Feuille de personnage Âge du Perso: ∞ ans Côté coeur: Les voies de La Voix sont impérissables Etat du secret: Les voies de La Voix sont (toujours) impérissables
Le buzz que j'avais fait sur Art me rongeait. Depuis la seconde où je l'avais fait, j'avais commencé à le regretter. Et là, j'étais face à lui, face aux autres surtout, à devoir dire les mots qui l'avaient déjà blessé au confessionnal. C'est facheuse habitude de toujours gâcher tout ce que j'ai, tout ce qui compte. Je recommençais, là, avec Art. J'allais le blesser. Et j'allais tout gâcher. Et pourtant j'avais persévéré dans ma connerie. Je suis désolée Art, tellement désolée. Les mots ont du mal à sortir, je tente un regard vers lui. Art pardonne moi. Pardonne ce que je vais dire. Mon dernier buzz sur toi, tu me l'as demandé, je te le promets. En un regard. En un regard je tente de lui faire comprendre.
Pardonne moi Art. Je ne sais même plus pourquoi j'ai buzzé cela, mais maintenant c'est trop tard. C'est fait, je sais que m'excuser ne servira à rien, mais je le fais encore. J'ai buzzé que tu avais été interné dans un hopital psychiatrique. J'ai buzzé que tu avais été interné dans ce que l'on appelle une U.M.D. Une Unité pour Malades Difficiles. Que tu as été interné parce que tu étais dangereux. Envers toi-même. Et envers les autres aussi peut-être. Et que là haut, ils t'ont appris à gérer tes émotions et... que tu vas mieux... voilà...
Qu'ai-je fait?
Dernière édition par Charlie le Ven 22 Aoû - 20:45, édité 1 fois
Avez-vous déjà eu sept paires d'yeux posés sur vous ? Des yeux qui attendent que vous dévoiliez tout, qui attendent avec impatience de vous voir vous mettre à nu. Sept personnes, qui ont hâte. De vous entendre, de tout entendre. Avez-vous déjà eu à avouer quelque chose d'immense ? Avez-vous déjà eu effroyablement peur d'être vous-même ? Peur d'offrir une part de vous par peur d'être rejeté ? Avez-vous déjà connu l'angoisse de décevoir les quelques paires d'yeux qui comptent énormément ? Art l'avait connu. Aujourd'hui, Art avait connu tout ça. Et encore plus. Et encore bien pire.
Chaque mot de Charlie avait été comme un million de petits couteaux dans son abdomen. Sur ce fauteuil, Art avait cette impression d'avoir été pris dans un complot sordide. Orchestré par Charlie. Par sa main sur le buzzeur. Il n'était pas prêt à parler. Il ne le serait jamais. Mais le monde était prêt à l'entendre. Les yeux l'écoutaient. Choisir d'ignorer les autres et ne se concentrer que sur une paire d'yeux. Une des plus importantes. Se concentrer sur elle. La fixer, elle. Charlie, le chef d'orchestre. Lui raconter l'histoire à elle. Toute l'histoire. A celle qui semblait vouloir l'entendre le plus. A celle qui avait oser. Et qui avait eu raison d'oser. Tout lui dire, tout lui avouer. En commençant par le commencement.
A 19 ans, j'ai perdu Gloria. Ma meilleure amie. Ma psychiatre. Ma seule amie. La bouée qui m'empêchait de sombrer. Le cancer me l'a prise. Il me l'a volée, il l'a emportée avec lui quelque part et j'ai pas eu le droit venir avec elle… Il nous a séparé. Elle est partie et elle m'a laissé tout seul, ici. Mais, moi… Je ne pouvais plus vivre dans ce Monde sans elle. Dans ce Monde où tout me faisait penser à elle, où elle était là, partout, tout le temps... Où elle n'était plus là. C'était bien au delà de mes forces...
Alors je l'ai quitté. J'ai quitté le Monde. Je l'ai abandonné. Je me suis abandonné. Et moi aussi, je suis tombé malade. Mais pas malade comme elle… Non. Malade mental.
