Feuille de personnage Âge du Perso: ∞ ans Côté coeur: Les voies de La Voix sont impérissables Etat du secret: Les voies de La Voix sont (toujours) impérissables
Sujet: Communication avec les proches Sam 31 Aoû - 21:35
Ici La Voix !
Vous avez le droit de parler au téléphone une minute à la personne de votre choix. Faites vous-même les dialogues, ça doit durer une minute.
Fred'
Sweety Dreamy
Messages : 3060 Date d'inscription : 24/07/2010
Feuille de personnage Âge du Perso: 28 yo Côté coeur: Elle. Etat du secret: Révélé. J'ai vaincu la boulimie.
Sujet: Re: Communication avec les proches Dim 1 Sep - 12:31
Don't let me down
Fred’. Stéph'.
Je suis la première à prendre le téléphone en main. La peur au creux du ventre, l’excitation, la joie. Une minute sera bien trop peu pour tout ce que j’aurai à lui dire. Mais une minute suffira amplement pour dire l’essentiel. Je compose son numéro que je connais par cœur, alors que paradoxalement je l’ai si rarement utilisé. La première sonnerie retentit. Mon cœur bat trop vite, beaucoup trop vite, j’en suis consciente. Machinalement ma main va se positionner sur lui, comme pour le calmer. Deuxième sonnerie, ma main se met à trembler, j’ai aussi peur de l’entendre que de ne pas l’entendre. Troisième sonnerie, je me mets à espérer qu’il ne répondra pas. Quatrième sonnerie.
Allo ? Stéphane…
Un murmure à peine, je n’arrive pas à prononcer autre chose que son nom. J’ai mal et pourtant je suis si heureuse.
Fred ! Je suis là, ne t’en fais pas, tout va bien, d’accord ? D’accord. Tu te souviens de la promesse que tu m’avais faite ? Tu t’en rappelles hein ? Tu m’avais dit que tu serais forte, pour réussir à la tenir, parce que tu sais l’importance que ça a. C’est derrière toi maintenant, et tu le sais. Jamais ça ne reviendra, parce que tu l’as décidé et parce que nous sommes là pour toi.
Un silence. Une demi-seconde à peine, trop longue.
Ça revient Stéphane. Je suis désolée, mais ça revient. Non Fred, ça ne revient pas, tu ne peux pas laisser ça revenir. Je t’en empêcherai, je te l’ai promis. Tu te souviens ? C’était sur notre banc, celui au milieu de la Place de Chambre. Les gens passaient autour de nous, mais ne nous voyaient pas, parce qu’ils s’en fichaient. Je t’ai montré que personne ne pouvait le voir, et tu t’es levée pour leur dire à tous. Tu les as arrêté, un après l’autre et tu leur as dit. Tu me l’as dit, et tu leur as dit à eux. Et je t’ai promis de ne jamais laisser ça revenir, et ça ne reviendra pas. Jamais. Je serai toujours là Fred, quoi qu’il arrive, tu le sais. J’ai peur… N’aie pas peur. Mais les autres ils… Ils comprendront ! Elle comprendra.
Il a tout compris. Encore une fois. Plus qu'aucun entre, en moins de temps qu'aucun autre.
Pardon. Merci. Je suis désolée.
La minute est terminée. Déjà. Trop courte. Trope longue. Je repose le téléphone. Mon tour est terminé.
Sujet: Re: Communication avec les proches Lun 2 Sep - 19:55
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"Le droit de parler au téléphone une minute à la personne de votre choix". Le privilège de contacter et de parler de vive voix avec quelqu'un qui nous manque. Pendant une minute. Immédiatement après l'annonce de la Voix, Laury avait pensé à ceux qu'elle aurait pu appeler, et la liste n'était pas longue. Parce qu'après la lettre de Jules, c’était hors de question de l'appeler lui. Même s'il aurait pu lui passer Alex ou les autres membres du groupe.
Elle nous voulait pas qu'il lui parle encore et toujours d'Henry, et qu'il lui dise qu'il était fier d'elle alors qu'il ne l'était pas. Ensuite, il y avait Arthur, mais il allait lui envoyer une lettre, une lettre à laquelle elle pourrait répondre. Mais pas à Pop et Mom. Pop et Mom étaient en Afrique, sur un autre continent, loin, et elle ne leur avait pas parlé depuis bien trop longtemps... Alors même si elle gardait un souvenir amer des quelques coups de fils qu'elle avait passé en Égypte avant, elle n'hésita pas plus longtemps.
