Jeu de rôle basé sur l'émission de télé-réalité « Secret Story »
 
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 je n'étais rien - Ana

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Sweety Dreamy

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MessageSujet: je n'étais rien - Ana   je n'étais rien - Ana Icon_minitimeVen 9 Aoû - 19:46






et voilà qu'aujourd'hui...

Fred’. Ana.


Il n’était plus temps de rester là, face à face l’une de l’autre, et de faire comme si on ne savait pas alors qu’on savait. Visiblement on savait. Même si quelque chose nous empêchait de vouloir l’accepter, on savait.

Il fallait que je marche. Ses mots qui se répétaient dans ma tête. Sa phrase. Ses gestes. Je sentais encore la chaleur de sa main sur la main, la chaleur de sa main sur ma cuisse, la chaleur que les mots qu’elle avait prononcés avaient provoquée. Un sentiment, une voix qui me disaient que je ne méritais pas ces mots, que je n’étais pas suffisamment bien pour les entendre. Et la joie qui revenait, inexorablement. Me disant que ce qui se passait comptait et qu’il ne fallait pas le laisser passer. Je me perdais, petit à petit, mais je me perdais pour elle, et cela n’importait pas de me perdre à ce prix-là.

J’étais son présent, et elle était le mien et rien d’autre n’avait d’importance, parce que ça, c’était là. Parce qu’elle avait prononcé ces mots. Parce que je ne voulais entendre que ces mots-là, parce que c’était ceux que j’avais attendus au fond de moi sans oser me l’avouer. Parce que c’était ceux que j’aurai aimé lui dire, ceux que j’aurai aimé pouvoir lui dire. Mais que je n’avais pas eu le courage de dire.

Et toutes ces émotions qui me poussaient vers le passé. Ce vide que je sentais recommencer en moi et que je voulais de nouveau remplir. Elle me faisait souffrir tout en me faisant du bien et je refusais ce bonheur. Parce que depuis Jo, je croyais que le bonheur ne m’était plus permis, parce que je savais que chaque bonheur a un prix à payer, et parce que je ne voulais plus retomber dans cette spirale infernale, dans ce prix. Parce que j’avais eu trop de mal à en finir avec tout cela, je ne voulais pas recommencer. Mais se protéger de l’extérieur va bien un temps. Et ce temps est révolu. Toutes mes gardes veulent se baisser et je tente de les maintenir de force. Mettre des remparts, mettre des barrières, cela ne sert à rien. Parce qu’elles s’abattent. Forcément. Un jour ou l’autre.

Je repense à tout ce qui s’est passé. Ken qui me dit qu’il l’aime. Le S.A.S. La peur de la perdre. L’angoisse. La joie de la revoir. La révélation. La chaleur que j’ai ressentie. Sa voix. Ses paroles. Je veux qu’elle soit mon présent. Je le veux plus que tout.

Et le hasard qui me mène encore une fois à elle. Allongée sur son lit. Il n’est plus temps de réfléchir, il n’est plus temps de se poser des questions ou de chercher à comprendre. Je veux que nous soyons notre présent Ana. Que je sois le tien comme tu es le mien. Je refuse de la laisser un jour s’en aller dans un passé. Je ne sais pas ce que sera le futur, mais ce présent, je veux le vivre. Maintenant.

Sans un mot, je m’assois sur le bord de son lit et je la regarde un instant. Je m’imprègne de son visage, de ce qui s’en dégage. Ce calme, cette sérénité. Je la regarde un long moment, sans rien dire. Parce que ce qui compte ce n’est peut-être pas finalement ce que je dis, mais ce que je ressens. Et ma main qui se pose sur la sienne, comme une demande, comme un besoin d’assentiment. La chaleur qui m’envahit, la chaleur que j’ose imaginer qui l’envahit également.

Ana, je… je veux que tu sois mon présent comme je suis le tien.

Un murmure. Une voix. Une prière.



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MessageSujet: Re: je n'étais rien - Ana   je n'étais rien - Ana Icon_minitimeSam 10 Aoû - 20:44