Un mot fort. Qui lui brulait les lèvres. Une pause. Il s'apprêtait déjà à flancher. Non. Les yeux de Charlie. Les fixer. Toujours. Ne pas s'arrêter. Garder les yeux ouverts, les yeux plongés dans les siens, même s'ils le brûlaient. Continuer de faire bouger ses lèvres. Continuer l'histoire. Lui expliquer. Même si elle avait déjà compris depuis longtemps.
Je n'ai pas de souvenirs de cette période de ma vie. C'est... flou. Ce sont des histoires qu'on m'a raconté. Je me souviens de rien, mais on m'a tout raconté. Tout ce que j'ai fait. Alors je me souviens de toute la violence, et même du jour où ils m'ont… J'étais comme mort, dans un coma profond, mais mon corps, lui, continuait de vivre. Il était habité par une force sombre. Quelqu'un de rancunier et de... fou. Quelqu'un qui était constamment, constamment en colère. Qui, pendant 4 mois, a pensé à mal. A faire mal. Il faisait des plans, des plans horribles…
Il voulait mettre le feu à un hôpital. J'ai voulu mettre le feu à cet hôpital... L'hôpital dans lequel Gloria s'est éteinte, après s'être battue contre son cancer... On m'a dit que la... personne qui habitait mon corps a voulu le réduire en cendres. Tous les tuer. Tous les malades, tous les docteurs… Tous les gens qui mouraient. Et qui mourront. Brûler, les tuer, tous autant qu'ils étaient. Et moi, aussi, moi aussi il voulait me brûler, avec eux. Mourir, pour rejoindre Gloria. Brûler. Absolument tout. Et tous ceux qui se mettraient sur son passage. Il a voulu se venger de ce qu'ils lui avaient fait en lui enlevant sa Gloria... J'ai voulu les tuer, pour me venger.
Pour ma Gloria… Mais ce n'était pas moi. Ce n'était pas moi, parce que moi, j'étais très malade, tu sais ? C'était pas moi, c'était quelqu'un d'autre. J'aurais jamais pu penser à faire ça. Même si je déteste les hôpitaux. Je les déteste de tout mon cœur, ils sont tous tellement... tristes, c'est incroyable... Mais jamais, jamais j'aurais pu faire tout ça. Jamais je n'aurais pu vouloir tuer…. Pas moi. Quelqu'un d'autre. Et moi, Art, je suis revenu quelques mois plus tard. Quand ma mère et mes sœurs ont décidé de m'enfermer dans un hôpital psychiatrique... J'y ai passé 6 mois. Un hôpital psychiatrique pour malades dangereux. Une UMD. Unité pour Malades Difficiles. C'est bien ça, mon secret, Charlie. Tu l'as trouvé. Alors voilà...
Son cœur saignait alors qu'il eut enfin le courage de détacher son regard de celui de Charlie. Une hémorragie. Parce que Charlie n'était pas seule, et parce qu'il y avait six autres paires d'yeux. Là. Autour de lui. Autour d'eux. Ce n'était pas un face à face. Les ignorer le temps de son histoire ne les avait pas fait disparaître. Non. Ils n'avaient pas bougé. Ils étaient toujours là. Ils l'avaient écouté. Eux aussi, ils avaient entendus. Et chacun de leurs regards étaient comme des pieux enfoncés directement dans son cœur. Tellement, tellement mal... Et chaque paire d'yeux qui fait un peu plus mal que la précédente. Mal partout. De toutes les façons possibles. Infiniment mal au cœur. Comme s'il n'existait plus, comme s'il tournait à vide. Comme s'il n'y avait plus qu'un cratère à l'endroit où il se trouvait initialement.
C'est mon secret... Le mien. Mais je vous jure que ce n'était pas moi. Alors je vous en supplie, n'ayez pas peur de moi. S'il vous plait. Ne me regardez pas différemment... Même si je suis rentré dans un hôpital… avec… un bidon d'essence à la main. Et… même si je me suis fait arrêter… et que j'ai failli…
Même si j'ai failli tuer, s'il vous plait, ne changez pas de regards… Faîtes que ces yeux restent les mêmes que tout à l'heure. Par pitié... Ici, parler était devenu facile. Les premiers jours avaient été maladroits, mais finalement, parler était devenu facile. Leur parler, à tous. Aisé. Les caméras avaient été facile à ignorer. Et pour la première fois, Art avait réussi à trouver sa place quelque part. A rencontrer des gens qui comptaient. Des gens importants. A créer des liens essentiels. Et maintenant qu'il leur avait tout dit, ces gens importants le connaissaient entièrement.
