Et voilà, l’aventure commençait réellement. La vraie. Celle où les autres candidats allaient te poser milles et une question pour découvrir ton secret, le pourquoi tu es là, avec eux.
Dès mon réveil, je pensais aux secrets, qu’est ce que la production avait déniché ? Un couple ? Des complices ? Des homosexuels ? Des évadés de prisons ? Des tueurs ? Des mentalistes ? Des Jumeaux ? Des fils de star ?

Tout était possible. C’était ça la difficulté. Où s’arrêtait la limite du secret. Je suis une fille ce n’était pas un secret. Mais après … Mon secret est-il réellement un secret ? Monsieur tout le monde aurait très bien pu rentrer dans cette maison avec mon secret. Quel était le critère pour qu’un secret soit considéré comme tel ? Je me souviens qu’avant de partir pour l’isolation du pré-prime, j’avais regardé la définition sur internet, il disait me semble t’il de mémoire, qu’un secret était quelque chose, qui n’était pas connu de tous et qui devait rester confidentiel. Soit. Mon secret était quand même connu de beaucoup mais, il est vrai, pas de tous. Malheureusement d’ailleurs. Quoi que, ça pourrait être dangereux que certaines personnes soient au courant… Pour ce qui est de la confidentialité … il suffit d’en parler avec personne …

C’est par ces pensées que je me dirigeai vers la cuisine. Peu de personnes étaient levées suite à la soirée d’hier. Qu’elle était bien ! Il y avait eu la conversation avec Raphael et Alessandra, la douche avec les garçons, et le repas avec Raphael et James. J’avais rencontré à peu près tous les garçons. Il me semble.

Mais maintenant, j’avais faim, et forcément, il ne restait pratiquement rien du buffet. En même temps, à trois, la division était plutôt lourde à la fin, mais on a plutôt bien mangé !

J’ouvrai les placards pour fouiller. Je n’avais pas eu le temps de le faire la veille. J’ai trouvé un paquet de céréales plutôt pas mal. Maintenant, il faut du lait, et du chocolat. Après avoir trouvé tous les ingrédients, je mis mon chocolat à chauffer dans le micro onde mis à disposition. En attendant que mon lait chauffe. C'est-à-dire pendant 2 minutes, je fis le café dans la cafetière. Je précise car il y avait aussi une Senseo, mais là … Il faut le faire au moment, tandis que le café dans la cafetière il est fait point. Tu n’as plus qu’à éventuellement le réchauffer. Et ça c’était une belle invention. Même si je ne buvais pas de café.

J’hésitai à aller prendre mon petit déjeuner dehors. Mais voyant qu’il y avait déjà Carwyn et Robin, je ne voulais pas encore les déranger. Déjà qu’hier dans la douche je suis venue m’imposer. J’aurai tout le temps de faire connaissance plus tard. J’espère en tout cas.

C’est donc dans le calme de la cuisine, que je commençai mon petit déjeuner. Les autres candidats ne tarderont pas à se lever je pense. Je serai peut être rejoind qui sait ?
Mon lait était un peu trop chaud, j’avais beau soufflé, la température ne changeait pas. Je suis sure que c’est un mythe ce truc de souffler sur quelque chose de chaud. Un reflexe à la remarque « - Ah ! C’est chaud ! ; - Eh bah souffle dessus ! » Tu as plus l’air idiot qu’autre chose. Personnellement, mon plat étant encore chaud, je continuais de souffler. Sauf qu’à force, la tête me tournait. Je ne compte plus les fois où je me suis évanouie parce que j’avais trop soufflé sur mes haricots verts.

Cette maison est vraiment calme. Je me lèverai surement souvent à cette heure ci. Que c’est apaisant. Et puis cette décoration façon ambiance végétale, j’adhère complètement. J’allai m’assoir à la table lorsque quelqu’un m’interpela…

Samedi. On est samedi. Il est quelle heure ? Nooon, c’est pas possible, je suis ENCORE en retard ! Je vais encore me faire engueuler parce que j’arrive jamais à l’heure aux répétitions, parce qu’on perd du temps, qu’on peut pas travailler dans ces conditions, qu’on doit rendre la salle avant treize heures... Mais comment je fais pour ne jamais entendre mon réveil ? C’est dingue d’avoir un sommeil aussi lourd. On pourrait rentrer dans ma chambre avec un camion de déménagement que je ne me réveillerais pas. Quand j’y pense, j’avoue que ça me fait un peu flipper. J’imagine tout ce qu’on pourrait me faire pendant que je dors. Dah, mieux vaut ne pas y penser.

Mais… attendez, je suis où là ? C’est pas ma chambre ça, à moins que … Non, c’est pas ma chambre. Et c’est quoi tous ces lits ? Ah mais oui ! Tout me revient ! Heureusement que j’avais pas trop bu hier soir, sinon je me demande bien comment j’aurais réagi à mon réveil. Résumons : je suis entré dans la maison des secrets, je participe à l’émission de téléréalité Secret Story, je suis donc censé trouver les secrets de mes colocataires. J’étais entré avec mon costume de bisounours, j’avais joué le mec le plus gentil du monde pendant (presque) toute la soirée. Enfin jusqu’à ce que je ne puisse plus supporter ces poils roses, et que je prenne une douche, dans laquelle les mecs m’avaient rejoint, ainsi que Cox. Oui ça y est, tout me revient. Je ne suis pas perdu, je n’ai pas fait n’importe quoi avec n’importe qui hier soir. Tout va bien, je peux me lever tranquillement et sereinement.

Je quittai donc la chambre, laissant les autres candidats dans les bras de Morphée. J’enfilai mon peignoir, les yeux encore à moitié clos, et me dirigeai vers la cuisine, afin de commencer la journée comme il se doit, et selon mes habitudes : un bon café accompagné de tartines de beurre de cacahuète ! J’arrivai donc dans la cuisine, en trainant des pieds et en me frottant les yeux la tête baissée, lorsque je vis des pieds apparaître dans mon champ de vision. Je relevai brusquement la tête et me retrouvai alors face à Cox, qui visiblement s’apprêtait à s’installer à table avec son bol. Un peu surpris de la trouver là, je la saluai Bonjour coccinelle et posai directement mes yeux sur la cafetière. Le café terminait justement de couler. Merci à celui qui avait pensé à le faire, j’allai vraiment me plaire dans cette maison ! Je passai à coté de la demoiselle que j’avais bien failli heurter, et sortis une tasse du placard. Pendant ce temps, la cafetière avait terminé son boulot, et je pouvais alors me servir mon café matinal. Les tartines attendraient un peu, je n’étais pas assez réveillé pour me mettre à fouiller dans tous les recoins de la cuisine pour dénicher ce qu’il me fallait. J’allai donc m’installer à table, aux côtés de Cox, qui était absorbée par son bol. Tout ça m’était tellement familier que j’en oubliais que nous étions dans un jeu, et que des caméras filmaient tous nos faits et gestes.