Assise dans le fauteuil, tous les regards sont tournés vers moi. Tout le monde attend ma réponse. Et elle est là, en face de moi, attendant ma réponse. Pourtant je suis persuadée qu’elle préférerait ne pas savoir. Mais je dois lui avouer, je suis venue ici avec ce secret, en sachant qu’il serait révélé un jour. Je lui dois la vérité, elle doit savoir, je n’ai pas le droit de la garder près de moi sans lui dire, sans qu’elle sache. Elle doit savoir, je dois lui dire, mais je n’y arrive pas. Ma gorge est nouée, je sais que les larmes couleront au premier mot que je prononcerais. Et je ne veux pas. Je ne veux pas encore pleurer, encore une fois. Je pleure trop, depuis trop longtemps, même dans cette maison. Surtout dans cette maison. Et Noah qui m’a abandonné… Je lui ai demandé de me laisser, et il m’a laissé. Il m’a laissé tomber comme ça, si facilement. Et sans lui, je n’ai personne. Personne ne m’écrit, parce qu’il ne m’écrit plus. Mon esprit part dans tous les sens, sauf le bon. Trouver les mots pour tout révéler. Révéler mon secret, à eux, avec qui je vis depuis trois semaines, alors que je n’avais pas fait de nouvelle rencontre depuis si longtemps. Je dois leur révéler à eux, mais surtout à elle. Parce qu’elle doit savoir. Je ne veux pas qu’elle sache, je ne veux pas qu’elle me laisse, je ne veux pas qu’elle m’abandonne. Pourtant c’est peut-être ce qu’il va se passer. Parce que je dois lui dire, même si elle ne veut pas vraiment savoir. J’ai peur, plus encore que lorsque j’étais dans le sas. J’ai peur qu’elle s’éloigne de moi, pour toujours. Et je ne pourrais même pas lui en vouloir. Dans un élan de courage, je me mets à parler, parler, parler, sans m’arrêter, sans la regarder, sans penser à respirer. Ca tourne, j’arrête de parler, je plante mes ongles dans mes cuisses, et je la regarde. Je la regarde partir, s’enfuir, me laisser seule dans ce fauteuil. Elle s’en va, elle ne veut plus me voir, m’entendre, elle ne veut plus savoir que j’existe. Mon inconscient fait un blocage, et ne me permet pas de comprendre ce qu’il se passe. Je ne comprends pas que je viens de la perdre. Je l’ai perdu. Parce que je n’avais pas le droit de lui faire ça. Parce que j’aurais dû rester loin d’elle. J’avais pas le droit. Mais la douleur ne vient pas. Mon cerveau fait vraiment blocage. Je n’entends rien de ce qui se dit autour de moi, peut-être que personne ne parle finalement. Je me lève, comme un zombie, et j’atteins la chambre comme par magie. Je me laisse tomber sur le lit, prête à me tordre pour faire face à la douleur qui ne va pas tarder, lorsque j’aurais réalisé ce qu’il vient de se passer. Mais rien ne vient. Et je crois que je m’endors.

Soudain je sens une main se poser sur la mienne, et sa voix qui vient me caresser les tympans. J’ouvre les yeux et je la vois, assise sur mon lit, près de moi. Je suis perdue, je ne sais plus ce qui est vrai ou ce que j’ai rêvé, imaginé. Je suis dans le flou total. Est-ce qu’elle revient, après ce que je lui ai dis ? Est-ce que j’ai rêvé cette révélation ? Je sens la panique prête à me sauter dessus, tel un lion en pleine chasse. Je la regarde, à la recherche d’une réponse. J’essaye de me réveiller complètement. De me souvenir de ce que j’ai fais avant. Mais l’image de Fred me tournant le dos et se dirigeant vers le jardin ne me lâche pas. Je l’ai vu partir. Souvenir ou rêve ? Serait-elle revenue après m’avoir abandonné ? Et ses mots… Elle veut que je sois son présent. Parce qu’elle est le mien, elle est mon présent. Je ne veux pas de passé, de souvenirs, de futur, de projets. Je veux juste être avec elle, aujourd’hui. Et pour la première fois je me rends compte que les mots viennent simplement dans mon esprit. Je veux être avec elle. Je ne veux qu’elle. Le brouillard disparaît, je sais que j’ai tout imaginé, la révélation, son buzz, sa fuite… J’ai tout inventé. J’étais venue dans la chambre pour écrire. Ecrire dans mon cahier, pour résister à la tentation d’écrire à Noah. Parce qu’il me manquait, j’avais besoin de lui. Mais il ne m’avait pas écrit depuis que je lui avais dit de me laisser. Pourtant il m’avait promis. Lui, il m’a promis de rester, toujours, malgré mon secret. Il me l’a promis. Et pourtant, même après mon passage dans le sas je n’avais pas eu de nouvelle. Pas de ‘Je savais que tu resterais, continue comme ça’. Pas de ‘Tu me manques, mais je suis heureux que tu restes’. Même pas de ‘je pense toujours ce que je t’ai dis à propos de Fred’. Rien. Le silence. Mais Fred était là, elle, elle était là, près de moi. Et je ne pouvais pas croire que je pourrais la perdre. Pourtant peut-être que mon imagination n’a fait que prévoir ce qu’il se passerait. Ça arrivera, je le sais. Mais elle est mon présent. Les mots se forment clairement dans mon esprit, et je ne peux plus les retenir. Je me relève et m’adosse contre le mur servant de tête de lit, serrant la main qu’elle avait posé sur la mienne.

