La soirée de la veille avait été très mouvementée, l'arrivée ici, l'excitation, le stress, la joie, les discussions qui s'étaient éternisées jusque tard dans la soirée... Lorsque l'heure de se coucher était venu j'avais été très reconnaissant envers Malia de m'avoir désigné comme étant son étoile contraire. Cela ne m'aurait pas gêné de dormir dehors.  Mais étant donné la fatigue accumulé j'étais quand même heureux de pouvoir dormir dans un vrai lit avec la climatisation et le silence presque total étant donné que la plupart des autres candidats étaient dehors. Je ne suis pas quelqu'un d'égoïste mais pour le coup je ne pouvais pas trop laisser ma place à quelqu'un d'autre. Mais dans la nuit je me réveillais, mourant de chaud, en transpiration totale. Je me levais et tripotais la climatisation. Quelqu'un l'avait éteint. Je regardais devant la clim et vit une fille enroulée dans un drap. Elle était placée juste en dessous, elle devait avoir froid et l'avait arrêté. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Tant pis. Je me recouchais et au bout de quelques minutes à regarder le plafond et à transpirer à grosses gouttes je me relevais et décidais d'aller faire un tour dans la piscine. J'enfilais mon short de bain et je sortis à pas de loup pour ne pas réveiller ceux qui dormaient. Sauf que alors que je passais par le salon, avec vue sur la cuisine, mon ventre lâcha un grondement intense. Ouais, hier soir à cause de l'excitation et du stress je n'avais pas avalé grand chose. Trop occupé à aller parler aux gens, à rigoler avec tout le monde, à aller ici et là. J'avais dû mangé quoi ? Trois mini canapés à la saucisse. Ce n'était pas dans mes habitudes moi qui était un gros morfale. Du coup avant d'aller me rafraichir j'allais manger un bout. Histoire de ne pas me recoucher le ventre vide. Je me rendis donc dans la cuisine et ouvrit le frigo. Je sélectionnais de quoi me faire un sandwich. Genre un bon gros sandwich. Jambon, fromage, salade, tomate. Parfait. Je pris les ingrédients, me posa à la table et commença à concocter mon repas nocturne.

J'avais tout ce que je voulais. Un lit au chaud, tandis que d'autres se pelaient le cul dehors, déjà quelques bros en vue, un sex appeal incroyable (même si ça, je savais bien évidemment que je l'avais bien avant de rentrer dans cette aventure), et... bon ça c'était moins cool, j'avais la dalle. Je me levais donc de mon lit, tranquillement, enfila un T-Shirt noir (les seuls moments où je ne mets pas de costume est la nuit, sois je suis à poil, soit en T-Shirt, je suis fou, mais pas au point d'enfiler un costume à chaque fois que je vais pisser). Encore bien réveillé, et essayant de me souvenir de tout les candidats de la veille (ce qui était totalement impossible), je décidais d'aller me faire un bon petit Sandwich dans la cuisine.

Je traversais donc le couloir et arriva dans la pièce la plus importante de la maison (après les toilettes), la cuisine même. Avec son grand Frigo américain, sa table de 15 kilomètres de long et sa cuisinière, à laquelle je ne toucherais sans doute jamais, malgré le fait que je sois un excellent marmiton, J'étais souvent envahi d'une flemme sans nom. Et là je tombe nez à nez... Avec Spider Bro. Brozan, Servietsky. en gros, le mec complétement génial à la Serviette. J'eus soudain un sourire qui s’étendait jusqu'à mes Broreilles. Et lança un :

"Hey Bro ! Quoi de neuf?"

Phrase classique, j'adorais déjà ce mec, c'était sans doute le second mec le plus génial de cette maison, et je crois que c'est inutile de vous dire qui est le premier.

J'avais les yeux un peu explosés par la lumière très forte de la cuisine. Non mais quelle idée de foutre des gros néons comme ça dans une cuisine ? Tout le monde sait que les mecs ont toujours des petits creux pendant la nuit. Et on est pas des moustiques, on est pas trop attirés par la lumière, quoi que peut être celle du réfrigérateur. Je faisais mon sandwich, un peu en mode chinois. Je plissais les yeux pour contrer l'agression. J'entendis les pas d'un de mes colocataires de l'été avant de pouvoir le distinguer à travers ma protection de cils. Mais je n'eu pas besoin de le voir pour reconnaître qui venait de me rejoindre. Le mot Bro m'indiqua que c'était ce cher Stanley, Stan pour les intimes qui se tenait désormais devant moi. C'était le seul à avoir prononcé ce mot depuis que j'étais arrivé dans la maison. Oh c'était pas non plus un truc inconnu, plusieurs personnes l'utilisaient, mais ici non, il n'y avait que lui, et je l'avais entendu à maintes reprises. Je levais mes yeux d'asiatique vers lui et entrepris de les ouvrir un peu plus. Je lui fis un petit sourire et répondis à ça question.

