Cox & Raphael

J’avais cherché partout, impossible de mettre la main dessus. Pourtant un costume de bisounours, ça disparaît pas comme ça. Rose en plus, ça se voit non ? J’en étais arrivé à deux possibilités : soit je ne suis même pas capable de retrouver un tas de poils rose dans une maison où personne ne peut entrer ou sortir, soit on m’avait fait une blague en me volant mon costume. Si ça avait été un candidat qui me l’avait caché, j’aurais bien fini par le trouver non ? J’avais fouillé partout, même dans les valises de mes camarades ! Pourtant Willow m’avait dit qu’elle l’avait vu à la soirée « Chasse aux secrets ». C’était peut-être elle qui me l’avait caché. Non, elle aurait pas fait ça quand même. Si ? Bon, après une heure de recherche intense, je décidai enfin de demander à la prod’, via le confessionnal, s’ils n’avaient pas vu mon costume. Gagné, c’est eux qui me l’ont pris ! Et moi qui étais prêt à accuser la pauvre Will. Bon bah voilà, inutile de chercher plus longtemps. Cox, il va encore falloir que tu changes de défi. Elle va finir par penser que j’y met de la mauvaise volonté. J’y peux rien moi si la prod’ ne veut pas me rendre mon costume. Y a surement une bonne raison à ça, j’en sais rien moi. En plus ça va faire plusieurs jours que le défi avait été lancé. J’avais préféré attendre, nos premiers défis avaient fait assez de dégâts, et il ne fallait pas que les autres habitants se mettent à nous détester tous les deux. Pour un jeu, ça serait dommage.

Entre temps, il y avait eu le deuxième prime, et les nouveaux arrivants, les newbies comme je les appelle. Ils se sont plutôt bien intégrés dans le groupe, tant mieux. En attendant, j’avais un défi en retard. J’avais caché Daily le céleri sous mon oreiller, j’allai donc le chercher avant de sortir dans le jardin. Je me souvenais que nous avions prévu de nous retrouver à la piscine lorsque mon défi serait réalisé. Une sorte de rendez-vous secret. Évidemment nous nous étions croisés plusieurs fois dans la maison depuis, mais jamais autour de la piscine. C’était le lieu-code. Je serrai Daily dans ma main et plongeai dans l’eau. Ça tombait plutôt bien, il faisait enfin beau aujourd’hui. Le temps à Paris n’est pas toujours très agréable, il faut savoir profiter des beaux jours. J’espère que Cox va vite me voir. Je l’avais aperçu dans la cuisine quelques minutes auparavant. Elle n’avait pas vu mon clin d’œil je crois. Tant pis, j’attendrais. Il fallait que l’on mette notre jeu à jour. Ça me manquait. Je crois vraiment que l’on peut devenir dépendant de ce jeu, surtout avec la meilleure des partenaires. L’adrénaline, l’envie de réussir, de se surpasser, les réactions des victimes lorsqu’il y en avait. Non vraiment, ce jeu était le plus simple qui soit, mais aussi le plus amusant, il n’y a pas photo. J’entrepris de faire le tour de la piscine en marchant tranquillement. Ah, j’espère que Daily ne craint pas l’eau, sinon j’risque de me faire engueuler en beauté.

Le tour de la maison était vite fait. Des chambres, une salle de bain, une cuisine. Bon je sais, je n’ai pas tout cité, mais en même temps, on s’en fou pas mal. S’occuper par contre, on s’en fou moins. Qu’est ce qu’on pouvait faire dans une maison des secrets ? On s’ennuie ! Mise à part parler, parler, parler, « blabla » oui et après ? Ah oui, on mange, on dort, on se confesse, on parle. Et parfois, quand il fait beau, on se baigne. Enfin, pour les autres. J’étais dans la cuisine parce que j’avais faim. Et j’ai toujours faim d’ailleurs, je ne vois pas pourquoi je parle au passé, ma faim est toujours présente. Je regarde autours de moi et des groupes de personnes se parlent entre eux. Et moi je suis toute seule. Il est où mon boulet ? J’avais beau le chercher des yeux, je ne le trouvais pas. « Et voilà il est encore au toilette, il passe sa vie la dedans c’est pas possible. ». Sur ces belles paroles, je me dirige vers les toilettes en question. J’avais beau tambouriner à la porte, personne ne me répond. Et puis qu’est ce qu’il pourrait dire de toutes manières ? « Eh, oh pas si fort ! Ca résonne là dedans ! ». Et puis comme par réflexe, j’essaie d’ouvrir la porte. Ah oui, c’est sur que s’il y a personne, « no body » peut répondre ! Zapping.

Tout ça me dit où est ce qu’il est ce Ptit. Bon un petit tour du propriétaire doit être fait ! J’ai regardé dans toute la maison, et aucune trace de Raphael. Mais bon dieu où est ce qu’il est ?
Ah ! Je n’ai pas regardé dehors ! Eh bah voilà petite Cox, il est là ton boulet. Oui il est là, mais il est dans l’eau. Boulet. BOU-LET. Tiens, j’y pense, j’ai pas entendu Robin crier en courant dans toute la maison. Raphael n’a pas dût faire son gage. Shit. Bon bah un nouveau s’impose, on va ne pas s’attarder. Aujourd’hui je suis d’humeur joyeuse tiens. Pas de coup bas. Enfin pas pour lui. D’un commun accord silencieux et implicite, nous avions décidé pour le moment que s’attarder sur nous même pour les gages. Ce qui était complètement compréhensible. Pauvres habitants. Mais « no panic », les habitants en reprendront pour leur grade plus tard. Oh oui. Surtout certaines personnes. M’enfin ce n’est pas le sujet. Pour le moment, nous sommes là, tous les deux, seuls, enfin. On va pouvoir se retrouver après tout ce temps où nous nous croisions dans la maison sans vraiment se parler.

- Mon Boulet ! Je vois que tu goûte la piscine, c’est cool, elle est bonne ?

A vrai dire, pour le moment, je m’en moquait pas mal de la température de l’eau tout ce que je voulais, c’était lui redonner un gage. C’est ainsi, que je m’approchai de la piscine, tout en faisant attention à ne pas tomber. J’étais à présent accroupie sur le rebord, je voulais lui parler tout bas, je ne voulais pas que les murs qui ont des oreilles entendent toute la conversation. Surtout pas.

- Je sais, je n’ai pas Daily, garde le pour le moment. Tu n’as pas fait ton gage, et tu ne le feras sans doute jamais. Alors je te donne un nouveau gage. Cap ou pas Cap de m’embrasser là maintenant tout de suite, comme tu embrasserais la femme de ta vie !

J’avais une lueur de provocation dans les yeux.

- Bah quoi, faut bien que je sache à quoi ça ressemble un vrai baiser non ?

Je n’étais pas gênée pas du tout, bien au contraire. Plutôt fière de moi, d’avoir trouvé un gage qui me convient, et puis je suis sur que lui aussi il va pas en pleurer !

Ça faisait déjà dix bonnes minutes que je l’attendais lorsqu’elle apparut enfin dans le jardin. Dix minutes pendant lesquelles je me demandais quel gage elle allait pouvoir me donner en remplacement du cruel bisounours qui devait effrayer Robin pour le reste de sa vie. D’ailleurs, ça faisait un moment que je n’avais pas discuté avec Robin. En plus il est nominé cette semaine… Peut-être aurais-je une conversation avec lui plus tard. Ou pas. Peu importe, Cox était devant moi, enfin ! Et personne autour de nous. Le jeu pouvait reprendre, sans crainte que nous soyons entendus, ou même vus. Quoi que, je ne serais pas étonné que quelqu’un nous espionne, depuis la maison. Nous devions rester discrets, en toute circonstance. Elle ne perdit pas de temps, bien qu’elle me posa quand même une question avant de me lancer un nouveau gage. Je savais même avant qu’elle termine sa question qu’elle n’attendrait pas de réponse. Entre nous, pas de chichi. Pas de « salut, bien dormi ? » et autres futilités. Nous avions dépassé ce stade. Et puis j’étais sacrément en retard. Cela faisait plusieurs jours que j’étais en possession de Daily, il était temps que je lui rende.