Je t’aime Fred.

Je suis moi-même un peu surprise d’entendre ma voix prononcée ces mots. Mais j’en avais assez de réfléchir, de chercher à comprendre, alors que finalement, tout m’apparaissait clairement. Il y aurait tant à dire, en plus de ces mots, mais au fond de moi, je sais, ou du moins j’espère, qu’elle n’a pas besoin d’entendre autre chose que ça. Elle comprend. Elle me comprend. Depuis le début, elle me comprend. Depuis la salle de bain, elle me comprend. Depuis les toilettes, où elle a remarqué mon médaillon et deviné instantanément qu’il était important pour moi. Pardonne-moi Jo, aujourd’hui je ne peux pas penser à toi. Je dois penser au présent. Pardonne-moi, tu m’entends ? Elle compte. Fred. Elle compte tu sais.
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MessageSujet: Re: je n'étais rien - Ana   je n'étais rien - Ana Icon_minitimeDim 11 Aoû - 22:52






et voilà qu'aujourd'hui...

Fred’. Ana.


Le temps qu’elle met à réagir me fait peur. Est-ce que j’ai dit une bêtise ? Est-ce que je viens de tout briser en disant quelque chose que je n’aurai pas du ? Pourtant je ne regrette pas, je ne regrette pas ce que je viens de dire, ni d’avoir pris sa main, parce que je ne peux pas regretter d’avoir dit ce que je pensais. Je ne peux regretter d’avoir dit que je voulais être là. Parce que je veux être là. Plus que tout. Plus que n’importe quoi, je veux être à ses côtés. Que nous soyons dans un jeu ou non ne change rien à cela. C’est ici, dans cette pièce, avec elle, que je veux être. Parce qu’elle l’a dit, et parce que je viens de le dire. Je ne peux pas m’empêcher d’appréhender ce qu’elle va dire, ou ce qu’elle va faire, mais je n’attends que cela. J’appréhende, mais je n’ai plus peur. Comment pourrai-je encore avoir peur après ce qu’elle a dit lors de cette révélation ratée. Lors de ce moment à nous. Notre moment à nous. Comme tous les autres. La surprise d’avoir été buzzée avec elle avait vite cédé la place à la joie et même à la fierté. Oui j’étais fière. Fière d’avoir été buzzée à ses côtés. Parce que c’était ce qui comptait le plus pour moi ici. Ana. Mon secret était loin derrière moi, le jeu était loin derrière moi, l’argent complètement oublié. Au-delà de toute idée de clan, de nomination, d’affinités, de rivalités, de guerres, de disputes, je ne voulais qu’une chose. Etre à ses côtés. A chaque instant. Pleurer à ses côtés. Rire à ses côtés. Rêver à ses côtés. Ce présent que l’on se construirait ensemble. Ce présent, notre présent, celui que l’on s’offrirait l’une à l’autre. Je ne voulais pas penser à l’après, à l’avenir, à ce qui se passerait après, une fois qu’une l’une d’entre nous aurait quitté ces murs, ni même une fois que nous les aurions quitté toutes les deux. Ce qui se passerait alors… je n’y pensais pas. Je ne voulais pas y penser. Parce que ce qui compte, c’est le regard qu’elle me lance, là, maintenant, tout de suite. C’est le sourire qu’elle me lance quand elle s’assoit sur son lit. Le silence était doux à ses côtés, sa voix se faisait attendre, désirer. Et je savais que j’avais besoin de l’entendre parler, mais je savais aussi que j’acceptais son silence. Je me sentais plus forte que tout, je me sentais bien. Je me sentais différente.

Et cette phrase. Ces mots. Ceux que je n’osais plus espérer entendre un jour. Ceux qui faisaient tant de bien, mais qui faisaient tant souffrir parfois aussi. Ces mots que mon esprit me criait depuis des jours, depuis des semaines, mais que je ne voulais pas écouter. Ces mots que l’on a toujours peur de prononcer, ces mots qui comptent. Mais je n’ai pas peur. Je n’ai pas peur de l’entendre dire ces mots. Parce que dans sa bouche ils sont beaux. Parce que dans sa bouche, ils sont doux. La pensée de la chose est encore difficile à croire. On a trop joué avec ces mots avant elle, on les a trop malmenés, et même lorsque Stéphane les prononçait, ils sonnaient faux. Je les redécouvre, je les entends pour la première fois, parce que je les entends de sa bouche. Et je comprends à l’instant que je veux les entendre encore, et encore. Que je veux m’enivrer avec. Que je veux les écouter, les entendre, les garder en moi, les graver en moi. Parce que ce sont des mots qui comptent. Parce que ce sont ses mots qui comptent. Parce que je veux simplement qu’elle soit là. Qu’Ana soit là.