C’était Raphael, forcément. Cox Inelle ? Pourquoi il m’appel par mon nom en entier ? Peut être qu’il ne le sait pas … Mais venant d’un habitant de la maison, ce sentiment était étrange.
Il s’était servi du café dans une tasse du placard. Au moins un qui pourra prendre de mon café. Il paraît qu’il est pas mal. Il paraît. Mais il ne mangeait rien ? Je connais les goûts des garçons comme ça. Il a dû prendre du café parce qu’il était fait. Mais comme des tartines ne sont pas faites, il ne mange rien. C’est dingue ça.

Après lui avoir répondu un faible « Lut’ Rapha » non pas par antipathie mais parce que j’avais simplement la tête dans le cul. Et le matin j’aime pas forcément parler. Mais pour l’émission il va falloir faire un effort.

Je me lève et je le bouscule, il ne réagit pas comme d’habitude. Enfin je pense. Je me dirige vers la cuisine, prends des tartines d’une certaine marque, prend le pot de pâte à tartiner à la noisette, et comme il m’a l’air de quelqu’un qui n’est pas comme tout le monde, je prends aussi du beurre de cacahouète. Quel horreur ce truc. J’en avais goûté un jour lors de mon « séjour » en Amérique. J’avais, je crois, tout recracher.

Je mis tout mon trésor sur la table. Pas besoin de lui dire que c’était pour lui, il a bien dû comprendre quand même, il a pas l’air idiot comme garçon.
Et puis de toute façon, en collectivité, on dépose le petit déjeuner sur la table pour les autres après. Ca me paraît normal. Mais pas pour tout le monde.

Dans notre silence pas imposant et pas gênant, je pensais à un sujet de conversation. Un vrai, pas de piscine ou repas. Huum… Je pense que pour mieux connaître les personnes, il faut tester leurs limites. Je pensais à un film en disant ça.

« Jeux d’enfant », ce film où un duo plus que prometteur joue au jeu du Cap ou pas Cap. Ce jeu est tout simplement mon préféré. Mais jusqu’où pouvons nous aller ? Je vais commencer petit avec Raphael, puisque de toutes façons, peut être qu’il ne va pas vouloir.

Mais avant toute chose, les usages de politesse.

- Bien dormi pour cette première nuit ? Je pense que oui … D’ailleurs, je voulais te dire … Parles en dormant … Qui c’est cette Mélanie ? En tout cas t’as eu une longue conversation avec elle !

C’était peu de le dire ! Il y avait eu des bruits suspects d’ailleurs, je le sais car j’ai dormi dans la chambre des garçons cette nuit. La chambre des filles étant trop … Rose.
Avant qu’il ne me réponde, je voulais lui proposer mon jeu.

- Avant toutes choses, tu joueras avec moi à Cap ou pas Cap ?

A-do-rable ! Je ne trouvais pas d’autre mot pour qualifier cette demoiselle. Ça sera un bonheur de vivre avec elle dans cette maison, j’en étais déjà persuadé. Comment avait-elle deviné que je voulais des tartines de beurre de cacahuète ? Aucune idée, qu’importe, elle apporta tout ça sur la table, sans que j’ai eu besoin de prononcer un seul mot. Je buvais mon café, assis à table, le regard dans le vide. Vu de l’extérieur, je devais passer pour le bon macho qui ne bouge pas, laissant sa femme tout à faire pour lui. Enfin, forçant sa femme à tout faire pour lui plutôt. Comme si on laissait le choix aux femmes maintenant … Oh ça va je rigole, je sais que parfois elles peuvent choisir de… de… bon là je trouve pas d’exemple mais je sais qu’il y a plein de trucs qu’elles ont le droit de faire.

Je me préparai donc deux bonnes tartines de beurre de cacahuète, avant de tremper la première dans mon café fraichement préparé, par je ne sais qui d’ailleurs bien que je supposais que c’était l’œuvre de Cox, et de croquer dedans. Je marmonnai un merci à celle qui accompagnait mon petit déjeuner, profitant de mon plaisir quotidien inchangé depuis de nombreuses années. Seuls les céréales et les tartines qui croustillaient dans nos bouches perturbaient le silence de la maison des secrets. Jusqu’à ce que Cox prenne la parole.

- Bien dormi pour cette première nuit ? Je pense que oui … D’ailleurs, je voulais te dire … Parles en dormant … Qui c’est cette Mélanie ? En tout cas t’as eu une longue conversation avec elle !

Non, ne me dis pas que j’ai encore parlé cette nuit ? Pas la première nuit ! Je savais que ce léger problème me poserait des problèmes, justement. Avant d’entrer dans la maison, j’avais peur de dévoiler des indices très compromettants sur mon secret pendant mon sommeil. J’en avais discuté avec Michael, qui m’avait conseillé de faire l’émission et qui subissait mes monologues nocturnes. Il était persuadé que je finirais forcément par lâcher quelque chose concernant mon secret pendant la nuit. J’espère ne pas avoir trop parlé. Pas tout de suite… Apparemment Cox n’avait retenu que le prénom de Mélanie, à moins qu’elle garde pour elle tout le reste. Si par chance je n’avais que parler de cette fille, cela m’importait peu. Je ne sais même pas pourquoi elle est intervenue dans mes pensées. Je la connaissais à peine, et j’aurais préféré ne pas la connaître du tout. Si vous saviez, cette fille est complètement folle. C’était un vendredi midi, je déjeunais en terrasse profitant du soleil parisien av…

- Avant toutes choses, tu joueras avec moi à Cap ou pas Cap ?

Ah oui, j’avais presqu’oublié que je n’étais pas seul. Désolé mais vous ne connaitrez pas tout de suite l’histoire de Mélanie. Je centrai alors ma concentration sur ma nouvelle colocataire. Jouer ?

Avec plaisir ! Mais tu vas perdre.

J’avais prononcé cette phrase tellement naturellement qu’on aurait presque du mal à sentir la fierté qui pointait derrière. Je bus une gorgée de mon café, après avoir terminé ma deuxième et dernière tartine, attendant une réponse et peut-être un premier défi.

Raphael m’avais répondu pour le jeu, mais m’avait snobé la question de Mélanie … Quelque chose à voir avec son secret peut être … Je creuserai cette piste plus tard. L’heure était maintenant au Jeu. Et quel Jeu ! Je sens qu’on va bien rigoler…

« Avec plaisir ! Mais tu vas perdre », il l’avait dit tellement naturellement, que j’ai cru un instant qu’il était sérieux. S’il croit me battre à mon propre Jeu, il se trompe royalement.

Avant toute chose, il nous fallait un objet, comme dans le Jeu, que nous aurons pour nous rappeler qui doit défier l'autre. Je me souvenais plus si j'avais ou non pris mon porte clé fétiche ... Il fallait que j'aille vérifier dans ma valise. Une fois de retour, j'avais en effet, un porte clé en forme de céleri. Il s'appelait Daily. Me demandez pas pourquoi je sais pas.

