Encore une fois, Art avait été buzzé. Et encore une fois, il avait dû s'asseoir dans ce fauteuil. Le fauteuil du jugement. Encore un face à face. En plein prime. Inattendu, alors Art avait été surpris. Mais la personne qui se trouvait en face de lui le surprit davantage encore. Peter. Le gardien de son château. Son ami. Avec qui il avait partagé un moment si beau, si vrai… Et il avait été à mille lieues d'imaginer que Peter aurait pu profiter de ce qu'ils avaient eu pour l'analyser. Pour enquêter. Pour le juger. Et pourtant, il était là. En face de lui. La déception, immense.

Et la sentence qui tombe, comme un autre coup d'épée dans le cœur. Et encore une fois, cette envie de s'enfoncer dans le sol, de se lever et de fuir. Mais il fallait parler. Il fallait qu'il soit courageux. Aujourd'hui plus que jamais. "Être courageux, ce n'est pas ne jamais avoir peur, Art. Le courage repose sur ce que tu fais quand tu as peur. Si tu relèves la tête, si tu fais ce qui est juste…" Alors tant pis. Tant pis pour son cœur qui s’effritait doucement dans sa poitrine. Tant pis. Il fallait qu'Art fasse ce qui était juste. Alors il sourit, et répondit doucement :

C'est… C'est pas ça. Désolé, Peter.

Faire ce qui était juste. Ne pas mentir. Ne pas lui en vouloir. Parce que c'était le jeu. Parce que Peter n'avait fait que jouer, et Art aurait du mieux s'y préparer. Parce que Secret Story n'était qu'un jeu et que les liens qui s'y créaient ne seront surement que fictifs. Alors désolé, Peter. Ce coffre aux trésors était vide. Aussi vide que notre amitié.