Elle savait que mon défi n’avait pas été réalisé. En même temps elle l’aurait entendu, Robin aurait probablement hurlé, ou ce serait énervé. Je me serais peut-être même fait tabasser… Vous imaginez, les risques que l’on prend avec ce jeu quand même. C’est vrai, on est fou, mais on aime tellement ça. Bon apparemment, elle avait déjà bien en tête mon nouveau défi. J’ouvris de grands yeux lorsqu’elle m’en fit part. Cap ou pas Cap de m’embrasser là maintenant tout de suite, comme tu embrasserais la femme de ta vie ! Mais enfin Cox, ça va pas ? T’es en manque d’affection, d’amour, de tendresse ? Et puis, inutile de te justifier, comme si tu ne savais pas ce que c’est un VRAI baiser. Bon, en attendant, il est hors de question que je ne le fasse pas. Déjà pour le jeu, et puis aussi parce que…

Je me rapprochai complètement du bord, posai Daily sur le coté, mes deux mains à plat sur le rebord et je pris appui dessus pour me soulever de l’eau. J’étais alors en équilibre, et mon visage se trouvait face au sien. Comme tu embrasserais la femme de ta vie. Ces mots résonnaient encore dans ma tête, lorsque je posais mes lèvres sur les siennes. La femme de ta vie. Ce fut un long baiser langoureux, doux et passionné, d’une certaine manière. Je ne pensais pas l’embrasser un jour, et pourtant. J’ouvris enfin les yeux et me laissai retomber dans l’eau. Le temps reprenait difficilement son cours. Ce fut un moment très particulier, dont je me souviendrai. Et elle aussi, je l’espère. Je la regardai droit dans les yeux. Cap. Les choses seraient peut-être un peu différentes entre elle et moi désormais. Ou peut-être que rien n’allait changer.

Il ne va pas le faire. Je lui demandé quelque chose de trop … Trop. Je réfléchis vraiment trop comme fille. Trop. Il revient tout le temps lui. Il fait trop froid, j’ai trop faim, je t’aime trop. Je vois pas pourquoi on l’utilise, c’est moche comme mot. Trop. Il y a une seule syllabe, alors on peut le dire qu’en une foi. TROP. Pourquoi un P d’ailleurs à la fin ? On l’entend pas, on le prononce pas, il est comme le H de Hawaï, il sert à rien. Bien ma Cox, tu te mets à citer les grands films du septième art français. Bravo.
Revenons à notre piscine. Il faut vraiment que je lui dise de ne pas faire le gage que je lui ai donné, et que je lui en donne un autre. « Again », il n’y a que lui qui va jouer en réalité. Il le fait exprès, c’est pas possible. Mon boulet. Qu’est ce que je ferai sans lui quand même. Je m’ennuierai trop il faut l’avouer. Et voilà, le revoilà lui, trop.

Mes pensées m’emmènent loin parfois, mais c’est pas plus mal. Mais là, quelque chose me tira de mes pensées. Raphael ne m’avait pas répondu. Mais il n’allait pas répondre. Il allait agir. Avec ou sans réflexion, je m’en moque complètement. L’important c’est le résultat non ? Il s’était approché de moi, avait posé Daily sur le côté, il était bien évidemment tout mouillé. Pauvre céleri. Raphael avait prit appuie sur le rebord de la piscine, et avait posé ses lèvres délicatement sur les miennes, son baiser était long, langoureux, doux. Ca fait plaisir. Dans ce baiser, j’ai ressenti énormément de chose. Il fallait que je fasse une émission de téléréalité pour éprouver ce genre de sentiment ? Eh bien soit. Il faut ce qu’il faut. Je veux pas que Raphael soit une machine à bisous, mais si un jour vous avez l’occasion d’embrasser ce jeune homme, et bien sauter l’opportunité, car c’est vraiment une belle aventure, et une belle expérience. Mes yeux étaient toujours fermés, je ne voulais pas les rouvrir. J’ai juste entendu que Raphael était de nouveau dans l’eau. Mais c’est tout. Il avait été comme une plume sur l’eau, très silencieux. Ce silence était d’or. Je comprends mieux l’expression. Je voulais rester là pendant une éternité. Garder ce silence, cette atmosphère, le contact de ses lèvres sur les miennes. Le sentiment va être permanent, je ne peux pas ne pas y penser. Raphael m’a embrassé comme il embrassera la femme de sa vie. J’ai eu le premier meilleur baiser de Raphael, et j’en suis fière. Bien évidemment, il y avait eu le baiser volé lors de la soirée, mais ça c’était pas très important. Ce qui était important, c’est ce qu’il vient de se passer. C’est avec difficulté que j’ouvris les yeux. Je ne voulais pas, mais il le fallait, et puis ce n’était qu’un baiser de jeu non ? « Cap ». Oui c’était bel et bien un baiser de Jeu. Notre jeu. Ne pas prendre au sérieux toutes les demandes que l’on se fera. C’est un Jeu. Je ne regrette pas mon gage, je regrette les circonstances seulement.

Je reste silencieuse, je repense à tout ça. Je repense à nos gages jusqu’à présent. C’était sans grande conséquences sur nous. Ce baiser était une clôture de notre duo de téléréalité ? Non, il en est hors de question. Ressaisi toi ma fille ! Oui ce baiser était génial, mais maintenant passe à autre chose, garde cette proximité avec Raphael, profite de votre lien, s’il existe de son côté tant mieux, sinon c’est pas grave. Profite du tien dans ces cas là. Le silence n’était pas pesant, mais devenait long.

- La femme de ta vie aura beaucoup de chance.

C’était dit dans un ton pas loin du chuchotement, je ne voulais pas parler à haute voix, et casser toute ma bulle. Mais il fallait vraiment que je retrouve mes pensées joyeuses moi ! Aller bouge Cox merde !

- Aller mon Ptit, c’est à mon tour ! Fait ce que tu veux de moi ! Je t’offre mon corps !

Le ton théâtrale était le plus adéquate pour cette réplique, légèrement exagéré, mais si peu. Ma bulle avait éclaté dès lors que j’avais commencé ma deuxième phrase. Tant pis, des bulles je pourrai en construire plus tard, seule ou accompagnée d’un beau mannequin. Qui sait …

Ever thine. Ever mine. Ever ours. C’étaient les mots que j’avais en tête après ce baiser si particulier. Avions-nous eu raison de faire ça ? Je ne sais pas, mais je n’avais pas envie de me poser la question. Ce fut un moment hors du temps. Difficile de revenir à la réalité, et je sentais que c’était la même chose pour elle. Ses premiers mots furent presque chuchotés, un simple murmure, comme si la magie ne devait pas être brisée tout de suite. La femme de ta vie aura beaucoup de chance. Si toutefois j’ai un jour une « femme de ma vie ». Comment reconnaît-on la femme de sa vie ? Y a un truc, une astuce ? Je sais pas moi, si ça se trouve je l’ai déjà rencontré, ou alors je l’ai rencontré et je l’ai quitté. Ou pire si ça se trouve je l’ai en face de moi, et je m’en rend même pas compte. Certains disent qu’il se passe un truc au premier contact, que ce genre de truc ça se sent, mais ça s’explique pas. Ça m’aide. Mais j’étais sûr d’une chose, femme de ma vie ou pas, aucun baiser ne pourra être le même que le nôtre. Ça peut paraître fou, j’en suis conscient, mais le lien qui nous unissait venait de se renforcer, encore. Et j’avais comme l’impression que jamais rien ne pourrait le briser. Un lien qui reposait sur un jeu, c’est vrai, mais quel jeu. C’était d’ailleurs sur ce jeu que je devais reporter mon attention. A vrai dire, c’est Cox qui m’y forçait. Effectivement, c’est la règle. Je viens d’exécuter mon gage, c’est à moi de lui en lancer un. Je posai mon regard sur Daily, réfléchissant au défi qui pourrait suivre celui qui venait d’avoir lieu. Quoi que je choisisse, ça fera tâche à côté de ça. Mais c’est le jeu. Cox attend, je prend Daily qui n’avait pas eu le temps de sécher et le serre dans ma main.

C’est reparti, je dois casser cette atmosphère qui sature de trop de sentiments. Je repense alors à la discussion que j’avais eu avec James il y a quelque temps, avant même que les newbies entrent dans la maison. Il m’avait avoué que Cox pourrait bien être sa première cible. J’avais du mal à formuler le défi qui me venait en tête, mais c’était pour moi la meilleure façon de nous prouver que ce baiser faisait parti du jeu, rien de plus. J’avais conscience des risques que je prenais. Je resserre encore un peu ma main sur le porte-clés avant de me lancer.

Ok, cap ou pas cap de faire croire à James que tu ressens quelque chose de spécial pour lui ? Je te fais confiance, je connais tes talents de comédienne, rajoutes-en à fond, passe pour la pauvre petite fille fragile qui ne comprend pas ce qui lui arrive, qui a du mal à s’avouer qu’elle a des sentiments pour un dragueur comme lui.

