pourquoi je ne voyais rien, j’avais peur, peur de plus jamais rien voir. J’avais tellement mal à la tête… Encore mieux, le docteur m’annonça que j’étais aveugle, j’avais perdu la vue. »

Des souvenirs atroces me revenaient. J’essuyais mes larmes à nouveau, et expliqua la suite.

« Vous l’aurez deviné… J’étais en sanglots. Je ne savais même pas comment j’allais faire maintenant, ne plus rien voir, c’est terrible… C’était comme être endormie pour toujours, mourir mais respirer. Qu’est-ce que j’allais faire de ma vie ?  Vivre sa vie sans voir… Qu’y a-t-il de pire ? J’étais désespérée à l’idée de vivre ma vie comme cela. En plus je pourrais plus faire mon boulot, que j’adore… Le mannequinat. Et mon club de natation, ma mère leur avait dit que je ne pouvais plus continuer…  Est-ce que j’allais revoir mes amies ? Et refaire de la natation ? Je ne pourrais sûrement pas. J’étais déçue, pleins de chose que je ne pouvais plus faire. »

Je soupire, mais regarde toujours la caméra.

«  6 mai 2012. Toujours aveugle, le téléphone sonna. Ma mère décrochai, c’était le docteur/chirurgien, il m’annonçait que je pouvais faire des opérations pour arranger mon état. Alors, ma mère acceptait et m’emmena le lendemain à la clinique. On décidait de m’opérer. J’avais assez peur. »

Je souris, et cessa de pleurer.

« 29 aout 2012. On m’opéra. Je voyais flou, mais c’était mieux que de rien voir. Après plusieurs opérations, je retrouvais la vue. J’étais toute contente, surexcitée, hyperactive tout ce que vous voulez. C’est tellement bon de voir à nouveau, de continuer mon boulot, de faire les activités que je faisais d’habitude. Comme vous le voyez, maintenant je croque la vie à pleine dent, j’en profite. J’ai vraiment eu une chance d’avoir retrouvé la vue, c’était compliqué à trouver un docteur qui faisait cela.  »

J’éteins la caméra et me sentit courageuse de l’avoir dit. Le pire c’est que je ne pouvais pas voir leur réaction, vu qu’on n’était pas en direct. Mais j’y pense, je verrais dans l’épisode de la quotidienne ou le prime si ils mettent dans le prime… Toutes mes larmes n’étaient plus là, et je me sentis soulagée. Ça faisait du bien de dire son secret…