Je t’aime aussi Ana. Je t’aime aussi Ana. Je t’aime tellement. Parce que ça compte. Parce qu’ici, c’est notre endroit, parce que maintenant c’est notre présent. Parce que ça compte. Et je ne veux pas la perdre. Jamais. Je ne veux pas vivre ce présent sans elle. Je ne veux pas qu’elle quitte cette maison et je ne veux pas la quitter. Je sais que cela s’arrêtera un jour, que l’on sortira d’ici, et je sais que la magie qui existe en ces lieux ne sera surement plus là. Mais ce présent, ce moment, ça compte. Ici. Maintenant. Dans cette chambre. Avec Ana.

Je t’aime Ana.

Je pensais que ma voix tremblerait en disant ces mots, mais elle n’a jamais été aussi assurée. Aussi sure d’elle. Je le dis parce que je le pense. Parce que je le ressens. J’ai compris il y a bien longtemps mais je ne voulais pas comprendre. Parce que c’était si complexe, si étrange. Parce que je ne voulais pas souffrir, et parce que j’avais peur de souffrir. Parce que je m’étais construit une forteresse et parce que je m’étais enfermée dans une tour. Les murs s’effritent, et les lézardes se sont installées. J’ai envie d’y croire, à ses côtés. J’ai envie de lui donner une chance, de nous donner une chance. Parce que ça compte. Parce que c’est trop.

Sa main qui serre la mienne réchauffe mon cœur, et m’aide à tenir. Si je tiens ici, c’est pour elle. Non pas seulement grâce à elle, mais pour elle. Parce que j’ai besoin de cette présence. Je vois son visage, je le découvre pour la première fois. Ce n’est ni larmes, ni pleurs que j’y vois. Ce n’est pas de la peur, pas de l’incompréhension. C’est une sérénité, un calme. C’est quelque chose de doux, de si doux. Je me perds dans son regard, je me perds dans nos souvenirs, dans ceux que l’on s’est construits. Cela fait des semaines que tout est clair tout en étant si compliqué. Mais rien n’a jamais été aussi clair à mon esprit, et pourtant tout semble encore si embrouillé.

Mes lèvres se posent sur sa joue. Sans que je ne m’en rende réellement compte. Sa peau est si douce, si chaude. Ana. Mon visage qui se pose dans son cou. Son odeur qui m’entoure. Ce n’est pas un jeu, ces mots me coutent, mais ils comptent. Je l’aime.



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MessageSujet: Re: je n'étais rien - Ana   je n'étais rien - Ana Icon_minitimeMer 14 Aoû - 12:02

Lui dire ces mots m’avaient paru tellement naturel que je n’avais même pas réfléchi une seconde à ce qu’elle me répondrait. Pourtant je le savais, parce qu’elle et moi ça compte, elle est mon présent et je suis le sien. Mais entendre ces mots de sa bouche, entendre sa voix, entendre mon prénom… J’ai l’impression que mon cœur explose dans ma poitrine. Je me sens bien, infiniment bien. Je me sens invincible, j’ai l’impression que jamais rien ne pourra nous arriver, que jamais rien ne pourra nous séparer. J’ai l’impression d’être là avec elle depuis toujours. De n’avoir voulu qu’elle depuis toujours. Mais le médaillon posé à coté de mon lit me rappelle à la réalité. Nous ne sommes pas invincibles. Nous ne le serons jamais. Mais avec elle, là, ici et maintenant, j’ai envie de croire, d’espérer. We can be heroes, just for one day. Sa présence me rend forte, je n’aurais besoin de rien d’autre. Rien d’autre qu’elle.

