People cry, not because they're weak but because they've been strong for too long -PV Ludivine

Messages : 164 Date d'inscription : 23/06/2012 Age : 28

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Je froissais rapidement le bout de papier alors que mes pas étaient vifs et perdus. Je respirais comme je pouvais, luttant pour garder un semblant de dignité devant le reste de la maison, le reste de la France. Sortant du confessionnal, je passais dans le salon, ne jetais pas un regard aux personnes présentes dans ce dernier, pas plus que ceux dans la cuisine et me dirigeais vers le seul endroit où je pourrais me permettre de prendre conscience de ce que signifiait cette lettre. Je passais une main sur mon visage en poussant la porte de la salle sans caméra et m'y engouffrais rapidement. J'allumais la lumière et fut légèrement désarmé devant la non-présence de fenêtre. Puis un sanglot vint se cogner dans ma gorge et mon visage se tordit avant de laisser échapper les pleurs que j'avais caché tout le long de mon pèlerinage jusqu'à ce lieu de perdition. Je froissais la lettre, la roulais en boule et l'envoyais contre un mur alors que j'accrochais mes mains à mon visage, mes cheveux s’entremêlant à mes phalanges. J'avais l'impression d'étouffer, de crever dans mon propre corps. Alors c'était ça, ce que mon père avait ressenti lors de mon malaise cardiaque ? Lorsqu'ils ignoraient si j'allais me réveiller ou non. L’inquiétude d'un père pour son fils, la douleur lorsqu'on a peur de le perdre.

Je sentais mes larmes couler sur mes joues en torrent alors que je me laissais tomber contre le mur, glissant jusqu'à percuter le sol. Mes coudes posaient sur mes genoux je tenais mon visage en m'enfonçant le front dans mes paumes. Je ne savais pas où avait atterrie la lettre, je m'en fichais, rien que de voir sa couleur m'étranglais d’inquiétude et de frustration. J'étais ici, alors que mon fils, ce petit garçon qui m'avait permis de tenir ces fameux jours, cette partie de mon message. J'avais besoin de lui, il avait besoin de moi, mais moi, là, tout me semblait dérisoire. La pièce m'étouffait, j'avais l'impression de glisser vers je ne savais quel léthargie. Pourquoi est-ce que j'étais venu dans la seule pièce où je ne pouvais pas me sentir bien ? Peut être parce que c'était le seul endroit où la France ne verrait pas qui j'étais, parce que j'aurais voulu ne pas connaitre ça...

Messages : 294 Date d'inscription : 28/06/2012

Khaleb & Ludivine

People cry, not because they're weak but because they've been strong for too long

La musique battait son plein dans la maison des secrets. L’après-midi était terriblement longue et lassante en ce lendemain de prime et l’engouement du public et de l’activité que l’on nous proposait me manquait. Je trouvais les journées longues ici, la plupart du temps nous n’avions qu’une heure grand maximum d’activités pour de longues heures de sommeil, de discussions inintéressantes ou de disputes sans fondements. J’étais assise par terre, les jambes en grand écart, appuyée contre le mur et je m’étirais en discutant avec Juliette. Pitbull nous déversait sa musique fade mais je ne pouvais m’empêcher de chanter à coup de petits « Baaabyy, my sweet baaabyyy ». J’allais renchérir dans notre débat en m’exprimant sur la cause du végétarisme quand un bruit sourd vint soudain claquer dans mes oreilles. Toujours dans ma position qui semblait peu agréable pour les autres mais que j’adorais plus que tout, je relevai la tête et devinai que c’était la porte qui menait au confessionnal qui venait de claquer. Je m’attendais à voir une fille en pleurs ou quelque chose du genre – nous avions commencé à prendre l’habitude, maintenant – mais ce ne fut pas une candidate qui sortit du couloir. Non, Khaleb marchait droit devant lui, le regard fixé au loin, les poings serrés et les lèvres tremblantes. Il donnait l’impression de ne rien vouloir voir, rien vouloir entendre. D’être seul. Je compris bien le message et rebaissai la tête pour continuer à étirer mon dos sur mes jambes écartées. Cependant, j’entendis une autre porte claquer au loin. Cette fois-ci, c’était la CSA. Je relevai à nouveau la tête et jetai un coup d’œil à Juliette. Elle ne s’était rendue compte de rien et continuait son discours passionnant sur la protection des ours en Chine. Je détendis mes jambes et me redressai.

