Pendant 7 semaines mon secret était resté introuvé. Il y a eu des tentatives. Non, une tentative. Loin, très loin de la vérité. Mais une conversation m’a fait peur. Une seule. Une personne de la maison, a peut être vu clair dans mon jeu, dans mon secret et mon histoire. Elle n’était pas loin. Et pourtant, elle n’avait pas mon secret. Oui, Ken aurait pu gagner la moitié de ma cagnotte je pense. Mais il lui manquait le principal dans l’intitulé.

Je veux le faire en premier. Que ça ne soit qu’un souvenir. Je ne veux pas que les autres se souviennent de ma révélation. On ne se souvient que des dernières choses que l’on lit. Alors peut être qu’il en est de même pour ce que l’on entend.

Je me lève et m’installe dans le fauteuil. Nous ne sommes plus que 4. Je me sens tellement seule dans cette maison maintenant. Je ne les connais pas aussi bien qu’ils se connaissent eux. Fred et sa girl vont se marier, Owen a vécu avec son amoureux malade, et moi je suis là. Devant eux, prêt à révéler mon secret.

Je commence à prendre la parole, sans les regarder. Je ne veux pas qu’ils me jugent. Vous avez tous un secret. Je ne vous ai pas jugé. Ne me juger pas s’il vous plaît.


- Un jour en rentrant du lycée, la police était chez moi. J’ai cru que c’était mes parents, qu’il y avait eu un accident, et que les conséquences étaient terribles. Je marque une pause On m’a fait asseoir dans le salon en m’expliquant que j’étais accusé de d’avoir tué plusieurs personnes, beaucoup trop de personnes. Au quatre coins du monde. Pour eux j’étais un serial killer. Ce souvenir me donne la chair de poule Ils étaient sûr que c’était moi, mes empruntes concordaient et sur les vidéos surveillances ont voyait mon visage. Ils m’ont montré les clichés, c’était bien moi. Je ne comprenais absolument rien. C’était pas moi. Je savais que ce n’étais pas moi. Je suis un gosse sans problème. Comme si je voulais m’en persuader moi-même Ca ne peut pas être moi. J’ai été en garde à vue pendant 78heures. Pendant ce temps mes parents et amis se démenaient pour prouver mon innocence. Puis ma mère est sortie de son silence. Elle a avoué qu’elle n’avait pas accouché d’un bébé mais de deux. On pourrai penser que les médecins avaient vu le nombre de cœur. Mais voyant toujours le même gynéco, aux Etat unis, un vieux qui ne voyait même plus son ombre. Alors forcément. Il s’est avéré que ce n’était pas moi le tueur mais mon jumeau. Oui mon frère jumeau est un serial killer. Ce jumeau, ce Rafael. Ce garçon m’a rendu la vie impossible. Qu’il tue des personnes innocentes m’étais insupportable. Les personnes qui vivaient dans notre quartier m’insultaient de tous les noms. J’en suis arrivé à me demander, si effectivement ce n’était pas moi qui avais tué toutes ces personnes. Ces innocentes personnes.

Mon secret était à présent révélé. Mais pas toute l’histoire. Il ne restait plus qu’une fille pour trois garçons. Ma correspondante était une fille. Je sais à présent qui se cachait derrière mes lettres. Comme pour me justifier d’avoir parler d’eux dans mes lettres, je continua à raconter mon histoire, les « autours et conséquences » de mon histoire. Je lève la tête, et regarde Fred dans les yeux. A présent je sais qui tu es.


- Mais Jade m’a ramené à la raison. Ma Jade. Alors que mon petit ami, Luca, m’a complètement rejeté. Au début il ne voulait pas entendre parler de toute cette histoire. Il n’y croyait pas. Ses parents lui ont ouvert les yeux. Pour eux c’était évident que quelqu’un comme moi soit un meurtrier. J’ai rendu leur fils amoureux d’un garçon, vous imaginez ? Ils voyaient là une opportunité de se débarrasser de notre relation. Que leur fils vive à nouveau normalement. Sans moi. Une fois que la police a découvert la vérité, que les journaux ont annoncé mon innocence, Luca est revenu vers moi. En s’excusant. Et comme pour se faire pardonner, pour me prouver quelque chose j’imagine, il a quitté ses parents et vit seul. C’est pour ça que Jade et mes parents ont beaucoup de mal avec lui. J’ai l’impression que je dramatise plus le fait de m’être fait larguer par mon copain quand ça n’allait pas, que le fait de vous avoir annoncé que mon frère est un serial killer. Certainement car pour moi Rafael n’est pas dans ma vie. Il ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Luca, lui, fait partie de ma vie. Et le sera pour toujours. Ne me jugez pas sur mon manque d’émotion en parlant de Rafael ou même de ce qu’il a fait. Pour moi c’est irréaliste, voilà tout.

Je me tourne à présent vers la caméra où il doit sûrement me regarder dans sa petite télévision.

- Mon amour, je ne te demande pas ta main, trop de mariages tue les mariages, mais sache que tu seras mien un jour.


Je me lève et vais m’assoir dans un canapé inoccupé, je ne veux personne dans ma bulle après ma révélation.