« Hey ! Ben à part que j'suis bien content d'avoir un lit et pas un transat pour couchage, et que j'suis aussi content d'être à secret story et d'avoir un frigo plein à craquer pour subvenir à ma faim nocturne... Ouais parce que chez moi j'ai souvent la flemme de faire les courses et la plupart des fast foods livrent pas à 4h du mat'. Et toi ? »

La tête dans le cul, je refermais le frigo sans n'en avoir rien sorti, et je m'assis en face de Peter, le toisant de la tête aux pieds. Genre ce mec, ça oit être le mec que j'ai vu le plus torse nu de la maison... Et ça m'ex... Attendez la suite... alte de savoir qu'un bro est aussi peu pudique dans cette maison ! Enfin quelqu'un qui n'était pas coincé du cul comme les trois quarts des mecs dans cette maison. Et il avait l'air bon esprit, beau gosse et intelligent. Les qualités essentielles d'un bon bro. Mais aujourd'hui vous allez (enfin !) avoir la réponse à cette question existentielle.

Qu'est-ce qu'un bro?

Un Bro est une personne qui vous donnerait sa chemise lorsqu'il ne veut plus la porter. Un Bro est une personne qui se mettrait en quatre pour vous aider à mettre quelqu'un à quatre pattes. Bref, un Bro est un compagnon pour la vie en qui vous pouvez avoir une confiance absolue : Il sera toujours là pour vous, à moins qu'il n'ait autre chose à faire.

Une autre question : Qui est votre bro?

Votre facteur est un Bro, votre père a autrefois été un Bro et le garçon qui tond la pelouse représente le Bro de demain, mais attention, ça n'en fait pas votre Bro pour autant. Si quelqu'un respecte les quelques règles du Bro, alors vous pouvez le considérer comme un Bro. Votre frère n'est pas forcément votre Bro, vous le remarquerez quand vous ramènerez une meuf canon à la maison.

Il fallait cependant faire un test. Pour savoir si Peter était un vrai Bro ou non. Article 12-763 : Un Bro ne partage pas son Sandwich. Vérifions si il connait le règlement sacré :

"Moi aussi j'suis content, tout le monde est cool, La Maison est cool, et c'est génial d'être ici. D'ailleurs, comme j'ai qu'une envie, me prélasser, j'ai la flemme de faire mon Sandwich. Tu m'en passes un bout?"

Mon coeur battait à 100 à l'heure, ce type serait génial si il refusait.

Je me faisais un sandwich de dingue. Même si j'étais à moitié endormi, et à moitié aveugle, je ne faisais pas les choses à moitié. Pas un sandwich au paté. J'avais sorti plein d'ingrédients et j'avais tout bien fait pou que mon sandwich soit digne de Subways. Sans citer de marque bien sûr. De la tomate, de la salade, des oignons, du fromage, du poulet, et même des petits cornichons pour la touche finale. Je le terminais tandis que Stanley disait avec enthousiasme que tout ici était génial. Tant mieux, ils se sentait bien ici, et pour ce que j'avais vu jusqu'à présent ce mec était vachement cool et il mettait bien l'ambiance dans la maison. Donc tout est parfait ! Comme mon sandwich. Je m'apprêtais à croquer dedans d'ailleurs tandis que mon interlocuteur me demanda de lui en passer un bout. Je relevais ma tête vers lui, et regarda mon sandwich. J'avais pas envie de passer pour un connard devant la France entière. Un mec égoïste qui veut pas filer un bout de sandwich à son coloc... Je fixais mon merveilleux sandwich duquel semblait émaner une aura de perfection. Je le regardais de nouveau, hésitant. Bah ouais quoi, merde c'est mon sandwich et j'ai galéré à le faire avec mes yeux de chinois... Finalement je croquais dedans et répondis:

   « Fais en un si t'en veux, t'as tous les ingrédients sur la table. Moi aussi j'ai la flemme de t'en passer. Et j'ai la dalle. »

Bon tant pis, toute façon si les spectateurs ne comprenaient pas mon amour pour mon sandwich et qu'ils me viraient pour ça ils ne méritaient pas de voir un mec bien comme moi dans la maison.