Je posai une dernière fois mon regard sur mon poing fermé sur Daily avant de lui tendre. C’est dit, le défi est lancé. Je ne sais pas trop si j’ai envie qu’elle accepte ou si je préfère qu’elle refuse. Non, je ne veux pas qu’elle refuse. Elle ne peut pas être « pas cap ». Ça ne nous est jamais arrivé, et c’est pas pour maintenant. Allez Cox, cap.

Ah, et une précision, j’voudrais être dans les parages quand tu lui parleras, genre dans le salon, j’pourrais faire semblant de dormir pendant que vous parlerez sur le canapé.

Je m’imaginais déjà la scène, et ça me fait déjà rire. Je ferais peut-être moins le malin s’il se passe vraiment quelque chose entre eux. Ça n’a pas l’air d’être le genre de James, et je ne pense pas que Cox soit vraiment intéressée par ce genre de mecs, mais qui sait. C’est peut-être la « femme de sa vie ». Il a peut-être senti le « truc » dont j’ignore encore l’existence. Ce jeu nous emmène parfois très loin, dans toutes les directions. Mais c’est notre jeu.

Dès lors que j’avais fini de parler, Raphael avait réfléchi à mon gage. En lui demandant de m’embrasser, je n’avais pas mesuré la difficulté de placer un gage après, mais il trouvera bien, il est grand. «Ok, cap ou pas cap de faire croire à James que tu ressens quelque chose de spécial pour lui ? Je te fais confiance, je connais tes talents de comédienne, rajoutes-en à fond, passe pour la pauvre petite fille fragile qui ne comprend pas ce qui lui arrive, qui a du mal à s’avouer qu’elle a des sentiments pour un dragueur comme lui. »

Aïe, ça, ça fait mal. Faut juste pas le montrer et tout sera normal, continue de sourire à moitié Cox, ça passera. Comme pour terminer l’intitulé de mon gage, il me tendit Daily, tout trempé le céleri. Ce gage était horrible. Je peux pas le faire, pas après ça. Comment peut il me demander une chose pareille. Oui j’aimais joué avec les sentiments des autres, j’adore même. Mais là n’est pas la question. Et puis James quoi, il est si adorable avec moi, pourquoi ne pas avoir pris Carwyn ? Ou même une fille, c’est pas grave ! Mais James… Jouer avec ses sentiments… J’ai bien l’impression que je vais devoir refuser une telle mission.

- Ah, et une précision, j’voudrais être dans les parages quand tu lui parleras, genre dans le salon, j’pourrais faire semblant de dormir pendant que vous parlerez sur le canapé.

Ah parce qu’il doit être là en plus ? La goutte d’eau qui fait pleurer Jacky là ! J’essayai d’imaginer ses pensées, il avait déjà un petit rictus formé au coin des lèvres. Salop. Raphael, tu es un salop. Mais un beau salop. Non, tu es mon Salop. Qu’est ce que je dois faire moi maintenant ? Si je refuse, il va croire que ce baiser était très important pour moi, non, c’est pas qu’il va croire, c’est qu’il sauras que ce baiser était important pour moi. Et ça, il en est hors de question. Il veut la jouer soft, je veux bien, mais s’il veut la jouer hard, on va la jouer hard. James n’aura qu’à bien se tenir. Ressentir quelque chose de spécial pour lui hein ? Oh t’inquiète pas que les sentiments, tout aussi faux qu’ils vont être, seront là. On va se la jouer à la guimauve. Mais une bien dégoulinante. Les idées étaient déjà en train de fusées dans mon esprit pour ce gage. Plein d’idées, peut être trop d’ailleurs, il faut juste que la réalité ne dépasse pas la fiction et tout ira bien.

- Je pensais pas que t’allais me demander quelque chose comme ça, mais d’accord. Cap.

Je pris Daily et le posa près de la piscine. Je m’assois sur le rebord de celle-ci, pieds dans l’eau. Je vis un peu dangereusement, je sais bien.

- Je vais pas y aller tout de suite, il ne faut pas que ça soit grillé, j’irai tout à l’heure, et puis je t’ai pas encore vu barboter dans ta pataugeoire, c’est assez distrayant comme occupation.

Cette mission sera ma plus belle réussite. Et puis l’appétit vient en mangeant non ? Donc peut être que James sera le Lui de mon portable, qui sait ?

Evidemment qu’elle ne pensait pas que j’allais lui demander quelque chose comme ça. Moi non plus je ne pensais pas. Pas après ce qu’il venait de se passer. Mais c’était vraiment la meilleure solution pour redonner de la légèreté à notre jeu. Du moins c’est ce que je pense. Je pense aussi que lorsqu’elle exécutera son défi, j’aurais du mal à rester impassible et à ne pas réagir. Pourquoi j’ai demandé à être présent moi ? Je fais vraiment n’importe quoi des fois. Mais ça va être marrant, j’en suis sûr. Et puis je n’aurais pas pu choisir une meilleure victime. Le macho de première, prit dans son propre jeu. Cox, sois à la hauteur s’il te plait. Il a déjà dû brisé tant de pauvres petits cœurs fragiles… En même temps les filles qui succombent à son charme ne doivent pas être très malines de penser qu’il pourrait y avoir une suite… J’espère que Cox ne fait pas partie de ces filles ! Non, je sais qu’elle est plus intelligente que ça. Et elle n’oubliera pas que c’est le jeu. Hein Cox, t’oublie pas ?

Elle s’assoit sur le rebord de la piscine, les pieds dans l’eau, avant de me dire qu’elle veut me voir barboter dans ma pataugeoire ! Elle est vraiment trop cette fille. Oui trop, elle me fait tellement rire. Donc, je ris, en la regardant assise sur le bord.

Et pourquoi tu ne me rejoins pas dans ma pataugeoire ?

En réalité, je savais très bien pourquoi. Enfin je crois. Elle avait raison de ne pas y aller tout de suite. Déjà que certaines personnes sont soi-disant au courant de notre jeu, ou du moins d’un truc qui s’en rapproche. Oui je pense notamment à Alessandra qui prétend nous avoir entendu dans la cuisine lorsque notre jeu a commencé. Ça me semble déjà si loin. Il faut dire qu’on a commencé à jouer dès le début. A peine rencontré, on se lance déjà dans un jeu interminable. Forcément, ça rapproche, et c’est bien pour ça que je me sens si proche de la Coccinelle de la maison. Je n’arrive même pas à m’imaginer ici sans elle… De toute façon je pense être éliminé avant elle. Elle doit avoir des millions de fans déjà dehors. Et c’est une bonne chose, une très bonne chose.

Je recule vers le milieu de la piscine, en ne la quittant pas des yeux. Je plonge alors sous l’eau, et nage jusqu’au bord. Je ressors de l’eau, hop un mouvement de tête pour remettre mes cheveux en place. Ce truc fait très clip, j’adore. Je tends ma main mouillée vers Cox.

Allez, j’serais ton maitre nageur.

Je lui souris et lui fais un clin d’œil. Allez Cox, tu sais que tu peux avoir confiance en moi non ? Et puis en plus, t’as pieds dans cette piscine. Enfin de ce coté là en tout cas…

Je le fais rire, pourquoi je le faire rire ? Je sais pas, mais homme qui rit … Ah non ça c’est pour les femmes. Peut importe. Il me regarde et me demande le plus naturellement du monde « et pourquoi tu ne me rejoins pas dans la pataugeoire ? ». Il se recule vers le milieu de la piscine, plonge sous l’eau et nage jusqu’à moi. Mais oui, faut le beau, profite de toutes les caméras braquées sur toi. Et comme s’il avait entendu mes pensée, en ressortant de l’eau, il nous lance le mouvement de cheveux façon l’Oréal. Je peux pas m’empêché d’exploser de rire à ce moment là. Il est boulet. Non vraiment. Mais un gentil boulet hein, pas un boulet moche, gros et méchant.

Dans un mouvement de main vers moi, il me lance « aller, je serais ton maitre nageur », suivit d’un clin d’œil.

Le jeu n’est plus là, je peux donc dire « pas cap ». Je peux, mais je ne veux pas. Faudra bien affronter cette peur un jour où l’autre. Et puis me tremper dans l’eau ne me dérange pas, la preuve, quand je me balade à la plage avec Stephan, je reste avec lui, mais il est pas du tout comme moi ! Il adore l’eau ! Dès qu’il le peut il va se baigner, il a tendance à jouer avec tout le monde dans l’eau. Un vrai amour !