_ Ah j’ai oublié, je devais… aller prendre ma douche. inventai-je sans convictions en me mordant la lèvre devant ma connerie. Prendre ma douche à seize heures, évidemment.

Pour autant, la jeune femme n’eut pas l’air contrariée, acquiesça et partit discuter des oiseaux qui avaient du mal à passer l’hiver avec un Priam plus passionné. De ma petite démarche, je partis en direction de la salle CSA et poussai la porte bleue teintée de nuages. Une épaisse odeur de fumée de cigarette emplit alors mes narines tandis que je laissais la porte se refermer pour avoir un peu d’intimité. Khaleb était assis contre un mur, la tête entre ses mains et n’avait pas l’air d’avoir fait attention à ma présence. Je regardai tout à coup comment j’étais habillée. Le slim à fleurs, le grand tee shirt jaune, les grosses baskets roses et le bonnet pourpre me donnait un air de sortie d’asile. J’étais complètement dans les vapes quand je m’étais [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] ! Si ça pouvait remonter le moral à Khaleb qui n’avait pas l’air d’aller très bien… Je m’assis alors près de lui et tentai d’attraper sa main pour glisser la mienne à l’intérieur. De ma main libre, je rechaussai mon bonnet à peine posé sur ma tête et collai mon menton contre son bras en le regardant.

_ Qu’est-ce qu’il t’arrive ? murmurai-je comme pour être sûre que personne d’autre ne puisse entendre.

J’allais peut-être me faire rembarrer, il allait peut-être me demander de sortir de la pièce et de le laisser seul, tranquille. Je voulais juste être sûre que tout allait bien et puis, s’il avait besoin de quelqu’un, je me portais volontaire pour lui tenir compagnie. Après tout, il était une des personnes avec lesquelles je m’entendais le mieux, et j’avais l’impression que si c’était moi qui avais un problème, il serait là pour moi. Il releva d’un centimètre sa tête et je vis alors de grosses gouttes perler sur ses joues.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Messages : 164 Date d'inscription : 23/06/2012 Age : 28

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

La colère. Je ne savais pas si j'avais le droit d'être en colère. Contre qui ? Caroline. C'était elle au volant, c'était de sa faut...non c'était celle du chauffeur du camion qui a grillé le feu rouge. Merde quoi ! Le permis c'est pas pour les chiens, si tu l'as c'est que tu sais conduire bordel ! C'est pas pour foncer dans une voiture dans laquelle il y a une femme et un gosse de neuf ans ! J'avais peur, peur pour Caroline, peur pour Ezeckiel, peur pour moi. Je crevais de trouille, je savais pas ce qui allait se passer, je voulais pas le perdre comme j'avais perdu mon père. Sauf qu'aujourd'hui, si Ezeckiel venait à ne pas se réveiller. J'aurais pas le temps de lui crier dessus de ne pas me laisser comme je l'avais hurlé à mon père. Je pourrais pas le supplier d'ouvrir les yeux. S'il partait j'aurais perdu mon père et la personne pour qui j'étais pas mort là en bas. J'avais pas repris du poids pour être capable de m'occuper de lui pour le perdre dès ma deuxième semaine dans la maison !