Elle, et ses lèvres sur ma joue. Elle, et sa tête enfouie dans mon cou. Elle, et l’odeur de son shampoing. Elle. Tout paraissait si compliqué, comme si un mur se dressait entre mes sentiments et ma raison. Mais le mur est tombé. Je me fous de tout, tant qu’elle est avec moi. Je me fous de la maison des secrets, de son secret, de mon secret… Non, je ne me fous pas de mon secret. Parce qu’il me fait peur, il me faisait peur avant, avant d’entrer ici, avant qu’elle entre dans la salle de bain. Maintenant il m’effraie encore plus. Parce qu’elle est là, parce qu’elle compte. Parce que je ne veux pas qu’elle parte. Je ne veux plus vivre sans elle. Je ne veux plus d’une vie sans elle. J’aimerais tout savoir d’elle, j’aimerais qu’elle me raconte toute sa vie, qu’elle me raconte tout ce qui compte pour elle. Et tout ce qui a compté, je veux connaître son passé, je veux savoir tout ce qu’elle a traversé, je veux savoir tout ce qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Je veux l’apprendre par cœur. Elle est mon présent, mais j’ai besoin de connaître son passé. Son histoire. Qui elle est. Bien que j’ai l’impression de la comprendre mieux que personne.

J’ai besoin d’elle avec moi, j’ai besoin d’elle à mes côtés. Je ne veux jamais quitter cette maison. Parce que c’est chez nous, c’est là que tout a commencé, c’est là que l’on doit continuer. Ça ne doit pas se terminer. Ça ne peut pas se terminer. Jamais. Je l’aime, elle m’aime, ça ne peut pas se terminer, il ne peut pas y avoir de fin à notre ça. On l’a construit, doucement, avec toute l’insécurité que l’on a clairement en commun. Si je n’ai pas su comment réagir face à ce qui nous est arrivé, elle ne savait pas plus que moi. Je le sais, je l’ai senti. Je la ressens.

J’enroule mes bras autour d’elle. Je ne veux pas qu’elle parte. Je veux que l’on soit ensemble, ici et ailleurs. Je veux entrer dans son monde, qu’elle entre dans le mien. Je ne pourrais pas la laisser partir. Mais je crois que… Je devrais la laisser la partir. Si elle veut partir, je devrais la laisser. Qu’importe si elle emporte avec elle un morceau de moi, je n’ai pas le droit de la retenir. Je n’avais pas le droit de lui faire ça. Je pense à Félix. A Owen. Ce qu’il a dû ressentir lors de la révélation du secret de Félix. Ce que moi j’ai ressenti. Ma main caresse ses cheveux, et même si j’ai peur, peur de tout gâcher, de briser l’instant magique, je ne peux pas retenir toutes les questions qui se bousculent dans ma tête.

Est-ce que… hm... tu vas trouver ça bizarre. Mais j’ai besoin de savoir. Si j’avais eu le secret de Félix, est-ce que tu serais là, avec moi ? Est-ce que tu m’aimerais, quand même ? Est-ce que tu resterais avec moi ? Est-ce que tu m’aurais dit ce que tu viens de me dire ? Est-ce que je pourrais quand même être ton présent ?

Parce que tu es le mien définitivement. Et je sais que toutes ces questions vont te faire peur, te donner envie de fuir, et tu auras raison. Si tu veux fuir, fuis maintenant, je pourrais encore le supporter, je crois. Peut-être. Ou peut-être pas. Mais en tout cas, si tu restes, alors sache que je ne serais plus jamais capable de supporter l’idée que tu m’abandonnes. Alors, si tu veux partir, pars, je ne pourrais pas t’en vouloir. Je t’en serais reconnaissante. De l’avoir fait avant qu’il ne soit trop tard. J’aimerais tellement pouvoir lui dire tout ça, mais j’ai le sentiment d’en avoir déjà trop dit. Je ne veux pas qu’elle parte, mais je voudrais qu’elle sache. Mais si elle sait, elle risque de partir. Je ne veux pas qu’elle parte.
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MessageSujet: Re: je n'étais rien - Ana   je n'étais rien - Ana Icon_minitimeMar 20 Aoû - 20:54






et voilà qu'aujourd'hui...

Fred’. Ana.