Maintenant je vais lui rappeler les règles, parce que bon, à l’extérieur, c’est un peu no limite, à part tuer … voilà quoi. Sauf que là nous avions beaucoup de contraintes vis-à-vis de La Voix, puisque tout n’était pas autorisé. Et il était tout bonnement hors de question que l’on se fasse renvoyer ou nominer d’office pour un Jeu comme ça surtout le premier Jour !

- Je te rappel les règles, puisque elles ne vont pas être les mêmes qu’à l’extérieur tu t’en doute ! On peut moins se permettre de chose ici. Puisque, nous sommes d’accord, il est hors de questions que l’on dépasse les limites imposées par la Voix et la Production. Les nôtres de limites par contre peuvent être franchies no souci ! Interdiction de prévenir la personne ou les personnes sur lesquelles on va se défouler que c’est un Jeu de Cap ou pas Cap, sinon autant le crier maintenant. C’est bon ?

Je pris son silence pour un Oui.

C’est parti ! D’abord, un truc simple, qui n’aura sans doute pas de répercutions sur le bon fonctionnement de la maison.

- Cap ou pas Cap, d’aller dire à Alessandra, dès que tu la verras en tête à tête, que tu as l’impression qu’elle joue déjà le Jeu de l’hypocrite à parler avec tout le monde ? Je lui donnai Daily.

Ce défi n’était pas difficile, au pire Alessandra lui en voudra une soirée et puis un bécot et hop comme au premier jour au bord de la piscine, enlacés dans les bras l’un de l’autre. En revoyant cette image, j’avais de petits frissons qui commençaient à me parcourir le corps, ce n’était vraiment pas très agréable.

Je voyais Rafic réfléchir, je me doute que pour un premier défi, il ira tout de suite le faire. Après … en espérant qu’il respecte les règles. Mais bon en temps normal il le ferai, à l’extérieur, donc pourquoi ne pas le faire ici.

Alors que je venais de lui dire que j’acceptais de jouer avec elle, Cox se leva et me laissa seul devant ma tasse de café vide. Je crus pendant une bonne minute que je l’avais effrayé en lui disant qu’elle allait perdre. Je ne pensais pas être aussi convaincant, et j’étais déçu qu’elle ne tente même pas de me prouver qu’au contraire elle pouvait être très forte à ce jeu là. Heureusement, elle réapparut très vite dans la cuisine, un objet que je ne parvenais pas à identifier dans la main. Elle se réinstalla sur sa chaise avant de prendre la parole pour me rappeler brièvement les règles du jeu. Comme si je ne connaissais pas le « cap ou pas cap ». C’était le jeu le plus simple qu’il puisse exister, et selon moi, le plus drôle. Elle fit donc une petite mise au point quant aux règles, surtout sur le fait que nous étions dans une émission de téléréalité, que nous étions filmé, et que la production nous imposait quelques règles, afin d’éviter autant que faire se peut les dérapages. Ces règles étaient simples, elles étaient surtout basées sur les principes de vie en communauté. Pas de violence, pas de propos raciste, homophobe ou autre truc du même genre. Et puis toutes les règles de La Voix, autrement dit ne pas dévoiler son secret. Bref, tout cela était très simple. Inutile de se le rappeler. J’acquiesçai d’un simple signe de tête.

Le jeu pouvait alors commencer. Cox me lança mon premier défi. - Cap ou pas Cap, d’aller dire à Alessandra, dès que tu la verras en tête à tête, que tu as l’impression qu’elle joue déjà le Jeu de l’hypocrite à parler avec tout le monde ? Elle me donna ce qu’elle tenait dans la main, je pus enfin me rendre compte que c’était un porte-clés qui représentait … un truc, de forme phallique, vert, je ne cherchais pas à en savoir plus. Bien, pour un premier défi, c’était assez raisonnable. J’allais peut-être me mettre à dos l’une des seules filles de la maison mais tant pis. C’était peut-être l’intention de Cox. Faire en sorte que toutes les filles me détestent pour me garder pour elle. Cette fille est vraiment bizarre. Je ne serais pas étonné que son secret soit un truc du genre « j’ai fait de la prison pendant un an ». Non vraiment, elle est louche. Mais tant pis, le jeu me plaisait.

Cap.

Je souris, réfléchissant déjà au comment je pourrais dire ça à Alessandra, sans trop la vexer. Je fourrai le porte-clés dans la poche de mon peignoir et me levai. Je n’avais pas envie de perdre une seule seconde pour accomplir ma mission. J’allai donc essayer de trouver ma victime, tout en faisant comme si je poursuivais ma journée normalement.

On se retrouve ici ? Je ne pense pas en avoir pour longtemps, à moins qu’Alessandra soit encore en train de dormir.

Je n’attendis pas sa réponse, et me dirigeai vers la salle de bain, tâtant le porte-clés dans ma poche. Ce jeu m’amusait déjà beaucoup.

Suite à ma proposition de défi un silence de 10 secondes arriva. Il fut brisé par le « Cap » de Raphael, allons y Rafic, commençons le jeu sans fin.

Avant même que je puisse faire un commentaire, il continua sa phrase par un « On se retrouve ici ? Je ne pense pas en avoir pour longtemps, à moins qu’Alessandra soit encore en train de dormir. » Puis parti en direction de la salle de bain mettant Daily dans sa poche.

J’allais bien évidemment le suivre dans sa quête. Mais discret, ça va de soi. C’est ainsi je me cachai à côté de la salle de bain. J’entendais des bouts de conversations … Bon Rafic, ça fait déjà plus de 5 minutes là … La conversation se mit à dévier sur Carwyn. Ah bon bah là c’est mort pour toi Raphael !
Je commençai à repartir dans la cuisine quand je surpris une phrase, « Carwyn, c’est celui à l’accent bizarre non ? Il m’inspire pas vraiment ce mec là. D’ailleurs toi j’ai l’impression que tu es un peu à parler à tout le monde comme ça et faire comme si tu les adorais tous. »

Raphael a donc l’art de manier les propos, bon à savoir. Il s’est plutôt bien démerder le ptit. Pour un premier défi j’entends. L’eau devait couler puisque je n’entendais pratiquement plus leurs voix.