La porte de la salle s'ouvrit et je ne relevais même pas la tête, je me contentais de retenir mes sanglots. Qui était l'imbécile qui était venu me déranger ? Claquer une porte c'est pas assez clair ? Non ! Fallait en plus sur la porte un gros "Ne pas déranger ! Passez votre chemin !" ?! Sans déconner, tout ce que je voulais c'est être seul ! Seul pour pouvoir pleurer comme un con, je voulais pas que l'on me voit, j'avais jamais aimé ça. Même après cet attaque cardiaque, même après la mort de mon père, même après tout ça je n'avais jamais aimé que l'on me regarde ou entende pleurer. Puis je sentis la personne se laisser glisser à côté de moi. Je voulais pas lever la tête, je voulais voir personne, je voulais juste qu'on me laisse. Puis une main qui vient chercher la mienne et mon corps qui se tend. Je connais cette main, et cette voix. Je relève doucement le visage vers un visage trop familier pour que j'ai envie de me montrer ainsi devant elle. Ludivine.
KHALEB- J...je...un...
Chouinais-je presque. J'avais honte de moi-même alors que je recommençais à sangloter. Je laissais tomber mon front contre celui de Ludivine de sorte à sentir la pointe de son nez contre ma joue. Je serrais contre moi la main dans laquelle elle avait glissé la sienne avant de chercher du regard la lettre qui ne devait plus ressembler à grand chose. Je la vis, à même pas deux mètres. D'un geste mou et sanglotant je la pointais du doigt avant de ré-enfuir mon visage près de Ludivine. Je me sentais tellement minable

Messages : 294 Date d'inscription : 28/06/2012

Khaleb & Ludivine

People cry, not because they're weak but because they've been strong for too long

Il me faisait terriblement mal au cœur. Le voir assis là, comme sans défense, et je me sentais tellement impuissante ! Il n’avait pas l’air d’être en état de me parler de quoi que ce soit. Peut-être qu’en fin de comptes, ça m’arrangeait. Qu’est-ce que je pouvais lui dire ? Après tout, nous étions tous les deux ici pour détruire les autres, pour aller le plus loin possible avec pour but d’éliminer les concurrents un à un. C’était la dure loi du jeu auquel nous participions et je ne perdais jamais de vue cet objectif. Mais là, c’était différent. Il me touchait, vraiment. Même si je venais de lire la lettre de Robin qui m’intimait bien qu’aucun des garçons n’étaient sincères avec moi – je m’étonnais d’ailleurs que cette partie ne soit pas censurée -, j’avais l’impression que Khaleb ne me voulait pas de mal. J’avais cette sensation – illusoire et stupide – qu’il ne chercherait jamais à m’éliminer du jeu. Pourtant, je savais très bien que si jamais nous nous retrouvions tous les deux sur les dernières marches du podium, il y aurait sans conteste un conflit pour atteindre la médaille d’or. Pourtant, lorsque je vis ses yeux embués de larmes, que je sentis sa main trembler dans la mienne et que je sentis son front se coller au mien, je ne pus m’empêcher de me dire que jamais je ne pourrai le faire tomber pour l’éjecter du jeu. Il balbutia quelques sons incompréhensibles tandis que je resserrai un peu la pression sur sa main. Il me montra alors du bout de sa main libre une boulette de papier au loin avant d’échapper à nouveau un sanglot. Je desserrai lentement mon étreinte, embrassai la paume de sa main avant de me lever et d’attraper la lettre. Je m’assis contre le mur en face de Khaleb et lus d’une traite le petit bout de papier qui lui causait tant de peine. Je relevai la tête et le regardai, blotti là, en face de moi, à deux petits mètres.

_ Euh… je…

Je ne savais absolument pas quoi dire. Exactement comme je l’avais prévu. J’étais vraiment nulle pour consoler les autres, peu importait la situation, je ne savais jamais ce qu’il fallait que je dise pour apaiser la douleur de l’autre. Et encore une fois, je me sentais impuissante. Je n’avais pas idée de ce qu’il pouvait ressentir. C’était son fils ! Je n’avais aucune idée de la peur que l’on pouvait ressentir pour la chair de sa chair, ni sur le lien qui unissait un parent à son enfant. Alors je m’approchais à nouveau de lui et fis ce que je savais faire de mieux. Etre là. Je l’entourai de mes bras et posai ma tête sur une de ses frêles épaules quand je sentis une grosse pression dans mon dos. Je ne savais pas si les gestes valaient tous les mots, mais c’était de loin la chose pour laquelle j’étais la plus douée. Pourtant, une question me turlupinait. J’étais certaine qu’il ne m’avait jamais parlé d’une Caroline. Pourquoi donc m’avait-il caché son existence ? Cependant, je ne me sentais pas capable de lui poser la question.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Messages : 164 Date d'inscription : 23/06/2012 Age : 28