La chaleur qui se dégage de ses bras pour entrer dans mon corps est si douce, si nouvelle. Et pourtant je sens déjà que je ne pourrais pas m’en passer. Elle compte. Cette chaleur, ce moment, ce qui se passe là maintenant, mais aussi tout ce qui s’est passé entre nous depuis le début, ça compte, et je ne veux pas que cela s’arrête. Parce que non seulement ça ne doit pas s’arrêter, mais ça ne peut pas s’arrêter. C’est notre histoire, c’est notre nous. Celui qu’on a eu tant de mal à comprendre, et pourtant tant de facilité à accepter. Paradoxe ambulant. Je ne pensais pas que cela se déroulerait comme cela, je ne pensais pas que cela se déroulerait ici. Pourquoi comme ça, maintenant, et surtout pourquoi Ana ? Je ne sais pas, mais je m’en fiche. Je m’en contrefiche, parce que c’est elle. Parce que c’était elle, parce que c’était moi. Et rien d’autre ne compte que ses bras enroulés autour de moi. J’ai l’impression que je n’ai plus peur, j’ai l’impression d’être normale, d’être acceptable. J’ai l’impression que je peux plaire, et que je lui plais. J’ai l’impression que malgré tout, je ne suis pas si vilaine que ce que je pourrais le penser. Ce sont ses mains qui me le disent. Ce sont par les mains que l’on communique, parce que les mots sont si durs, si inexacts, si trompeur. Parce que les mots sont si menteurs. Parce que les mots font trop mal. Je me focalise sur sa main dans mes cheveux pour ne pas entendre ce qu’elle me dit, parce que cela me fait trop mal. Les larmes coulent sans que je le veuille sur mes joues. Ses paroles sonnent trop vraies. Beaucoup trop vraies. Et la seule chose qui me vient à l’esprit, c’est pourquoi. Pourquoi est-ce qu’elle me demande cela ? Pourquoi est-ce qu’elle veut envisager qu’une chose comme cela pourrait être son cas ? Pourquoi veut-elle que j’envisage cette possibilité ? Je ne veux pas accepter cela. Qu’elle veuille imaginer cela. Le fait même qu’elle l’énonce… ce n’est pas acceptable. Parce que je refuse ! Je refuse que ce soit son cas. Parce que j’ai peur. J’ai envie d’espérer qu’elle veut juste être rassurée et que c’est une question de mauvais goût. J’ai envie de me persuader que ce ne peut pas être le cas.

Mais à ce moment précis. A cet instant précis. Je repense à sa réaction. Quand Félix a fait sa révélation. Quand il nous a annoncé son secret. Je repense à son comportement à cet instant précis. Et je sais. Je sais qu’elle ne veut pas seulement être rassurée. Je sais que sa question n’a pas que pour but d’être rassurée. Je sais qu’elle veut être rassurée, mais pas en envisageant en hypothèse. Je sais qu’elle n’a jamais été aussi sérieuse que maintenant. Et mes larmes redoublent de plus belles alors que j’agrippe son corps comme si j’allais mourir si je la lâchais. Parce que je ne peux pas la lâcher, et parce que je ne veux pas. Et les mots qui ne veulent pas sortir de ma bouche, parce que je ne veux pas qu’elle sache que je suis en train de pleurer. Parce que j’ai besoin de lui montrer que je suis forte et que je suis prête à tout. Mais je n’arrive pas à le dire. Ma voix ne serait pas suffisamment assurée. Alors que je sais ce que je pense, ce que je ressens. Alors que je sais parfaitement ce que je dois faire.

Ces secrets qui nous pèsent tellement, ces secrets qui font que l’on ne sait pas qui nous sommes. Ces secrets qui créent des distances sans qu’on le veuille. Ces secrets qui nous bouffent la vie. Le mien qui menace de me perdre à chaque instant, ce secret qui reprend le dessus sur moi un peu plus chaque jour, malgré tous mes efforts. Je le sens qui se rapproche toujours un peu plus. Ce secret qui me dégoûte autant qu’il fait de moi ce que je suis. Si ce que je lui cache, j’ai encore du mal à l’accepter, comment vit-elle avec ce qu’elle me cache ? Avec cette chose dont elle me parle en ce moment sans m'en parler. La peur s’est emparée de moi. J’ai peur pour elle. J’aimerais que son monde soit beau, rempli de papillons et de coccinelles, je pensais qu’elle serait heureuse, que je pourrais la rendre heureuse, mais est-ce que je peux rendre Félix heureux avec ce qu’il a ? Non. Alors pourquoi est-ce que je pourrais la rendre, elle, heureuse ? Les doutes qui tournent dans mon esprit, la peur qui s’en mêle, et je m’accroche à elle. Un dernier instant. Avant de la lâcher et de m’éloigner d’elle. Mes larmes se sont arrêtées d’elles-mêmes. Parce que je me dois d’être forte maintenant. Parce que c’est maintenant que je dois l’être. Pour elle. C'est son regard que j'attrape.

Qui que tu sois, quoi qu’il t’arrive… Je serai là. Parce que personne ne doit jamais être laissé seul, et parce qu’il est hors de question que je te laisse seule. Ni maintenant. Ni plus tard. Et ce, peu importe ce que tu me diras, et peu importe ce que tu pourrais être amenée à me dire. Tant que tu voudras de moi… si seulement tu veux de moi… je serai là. Parce que tu es Ana, et que peu importe ce que je ne sais pas d’Ana, ce que je sais d’Ana me donne envie de rester.