Je voulais la réponse d’Alessandra. Et elle ne se fit pas attendre. « Mon impression était bien bonne l'autre soir. Tu fais ton gentil en bisounours mais en vérité, t'essaies de charmer les gens pour ensuite leur balancer des trucs à la figure. T'es un vrai salop. Ouais laisse tomber, ça ne sert même à rien qu'on finisse notre discussion. Si tu es intelligent, tu vas arrêter de parler à l'hypocrite hein. »

J’entendais bien qu’elle allait partir donc, le plus vite, je me suis remise comme au départ de Raphael, mine de rien. La seule chose qui avait changée était ma place, j’étais à présent dos à la salle de bain. Je ne voulais en aucun cas que l’un des deux me trouve complètement morte de rire. Ils comprendraient que trop bien que j’étais là. Biens sur je le révèlerai à Rafic, mais certainement pas à Alessandra. Salop. C’était quand même un peu fort compte tenu des circonstances. Et puis si mes souvenirs sont bons … Ouai bon d’accord ils ne sont pas toujours bons, mais quand même !

J’attendais Rafic dans la cuisine avec impatience. Je voulais ses réactions, était il déçu de s’être mis temporairement à dos Alessandra ? Voulait-il quand même continuer le jeu, ou avait-il peur pour sa réputation au sein de la maison ? Je lui poserai dès qu’il arrive. Sauf s’il revient tout content avec un défi pour moi, que je m’empresserai de réussir, ça va de soi.

Je n’avais pas beaucoup de temps, je venais de laisser Alessandra dans la salle de bain, en pleurs. Pourquoi ? A cause de moi, évidemment. C’était donc la première personne que je faisais pleurer dans la maison des secrets. Je commençais fort. J’arrivai donc dans la cuisine, les cheveux mouillés, et constatai que Cox avait changé de place. Je ne cherchais pas à comprendre et scrutais la pièce à la recherche d’une boite de mouchoirs. Je la trouvai près de l’évier. Je la coinçais sous mon bras, et attrapai le porte-clés dans ma poche. Je me postai alors devant Cox qui m’avait regardé sans dire un mot. Je la soupçonnais d’avoir écouté aux portes… Tant pis, au moins elle ne pouvait pas dire que je n’avais pas accompli mon gage. C’était maintenant à son tour.

Gagné. On en parlera plus tard, faut que j’y retourne là, j’suis pas assez méchant pour la laisser toute seule après l’avoir insulté d’hypocrite.

Je pris quelques secondes pour réfléchir au défi que j’allais lui lancer. Maintenant que le jeu était lancé, que j’avais accompli avec brio mon premier défi, on pouvait relever un peu le niveau. Pas trop, évidemment, mais quand même. Après tout, je venais de faire éclater en larmes une jeune fille que j’appréciais, c’était à son tour de passer pour la méchante de la maison. Je ne voulais pas être le seul à endosser ce rôle. Ce jeu est un jeu de crétin, peut-être mais c’est désormais notre jeu. Et j’étais persuadé qu’il durerait jusqu’à ce que l’un de nous doive quitter la maison. Le plus tard possible, je l’espérais, car je sentais vraiment qu’on allait beaucoup s’amuser. Cette fille est complètement loufoque, et j’adore ça. Je lui tendis le porte-clés.

Cap ou pas cap de mettre une claque à Carwyn dès que t’entendra son accent qui nous saoule tous même si personne ose lui dire ?

J’affichais un sourire machiavélique ! J’espérais vraiment qu’elle allait le faire, non seulement parce que c’était le jeu, mais en plus je prendrais un malin plaisir à savoir qu’enfin quelqu’un avouait à ce mec que son accent était pourri. C’était le premier défi que je lui lançais, je ne pouvais rien supposer. C’était en quelque sorte le défi-test. Je lui laissai quelques secondes de réflexion, durant lesquels je sortis un verre du placard que je remplis d’eau. Je lui lançai alors un dernier regard, dans l’attente d’une réponse avant d’aller retrouver ma première victime dans la salle de bain.

Alors que j’entendais quelqu’un arriver par derrière, je ne fus pas surprise de voir Raphael, j’allais commencer à rire et me moquer ouvertement de ce qu’il venait de se passer, mais il ne me laissa pas le temps de commencer ma phrase. Il se posta devant moi et me déclara « Gagné. On en parlera plus tard, faut que j’y retourne là, j’suis pas assez méchant pour la laisser toute seule après l’avoir insulté d’hypocrite. »

Tsss. N’importe quoi. Je ne sais pas ce qu’elle lui a raconté pour l’amadouer, mais elle avait réussi la garce. Et Raphael, le mec au cœur sur la main ne peut pas s’empêcher d’aller la consoler. C’est nul. Alors qu’il semblait réfléchir à mon défi, je voulais faire une remarque ce qu’il venait de dire, mais de nouveau, il me coupa mon élan. C’est en me tendant Daily, qu’il m’annonça ma mission, ou défi, appelez ça comme vous voulez.

- Cap ou pas cap de mettre une claque à Carwyn dès que t’entendra son accent qui nous saoule tous même si personne ose lui dire ?

Carrément. On commençait déjà par là. Soit. Pour la partie accent, c’était clair, depuis le temps qu’il m’énerve ce truc, mais pour la première partie gifle… Je me tate un peu là …

Le jeu est le jeu, c’est moi qui l’ai lancé, et il n’est pas question que j’abandonne dès mon premier défi. C’est juste que maintenant, j’ai l’idée pour son défi suivant ancrée dans ma tête.

- Cap.

Je pris Daily dans ma poche, et essaya de trouver Carwyn le plus vite possible, que ce défi soit fait dans les plus brefs délais.

J’avais refait un rapide passage dans la salle de bain pour retrouver Alessandra, qui s’était mise sous la douche entre temps, et que j’avais d’ailleurs rejoint sous l’eau. Forcément ma boite de mouchoirs ne servait pas à grand-chose avec l’eau qui coulait mais tant pis, ça l’avait au moins fait sourire. Tiens, j’ai laissé le verre d’eau à coté d’un des lavabos. Tant pis, si quelqu’un le trouve il n’aura qu’à en faire ce qu’il veut.