Je me lève de ma place, contourne la piscine et m’arrête devant l’escalier qui permet de rentrer plus doucement dans l’eau. Ou sortir doucement dans l’eau. Peut importe mon jeune ami. Honnêtement, j’ai pas du tout envie d’y aller, même avec sa proposition de se faire maitre nageur, Raphael n’y arrivera pas. Mais bon, s’il veut essayer, qu’il essaie ! Ca me fera gagner du temps pour aller voir James comme ça. Bon aller mon Cox ! Quand faut y aller, … C’est quoi la suite déjà ? Bon…

Non mais vous savez, on n’est pas obligé non plus, je pourrai apprendre à nager plus tard, avec un vrai moniteur, des petites frites, une perche, tout ça … Non ? Je suis pas sur que Rafic voudra attendre.

Je m’avance, je descends une marche, mi mollet. L’eau est pas froide, c’est déjà ça. La deuxième marche. Genoux. Troisième marche, mi cuisse. La prochaine n’est pas une marche mais le sol de la piscine en lui-même. J’y vais ou pas ? De toute façon, on est que tous les deux, donc au pire, il n’y a que lui qui peut se foutre de moi.

- On va y aller doucement hein.

Je me parlais plus à moi à vrai dire. Il ne reste plus qu’une « marche ». 1, 2, … 2 un quart, 2 et demi, 2 trois quarts, … 2 secondes 5o, 2 secondes 58, 3 !

Et hop ! L’eau m’arrive à la hanche. Mes bras sont sur l’eau, je n’avance pas vite du tout, dans ces cas là, je vais rester ici, près de l’escalier. Je sais pas si je vais avoir pied partout, alors autant rester là où j’ai pied !

- Voilà, je suis dans ta pataugeoire, et maintenant ? On fait les canards c’est ça ? Je te préviens, je sais pas si je pourrais bouger d’ici. T’as voulu, t’assumes !

Mais qu’est ce que je fais moi… Je suis dans l’eau, jusqu’au hanche… Mais ce n’est pas en étant dans l’eau que je vais arriver à nager moi. Manque plus qu’à attendre que Raphael fasse quelque chose, parce que là, je suis quasiment tétanisée.

J’ai presque du mal à y croire. Elle rentre vraiment dans l’eau ou je rêve là ? Non non, elle est bien dans l’eau. J’ai bien tout suivi du regard, je me suis tourné, je l’ai regardé descendre les marches de l’échelle une par une, doucement. Elle a pris son temps, mais elle est dans la piscine ! Ça fait deux semaines qu’on est là, et elle est dans la piscine pour la première fois ! Alleluia ! CHAMPAGNE LES AMIS ! Et si ça avait un rapport avec son secret cette peur de l’eau ? Je sais très bien qu’elle a peur de l’eau, c’est la seule candidate qui n’a pas testé la piscine dès le premier jour. Pas besoin d’être un intellectuel pour comprendre ce que ça signifie. J’vais me lancer plus sérieusement sur la piste de son secret… Je pense que je suis plutôt bien parti, même si avoir peur de l’eau ça peut vouloir dire beaucoup de choses. Bref, la voilà donc dans l’eau, toujours près de l’échelle. Elle a pas bougé d’un pouce, mais elle est là. Je lui souris en me rapprochant d’elle doucement. Pas de geste brusque… On se croirait presque en plein hold-up.

Faire les canards ? Ah non, j’ai d’autres projets. Y a tellement de choses à faire dans une pataugeoire grande comme celle là. Je suis maintenant à côté d’elle. Je sens bien qu’elle a peur et que faire ce qu’elle vient de faire lui à demander beaucoup d’efforts. Cette fille aime se surpasser, je le sens. T’as voulu, t’assumes ! Ah mais j’assume complètement. J’assume toujours tout, et là y a pas de raison de pas assumer. J’ouvre les bras et je lui souris.

J’assume, tu vois je suis là !

J’ai presque envie de lui faire le serpent du livre de la jungle. Aiiiiiie confiiiiiance. Mais ça serait un peu abusé. Je vais la faire soft. Je la prends dans mes bras, et commence à avancer vers le centre de la piscine. Accroche-toi bien, tu risques rien. Quel gentleman je suis n’est ce pas ? J’avance doucement, elle est complètement raide. Je sais pas si je dois vraiment faire ce que je pense devoir faire. Vous me suivez ? Mais évidemment je vais le faire, parce que je finis toujours par faire ce que j’ai en tête. Alors d’un coup je lâche tout, sans prévenir. Et plouf. Et pour éviter les foudres de la coccinelle, j’ai déjà tout prévu.

Merde désolé j’ai glissé ! Ça va ?

Il est bien loin le baiser passionné, et pourtant c’était il y a quelques minutes. C’est fou tout ce qu’il peut se passer en si peu de temps. J’pourrais faire pire, j’pourrais la laisser là au milieu de la piscine, toute seule, et rentrer dans la maison en courant. C’est en forgeant qu’on devient forgeron ! Il faut affronter ses peurs pour les anéantir. Au fond, je suis sûr qu’elle sait que c’est pour elle que je fais. Elle me remerciera un jour. Peut-être.

Je n’ai toujours pas bougé de ma place. Je suis bien près de l’échelle. S’il veut que je bouge, qu’il vienne me chercher ! « J’assume, tu vois je suis là ! ». Oui bah reste bien là hein, sinon tu vas prendre un canard sur la tête tu vas voir. Il me prend dans ses bras, bon au moins c’est ça de gagner. Oui mais là du coup, mes pieds ne touchent plus le sol de la piscine. Ah mais ça, ça va pas du tout ! Raphael de Secret Story repose moi de suite ! Mais t’es cruche ma Cox, là tu te parles à toi, il n’entend pas dans ces cas là ! Parle lui, dis lui avant qu’il fasse une connerie. « Accroche-toi bien, tu risques rien ». Il rigole là ? Il n’a pas vu que je suis plantée en lui là ? Mes ongles font partis de son dos maintenant. Mais attend, je vais me bousiller un ongle là !

Et là. Regarder si j’avais un ongle de cassé fut une connerie. Une énorme connerie. Pour vérifier ça, j’ai dut enlever mes bras, mon accroche sur Raphael, ayant confiance en lui. Mais là, j’ai eu un bug. En une fraction de seconde je me suis retrouvée sous l’eau. Merde, je fais quoi là, ou du moins, je suis censée faire quoi ? Je sais pas réagir moi dans ces cas là. Ils font quoi les gens dans cette situation ? Mais les gens savent nager contrairement à toi ! Donc eux ils restent vivants ! Et ne boivent pas la tasse, ce que je suis en train de faire. Et si je fermais la bouche, peut être que l’eau ne rentrera plus… Ah oui, je vais essayer ça tiens. Bon j’ai de l’eau dans ma bouche, mais ça ne rentre plus, c’est déjà ça.

- Merde désolée j’ai glissé ! Ca va ?

J’ai l’air d’aller bien ? Je dois être toute rouge. J’ai de l’eau dans la bouche. De l’eau de piscine. Et l’eau de piscine, c’est pas de la Cristalline ! Procède par étape Cox. Tout d’abord, on a pas dut aller bien loin dans la piscine, alors regarde si tu as encore pied. C’est bon ? Oui tu as pied jusqu’à la poitrine. C’est toujours ça de gagner. Ensuite, tu as toujours de l’eau dans la bouche non ? Crache le. Où ? Dans le visage de Raphael bien sur. Non c’est une blague, crache dans la piscine on s’en fou. Maintenant que c’est bon, je préfère te signaler que tu es en train de t’étouffer, il serait donc bien que tu commences à cracher tes poumons pour pouvoir respirer normalement. Tu vois le truc ? Tousse, tousse, tousse, tousse ! Voilà ! Tu es encore plus rouge, mais c’est pas grave.

Raphael est toujours là. Je sais pas s’il est vraiment désolé, mais maintenant je me méfie. Je m’approche de lui, le contourne, en m’accrochant par moment. Je suis maintenant face à son dos. Attention, je suis peut être lourde. Et hop ! Je saute comme je peux et m’agrippe par derrière. Mes jambes sont de part et d’autre de ses hanches, pour se retrouver et se croiser sur ses abdos, faut juste que je fasse attention à ne pas les faire descendre plus bas, je pourrai lui faire mal. Mon torse est complètement collé à son dos, et mes bras sont, aussi, de part et d’autre de son cou, pour venir se croiser devant. Je colle ma tête à côté de la sienne, ma bouche contre son oreille.