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Je la mettais mal à l'aise, je le sentais, je le voyais. J'avais toujours mis mal à l'aise les gens, de part mon poids, de par mon attitude, de par ce que je pensais, de par le fait que j'ai mon fils, je l'ai eu a 17 ans. Comment est-ce que je pouvais faire autrement lorsque tout ce qui me constituait rendait les gens mal à l'aise ? Je savais qu'il ne fallait pas faire confiance à tout le monde dans la maison des secrets, voir même, personne. Oui, c'est ce que j'avais le plus souvent remarqué dans les saisons précédentes, quand je suivais, c'est que quoi qu'on croit il y avait toujours des trahisons, des gens qui faisaient confiance aux mauvaises personnes et vice versa, des gens qui portaient des préjugés faux. En entrant dans la maison je m'étais fixé des objectifs, pas forcement gagner, mais transmettre un message. Mais le but du jeu était de garder son secret le plus longtemps possible et pour ça, il fallait ruser et je comptais bien garder mon secret. Mais je n'arrivais pas à me contraindre à ne pas trop m'attacher à Ludivine. J'avais envie de la prendre dans mes bras, de passer du temps avec elle et de la protéger. La protéger des autres habitants. Mais Ludivine était une grande fille et je pensais qu'elle avait déjà prouvé qu'elle savait se débrouiller toute seule.

J'entendis le bruit du papier qu'on déplie et j'attends, je sens ma gorge se tordre alors que j'ai replongé mon visage entre mes mains. Les instants de silence qui précédent les fameux "euh...je..." qui étaient tellement prévisibles. Je ne lui en voulais pas, d'ailleurs je ne pouvais même pas ne serait-ce qu'oser lui en vouloir. Elle n'y pouvait rien, je n'y pouvais rien. Personne n'y pouvait rien, la survie de mon fils se résumait a des machines et des soins auxquels nous ne pouvions rien. Mais ce qu'elle pouvait faire, elle était en train de le faire. J'entourais son corps de mes bras et enfouie mon visage dans son cou, ses cheveux contre mon front je m'accrochais à elle.
KHALEB- J'..j'ai..j'ai peur..je...je veux p...as le per...dre. Je...je s...sais pas co...mment le sau..ver. Y m'...m'a sauv..é la v..ie et m..moi j'peux r...ien faire. A c...cause d'un putain de chauf...feur je ri..risque de perdre m..mon fils et ma meil..meilleure a..amie
pleurais-je contre elle. J'avais besoin de me confier, j'avais besoin d'elle.

Messages : 294 Date d'inscription : 28/06/2012

Khaleb & Ludivine

People cry, not because they're weak but because they've been strong for too long