Et plus rien d'autre ne comptait. Ce qu'ils pensaient, le regard qu'ils porteraient sur lui, plus important que tout. Mais plus aucun de leurs regards n'est familier. Rassurant. Vrai… Ils sont tous accablants. Ils font tous mal. Et soudain, Art avait l'impression de les entendre. D'entendre ce qu'ils pensaient. Leurs commentaires. Qui le tuaient davantage. "Wow, mais il est complètement taré" - "il va pas essayer de nous tuer nous aussi, j'espère" - "une chose est sure, je le laisserais plus m'approcher, celui-là"... Tout entendre. Comme il avait entendu sa mère dans le couloir, ce soir-là. "Gilles, il me fait tellement peur. J'ai peur de mon propre fils, je sais plus quoi faire..."
Noah
YOUR HEAD'S ACHING I'LL MAKE IT BETTER
Messages : 96 Date d'inscription : 16/07/2014
Feuille de personnage Âge du Perso: 24 ans. Côté coeur: Célibataire. Etat du secret: Je souffre d'érotomanie.
Charlie venait d'enclencher l'alarme des secrets, et je devais bien avouer que l'intitulé qu'elle venait de prononcer était précisément celui que j'aurais buzzé dans les jours à venir. Pourtant, j'avais hésité, oui, parce que je n'avais pas eu envie qu'il m'en veuille de devoir révéler ça à la France entière. Peut-être étais-je un peu trop égoïste pour le coup, voire lâche, mais je ne voulais pas que notre relation soit entachée par un élément du passé. Nous avions tous fait des erreurs, moi même j'en avais fait un bon paquet. Prenant place sur l'un des canapés du salon, mes grands yeux bleus dévisageaient sans relâche le jeune homme, attentif à la moindre de ses réactions, le moindre mouvement, la moindre parole. Je n'arrivais précisément pas à m'identifier dans ce qu'il racontait car je n'avais jamais réellement perdu de proche. Enfin si, mon père, mais c'était il y avait de nombreuses années maintenant, alors que son histoire à lui me semblait si récente. Gloria, qu'elle s'appelait. Etrangement, un visage m'était apparu, comme s'il s'agissait réellement d'elle, une jolie blonde vénitienne, aux yeux aussi verts que ceux d'Art. Je me trompais très probablement, de toute façon, je n'avais jamais été physionomiste. Cependant, je devais bien avouer que je ne m'attendais pas à autant de... de violence dans les propos du jeune homme. A vrai dire, j'avais bien du mal à l'imaginer vouloir du mal à qui que ce soit. Il était comme moi. Pourtant, ça n'était pas le cas, et nos différences semblaient s'affirmer au fur et à mesure que son discours avançait. Pourtant, mon palpitant ne pouvait s'empêcher de décaniller toute ma cage thoracique, son histoire s'éprenant peu à peu de tout mon être. Qu'est ce que... Non, ça n'était pas lui. Ça n'était pas lui. Ça n'était pas l'Art que je connaissais, non. Alors, une fois que son discours avait pris fin, j'étais resté dans un premier temps, là, bête, mes dents plantées dans ma lèvre inférieure. Je savais ce que c'était que de se dévoiler aux premiers venus, puisque j'avais du faire la même chose il y avait de ça une poignée de semaines. J'étais venu ici pour l'argent, pour sortir ma famille de la misère, pour aider ma mère qui enchainait les boulots. Pourtant, je savais que je n'allais rien toucher au final, non. Mais je m'en fichais. J'allais repartir avec le coeur plus gros qu'une bombe atomique. Parce que j'aurai rencontré ces personnes, j'aurais écouté chacune de leurs paroles, aurais été subjugué par leurs histoires. Il n'y avait rien de plus humain que cette aventure, et j'en prenais petit à petit conscience. Sans même dire un mot, mon pas s'était pressé pour rejoindre le jeune homme, mes bras glissant le long de ses cotes pour se nouer dans son dos, tandis que mes lèvres venaient déposer un baiser au coin droit de ses lèvres, avant que ma joue ne frôle la siennes, murmurant quelques paroles. Je n'aurai jamais peur de toi. Mes imposants bras étaient venus resserré l'étreinte, mon corps réchauffant le sien alors que j'ajoutais finalement Tu n'es pas seul Art. Jamais. Pas tant que je serai encore là.