Nous sommes tout seul dehors, il n’y a pas un bruit. Il n’y a que quelques fois les petites vagues de la piscine qui font des siennes. Mais rien de bien méchant. Si nous nous parlons, le ton sera pareil, tout bas. Personne que nous ne pourra entendre, et ça c’est agréable.

- Et voilà, maintenant tu dois m’emmener partout avec toi. Tu m’emmènes où ?

C’était plus pour jouer qu’autre chose. A partir de maintenant, je me méfie de tous ses gestes, et de tous ses pas.

- Tes méthodes sont plutôt draconiennes, mais ça me plaît. Combattre le mal par le mal, fait aussi parti de mes devises, alors soit ! Soit mon maitre nageur pour quelques brasses !

Et comme pour le remercier de sa patience future, je lui fis un baiser sur la joue.

J’suis pas sûr qu’elle réalise ce qu’elle vient de surmonter là. Sa première chute dans l’eau. Elle a même pas crié, et j’ai même pas eu besoin de l’aider à se relever. J’aurais bien envie de la féliciter, mais elle risque de prendre la grosse tête. Y a pas de quoi, elle sait pas encore nager quand même. Certes, c’est un grand pas en avant, mais quand même. Elle me gueule même pas dessus. J’aurais pu lui mettre la tête sous l’eau finalement. Ah Cox, que tu es a-do-rable. Ça faisait longtemps que je l’avais pas pensé tiens. Bon, même si elle m’engueule pas, elle a pris conscience que si c’est moi qui la tiens, elle risque de se retrouver à nouveau la tête dans l’eau. Du coup, intelligente comme elle est, elle vient s’accrocher à mon dos. Et alors, bien accrochée. Par les bras, les mains, les jambes, les pieds, même les doigts de pieds ! Limite je peux plus bouger. Heureusement, dans l’eau on est plus léger. Nooon mais je dis pas qu’elle est lourde, loin de là. Mais j’ai l’impression d’être dans un étau tellement elle me sert fort. Elle me parle à l’oreille. Je sens son souffle. Et elle voudrait que je l’emmène quelque part ? Bon, ça me semble un peu compliqué quand même, mais j’veux bien essayer. Je sens bien qu’elle se méfie, même si elle approuve mes « méthodes ». C’est exactement ça, combattre le mal par le mal. Son bisou me motive à bouger.

Je commence alors à avancer, je fais un petit tour de piscine, tranquillement. Et puis je plonge sous l’eau. Et bah croyez-moi, nager avec une coccinelle sur le dos, c’est pas facile. J’ai pas réussi, j’ai essayé j’vous assure, mais ça marche pas. Alors je me suis relevé, et j’ai repris mon souffle. J’ai tourné la tête en arrière, en essayant vainement de voir le visage de Cox.

Pour les quelques brasses, j’crois qu’on va laisser tomber. Sauf si tu me lâches…

Ah, je sais c’qu’il faut ! Pour apprendre à nager, les maitres nageurs ont des perches. Qui servent souvent à rien, à part de carotte pour faire avancer l’âne. Quand j’ai appris à nager, j’essayai d’attraper la perche que le vieux maitre nageur tenait, j’étais en panique, mais lui il avançait avec ! Alors moi je continuais, toujours en panique, et finalement je n’ai jamais eu la chance de toucher la perche. A coté de ça, je trouve que mes méthodes ne sont pas si draconiennes… Bon d’accord, ça se vaut peut-être. Histoire de motiver Cox à descendre de son perchoir, en l’occurrence moi, je tends mon bras en avant, avant de lui dire

Mon bras te servira de perche si tu veux. J’suis sûr que tu nages parfaitement la nage papillon.

J’ai hésité pour la suite, parce que j’ai peur que Cox le prenne mal. Avec elle on sait jamais. Mais finalement, ça me fait plutôt rire, alors j’me lance.

Allez, si tu fais une longueur, tonton Raph’ te donnera un bonbon.

Je sais pas si c’est mon esprit qui est trop pervers ou si la situation fait vraiment penser à ça, mais la scène là, dans la piscine, me fait penser à un scénario de films pour adultes… Désolé, promis, je vais faire attention.

Il commence alors à avancer. Eh oh pas trop vite ! nan mais t’es pas bien d’aller aussi vite ! Tu veux qu’on se fasse flasher ou quoi ? Olalala… Dans quoi je me suis embarquée moi… Il a fini par faire le tour de la piscine, heureusement que c’était pas une taille Olympique … T’imagine les JO dans la piscine de Secret Story toi ? Bah au moins, les participants, entre deux courses pourraient trouver des secrets, se reposer sur des lits jamais fait, ou faire la vaisselle qui traîne dans l’évier. La routine quoi. Et là il plonge, sous l’eau. M’en fou j’suis attachée maintenant, mais bon … reste pas des heures quoi. C’est pas comme si on avait notre temps hein. Une foi remontés, j’entends le souffle de Rafic, pas très endurant le petit ! Si une Coccinelle le fait respirer comme ça, heureusement que je ne suis pas appelée … Lio Neh. Il aurait complètement coulé là le bon monsieur. Et moi avec, avec un jeu de mot aussi pourri.
Il a tourné la tête vers moi et a dit quelque chose. Enfin je crois, avec le plongeon qu’il vient de faire, j’ai absolument rien compris. Juste des fragments. « Brasse », « tomber », « lâche ».

Il veut que je nage la brasse, qu’il me fasse tomber en me lâchant ? Il est malade ou bien ? Non mais il en est hors de question, qu’on s’entende bien mon P’tit chou là.

Il tend son bras en avant. Il veut voir s’il pleut ? T’es bête ou quoi ? Même s’il pleut, on s’en fou, on est dans l’eau, tu ne réfléchis pas comme ça toi ? M’enfin, tu fais comme tu veux.

Bref, son bras en avant, Rafic commence à m’expliquer concrètement comment il va m’apprendre à nager, son bras me servira de perche. Haha. Désolée, je dois être la seule à avoir pensé à autre chose. Parfois, je me dis vraiment que j’ai l’esprit très mal placé, du moins pour les moments comme celui là.
Donc, son bras, l’associer à une perche ? Pourquoi pas. Je vais avoir beaucoup de mal à m’enlever ma pensée salace, mais bon, faut bien faire un effort… Non je ne peux pas vraiment, dès qu’il parlera de perche, je ne penserai pas du tout à son bras moi … Quelle horreur, mon dieu … Désolée Marie Jésus et Joseph, mais là … J’ai pas le choix ! Avec toutes ces pensées, je n’ai même pas entendu la fin de sa phrase … tant pis !

Si je fais une longueur tonton Raph’ me donnera un bonbon… Et voilà ! Perche, longueur, bonbon. Nan mais où on va tous les deux là… C’est pas pour me déplaire d’aller dans cette direction, mais … il y a des enfants quand même qui nous regarde …. Oh mon Dieu Stephan ! Bouge de la télé mon loulou ! Maman revient dans pas longtemps !
Bon revenons à nos moutons. Enfin à la perche. Ou à la longueur. Non au bonbon. Rah ! Je sais plus ! Je dois être toute rouge, et là, c’est pas à cause de la piscine. Oh mon dieu ! Arrête de l’appeler pour rien celui là ! Il a autre chose à faire ! Respire. Inspire. Expire. Voilà… Détend toi …

- Donc concrètement, tu veux que je te lâche, que je sois seule au milieu de la piscine ? Dans un endroit où j’ai certainement pas pied. Pour que tu t’amuses à me tendre ton bras, que je dois associer à une perche, et si je réussi un longueur, tu me donnes un bonbon ?

Je me répétais cette phrase dans la tête. Oui oui, je n’ai rien oublié. J’ai bien réuni tous les éléments qu’il vient de citer.

- Tu veux qu’on se fasse un porno dans la piscine ? C’est ça ? Mais comme tu veux pas me le dire concrètement, tu utilises des métaphores ? Tu vas bien Rafic ?

J’explosai de rire. La situation était grotesque. Mais assez rigolote. Normal, nous étions tous les deux.
J’ai surtout énoncé le porno pour le faire rire, je sais bien que ce n’est pas du tout son intention… N’est ce pas ?
Bon ! Faudrait peut être se mettre à la tâche ! Je me détache de mon poteau humain, tâtonne avec mon pied pour évaluer la profondeur, nous sommes bien placés. Je descends complètement. Respire toujours assez doucement. On sait jamais, quelque chose pourrait survenir.