Bizarrement, je pensais que j’allais me sentir mal-à-l’aise auprès de lui, ne sachant quoi dire, me sentant comme une plante verte incapable de sortir un mot pour le réconforter. Mais en fait, ce n’était pas le cas. Non, je me sentais juste là pour quelqu’un qui en avait besoin. Je ne faisais pas du tout ça dans le but de recevoir quelque chose en échange, non. Je ne voyais pas d’intérêt à me rapprocher de Khaleb. Si je le faisais, c’était parce que je le voulais, parce que je l’appréciais. Je n’arrivais pas vraiment à mettre de mots sur ce que je pensais, en fin de comptes. Je sentis ses bras qui tremblaient et j’en profitai pour serrer un peu plus mon étreinte. Je sentais son souffle contre mon cou et cette sensation de chaleur me plaisait. Je fermai les yeux et un petit silence s’installa dans la pièce. Il le rompit quelques secondes plus tard en bafouillant qu’il ne voulait pas perdre son fils, qu’il se sentait impuissant, qu’il lui avait sauvé la vie. Je ne comprenais pas toute la signification de ses mots. Il ajouta ensuite qu’il était impensable pour lui de perdre et son fils, et sa meilleure amie. Je rouvris les yeux. Alors cette Caroline était sa meilleure amie ? Que faisait-elle avec son fils ? Peut-être qu’ils étaient très proches au point de l’élever ensemble… Ou alors… Mais ça ne me regardait pas ! Je pris alors mon courage à deux mains pour lui dire les choses que j’estimais les plus aptes à être dites dans ce genre de cas, et surtout les choses que je pensais vraiment.

_ Tu sais qu’ils vont tout faire pour le sortir d’affaire. Je peux pas te promettre que tout se passera bien, parce que je ne sais pas. Comme je peux pas t’assurer non plus que tout est déjà fini. Ta maman n’a pas l’air paniquée. Si c’était vraiment utile, il t’aurait fait sortir de la maison.

De ma main, je relevai son visage pour le regarder dans les yeux. Je voulais qu’il entende vraiment mes paroles, qu’il comprenne bien tout ce que je disais. Ce n’était que la vérité pure et simple, pas ce que j’espérais ou ce que je redoutais, non, c’était les choses telles qu’elles étaient. La vérité ne pouvait pas lui faire de mal, pas pour le moment. Je murmurai alors, comme pour garder plus d’intimité.

_ S’il-te-plaît, arrête de pleurer, tu vas me faire pleurer. dis-je en esquissant un petit sourire de réconfort.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Messages : 164 Date d'inscription : 23/06/2012 Age : 28

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

J'avais l'impression d'avoir toujours été le stupide pion d'un jeu dont les maîtres étaient des salopards de lunatiques. La symphonie inachevé d'un compositeur trop sadique pour permettre à son oeuvre de se terminer. Comme si, jamais, je ne pourrais me contenter de me lever le matin, de regarder le soleil et de sourire en caressant le visage d'une femme qui m'aimerait pour qui je suis, qui accepterait Ezeckiel, qui saurait tout de moi, qui n'essayerait pas d'être avec moi pour "sauver la bête"...J'avais peur, peur de la vie, peur de me retrouver face à des gens qui me feraient regretter jusqu'à ces salopards de gosses qui se foutaient de ma gueule dans mes moments de faiblesse. Les enfants étaient cruels entre eux, tout le monde le disait, tout le savait, mais peu l'avait vécu. Et maintenant j'avais cette horrible amertume qui me vrillait la gorge et me faisait sangloter comme un faible, un imbécile, comme j'avais tellement pleuré quand j'avais vu les yeux de mon père se clore et son souffle le quitter. Ça avait résonné, il faisait froid...ça m'avait hanté. J'écoutais Ludivine, étrangement, sa voix semblait me calmer et m'apaiser. Ses paroles étaient réconfortes et tout le contraire. Non, nous ne pouvions rien faire et seulement prier pour que je ne le perde pas. Mais si cela avait été vraiment grave, si sa vie était réellement en danger, ils m'auraient fait sortir de la maison. C'est vrai ! Ils ne m'auraient pas laissés là, ils m'auraient fait sortir pour que je puisse être au chevet de mon fils. Beaucoup de gens m'avaient jugés sur le fait que je sois père, mais je les emmerdais tous, Ezeckiel était mon fils, sa mère n'avait jamais voulu de lui, elle m'avait pourri le reste de ma scolarité en me foutant des objectifs en tête. Quand je pensais que c'était "pour elle" que j'avais décidé de devenir méritant, de mériter son amour, son attention, en devenant "mieux battis". Des conneries qui avaient faillis me faire crever.