Je m’étais donc dirigé vers la cuisine, histoire de voir si Cox avait bougé, et j’entendis alors une conversation qui semblait venir du salon. Je restai alors caché dans le couloir, et écoutait attentivement. Je n’eus pas de mal à reconnaître la voix de Cox, et bien sur l’accent de Carwyn. Bon j’arrivais un peu trop tôt apparemment, la conversation n’était pas très passionnante. J’entendais parler de tomate, de poisson, de citron… Ok, ils discutaient cuisine, on aurait dit deux grand-mères. Cox, si tu m’entends, il serait temps d’agir là !
Coïncidence ou pas, la conversation dériva enfin dans une direction qui m’amusait beaucoup plus ! Carwyn venait de dire qu’il était lacto-végétarien, j’ignorais la signification exacte de ce truc mais je ne pus m’empêcher de penser que Cox devrait bien s’entendre avec lui, entre végétariens. Mais avec ce qu’elle venait de lui dire, ça allait être beaucoup plus compliqué. - Carwyn, je peux être franche avec toi ? Je te prie d’accepter mes excuses par anticipation. Arrête avec cet accent pourri put*in ! Il m’agace, on comprend rien, c’est nul, si tu fais une émission française, tu parles français point. Pas un langage bizarre, c’est lourd à la fin m*rde ! YES ! Bien envoyé ma jolie ! Je n’aurais pas mieux fait. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. J’entendis alors un bruit que je reconnus immédiatement, c’était le bruit d’une main qui vient se plaquer contre une joue. Et DEUX fois en plus ! Je savais que Cox allait profiter de l’occasion pour se lâcher. Mais le pauvre… Non en fait ça me faisait rire ! Et sa réaction n’arrangea rien ! J’ai adoré le « Fuck you ! ». Tout simplement hilarant ! Et puis l’entendre s’énerver avec cet accent, c’était plus fort que moi, je trouvais vraiment ça comique. S’en suivi un bruit de couverts, j’avoue avoir eu un peu peur pour Cox à ce moment là. Carwyn passa alors devant moi sans me remarquer, emporté par la colère, probablement dans l’intention de se calmer dans la chambre. Et c’est là que Cox acheva sa mission en beauté. - On dit « ne lève PLUS jamais la main SUR moi » ! Arrête de mettre des OU partout ! C’est dingue tu ne peux pas t’en empêcher ! Et puis on ne gâche pas la nourriture même si on ne mange pas de poisson ! Il y a des personnes qui tueraient pour être à ta place alors profite mer*e ! Je n’en pouvais plus, je n’avais qu’une envie : pouvoir éclater de rire !

Je m’avançai doucement, et je vis alors Cox se réinstaller devant la table. Elle avait un liquide bizarre qui lui dégoulinait sur le visage, un torchon à la main. C’est quoi ce truc ? C’en était trop, je partis dans un fou rire. Je m’avançai vers la table et m’assis sur la chaise à côté de Cox. J’essayais de calmer mon fou rire, mais rien n’y faisait. Entre deux éclats de rire, je parvins quand même à parler.

Il t’en reste un peu là.

Et me voilà reparti. Ce jeu est tout simplement génial !

Alors que j’étais assise à ma table à m’essuyer comme je pouvais avec un torchon vite dégoutant, Raphael arriva enfin le sourire aux lèvres, prêt à exploser en fou rire. Enfoiré.

« Il t’en reste un peu là ». Ta Gueule Raphael. Sa remarque m’irrita un peu plus que je ne l’étais déjà. Souffle Cox, respire, ferme les yeux, imagine Stephan allongé sur le dos, en train de dormir, ça va te détendre. Il avait ce pouvoir, en un regard le calme était là avec moi.

Voilà, j’étais calmée, et apaisée. Mais lui, il était toujours en plein fou rire. Qu’est ce que je pouvais le détester par moment ! Ce foutre ouvertement de moi comme ça. Il avait tapé haut, il allait devoir assumer son prochain défi. Il fallait taper haut. Mais pas être au plus haut. De toute façon, au fil du temps, on pourrait redescendre dans le niveau des défis. Je pense. Ou pas. On verra.

- Je suis d’accord que ce que je t’ai demandé de faire à Alessandra n’était pas super sympa, mais n’ayant surement aucune personnalité, elle t’a amadoué et raconté je ne sais quoi. Je m’en fou. Ca l’a surement, peut être, touché moralement, mais pas physiquement. Ce que toi tu m’as demandé de faire à Carwyn, ça l’a touché moralement mais aussi physiquement. Tu arrives à tout retourner à ton avantage, je ne sais pas ce que tu manigances, mais tu violes les règles indirectement, j’en suis sur, je sais pas comment, mais je ne vois pas d’autres solutions.

Ce n’était pas de la mauvaise foi, juste une constatation.
Il lui fallait un défi pour qu’il comprenne que moi aussi je pouvais le faire passer pour un salaup, mais un vrai. Pas un qui ne l’ai plus après 2 minutes. En même temps mes idées n’étaient que soit trop dangereuses pour la victime, soit sans répercutions. Et ça, ça m’agace. Raphael avait ses idées pour être méchant. Mais moi je suis une personne adorable, je ne sais pas être méchante sans qu’on me le demande. Le défi avec Alessandra était facile. Mais je ne vais pas m’acharner sur elle, bien que cette idée me fasse plaisir. Je lui posai Daily devant lui.

- Cap ou pas Cap de préparer un repas pour Carwyn à base de plein de poissons différents, d’œufs et de lait, et d’autres trucs si tu veux. Mais tu dois te débrouiller pour qu’il mange tout, sans savoir ce qu’il y a dans l’assiette. Tu ne pourras lui avouer qu’une foi qu’il aura tout manger. Sans t’excuser, et lui dire que tu étais parfaitement au courant de son régime alimentaire.

Carwyn étant Lacto-Végétarien il ne devait manger aucun de ces trois ingrédients. Normalement. Avec un peu de chance, Raphael arrivera à faire aimer tout ça à Carwyn.

Ouh mais j’ai froissé la coccinelle ! Serait-elle mauvaise joueuse ? En tout cas, elle semblait vraiment ne pas apprécier que je ris en face d’elle. Mais je n’y pouvais rien, et je suis sûr que n’importe qui aurait fait la même chose à ma place. Elle-même serait en train de rire si elle voyait la scène avec un peu de recul. Mais apparemment, elle n’avait pas l’intention de prendre du recul tout de suite, et elle m’incendia, après s’être calmée. Du moins c’est ce que je croyais puisqu’elle avait fermé les yeux et respiré profondément. Quand on fait ça, c’est pour se calmer non ? Et bien non, là c’était surtout pour me faire des reproches. Je vous épargne son petit discours rempli de mauvaise foi. On ne pouvait pas en rajouter une seule goutte. Mais malgré ça, j’avais beaucoup de mal à garder mon sérieux. Tout simplement parce que j’avais du mal à prendre Cox au sérieux. Je préférais de pas commenter. Mais quand même, il fallait le faire. Elle sous-entendait que je ne respectais pas les règles ? Mais ce jeu n’avait qu’une règle. Cap, ou pas cap. C’est tout. Elle avait eu le choix après tout. Je n’y peux rien si mon défi s’était mieux passé que le sien. Bref, je ne cherchai même pas à me défendre.

Elle posa le porte-clés devant moi, et je sentais l’appréhension grandir en moi. Mon deuxième défi venait de tomber. Préparer un repas pour Carwyn, avec tout ce qu’il ne voulait pas manger en résumé. Et évidemment, je ne pouvais lui avouer ce qu’il y avait dans l’assiette que lorsqu’il aurait tout mangé. Pour un deuxième défi, je le trouvais particulièrement difficile. Pas pour le principe de faire manger autre chose que des légumes avec du lait à un lacto-végétarien, mais pour lui faire manger quelque chose dont il ignorait la nature. Mon cerveau était en ébullition. J’allai devoir ressortir mon talent de comédien. Mais il me vint soudain une idée.