Mes mots sortent. Enfin. Pas comme je les aurai voulus. Trop hésitants. Trop froids. Toujours trop froids. Ils me semblent inappropriés. J’aurai du lui dire tellement d’autres choses, j’aurai voulu lui dire tellement de choses. J’ai le sentiment de la décevoir, les remords, les regrets, j’aurai du… la réconforter, lui dire que jamais je ne partirai. Mais que peut-on dire ?

I promise…

Une larme silencieuse suit le trajet des autres, alors que je tente un sourire. Maladroit. J’ai honte de lui cacher des choses alors qu’elle s’ouvre à moi. Et je sais que j’ai plus que jamais besoin de lui parler. De lui dire tout. De lui parler de cette saloperie qui m’a détruit. Mais je n’arrive pas. Je n’arrive pas à avoir le courage qu’elle vient d’avoir. Ce n’est pas le jeu, c’est la honte. La honte de me sentir mal de ce que je cache face à elle. Parce que j’ai peur de son jugement. Et parce que je sais que ce que je viens de dire m’engage à tellement de choses. Mais je suis prête. Je me sens prête. Parce qu’elle est mon présent, et que ce présent je veux le vivre. Qu’importe les conséquences qu’il pourrait y avoir. Qu’importe ce que cela pourrait apporter à ma vie, et ce que cela pourrait déclencher en moi. Je suis prête à affronter tout. Pour elle.



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MessageSujet: Re: je n'étais rien - Ana   je n'étais rien - Ana Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 21:47

Je sens ses muscles se contracter contre moi. Et ça me rassure autant que ça m’effraie. Parce que je veux croire qu’elle s’accroche à moi, qu’elle a besoin de moi comme j’ai besoin d’elle, qu’elle veut vivre avec moi comme je veux vivre avec elle. Mais j’ai toujours cette voix qui me ramène à la réalité. Et cette voix me dit qu’elle veut peut-être me dire adieu. Que Fred veut me laisser. Qu’elle a besoin de me laisser. Je veux qu’elle me laisse, je ne veux pas qu’elle se perde pour moi, à cause de moi. Je ne veux pas qu’elle se retrouve bloquée avec moi, enfermée. Je veux qu’elle parte, mais je ne veux rien d’autre qu’elle. Et je n’en peux plus de toutes ces contradictions. Je n’en peux plus de n’être que contradictions. Pourquoi je ne peux pas simplement vivre, simplement ? Je n’en peux plus d’avoir peur, pour moi et pour les autres. Il faut que j’arrête, que je vive. Mais.. je ne peux pas vivre sans me soucier de son avenir, à elle. Je ne peux pas, je ne sais pas être si égoïste. Sauf que toute cette histoire est déjà allée trop loin, tout ne peut pas s’arrêter comme ça. A moins que… qu’elle parte. Que je lui demande de partir. Maintenant.

Je la serre contre moi, aussi fort qu’elle s’accroche moi. Comme si c’était la dernière fois. Comme si j’allais lui dire au revoir, lui rendre sa vie, dont je ne sais rien. Je sais qu’elle sait, elle sait que je n’ai pas posé cette question juste comme ça, juste pour imaginer. Parce qu’on n’imagine jamais ce genre de choses, et on a raison de ne pas les imaginer. Ça ne sert à rien de les imaginer, parce qu’on ne réagit pas mieux lorsqu’elles arrivent. J’aurais aimé ne jamais avoir à imaginer tout ça. J’aurais aimé me voir vieillir avec elle. J’aurais aimé pouvoir penser à l’avenir. Mais elle ne pouvait être que mon présent. Et peut-être plus pour longtemps. Je la sens se détacher de moi. Ça y est, c’est fini, elle s’éloigne. C’est la fin, déjà. Tout est arrivé si vite, et tout repart aussi soudainement. C’était beau, et éphémère. Peut-être que ce qu’il faut que ce soit éphémère pour être vraiment beau. Elle s’éloigne, elle n’est plus avec moi. C’est fini. Et je sens déjà que je me suis mentie, je me suis mentie quand je me disais qu’elle pouvait partir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Maintenant ou après, je ne le supporte pas.