Elle fonçait sur le combiné dès que Fred' avait terminé, pour composer le numéro qu'elle avait appris par cœur malgré elle. Le numéro du gros téléphone que Pop emportait partout et arrivait à faire fonctionner n'importe où dans le Monde, par Dieu sait quelle sorcellerie. Après quelques bips, elle entendit cette voix, recouverte par un bourdonnement fort et sourd. Une syllabe étouffée, presqu'inaudible. Communiquer n'allait pas être de tout repos.
Pop : -llô ?
Pop ? Pop c’est toi ? Tu m’entends ?
Excitation. Excitation de prononcer "Pop", comme si ça faisait une éternité. Elle parlait plus fort que ce qu'elle ne devrait, mais cela n'avait pas d'importance. Cinq longues secondes de grésillement, puis enfin, une réponse. La même syllabe qu'avant, toujours -Lo, mais répétée trois fois. Son surnom. Cette fois, c'était son surnom qu'elle avait entendu. Ce surnom qu'elle détestait mais qui aujourd'hui lui réchauffait le cœur d'une manière indescriptible. Parce qu'il l'avait reconnue :
Pop : -lo ? Lolo ?
Ça capte mal, Pop. J’ai qu’une minute alors parle moi. Comment vous allez tous les deux ?
Pop : Une minu- ?! Mais po-... Ca va Lolo- allô ? Lolo, ça va, et toi ? T'es encore -bas? Est-c- tu tiens le coup ? On pens--
Ca va, comment ça se passe avec l'assoc' ? Vous rentrez quand ?
Pop : Ca va--.. fait de la prévent---… on t'a-... là à ta sortie. Mom- te parler. Tu veux- passe Mom ?
J’ai pas le temps Pop, j’ai pas le temps et j’entends rien ! Parle moi encore. D'autre chose.
Parce que c'était tout ce qui importait pour le moment. D'entendre une voix familière. D'entendre cet accent belge un peu idiot. Cet homme qui parle toujours des mêmes choses depuis un an et qui croit toujours que c'est la bonne chose à faire, même quand ce n'est pas le cas. Ce n'est plus le cas et en agissant comme ça, il la faisait penser à quelqu'un...
Il la faisait penser à elle-même, en fin de compte. Avant, avant Secret Story. Elle se rendait compte que son propre père était aussi ridicule qu'elle. Qu'il est devenu encore plus maladroit qu'elle, ou qu'elle est devenue plus mature que lui. Elle devrait lui dire, qu'ils arrêtent et qu'ils rentrent, parce que c'est idiot. Mais une nouvelle voix vint briser ce court silence.
Mom : -Laury ?
Mom !
Puis plus rien que des grésillements pendant une autre poignée de secondes. De précieuses secondes. Elle était tellement enthousiaste, tellement ravie d'entendre une deuxième voix familière. Une voix rassurante. Il y avait quelque chose d’étonnamment magique dans ce coup de téléphone. Et d'étrange. Oui, c'était étrange, de chérir autant le fait de parler à des gens qu'elle avait côtoyé toute sa vie.
Au loin, en dessous des grésillements, elle entendait ce qui semblait être une petite dispute entre ses deux parents. Qu'est-ce qu'ils étaient idiots. Mais au lieu d'être embarrassée, déçue de perdre des précieuses secondes pour rien, elle se surprit en train de sourire. Elle appréciait cette petite dispute plus que ce qu'elle devrait. Parce que c'était comme avant, comme à la maison. Ça prouvait que, malgré tout, pour eux, Henry n'avait vraiment rien changé, alors que pour elle, il avait été inévitablement bouleversant.
Pop : Mais allez, parle Marion- … seulement- minute !
Mom : Oui oh- c'est bon ! Alors Laury,- Laury tu- manques tellement- fou, tu verrais les mala- ici… ils s- mal informés et--.
J’entends rien Mom, ne me parle pas de ça, j’entends rien !
Et le chrono défilait, trop vite, bien trop vite, alors qu'elle avait l'impression de rien n'avoir entendu, rien de bien. Que cette conversation avait été futile, parce qu'ils étaient idiots et qu'elle ne l'était plus. Ou qu'elle l'était juste un peu moins qu'eux dorénavant. Jusqu'à présent, c'était un échange rassurant mais futile. Alors elle se rappela qu'il y avait quelque chose qu'il fallait qu'elle sache. Plus que tout.
Pop a des coups de soleil ? Mom, dis moi, est-ce que Pop a des coups de soleil ?!
Mom : –pleins !
Même si elle aurait espéré meilleure réponse, même si la voix de Mom avait été toujours à demi-masquée, elle avait l'impression que la minute n'aurait pas pu s'arrêter à un meilleur moment. "Pleins de coups de soleil", c'était ce qu'elle avait envie d'entendre, ce qu'elle avait envie que Mom dise. Maintenant, elle pouvait raccrocher tranquillement. Et rêver à "avant".