Secret Story, une aventure où tout est décuplée. Pour une fois, ce moment hors des caméras, au calme, assis dans un coin de la salle où tout le monde fume ses cigarettes, ne sera pas à ma folie. Personne ne savais qui j'étais réellement, et ça marchait plutôt bien au final étant donné que je n'étais pas nominé. En jouant ce rôle, je me sentais bien vivant. Cela faisait des années que j'en jouais, et j'étais devenu ce que la société appelait : Un Salaud.

J'avais ce besoin, une fois par mois, de m'isoler, réfléchir sur moi-même, me retourner, et redevenir l'enfant que j'étais avant Stanley. Et souvent, ça finissait par la même conclusion. Je lâchais des larmes. J'avais tout claqué pour ma vie de rêve. Lâché ma copine, lâché ma famille, afin de devenir génial. Je n'avais plus d'amis et j'étais bien seul, je le savais. Seulement, Secret Story me donne l'illusion d'en avoir des vrais pour une fois, et ça faisait du bien au mental. Ce moment dans la salle, vous ne verrez jamais Stanley comme ça, au bord du gouffre. Ce n'est que l'histoire d'une petite demi-heure.

Mais quelqu'un rentrait. Je devais ravaler mes quelques goutes salées, et redevenir Stan. Car la devise de Stanley est la suivante et vous la connaissez certainement : Quand je suis triste, j'arrête d'être triste et je deviens génial à la place. La fin est géniale, de cette citation de moi-même. Mais avant celà, il faut bien que je sois triste et ça arrive de temps à autre, même si je reste génial.

"Hey, Ely ! Comment vas tu?"

Je ne crois pas qu''elle m'ait vu, mais elle se demande à mon avis ce que je fais en position foetale dans un coin de la salle CSA, comme un bébé de deux mois. Dans tout les cas, j'étais ridicule. Oui, vous avez bien entendu, pour une seule fois dans sa vie fantastique, Stanley Gibson est ridicule

Alors je me redressais. Car je n'allais pas continuer la discussion en position foetale, c'était absolument ridicule, et surtout face à une jolie fille comme Ely. Bien sur, et je sais que c'est bizarre venant de ma part, j'avais abandonné l'idée de draguer les meufs de la maison, mais je continuais à jouer à un jeu avec elles. La seule fille avec laquelle j'étais vraiment proche était Charlie. Je l'aimais de tout mon coeur. C'était ma bro, ma partenaire et mon pilier dans cette maison. Nominé cette semaine aux côtés de Volodia, de Nine, de Syloë et de Dotty, et après avoir passé une semaine d'isolement avec Lucas, c'était normal après tout que je pense aux autres, pour une fois. Je réfléchissais plus que jamais à mon aventure et à tout ce que je n'ai pas fait encore; Et ça fait un paquet de trucs à vivre encore. Et voilà Ely. Quelqu'un avec qui je n'ai pas des masses d'affinités, mais qui viens me consoler. Je savais pourtant qu'elle ne me portait pas dans son coeur. En effet, comment porter dans son coeur quelqu'un sur qui on a entendu des ragots de la part des autres filles de la maison, qu'on considère comme un coureur de jupons? Bah tu peux pas le porter dans ton coeur. C'est juste pas possible. Et pendant un instant, un petit instant de panique, ce moment où j'étais triste dans la salle CSA car j'avais dragué trop de meufs dans la maison des secrets me rappelait un ancien candidat. Ken.

Et Ken était un raté. Il fallait pas que je ressemble à Ken quand même ! Je suis bien plus charismatique et bien plus génial que cette tapette de Ken quand même ! Du coup, oui, je me redressais, oui, je prenais sur moi, ne pas se laisser abattre et poser les armes rien qu'une minute face à Ely. Lui expliquer ce qui ne va pas, mais sans s'abattre sur son sort comme ce crétin de Ken.

"Oh, tu sais, les nominations, un travail de réflexion sur moi même, tout ça, enfin bref, j'ai une âme quand même malgré ce qu'on peut penser de moi. J'ai beau être le mec qui renvoie une image d'un mec coureur de jupons, je ne le nie pas, c'est exactement le cas, mais se faire caractériser de mythomane, j'ai toujours pas digéré. En plus jsuis nominé !"

Puis je m'assis en tailleur sur le mur, et regardait Ely avec un petit sourire :

"Tu fumes? Non, pourquoi t'es ici?"

J'attendais pas la réponse, je la connaissais. Je savais qu'elle était proche de Volodia, et que pour la deuxième semaine d'affilée il était nominé. Ca devait être éprouvant pour lui aussi qui avait bien subi depuis le début de l'aventure. Privé de maison avec son étoile contraire, ratant de près chaque événement important, nominé chaque semaine, ça devait être dur; C'est décidé, dès demain, si nous sommes les deux habitants à rentrer dans la maison, je lui parle; Il doit avoir besoin de soutien le pauvre, même si il paraît fort à l'extérieur :

"Volo c'est ça? Écoute, si tu viens me parler pour ça, je ne l'ai pas nominé. Je ne le connais pas. Il à déjà subi ce stress la semaine dernière, je suis pas un monstre. J'ai pas nominé Lucas car je devais choisir avec lui, j'ai ni nominé Noah ni Volodia. Je trouve que se mettre la pression toutes les semaines c'est pas cool. Mais tu étais dans mes nominés Ely, car j'ai appris que tu me détestait. Pourquoi?"

Explique moi pourquoi.

Tendue comme un string la petite Ely, mais mine de rien, elle avait raison, on aurait du s'expliquer bien avant, je faisais encore le mec que ça n'atteint pas, le mec qui est indifférent à toutes critiques, mais mine de rien, je venais de prouver le contraire. Je viens de dire que la nomination me touchait. Je viens de l'avouer, pas devant toute la France, mais devant Ely seulement. Suis-je un faible pour autant? Je ne sais pas, je ne sais plus, je ne sais pas qui je suis, je n'ai aucune identité, je n'ai qu'un rôle. Le Dom Juan, Stanley Gibson, et je ne lâcherais jamais. C'était celle là à présent mon identité

Ca se voyait qu'elle était touchée par le fait que Volodia soit nominé pour la deuxième semaine consécutive; Mais  bref, c'était pas ça l'histoire, elle avait décidé de prendre la voie de la colère :

"Si je suis si indifférent pour toi, pourquoi tu t'énerves? Tu gueulerais après une mouche? Pourquoi tu prends des indices sur mon secret? Pourquoi tu tweet sur moi? J'appelle pas ça de l'ignorance moi. Non, la vérité c'est que je t’intrigue, tu n'arrive pas à déceler ma personnalité. Du coup, tu te vexes, toi qui arrive à jouer avec les sentiments d'autrui, tu remarques que tu ne peux jouer avec moi."

Je joues avec le feu, je risque de me bruler, mais je m'en fous, il faut mettre les choses au clair avec cette jeune demoiselle :

"Alors si tu as décidé réellement de me prendre la tête, faisons le devant les caméras veux tu? Que la France sache réellement le personnage que tu es. Ne nous cachons pas dans cette salle, c'est un lieu d'isolement et de paix."