Mais si son régime alimentaire est dû à des problèmes de santé ? Des allergies, et autres trucs du même genre. Tu lui as déjà foutu deux baffes, je tiens pas à l’envoyer à l’hosto moi !

Le problème était réel, et pourtant je sentais que Cox allait faire passer ma remarque comme un signe de faiblesse, comme si je refusais le défi.

Et voilà ! Il arrive toujours à trouver des excuses. Mais le souci, c’était que là, il avait raison. Je garde ce défi pour plus tard. Il faudrait que je demande à Carwyn pour cette histoire. Mais personnellement je pense que c’est pour la beauté des poissons … Ou pas. Je vois pas où est la beauté des poissons mais bon.

- T’as de la chance, quand je ne suis pas de mauvaise foi, je t’annule ce défi, tu l’auras plus tard. Mais tu l’auras quand même ! Alors réfléchis bien à la situation… Il te faut donc un autre défi.

Je récupérai Daily, le temps de réfléchir. Bingo ! Oui je réfléchis très vite. Nos victimes étaient pour le moment Alessandra et Carwyn. Il fallait aller titiller les deux autres. Commençons par le plus facile. Robin. Qu’est ce qui le dérangeait ? Les bisounours.
Raphael était venu avec, il l’avait encore, au pire il le fabrique peut importe mon ami !

Mais que peut-il faire avec ? il faut trouver quelque chose là…

- Cap ou pas Cap d’aller enfiler ton costume de Bisounours et d’enlacer Robin et de lui faire du rentre dedans comme tu sais si bien le faire. Entre temps, dis lui bien des trucs comme « Je serai dans tous tes rêves » enfin tu vois le genre, fais lui peur. Mais bien peur, comme les faces de clowns sur les livres « chair de poule ». Tu vois l’genre ? A toi de voir. Soit tu le fais, soit tu trouves encore une excuse, et là tu auras perdu notre jeu.

Daily était maintenant devant lui.

Bon, elle était déçue que j’ai encore raison et que j’ai trouvé un vrai problème à son défi, mais elle accepta quand même de l’annuler. Je me doutais bien qu’une fois qu’elle se serait assuré que Carwyn ne risquait rien en mangeant du poisson, elle me le relancerait à la première occasion. Mais ça me laissait un temps de répit pour réfléchir au «comment faire manger quelque chose à quelqu’un sans lui dire ce que c’est». Ah, et un quelqu’un qui ne vous connaît pas depuis votre plus tendre enfance bien sur. Ah bah non parce que si la personne a une confiance aveugle en vous forcément c’est trop facile. Je réfléchirais à ça plus tard, pour le moment, il me tardait de savoir quel défi Cox allait me donner en remplacement.

C’était donc au tour de Robin de subir notre jeu ! J’étais content que Cox n’ait pas encore choisi Alessandra. Et puis je me fis la promesse que le prochain défi que je lancerais ne ferait intervenir personne d’autre que mon adversaire. Après tout, il y avait bien d’autres choses à faire dans la maison des secrets, sans prendre tous nos colocataires pour victimes.

Mon deuxième défi consistait à effrayer Robin pour le restant de ses jours avec mon costume de bisounours. J’avais du mal à croire qu’un jeune homme de vingt ans puisse avoir une véritable peur de ces grosses peluches. J’allais pouvoir m’amuser, encore plus qu’avec Alessandra. J’allais jouer mon rôle à fond, j’en riais d’avance.

Cap. Par contre ça risque d’être un peu plus long que nos premiers défis, le temps que je retrouve mon costume, que je le mette et que je trouve Robin…

J’attrapai le porte-clés qui se trouvait devant moi.

Tiens ça me fait penser ! C’est quoi ce porte-clés ?

Je n’avais toujours pas identifié cette forme phallique verdâtre, et comptais sur Cox pour m’éclairer. Et puis une petite pause dans le jeu ne faisait pas de mal. Enchainer trop vite les défis risquait de nous faire démasquer, et si tout le monde savait que nous jouions à ce jeu, certains défis ne seraient pas aussi amusants… Nous devions rester discrets.

Je ne pensais pas que ma question la surprendrait. Pourtant à la voir tout le monde devait reconnaître ce truc. Ça n’a pas été mon cas, désolé. Mais maintenant que je savais que c’était un céleri, plus précisément Daily le céleri, je reconnaissais effectivement ce légume. En même temps qui aurait pu imaginer un céleri en porte-clés ? Pas moi en tout cas. Et en plus il avait un nom. Ça ne m’étonnait qu’à moitié, Cox avait l’air d’être tout à fait le genre de personnes à donner un nom à tout et surtout à n’importe quoi.

Ah ouais ça ressemble un peu à un céleri. Mais ça se mange ce truc ? On en met dans le couscous je crois, mais les seules fois où j’en ai mangé je mettais ce truc de côté, j’pensais que c’était juste pour donner du gout.

J’observai une dernière fois le porte-clés, enfin appelons le Daily puisqu’il est ainsi baptisé, d’un air sceptique avant de le fourrer dans la poche de mon peignoir. Il faudrait peut-être que je pense à m’habiller d’ailleurs… Plus tard, pour le moment je profitai de ce petit-déjeuner avec Cox, histoire de faire un peu plus connaissance. Le jeu permettait de tester nos limites, mais cela ne nous permettait d’en savoir plus sur nous. Cox eut apparemment la même idée que moi, et elle fut la première à me poser une question. Une question particulièrement bien ciblée, je pris quelques secondes afin de réfléchir à ma réponse.

Obligé non, conseillé plutôt. Ça me disait bien de venir passer quelques semaines dans une maison filmée de tous les cotés, avec plein de gens, et des secrets à trouver. Et puis j’avoue que je suis aussi venu chercher la «célébrité» dans le sens où je pense qu’en sortant d’ici je pourrais plus facilement réaliser certains projets, malgré l’étiquette de « candidat de téléréalité ».

Je lui en avais assez dit comme ça. Elle n’avait pas besoin d’en savoir plus. Même si… C’était maintenant à son tour de me parler d’elle. Je me resservis une tasse de café, puisqu’elle avait gentiment pensé à apporter la cafetière sur la table. Adorable, y a pas d’autre mot.

Et toi alors, t’es vraiment végétarienne ou c’est juste une image ? Tu veux passer pour la peace & love de la maison ? Remarque t’es mal partie avec les baffes que t’as donné à l’autre là.

Je ne pus m’empêcher de rire en repensant à la scène. Cox risquait de s’énerver à nouveau, mais tant pis.