Je m’avance vers l’escalier pour prendre de l’élan. T’inquiètes pas, je reste là, je ne sors pas. Je suis dos au mur de la piscine, côté petit bain. Je m’élance, et paf je coule. Je remonte. Je dois réessayer. Je suis peut être trop lourde ? Je vais peut être tout le temps coulé ? Comme une enclume ! La honte internationale que je vais me taper… Bref. Deuxième essai, c’est à moitié le bon ! Je nage pas réellement, mes pieds ne touchent plus le sol, mes bras moulinent dans l’eau, c’est ça la nage du petit chien ? J’avance difficilement, c’est pas très pratique cette nage … Mais avec tout ça, je commence à arriver vers Rafic moi … S’il se bouge pas rapidement, je vais lui foncer dessus moi …

Ah, ça me rassure, elle aussi elle trouve que la situation vire un peu à un scénario de porno. Enfin, je sais pas si c’est vraiment rassurant. C’est pas grave, on s’amuse bien. Elle me fait toujours autant rire. C’est pas une fille comme les autres, même dans son regard on voit de l’originalité. Et puis sa tête quand elle résume la situation. Evidemment je ris quand elle me demande si ça va bien, avec ce qu’elle m’a dit avant. J’peux pas dire qu’elle a complètement tort… Enfin je réponds pas, je ris, ça suffit comme réponse non ?

Je la regarde s’éloigner, jusqu’à l’escalier. Franchement, je pensais pas qu’elle allait le faire tout de suite, aujourd’hui, maintenant. J’pensais devoir me battre avec elle pour qu’elle essaye. Et finalement non, rien de tout ça. J’ai eu qu’à lui demander, et la voilà partie. Vous allez me dire que personne ne l’a jamais accompagné dans une piscine pour la rassurer et pour qu’elle apprenne enfin à nager ? Il a fallu que ce soit le Rapha qui s’y colle, dans la maison des secrets. Et si l’un de nous deux n’avait pas participer à l’aventure ? Elle aurait jamais appris à nager, voilà. Ah j’vous jure. En plus regardez-la, elle se débrouille toute seule, j’ai même pas besoin de bouger. Bon, le premier essai est un échec, mais je panique pas, je me précipite pas sur elle, il faut combattre le mal par le mal. Je la regarde, confiant. Elle réessaye. Et elle arrive à avancer. Bon c’est pas une magnifique nage papillon, c’est plutôt la nage labrador mais elle nage ! Elle avance dans l’eau. Cox nage ! C’est un grand jour. Je la regarde, un grand sourire aux lèvres. Par contre, hm… J’crois qu’elle sait pas trop comment s’arrêter maintenant, et elle me fonce droit dessus. Soit je me décale et je la laisse s’arrêter la tête contre le bord de la piscine, soit je la rattrape. Et comme je suis gentleman aujourd’hui, et qu’en plus je lui ai promis d’être son maitre nageur, je choisis la deuxième option. J’ouvre les bras, et la laisse venir vers moi, tranquillement. Enfin aussi tranquillement qu’un labrador dans l’eau quoi.

Wow, c’est violent quand même. Elle bougeait les bras et les pieds dans tous les sens, j’viens de me prendre un coup dans les dents, mais c’est pas grave, tout va bien, je la tiens.

Cox, t’as nagé ! Tu vois c’est pas si compliqué. Si j’pouvais je t’applaudirais mais j’ai les mains prises…

J’vais pas la lâcher tout de suite, ça fatigue de bouger comme ça ! Je regarde en arrière, histoire d’évaluer notre position dans la piscine. Bon, elle a pas fait une longueur, mais pas loin. Et comme je suis quelqu’un de parole…

Bon, t’as le droit à ton bonbon, tu le mérites bien. J’ai pas de poche, mais en sortant de la piscine j’irai de préparer des bâtons de carottes, spécialement pour toi, avec la super sauce.

On est le combien aujourd’hui ? Ça va devenir un jour férié, en France et en Hollande. Cox Inelle a nagé. Champomy pour tout le monde les enfants ! D’ailleurs, y font quoi les autres candidats là ? Vous pensez que quelqu’un a vu la scène ? Si c’est le cas, y doivent bien se marrer. J’aurais fait la même chose en voyant Cox dans la piscine, qui bougeait dans tous les sens pour éviter de couler. Sacrée chorégraphie… Mais vécu de l’intérieur, la scène était plus émouvante que drôle en fait. Elle peut être fière. On recommencera, et en sortant de la maison des secrets, ça sera une vraie Laure Manaudou.

Attention Rafic, j’arrive ! Tu ne bouges pas t’es sur ? Et BIM ! J’atterris dans ses bras. Et BIM un coup dans les dents. Et … BIM ça doit faire mal non ? Mais bon t’avais un sourire sur le visage en me voyant « nager » alors tu meurs en silence s’il te plaît ! Enfin, si t’es en train de mourir bien sur, sinon bah … Exprime-toi, communique avec moi. Oh, je suis encore dans ses bras, ça devient une habitude ces derniers temps… Enfin, dans les bras ou autre chose hein… Faut pas oublier qu’on s’est embrassé il y a pas un quart d’heure ! Tu te souviens mon petit Raph’ ? Le baiser pour la femme de ta vie ? Haha ! C’est moi qui l’ai eu ! Et BIM de nouveau ! Je narguerai cette fille plus tard si je la connais. HAHA. J’en jouis d’avance. Raphael me sort de mes pensées en me racontant que je suis en train de nager. Oui bon nager, c’est comme marcher, mais dans l’eau sans les pieds… Euh, attendez, Nager ? C’est ça ? MOI, en train de NAGER ? C’est pas si COMPLIQUE ? Il se fout de moi. J’adore ce mec, à chacune de ses phrases il trouve le moyen de se moquer de moi. Dingue. Et il ne peut même pas m’applaudir, quel gâchis. Je me décarcasse et lui rien. Au moins Ducrot, quand il se décarcasse ça se voit. Pas moi. C’est nul. Pourquoi tu regardes en arrière ? T’as peur qu’on nous voit si proche ? T’as honte d’avoir une coccinelle dans les bras c’est ça ? T’as honte de moi en réalité, c’est pour ça tous les épisodes sous l’eau ? Pour me cacher ? Je suis choquée ! Pourquoi tu me parles bonbon ?! Ah oui, tu devais surement regarder ce qu’il nous restait à parcourir, oui bon, tu as de la chance que je sois fatiguée sinon t’en aurai entendu des reproches. Enfin reproches non, on aurait plus ou moins communiqué dirons nous. J’ai donc le droit à un bonbon ? Il est généreux le monsieur, quelque genre de bonbon … Ah, je pense savoir …. Rooooooooooooooooh Rafic, arrête tu me gènes vraiment là, on peut pas faire ça comme ça dans la piscine, pas à la télé, voyons, tu vas me faire rougir. Mais pas du tout en faite, il me parle de carottes et de poche. T’as des carottes dans tes poches ? Allusion perverses ? Ou réellement ? Elles vont être toutes molles c’est nul. Ah non ! Vu qu’il n’a pas de poche, il me donnera des carottes ! Enfin en bâtonnets, j’suis pas un lapin. Enfin une lapine. Enfin pas pour les Carottes du moins. Rho ! Cox, arrête d’avoir des pensées de cette nature ! Bon tu parles déjà d’après la piscine, n’oublie pas qu’on a un gage à réaliser. Enfin, j’ai un gage à réaliser. Même si tu dois être là. Cette partie du gage me laisse perplexe mais bon, il a choisi, je le ferai.

- La maison te plaît ? Nan oublie. Je m’en fou. Une personne à l’extérieur te manque ? Je suis sur que oui. Mais tu serais bien le genre de personne à ne pas s’attacher, sauf à sa maman. Oui je te vois bien proche de ta mère. Tu l’es ?

Je suis toujours dans l’eau, je commence à m’habituer. Remarque, je suis dans l’eau mais dans les bras de Raphael alors ça compense. Enfin compense, ça égalise ? Non, ça équilibre ! Voilààààààà ! Quand on est dans l’eau les mots ont du mal à nager vers moi, dingue.