Ses joues sont trempées de larmes, ses yeux sont rougis, sa voix se veut assurée mais… je ne sais pas. Je ne sais pas si elle veut vraiment rester. Comment pourrait-elle vouloir rester après ce que je viens de lui dire ? Parce qu’elle sait que ce n’était pas anodin. Comment ai-je pu lui demander ça, sans qu’elle sache à quoi s’attendre ? Elle ne peut pas savoir, elle ne peut pas me promettre qu’elle sera là, qu’elle va rester. Même si elle veut rester. Je ne veux pas qu’elle me promette, je ne veux pas qu’elle veuille rester, mais je ne veux pas qu’elle parte. I promise. Mon esprit se vide de toute pensée, mes mains s’enroulent sur sa nuque, j’attire son visage vers le mien tout en me rapprochant d’elle. Et mes lèvres se lient aux siennes. Comme si c’était la seule chose qui devait arriver, la seule chose qui pouvait arriver. Elle et moi, ici, maintenant. Liées pour toujours. Un toujours éphémère, notre toujours. Parce que ça compte. Depuis les premières secondes, depuis qu’elle a recraché son verre sur mon t-shirt lors de la soirée d’entrée. Depuis le début, ça compte. Mes lèvres sur les siennes, comme si tout était simple. Comme si rien d’autre ne comptait. Ensemble, c’est tout.
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Fred'
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Sweety Dreamy

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MessageSujet: Re: je n'étais rien - Ana   je n'étais rien - Ana Icon_minitimeLun 26 Aoû - 19:48






et voilà qu'aujourd'hui...

Fred’. Ana.


Il y a des mots que l’on n’arrive jamais à dire. Malgré tous les efforts que l’on fait pour. Malgré toutes les tentatives pour les prononcer. Ils restent coincés au fond de la gorge et refusent de sortir, pour s’exprimer. Ils refusent de se prononcer et l’on ne sait pas si c’est un geste désespéré pour se protéger ou simplement un moyen de ne pas affronter. Et ces mots sont souvent les plus importants. Si importants qu’on refuse de les laisser avancer. Et ce sont eux qui gâchent tout, en restant là, coincés. Ces mots que j’aurai aimé pouvoir lui dire, je ne sais pas même ce qu’ils sont. Si ce sont des mots de réconfort ou des mots apaisants. Je ne sais pas le sens qu’ils auraient eu, mais je sais qu’ils en auraient eu un. Et ce sens, c’aurait été le plus important. Parce que ces mots comptent. J’ai l’impression de ne pas dire ce qu’il faut. Mais comment suis-je censée réagir à ce qu’elle vient de me dire ? Comment suis-je censée réagir à ce qu’elle vient de m’avouer ? J’ai le sentiment de ne pas trouver les mots qu’il faudrait. Mais tout me semble tellement superflu.

Tout. Sauf ses mains qui se posent dans mon cou. Ses doigts si fins qui s’enroulent autour de moi. Son visage qui s’approche du mien. La chaleur de son souffle sur mon visage. Ses lèvres qui se posent sur les miennes. Mes mains qui se perdent dans ses cheveux. L'odeur de son shampoing qui remplit mes narines. Son odeur qui remplit mon cœur. Et plus rien d’autre ne compte que cet instant. Que ces deux personnes. Liées à tout jamais. Par ce simple geste. Ce geste si pur et si doux.

Elle ne pensait pas que cela arriverait, elle n’aurait pas pu se l’imaginer. Et surtout pas aussi doux. Surement pas aussi beau. Jamais elle n’aurait pensé que cela était possible. Avec elle. Ici. Et pourtant. Rien d’autre ne semble compter à cet instant que la chaleur qui envahit son cœur. Rien d’autre ne semble plus important que cet instant partagé. On pourra en dire ce qu’on voudrait, on pourra les critiquer, parler d’elles, se moquer d’elles, cela ne changerait rien. Cela ne changerait rien au monde qu’elles se créent, seconde après seconde, moment après moment. Ce ça indéfinissable qui les lie. Ce ça indéfinissable qui reste avec elles, qui les accompagne partout, qui fait d’elles ce qu’elles sont.

Qu’Ana soit une femme ne changera rien. Elle n’y songe même pas.
Qu’Ana risque de l’oublier ne changera rien. Elle n’y songe même pas.
Qu’elle ne se sente pas bien dans sa peau ne changera rien. Elle n’y songe même pas.
Que sa sœur la regarde et risque de la juger ne changera rien. Elle n’y songe même pas.

Les pensées se sont envolées. L’esprit reste endormi. Comme apaisé. Comme si seul un instant partagé pouvait le calmer. Lui faire tout oublier. Lui permettre de se sentir calme. Si cet instant en préfigure d’autres ou non, il restera tel qu’il est, gravé. Si cet instant sera le dernier, il aura tout changé.

C’est une promesse murmurée. Un échange chuchoté. Un réconfort susurré. Un baiser partagé. Le premier.

Merci.

Je ne veux plus la quitter. Je suis déjà accro. A elle. A ses baisers. A ça. A nous.


© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart


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