« Ah ouais ça ressemble un peu à un céleri. Mais ça se mange ce truc ? On en met dans le couscous je crois, mais les seules fois où j’en ai mangé je mettais ce truc de côté, j’pensais que c’était juste pour donner du gout. »

Un peu au céleri ? Mais C’EST un céleri ! Et bien sur que ça se mange. C’est idiot comme question. Il n’était pas très fut fut comme garçon. Dans le couscous ? Nan mais je m’appelle pas Jean Benguigui moi ! Parce que Si la beauté était un méfait, Benguigui tu serais un délit, délicieux monsieur qui rentre dans nos vies, || Oh Benguigui oh Benguigui ||, et si le charme était une denrée, Benguigui tu serais un hypermarché, entre nous j'espère que ça va hypermarcher, ||Oh Benguigui oh Benguiguiiii ||. C’est tout mon bon monsieur.

Il observa Daily une dernière foi d’un air sceptique avant de le mettre dans la poche de son peignoir. Bon il répond à ma question ou bien ?

"Obligé non, conseillé plutôt. Ça me disait bien de venir passer quelques semaines dans une maison filmée de tous les cotés, avec plein de gens, et des secrets à trouver. Et puis j’avoue que je suis aussi venu chercher la «célébrité» dans le sens où je pense qu’en sortant d’ici je pourrais plus facilement réaliser certains projets, malgré l’étiquette de « candidat de téléréalité »".

Intéressant. On lui a conseillé de faire Secret Story ? Son psy ? Pour être plus sociable peut être ? Ou plus gentil. Ou alors pour extériorisé son côté « gentil » ce qui expliquerai son costume de Bisounours. Mais il était venu chercher la célébrité ? Il croit faire comme Senna ou Emilie ? Un sigle bien pourri ? Je ne le pensais vraiment pas comme ça.
Après s’être resservit en café, c’est à lui de me poser une question sur moi.

Et toi alors, t’es vraiment végétarienne ou c’est juste une image ? Tu veux passer pour la peace & love de la maison ? Remarque t’es mal partie avec les baffes que t’as donné à l’autre là.

En faite, le défi concernant Alessandra avait été très facile pour lui, vue le tact et le franc parler qu’il possédait.
Être végétarienne pour une image, je ne vois pas qu’est ce que ça pourrait m’apporter. A par celle de la fille qui peut rien manger à part des légumes et du poisson, et certains desserts. Cette question fut finit dans un rire. Pourquoi riait-il ? La pensée que je jouais un rôle l’amusant ? Je ne cherchai pas à comprendre et lui répond le plus naturellement du monde.

- Non je suis vraiment végétarienne, enfin dès que je peux, si je suis sur une îles déserte qu’avec de la viande, bon bah je suis pas idiote, j’en mangerai. Mais sans plaisir. Mais non je n’ai pas du tout l’intention de me faire passer pour la Peace & Love de la maison. Car j’ai des opinions pas très peace sur quelques points.

Notre conversation, malgré les réponses plus ou moins bien tournées, était sur un ton neutre jusqu’à présent. Comme si on parlait de la pluie et du beau temps. Même si ce n’était pas le cas.

- Tu arrives à être proche d’une fille en 2 jours ? Enfin je veux dire, tu arrives facilement à sympathiser avec les gens du sexe opposé ?

Ma question était simple. Je ne cherchais pas à mettre un nom derrière ma question, mais ses réponses allaient m’orienter sur ma recherche au secret de Raphael.

Elle est donc vraiment végétarienne. Deux végétariens dans la maison, c’est un peu trop non ? Je vais devoir en éliminer un… Mais non, je n’ai pas des tendances de serial killer, tout va bien, détendez-vous. Qu’est ce que ça peut bien me faire qu’ils soient végétariens ? Que ce soit Cox ou Carwyn, ils peuvent bien manger ce qu’ils veulent. Moi je ne peux pas résister à un bon morceau de viande de bœuf bien saignant. Rien que d’y penser, j’en baverais presque ! Par contre à l’entendre, elle n’avait effectivement rien d’une hippie. Je ne sais pas quelles sont ses opinions « pas très peace » mais vu le caractère qu’elle avait l’air d’avoir, je préférais ne pas engager la conversation sur ces quelques points.

- Tu arrives à être proche d’une fille en 2 jours ? Enfin je veux dire, tu arrives facilement à sympathiser avec les gens du sexe opposé ?

Je me demandais si la question concernait Alessandra, ou si ça n’avait rien à voir. Ou alors elle voulait savoir si je pouvais être proche d’elle en peu de temps, tellement je lui plaisais… Non ? Ok. Je bus une gorgée de mon café noir sans sucre.

Ouais j’aime bien faire de nouvelles rencontres et j’suis très ouvert alors je sympathise facilement que ce soit avec les filles qu’avec les mecs.

Parler de soi à quelqu’un comme ça faisait soit rendez-vous avec son psy, soit speed dating. Là je penchais plutôt pour le speed dating, assis tous les deux à une table. Je n’avais jamais essayé ce concept, mais je songeais à le faire, histoire de voir comment ça se passe, et puis je n’avais rien à perdre. Je n’aurais pas été contre un petit rendez-vous avec Cox…

Par contre toi tu as l’air plus … comment dire … pas renfermé, mais plutôt réticente à l’approche d’inconnus. T’as peur ou tu préfères rester avec ton cercle d’amis bien défini ?

Sans s’en rendre compte, notre conversation devenait aussi un jeu en quelque sorte. Chacun notre tour, nous posions une question à laquelle l’autre devait répondre. Mais ma dernière question ne me satisfaisait pas.

Non en fait ça je m’en fous. Passons aux choses sérieuses. Tiens dis-moi par exemple quelle a été ta plus grosse honte.

Ah voilà, ça c’est mieux, ça m’intéressait un peu plus. Pas que sa vie et son caractère ne m’intéressaient pas, mais… non en fait ça ne m’intéressait pas. Heureusement que j’avais changé de question, j’aurais perdu un tour pour rien.

Il ne me répondit pas tout de suite. Il prenait son temps, en prenant une gorgée de café par exemple. Tranquillement. Il me répond qu’effectivement il aime les nouvelles rencontres mais vis-à-vis des deux sexes. Raah les premières conversations entre deux personnes, c’est d’un bateau !

« Par contre toi tu as l’air plus … comment dire … pas renfermée, mais plutôt réticente à l’approche d’inconnus. T’as peur ou tu préfères rester avec ton cercle d’amis bien défini ? »

J’allais répondre, mais il continua sur sa lancée. Et puis moi renfermée ? Non, je choisis juste mes amis, c’est mal ?

« Non en fait ça me m’en fou. Passons aux choses sérieuses. Tiens dis moi par exemple quelle a été ta plus grosse honte »

Ah dommage, j’avais trouvé une super bonne réponse à sa question précédente. Tant pis. Ma plus grosse honte ? Oh mon dieu. Je ne sais pas si je peux le dire à la télévision comme ça, devant plusieurs milliers de personnes.

Oh ! De toute façon, c’est arrivé à tellement de personne. Enfin je pense.