Je suis sure qu’il est proche de sa mère, je le vois bien lui rendre visite toutes les semaines, lui ramenant ces petites courses. S’engueulant avec son père parce qu’il ne passe pas assez. Lui reprochant de ne pas être assez proche de lui et de s’occuper trop de sa mère. Que lui, il était là pour ça. Que finalement, il n’avait plus à passé. Et sa mère qui prendrait sa défense, dès que Raphael serait parti. Le père se calmerait, face à sa femme il ne peut rien dire. La dure conséquence de 4o ans de mariage. La vie des parents qui doit être radieuse, mais qui, un jour dans la semaine, est organisée. Ne pas bouger de la maison, il ne va pas tarder. Je t’en prie Manon –oui sa mère aurait un nom assez moderne, tu sais qu’il n’arrive qu’à 12h45, après avoir regardé son émission, et que c’est ici qu’il regarde les informations. Oui je sais Philippe, mais peut être qu’aujourd’hui il sera en avance, tu ne penses pas ? Le mari se serait tu, mais il n’en penserait pas moins. Même si malgré tout, il l’aime son fils.
Je m’égare complètement, si ça se trouve, sa mère, elle est morte, ou ils se détestent. Et dans ces cas là, j’ai pas l’air idiote, again.

- Je suis désolée si cette question te mets mal à l’aise, mais en dehors du jeu je ne connais rien de toi. J’ai vrai ça, je sais juste que t’es un Joueur, et un bon. Et aussi, que t’as une chance de cocu ! Alessandra n’avait pas le droit de te pardonner aussi facilement ! Je reste sur mes positions. Cette fille est assez « strange ». J’ai entièrement pas confiance en elle. Mais je vois pas pourquoi je parle d’elle, je m’en fou. Et les autres filles ? Aucun atome crochu. Les mecs ? Je m’entendais bien avec James, mais je sais que ça va changer dans pas longtemps, merci Raphael ! Carwyn est sympathique, mise à part son accent, il est vraiment adorable en faite. Je sais pas pourquoi je te raconte tout ça, tu m’as absolument rien demandé, au contraire, t’es patient, tu m’apprends à nager, et moi je dois te faire chier avec mes histoires, tu ne penses pas ? Si je le vois bien, je commence à t’ennuyer non ? Encore désolée. Mais bon, quand je suis partie, j’ai beaucoup de mal à m’arrêter tu sais ? Faut que je parle, j’ai gardé le silence trop longtemps ! C’est comme ce secret ! Il me pèse sur la conscience, j’ai envie d’en parler tout haut ! De le partager avec tout le monde ! Mais je peux pas ! Et ça, ça m’emmerde ! Je m’entends super bien avec toi, j’adorerais te le révéler, mais j’ai pas le droit ! N’insiste pas, je peux pas, mais dès qu’il est découvert on en parlera encore et encore ensemble si tu veux ! J’aimerais beaucoup que ce soit toi qui le découvre mon secret, même si m’écouter t’épuises, je continuerai de t’en parler.

La prochaine fois, je me tais, à force de trop parler de mon secret, ils vont finir par le découvrir. Et puis ce Raphael, il a pas l’air idiot, à mon avis, je ne lui dirais plus rien sur ça. Mais c’est pas comme ça que je vais y arriver. Faut qu’il me parle de lui. Je dois découvrir le sien de secret. Bon. Ça peut être quoi le secret d’un mec comme ça ? Il doit être père, mais genre, un jeune père. Oui ! J’irai bien le buzzer ... Et pourquoi pas.

Cox, ou comment passer du coq à l’âne. J’pensais vraiment pas que la situation allait virée comme ça. Comment on en vient à parler aussi sérieusement après tout ce qui vient de se passer ? J’en sais rien. Maintenant que la conversation est ouverte, j’vais pas la contourner. Enfin après tout j’ai rien à dire, elle parle toute seule. Et elle parle, et elle parle… pendant une bonne minute complète, elle parle. Pourtant à la fin de sa phrase concernant ma mère, j’ai cru que je devais répondre, mais non elle a enchainé. Et maintenant qu’elle a fini, je sais pas si je dois répondre. En fait, c’est surtout que je sais pas à quoi je dois répondre. Elle m’a fait son petit commentaire sur chaque candidat. Bon bah d’accord, c’est pas que ça m’ennuie, au contraire c’est intéressant de savoir ce qu’elle pense des autres, savoir comment elle se sent dans la maison, mais je dois répondre quoi à tout ça moi ?

Et pourquoi j’ai l’air d’être proche de ma mère ? J’crois pas qu’on puisse vraiment dire que je suis proche d’elle. Ou même de mon père. En fait, quand j’y pense, je suis proche de qui ? Et ça veut dire quoi être proche ? Instinctivement je dirais que je suis proche de Michael. C’est avec lui que j’ai commencé ma carrière, c’est avec lui que je suis venu en France, c’est avec lui que je vis… Ouais je suppose que tout ça, ça fait que je suis proche de lui. Si y a une personne qui doit me manquer, c’est lui. C’est ça qu’elle veut que je lui dise ? Je sais pas moi, si vraiment elle voulait savoir elle aurait attendu que je réponde non ? Des fois j’ai un peu du mal à la suivre la coccinelle. Et puis pourquoi Alessandra n’aurait pas du me pardonner aussi rapidement ? Je ne l’ai pas insulté non plus, j’ai simplement constaté son hypocrisie, comme j’aurais pu le faire avec tout le monde. Et puis c’était au début, elle a décidé de pas me juger tout de suite, moi je la comprends Aless. Et j’suis bien content qu’elle m’en ait pas voulu pour ça. Et puis je vois pas pourquoi James ne l’apprécierait plus après son gage. En même temps elle ne connaît pas encore tous les traits de caractère de James. Mais franchement, je pense qu’il n’est du genre à pleurer si une fille s’amuse avec lui. Au contraire… Enfin bon.

Concernant son secret, j’ai des idées, vagues certes, mais quand même. Ce qu’elle me dit me conforte dans mes idées. Mais avant de la buzzer, il faudrait que je mette ces idées au clair. Je ne peux pas buzzer « des idées ». J’aimerais que ce soit moi qui le découvre, et qu’elle puisse m’en parler autant qu’elle veut. Qu’on puisse s’en parler… Mais ça ne sera pas pour tout de suite, je crois. Bon là finalement je viens de remettre un peu d’ordre dans mes pensées, mais je ne sais toujours pas quoi lui répondre. Je suis là, dans la piscine, la tenant dans mes bras.

Euh… Ok ?

J’ai une expression complètement niais sur le visage, un peu comme un enfant de deux ans qui essaye de parler et qui comprend pas que les autres ne le comprennent pas. Mais si je dis que ça, elle va penser qu’elle m’a vraiment ennuyé à parler comme ça. Alors que non, elle m’a pas ennuyé, même si c’est pas facile de parler après un monologue pareil. Bon, je vais essayer de faire un condensé, ça sera peut-être pas ce qu’elle voulait savoir mais tant pis. Je prend une inspiration, et je m’apprête à monologuer à mon tour.

Ok, alors à mon tour. Je ne suis pas particulièrement proche de ma mère. J’ai quitté mes parents à 19 ans pour venir m’installer en France. Oui mes parents vivent aux Etats-Unis, mais ils sont français donc je parle français depuis que j’suis petit. Je me suis installé à Paris avec mon meilleur ami, Michael. On est tous les deux mannequins, et on s’en sort plutôt bien. Voilà je crois que tu en sais un peu plus sur ma vie à l’extérieur. Ici j’me sens bien, j’ai pas envie de partir, l’extérieur ne me manque pas encore. J’aime bien les gens, je rigole bien, y a pas mal d’action, en partie grâce à nous et notre jeu. Alessandra a été ma première victime, on était encore au début de l’aventure, on se connaissait pas bien, je pense qu’elle a simplement voulu me connaître un peu mieux avant de me classer dans la case du connard qui l’insulte d’hypocrite. Maintenant je regrette de t’avoir demandé de gifler Carwyn, c’est un mec super cool franchement je l’adore. Mais finalement tout s’est bien terminé et je suis content que vous vous entendiez bien, malgré un début difficile. J’m’en serais voulu d’avoir été à l’origine d’une mésentente. Surtout que je sais que tu l’aurais mal supporté. Et puisqu’on est dans la grande discussion, j’voudrais que tu saches que je serais là à tout moment pour toi dans la maison, tu peux me croire. Et même si je me rapproche des autres candidats, tu seras toujours plus important pour moi. Je vais peut-être regretter ce que je viens de dire mais tant pis. Et puis après tout personne nous entend.

Sur ces dernières paroles, je regardais autour de nous. Personne dans le jardin, et on ne parlait pas assez fort pour qu’on nous entende dans la maison. Pourtant, on faisait quand même attention, et on ne parlait pas totalement librement. Mais je crois qu’on en a assez dit, et puis il serait temps qu’on sorte de la piscine. Il ne faudrait pas que Cox se lasse déjà de l’eau, alors qu’elle vient à peine de nager pour la première fois de sa vie.