Je sentis sa main frôler mon menton pour relever le visage et un frisson me parcouru. J'osais relever mon regard vers ses yeux claires alors que ma gorge et mes pleurs semblaient se calmer. J'avais l'impression d'être un gosse, a pleurer comme ça. Je perdais toute crédibilité, me retrouver devant toutes mes faiblesses et si Ezeckiel ne se réveillait pas je n'aurais jamais pu lui dire a quel point je l'aimais et je l'aimerais toujours. Je ne voulais pas qu'il s'en aille, je voulais pouvoir avoir mon fils à mes côtés et l'élever, il était la chair de ma chair ! Je savais que d'ordinaire c'était plutôt l'inverse, les hommes qui fuient et les mères qui désirent ardemment la garde de l'enfant. Mais la mère d'Ezeckiel était le genre de fille a "tenter tout les types" et elle m'avait tenté, elle avait tenté le "petit Kostan"...et finalement "le p'tit con" l'a foutu enceinte...Mon fils ne méritait même pas de connaitre sa mère, il n'en apprendrait rien, ça ne l'aiderait en rien. Ludivine me demanda d'arrêter de pleurer, qu'elle allait s'y mettre si je ne cessait pas. Un rire nerveux me pris alors que je baissais la tête, mes mains toujours nichés dans son dos, agrippés comme les sers d'un rapace. J'étais bien avec elle et je ne voulais pas que ca change. Des moments comme ceux-ci, cachés des caméras, j'aurais voulu en vivre d'autre, pouvoir être sincère sans avoir peur de recevoir une lettre d'un de mes proches en me disant "fait attention, ils sont tous hypocrites". Et plus j'y pensais, plus j'avais peur que Ludivine le soit, j'espérais qu'elle ne l'était pas, j'espérais qu'elle était sincère, qu'elle ne se jouait pas de moi.
KHALEB- Merci Ludi
murmurais-je en la serrant contre moi, déposant un baiser sur le bas de sa joue.

Messages : 294 Date d'inscription : 28/06/2012

Khaleb & Ludivine

People cry, not because they're weak but because they've been strong for too long

Je sentais les mains de Khaleb se calmer un petit peu. Le tremblement était de moins en moins ponctué, au contraire, je ne sentais plus que de petits mouvements dans mon dos. Il commençait à respirer plus lentement, à retrouver un souffle normal. Face à lui, j’avais l’impression d’être une petite fille gâtée par la nature, qui avait toujours eu tout ce qu’elle voulait. Je savais au fond de moi que c’était faux, mais cette sensation ne voulait pas me quitter. Après tout, j’avais pris toute ma vie des cours intensifs de danse classique que mes parents me payaient. J’avais un frère, deux sœurs, un papa et une maman. Quand je rentrais de l’école, je faisais mes devoirs, puis je partais à la danse, jusqu’au lycée où j’obtins un emploi du temps aménagé. Je faisais ce que j’aimais, pour travailler dans ce que j’aimais et gagner de l’argent en exerçant ce que j’aimais. Je savais que j’étais privilégiée, mais face à Khaleb, je me sentais étrangement idiote. Comment pouvais-je tenter de le réconforter alors que je n’avais aucune idée de ce que c’était que d’avoir eu un enfant aussi jeune ? Il y avait plein de choses que j’avais envie d lui dire, là maintenant. Plein de choses que je taisais. Je voulais lui raconter mon secret, lui parler de ses évènements de ma vie qui m’avait changée, jusqu’à la mort de mon père l’année précédente. La mort pour laquelle je n’avais pas versé une seule larme. Une ingrate, voilà tout ce que j’étais. Mais je ne pouvais pas lui parler de tout ça maintenant, alors qu’il était en train de s’inquiéter pour son fils. C’était ma cagnotte ou ma confession. J’étais venue ici pour l’argent.

_ Ton fils a certainement un des meilleurs papas du monde, j’en suis persuadée. lui avouai-je en le regardant droit dans les yeux, relevant sa tête bordée de larmes encore chaudes.