- J’étais au collège. Je ne sais pas si tu es au courant, mais mon nom entier est Cox Inelle, je sais en s’en fou, mais c’est important pour comprendre l’histoire. Donc, un ami qui avait aussi des parents dotés d’humour, et moi-même n’étions pas très aimé dans notre ville Hollandaise. Et comme si ça ne suffisait pas, nous n’étions pas très riches. Nous ne le sommes toujours pas d’ailleurs. Et mon père était venu me chercher un soir, avec notre voiture qui roulait encore grâce aux prières de mon père. Fin bref, la voiture était très vieille, et commençait à se casser de partout. Un soir, je tirais sur la poignée pour ouvrir la portière, eh bah oui, elle m’ait resté dans la main. La poignée ? non, la portière entière. Sinon ça ne serait pas drôle. Je suis restée sans bouger pendant 5 minutes, je ne savais pas quoi faire, et sans vraiment réfléchir, j’ai ouvert le coffre, et posé la portière dedans. Evidemment le coffre ne fermait pas. Mais les autres élèves avaient compris depuis le début, ils l’attendaient tous les soir mon père et sa vieille voiture. Qu’ils étaient cons quand j’y repense.

En me remémorant cette histoire, je me mis à rire. Mais rire de bon cœur, les souvenirs douloureux sur le moment, arrivent parfois à nous faire rire dans le futur.
Enfin, reviens sur terre Cox, le train de la nostalgie est passé. A toi de poser ta question à Raphael.

- Je ne vais pas te demander ta plus grosse honte, mais plutôt ta plus grosse peur.

Apprendre à se connaître comme ça c’était aussi une solution qui m’allait.

Je l’écoutai raconter son histoire attentivement. Lorsqu’elle eut terminé et qu’elle se mit à rire, je l’accompagnais. Il faut dire que c’était plutôt comique. Pour moi ce n’était pas tellement une honte, mais je pouvais comprendre que sur le moment, et à l’âge qu’elle avait, elle avait vraiment eu honte. Maintenant elle en riait, alors je pouvais me le permettre. Je l’imaginais parfaitement avec la portière dans la main. D’ailleurs, mine de rien, elle a des muscles la petite coccinelle. Ah les enfants sont merveilleux. Enfin là elle était plutôt ado mais bref.

C’était donc à son tour de me poser une question. Heureusement pour moi, elle ne me demanda pas ma plus grosse honte. Oui heureusement, non pas parce que j’avais honte de la raconter, mais parce qu’il aurait fallu que j’y réfléchisse longuement pour la retrouver dans mes souvenirs. En réalité, je n’étais pas vraiment marqué par un épisode de ma vie où j’avais vraiment eu honte. En revanche, ma plus grande peur, je la connaissais par cœur…

Ma plus grosse peur ? J’ai pas peur de quelque chose en particulier, mais un jour j’ai vraiment eu peur. Il faut savoir que j’ai un sommeil très lourd, alors on peut me faire à peu près tout ce qu’on veut quand je dors, je me réveille pas. Du coup pendant une soirée, alors que je m’étais endormi sur le canapé, un ami a eu la bonne idée de m’allonger sur un lit et de faire venir des rugbymen pour qu’ils s’installent autour de moi. Je me suis réveillé à coup de klaxon dans les oreilles, et quand j’ai vu tous les regards salaces des mecs sur moi, j’ai vraiment flippé ! Mon premier réflexe a été de vérifier que j’étais toujours habillé. Je l’étais pas… J’ai eu peur jusqu’à ce que mon pote m’assure qu’ils m’avaient rien fait. J’ai toujours des doutes mais bon.

Ce souvenir me faisait nettement moins rien que la petite anecdote de Cox. Enfin bon, Michael m’en avait fait voir de toutes les couleurs, et ce n’était probablement pas fini. Il valait mieux que je m’y fasse. C’était à mon tour de poser une question. Mais je commençai à avoir mal au cul assis sur cette chaise. Et puis notre petit-déjeuner était fini depuis un moment. Il était temps de déserter la cuisine.

Bon, je sais pas toi mais moi je bougerai bien de la cuisine. Et puis j’ai un défi à réaliser en plus. Et faudrait que je pense à m’habiller. On se retrouve plus tard ?

Je me levai de ma chaise, et rapportai la cafetière à sa place, ainsi que ma tasse dans l’évier.

Il rigolait aussi suite à ma honte. Ca faisait plaisir de le voir rire, le voir sourire avec un rictus joueur c’était sympa, mais un rire, ça faisait du bien.
Suite à ma demande, il me raconta sa plus grande peur. Je la trouvais plutôt drôle moi… Je suppose qu’il ne faut pas que je lui dise. Ca serait mal vu je pense. Non ?

Pour une fille sa peur peut être même effrayante. Mais pour un mec, ça doit être plus pour la fierté. Que pour le plan du moral. Mais je me trompe peut être totalement. A vrai dire je n’ai retenu que la dernière partie, sur le court terme. Mais maintenant que j’y pense. Il a bien dit qu’on pouvait lui faire tout ce qu’on voulait quand il dormait non ? J’avais connu quelqu’un comme ça. Mais on l’a tué dans son sommeil, il ne s’en est pas rendu compte.

Je lui ferai pas vivre ça au pauvre Rafic, mais faut qu’il fasse gaffe quand même.

« Bon, je sais pas toi mais moi je bougerai bien de la cuisine. Et puis j’ai un défi à réaliser en plus. Et faudrait que je pense à m’habiller. On se retrouve plus tard ? »

Il s’était levé de sa chaise, et avait rapporté la cafetière à sa place, ainsi que sa tasse dans l’évier. C’est vrai qu’on ne va pas s’éterniser dans la cuisine.

- Je suis totalement d’accord avec toi mon petit Rafic. Je vais me renseigner pour Carwyn et son régime alimentaire. On peut se retrouver au bord de la piscine si tu veux. Après toutes nos actions bien sur.

Dès lors qu’il m’aura répondu, nous pourrions vaquer à nos occupations réciproques.

Aucun commentaire sur ce que je lui ai raconté. C’est pas plus mal. En même temps elle ne comprenait peut-être pas bien pourquoi j’avais eu peur. Je crois que seul un mec pouvait comprendre. J’aurais pu lui dire que j’ai peur des araignées, des serpents ou des chiens, comme beaucoup de monde, mais ce n’est pas vrai. Même en y réfléchissant bien, je ne trouvais pas d’autres choses ou d’autres situations qui me faisaient peur.

Cox me proposa de se retrouver au bord de la piscine. Cela m’étonnait de sa part, mais pourquoi pas.

Ok va te renseigner auprès du lascar, moi j’ai un bisounours à retrouver. A toute coccinelle.

Bon, j’ai à faire. D’abord, enfiler mon costume. J’espérais juste que je trouverais Robin assez rapidement, histoire de ne pas me balader encore trop longtemps avec mon costume. Je quittai donc Cox pour me diriger vers le dressing à coté des chambres.



RP TERMINÉ