On va boire un verre en mangeant des carottes ? C’est moi qui invite.

Je me dirige alors vers l’échelle de la piscine. Il ne faisait plus très chaud dehors, et je sentais le vent sur mon corps mouillé. Il était temps qu’on rentre…

Après ma tirade, c’est à lui de me raconter un peu de sa vie. Complexe d’ailleurs celle-ci. Enfin, pour moi petite Cox, qui a une histoire tout à fait normale. En même temps il me raconte un peu ses liens avec les autres candidats. Rien ne m’étonne dans tout ce qu’il me dit. Je voyais très bien ce mec comme ça allez savoir pourquoi. C’est une de ses phrases d’après qui me fait sourire, « même si je me rapproche des autres candidats, tu seras toujours la meilleures des filles à mes yeux », ou quelque chose dans le même genre. Peut être que j’exagère mais tant pis.

Il regarde autours de nous alors qu’il n’y avait personne. Un peu parano Rafic ? Et là, il m’invite à boire un verre en mangeant des carottes. Le rêve. Ce mec est vraiment un gentleman, il sait parler aux végétariennes en tout cas. Cette pensée me fit sourire. Bah où tu vas ? Tu sors déjà ? Mais je veux pas rentrer moi… Je commençais tout juste à m’amuser dans l’eau. « M’enfin mimi il qu’dix heure… » Oui bah il n’empêche que je suis bien moi dans cette piscine. Tu chies dans la colle là Rafic, nan franchement. Mais d’un autre côté, on commence déjà à être fripé, et honnêtement, c’est moche, très moche. Je pensais pas dire ça, mais mon dieu qu’on est moche. Pour un mannequin c’est pas très vendeur. Je me promets Rafic, si on se voit plus tard, que je te t’interdirai de faire des photos en maillots de main, ok, mais pas des heures dans l’eau. Enfin, moi je dis ça pour lui, après il fait ce qu’il veut avec sa peau fripée hein.

Bref revenons à notre piscine, Rafic était déjà dehors, je pouvais voir –grâce à mes yeux bionique ça va de soi, qu’il avait la chair de poule en sortant. Tu m’étonnes John. Mais si je sors j’vais choper la crève moi… non ? Bon aller vivons dangereusement ! Je m’approche tranquillement de l’escalier par lequel j’étais rentrée, et commence à monter, en prenant soin de ne pas glisser et de ne pas perdre tout mon sang dans la piscine. T’imagine ? Mon sang remplissant toute la piscine, les autres habitants criant desputain Cox tu fais chier, on se baigne comment nous maintenant ? « ». C’est vrai que c’était pas très gentil pour eux de s’exploser la tête dans l’escalier de la piscine. Qu’est ce que je peux être égoïste par foi, je pense vraiment pas aux autres !

Bon, je suis sortie sans encombre de la piscine, au revoir mon ptit ! On se revoit tantôt ! On a encore plein de chose à faire toi et moi ! Je m’imagine parler avec la piscine, pas très nette comme fille. Et si elle me répondait … ? « Oh Cox ! T’avoir dans mon eau m’a fait très plaisir, même si tu t’es gamélé en commençant ta première nage, je serai ravie de te transporter de nouveau ! »
Faut vraiment que t’arrête le pastis avant d’aller dormir ma fille.
Faudrait peut être que je m’active à rejoindre Raphael, à force de m’attendre, il va avoir froid. Pauvre ti père. J’étais maintenant à sa hauteur, à côté de lui. Sans ambiguïté. Nous avions été assez proche, physiquement, pour aujourd’hui.

- Merci mon petit Raphael, pour m’avoir appris à nager, pour m’avoir écouter, pour m’avoir parlé, et pour m’avoir dit plein de chose qui m’ont faites plaisir. Mais faut qu’on soit clair entre nous. On est à Secret Story d’accord ? …

J’avais une idée pour ma fin de phrase mais elle n’arrivait à se formuler dans la tête. Tant pis, je passe à l’idée suivante.

- Sache que je serais aussi là pour toi-même si tu te rapproches des autres candidats. C’est vrai que ma nature solitaire ne m’aide pas beaucoup dans le jeu. Mais, oui, je serai là quand t’auras besoin de prendre l’air, de parler à quelqu’un qui comprend certains côtés de ta personnalité, comme ce côté joueur qui peut déplaire. Tu sais, j’ai remarqué une fille, Alix, je ne sais pas si tu l’as vu ou pas, enfin bref, je crois que tu lui plait, et je ne serais pas surprise si l’inverse était vrai aussi. Si c’est le cas, c’est plutôt une bonne nouvelle, non ? Ca t’éviterais de m’avoir tout le temps sur ton dos.
J’émis un petit rire en pensant qu’il y a peu j’étais littéralement sur son dos.

- J’ai vraiment envie de m’amuser avec James tout à l’heure, et puis qui sait ? Peut être qu’on va vraiment bien s’entendre tous les deux non ? Je ne peux pas avoir que toi comme ami dans la maison, c’est un peu honteux, et digne d’une fillette de 15ans ! Se reposer sur la première personne qu’on a connue dans la maison, et ne pas s’ouvrir aux autres est pas tellement joueur. Tu sais quoi ? Heureusement que je dois faire passer un message dans cette émission, sinon, je pense que je serais partie depuis le temps.

Mon message. Et quel message !
Enfin, je sais pas pourquoi, mais dès que je commence à parler à Rafic je déballe un pavé. C’est son charme surement, voilà tout.
J’avais fini ma tirage, une foi encore. S’il veut me répondre à ça, il va pouvoir le faire sur le chemin du retour, en attendant, faut vraiment qu’on commence à rentrer, sinon on va être bon pour passer 2 semaines dans notre lit !

Elle m’avait vite rejoint en dehors de la piscine. J’aurais bien passé mon bras autour de ses épaules mais je me ravisai. Il faut parfois savoir contrôler ses pulsions. Nous nous apprêtions alors à nous mettre en marche en direction de la maison, quand elle me remercia. Je lui aurais bien dit « y a pas de quoi » mais elle le savait très bien, alors je la laissai parler. Je souris lorsqu’elle cita Alix. Effectivement, elle me plaisait, beaucoup même. Et il se pourrait bien que quelque chose se passe entre elle et moi. Du moins, si le public nous le permet. Car nous ne sommes pas à l’abri d’une élimination, elle comme moi. Je ne voulais rien précipiter, et puis je voulais aussi profiter de l’aventure. Entre autre, avec Cox. Alors pour le moment, pas d’histoire de couple.

J’ai mis une petite seconde à comprendre pourquoi elle me parlait de James. Mais oui, le gage. Que je lui ai donné. Oui, moi, je lui ai donné le défi de se laisser séduire par James. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai fais ça, mais tant pis. Si elle a vraiment envie de s’amuser avec lui, ça pourrait être drôle. J’ai hâte de voir ça. Je sens que Cox va être parfaite, et moi je vais avoir du mal à garder mon sérieux pour passer inaperçu.

Je ne comprends pas trop quel genre de message elle veut faire passer, mais j’ai hâte de le découvrir. Je suppose qu’il viendra avec son secret. Mais pourtant son secret… Non je sais pas. Bon, il est temps qu’on rentre vraiment. J’ai un nouveau frisson qui me parcourt tout le corps. Je me tourne vers Cox, qui n’a pas l’air d’avoir plus froid que ça. En même temps la Hollande n’est pas réputée pour sa chaleur… Bref. Finalement, je décide quand même de passer mon bras autour de ses épaules avant de commencer à marcher vers la maison. Je souris, tout va bien. Et je n’oublierais pas ce moment dans la piscine.

Merci à toi, c’était très agréable cette petite séance de natation. On recommence quand tu veux.

Je tourne la tête vers elle. J’ai comme une vague de douceur quand je la regarde. Oui, j’ai beaucoup d’affection pour elle. J’ai envie de la protéger, de la voir heureuse. C’est aussi pour des moments comme ça que j’aime ce jeu. Pas seulement pour toutes les embrouilles que je veux créer. Nous voilà déjà arrivé à la porte de la maison. Je me mets sur le côté, pour la laisser passer.

Après vous belle demoiselle.

Les aventures de Cox et Raphael vont vite reprendre. Je suppose qu’elle va aller trouver James. Aaah j’en ris d’avance.

RP TERMINÉ