Il souriait, riait maintenant, presque nerveusement mais il riait. Je n’avais pas à me sentir coupable de quoi que ce soit si j’avais réussi à lui redonner un tout petit peu le sourire ! Je pensais à mes petites sœurs. Ana et Ninon étaient seules, à la maison. Maman devait travailler toute la journée, et quand elle rentrait, elle devait préparer à manger avant d’aller se coucher. Peut-être que de temps en temps elle leur demandait ce que je faisais, puisque mes sœurs ne devaient louper aucun moment que je passais à l’antenne. Mais je savais qu’elles devaient se sentir seule, toutes les deux. J’espérais que Lyess passait souvent à la maison. Je me surpris à ravaler un sanglot en pensant aux jumelles. Maman devait compenser mes « conneries » à la télé en travaillant deux fois plus pour combler mon absence, et les filles devaient trinquer pour sa mauvaise humeur. J’avais mal au cœur. Je voulais les entendre au téléphone, qu’elles m’assurent que tout allait bien. Quand j’avais remarqué qu’on m’avait envoyé une lettre, j’avais imaginé qu’elle venait de leur part, et j’avais été très déçue de découvrir que ce n’était que Robin – même si j’avais été ravie d’avoir des nouvelles de mon partenaire de danse et de la troupe. Je priais de tout mon cœur pour que la prochaine lettre que je recevrais serait d’elles. Khaleb voulut alors déposer un baiser sur ma joue mais dans le mouvement, je tournai légèrement la tête pour le regarder et son baiser effleura ma lèvre inférieure. Je sursautai et me reculai un peu en rougissant.

_ Oh, je suis désolée ! m’exclamai-je en ne pouvant m’empêcher de sourire.

C’était gênant mais après tout, ce n’était pas très grave, la scène n’était même pas filmée. Au moins, je ne recevrais pas de lettres dignes de Beuglantes d’Harry Potter de mon frère pour m’assassiner à la vue d’une image volée ! Et puis, c’était un accident.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Messages : 164 Date d'inscription : 23/06/2012 Age : 28

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

J'espérais pouvoir croire que tout ceci n'était pas qu'une vilaine stratégie pour pouvoir se rapprocher de mon secret ou me voler ma cagnotte. J'espérais que Ludivine était sincère, qu'elle était gentille envers moi parce qu'elle le voulait et non pas par quelconque besoin de faire son nid et poser les bases d'une stratégie dont je serais le pion. Je n'avais jamais aimé utiliser les gens, et j'aimais encore moins que l'on m'utilise. J'étais déjà allé trop loin pour quelqu'un qui n'en avait rien à foutre de moi. Je ne voulais pas me retrouver encore plus brisé que je ne l'avais été auparavant. Non. Ludivine, si j'étais proche d'elle, si je me sentais vraiment attaché à ce bout de femme, ce n'était tout bonnement pas par stratégie ou ruse. Non, je l'aimais vraiment bien. Ce n'était pas avec elle que je m'amuserais à mentir et à la manipuler pour pouvoir m'approcher de son secret et empocher sa cagnotte. Après tout, ce n'était pas pour l'argent que j'étais venue à Secret Story, c'était pour faire passer un message, pour que mon fils soit fier de moi si un jour il voit ces images. Elle me confia qu'Ezeckiel devait avoir parmi les meilleurs des pères. Cette remarque, cette affirmation eut raison de mes larmes et un voile chaud et réconfortant m'enveloppa tout en entier. Nous ne nous connaissions pas vraiment, après tout, nos secrets nous empêchaient de révéler qui nous étions réellement même si je faisais de mon mieux pour être moi en la présence de Ludivine. Mais si, à ce stade du jeu et si c'était sincère et non pas stratégique, elle venait à me dire que je devais être un merveilleux papa...c'est qu'elle le pensait...et que peut être je l'étais.