OUI ! Oui Bordel de merde ! Ce type était un bro ! Un vrai ! Il ne partageait pas son Sandwich! En effet, lorsqu'un bro partage son Sandwich avec un autre bro, c'est contre nature, car c'est comme si ce bro échangeait sa salive avec toi-même, et ça reviendrais au même que d'embrasser ce même bro. Horrible.

Alors, avec un grand sourire, je m'asseyais à côté de Peter Pan, le bro qui voulait pas devenir adulte, et je me pris quelques ingrédients sur la table. Cornichons, Cantal, Jambon, Mayo, et let's go pour le plus beau Sandwich de l'univers. Je croquais alors la première bouchée, et dit alors à Peter :

"Tu sais, j'taime bien toi. T'es pas prise de tête, t'es génial et en plus de ça tu connais le code d'honneur des gentlemans. J'pense qu'on peut bien s'entendre. Et en plus, ta serviette pue la classe, et ton prénom aussi."

Je dis ça de manière anodine, tout en continuant de mordre avidement dans mon sandwich

Au lieu de m'envoyer chier, ou de me reprocher d'être égoïste, ce qui aurait été la réaction normale de toute personne demandant de la nourriture à quelqu'un d'autre, il fit un grand sourire. Ce mec était vraiment bizarre, il avait un caractère très spécial, et moi j'aimais bien ça. J'aimais bien les gens qui sortent de la norme. Je ne pensais pas faire partie de ce genre de personnes, je me trouvais plutôt normal, mais j'aurais bien aimé en être, simplement mon caractère était assez simple. Je mangeais donc mon sandwich, content qu'il ne l'ai pas mal prit. Il prit une chaise à côté de moi et me fit plein de compliments tout en se faisant lui aussi un sandwich super cool. Comme quoi même au milieu de la nuit on peut être un très bon cuisinier. Digne des plus grandes sandwicheries de france. En même temps en France on est très fiers de nos sandwichs, tellement mieux qu'un hamburguer dégueu de McDo. Mais j'aime bien McDo quand même, des fois. Il termina sur le fait qu'on pouvait bien s'entendre. Je fis un petit sourire puis croquais une nouvelle fois dans mon sandwich. Il avait parlé d'un truc qui m'avait un peu mis la puce à l'oreille. Le code d'honneur des gentlemen.

 « T'as l'air cool aussi, t'es taré et j'aime bien ça. Et c'est quoi le code d'honneur des gentlemen ? »

P'têtre que tout le monde connaissait ça, mais personnellement je n'en avais jamais entendu parler, j'me sentais un peu con de poser la question mais bon tant pis. Si il m'expliquait je me recoucherais moins con.

Je ne m'attendais pas à cette réponse, il fit un discours assez long sur ces règles. Qui étaient naturelles aux hommes depuis la nuit des temps mais que lui avait rassemblé dans un bouquin. C'était bizarre de faire ça non ? Mais j'étais prêt à parier que si il le commercialisait il se ferait pas mal de thunes grâce à ça. Les mode d'emploi de vie intéressent le grand public, comme si ils étaient perdus et qu'ils avaient besoin d'un guide pour savoir comment ils devaient se comporter. Enfin, tout ceci avait attisé ma curiosité et j'avais très envie de savoir quelles étaient ces règles même si je devais sûrement en connaitre plusieurs, la façon dont Stanley me les expliquerait serait des plus intéressantes. La façon dont il parlait de ces règles qui faisaient de lui la personne qu'il était donnait très envie d'en savoir plus, j'avais l'impression que grâce à ça j'allais réussir à le cerner, à le comprendre, et j'allais avoir un ticket d'entrée dans son univers. Oui, j'étais content qu'il m'offre cette chance. Puis après ce long discours il termina son sandwich et retourna se coucher. 

« Ok, j'attend tes explications avec impatience. A plus ! »

Il partit. Je terminais mon sandwich à mon tour, but un verre d'eau et retourna dans mon lit pour finir ma nuit.