Charlie
not the one expected
Messages : 320 Date d'inscription : 12/07/2014
Feuille de personnage Âge du Perso: 26 ans Côté coeur: Jordan & Danny. Etat du secret: nous avons été échangées à la naissance (feat jena.)
Le silence se fait après mes paroles. Je ne veux plus de ce buzz, je veux l'annuler, je ne veux pas voir ce que je vois dans le regard d'Art. La peur. La honte. L'angoisse. Je regrette mon buzz, je regrette mes mots, malgré la douceur et la compréhension que j'ai essayé d'y mettre. J'ai prié toute la nuit pour m'être trompée de secret. Mais il commence à parler, et au son de sa voix je comprends. Je comprends que j'ai raison, que je ne me suis pas trompée, et ça me fait mal. Ça me brûle l'intérieur du corps, et l'intérieur du cœur, et l'intérieur de l'âme. Ça glace mon sang et brûle mes veines. Non, Art, s'il te plais, je ne veux pas avoir raison, je ne veux pas que tu aies mal, je ne veux pas que tu aies souffert ainsi. Je suis désolée Art. Désolée de t'avoir buzzé. Désolée que tu aies souffert. Désolée de ce que tu as vécu. Ses mots lors de la confrontation me reviennent en mémoire. "Je n'aime plus." "Je pense que tu es allé trop loin." "Ce buzz me fait mal" "Je réponds mais je veux pas continuer à te parler" "J'ai peur que tu me juges". J'ai peur que tu me juges. Jamais Art, je ne te jugerai jamais.
Et ses mots me touchent. Je les comprends. La douleur. L'impression de ne plus être soi-même. Etre pris pour un fou. Tu n'es pas fou Art. Je n'étais pas folle. Nous ne sommes pas fous. Non, tu n'es pas fou. Je me fiche de son secret. Nous ne sommes plus dans un jeu là. Il s'agit d'Art. Il s'agit de moi. Il s'agit de ce qu'il nous dit et de nous, de ce que nous avons vécu ensemble. Les caméras ont disparu. Il ne reste qu'un tout, un peu étrange, un moment, un peu à part. Il ne reste que cela. Que nos regards qui ne savent plus s'ils doivent se chercher ou s'éviter. Nos bouches, un peu trop ouvertes, parce qu'elles ne savent plus quoi dire. Que nos oreilles qui ont entendus les mêmes mots. Il ne reste que cela, que nos sens pour ressentir, que nos cœurs pour sentir, et que nos larmes pour pleurer. Le regard d'Art quitte le mien, et mon souffle me quitte au même instant. Mes poumons me trahissent. Non. Non. Je ne bouge plus, je n'arrive plus à bouger, tout s'est arrêté, le temps s'est arrêté. Que devons-nous dire après cela?
Noah se lève et va vers Art. Je n'entends pas ce qu'il lui dit. Je n'écoute pas ce qu'il lui dit. Cela n'appartient qu'à eux, pas à moi. Et pourtant j'avais aussi ce moment si doux avec Art, ce regard qui comptait. Il faut le renouer, renouer ce contact visuel. Je m'approche. Doucement. Lentement. Et puis je me mets assise. Au sol. Face à lui. Et je prends sa main. Délicatement. Dans la mienne. Sa main d'artiste. Sa main d'Art.
Art est là, Art est ici, Art est maintenant. Le reste, ce n'est pas toi. Le reste, cela ne compte pas.
La Voix
This is the, this is THE VOICE !
Messages : 5001 Date d'inscription : 12/08/2007
Feuille de personnage Âge du Perso: ∞ ans Côté coeur: Les voies de La Voix sont impérissables Etat du secret: Les voies de La Voix sont (toujours) impérissables