Mais nos lèvre s'effleurèrent et elle eut un mouvement de surprise ainsi que de recul. J'eus la même réaction, sauf que moi, c'est le mur que je me pris en plein arrière de tête. Aïe ! Je portais une main à l'arrière de mon crâne et me massait légèrement l'endroit de collision. Je n'avais pas vraiment réalisé ce qu'il venait de se passer, que Ludivine était le première femme que j'embrassais depuis...depuis des années. Peut être avais-je fait le deuil de la mère d'Ezeckiel, peut être que la balance et les chiffres s'y affichant ne me feraient plus penser à quel point j'ai souffert pour elle. Ezeckiel ne serait plus un reflet de ce que j'avais échoué mais une beauté dans ce que j'avais réussi.
KHALEB- Y..y a pas de soucis...c'est pas grave !
Lui dis-je, plus pour me rassurer que pour vraiment lui assurer qu'il n'y avait rien de grave. Je me sentais glisser sur une pente dont je savais ne pas pouvoir contrôler ma chute et ça me faisait peur...parce qu'ici il n'était nullement question de sentiment ou d'affinité...juste de la stratégie et c'était injuste et cruel.

Messages : 294 Date d'inscription : 28/06/2012

Khaleb & Ludivine

People cry, not because they're weak but because they've been strong for too long

Khaleb avait l’air pensif, trop pensif. Nous étions seuls, mais je me sentais de trop dans cette pièce. De toute évidence, il s’était isolé pour réfléchir, pour faire le point, pour penser à ce qu’il venait de lire. A aucun moment il ne devait avoir imaginé que quelqu’un le rejoindrait ici et même si j’avais préféré venir le réconforter, je sentais maintenant qu’il allait falloir que je le laisse tranquille. Il balbutia quelques mots pour m’assurer que ce petit accident n’était pas grave et je lui offris un sourire timide en guise d’approbation. Je n’étais pas sûre que nous avions le droit de rester à plusieurs dans ce petit espace confiné à l’abri des caméras et je sentais que dans quelques minutes, j’entendrais la Voix me rappeler que nous devions qu’entrer un par un dans la salle CSA. Je caressai le bras de Khaleb une dernière fois pour lui apporter encore tout mon soutien dans l’épreuve qu’il traversait.

_ Ne réfléchis pas trop à tout ça. On te donnera des nouvelles, tu peux en être sûr, alors ne reste pas enfermé ici trop longtemps. lui donnai-je comme dernier conseil avant de me lever.

Je jetai un œil vers l’objet de tout ce remue-ménage, la lettre peinte de grosses lettres arrondies, typiques d’une écriture féminine. Je ne me faisais pas trop de souci pour Khaleb, il allait reprendre ses esprits et revenir dans le jeu, j’en étais persuadée. Du moins, je l’espérais. J’avais vraiment envie de continuer l’aventure avec lui car c’était une des personnes avec qui je m’entendais le mieux et sûrement un des seuls auxquels je n’avais envie de faire aucun coup bas, ni même de prendre sa cagnotte en découvrant son secret. Tant que le jeu me le permettait, je continuerais à me concentrer sur d’autres, mais même quand je me résoudrais à entreprendre des recherches sur son secret, je resterais toujours sincère car j’estimais que nous étions aussi dans une aventure humaine et je ne voulais en aucun cas blesser qui que ce soit. Je me dirigeai alors vers la porte, commençai à la pousser et lançai un dernier regard vers Khaleb, assis contre le mur, quelques dernières larmes collées contre ses joues.

_ Si tu as besoin de quelqu’un, tu sais où me trouver. terminai-je avec un petit sourire, avant de sortir définitivement de la salle CSA, peut-être un peu à contre-cœur.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

» Cagnotte de Ludivine
» Absences de Ludivine
» And if i go while you're still here - Ludivine & Priam

People cry, not because they're weak but because they've been strong for too long -PV Ludivine

People cry, not because they're weak but because they've been strong for too long -PV Ludivine

Sujets similaires

Sujets similaires