Feuille de personnage Âge du Perso: 28 yo Côté coeur: Elle. Etat du secret: Révélé. J'ai vaincu la boulimie.
Sujet: It won't change anything, will it? [Ludivine] Mer 29 Aoû - 21:38
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It won't change anything, will it?
«feat Ludivine. »
Ludivine et moi venions tous les deux de révéler nos secrets. Ça avait été un moment pas très agréable, ni pour nous, ni pour les autres. Je pensais au petit Rémy, espérant que comme moi il avait eu la chance (entre guillemets) de ne pas faire partie des nombreux malades de cette maladie à avoir en plus de cela, des handicaps mentaux. Je pensais à l'enfant que j'avais donné à Ellie, en priant de tout mon cœur pour que mon gêne défectueux n'ait pas eu l'envie d'aller faire un tour chez lui et de lui pourrir la vie comme il me la pourrissait suffisamment. Chaque jour qui passait ici me faisait un peu plus penser que j'avais fait une connerie en les laissant tous les deux. J'avais suffisamment souffert de l'absence de mon père et je faisais de même. Je voyais toujours ma maladie comme une excuse, mais ça n'excusait rien. Absolument rien. Au contraire. Je connaissais uniquement la douleur psychologique, et je l'imposais à d'autres. Mon égoïsme était un pur produit de mon esprit, et non pas une conséquence de ma maladie. Rémy risquait de devenir comme moi. Je savais que la plupart des enfants souffrant de la même maladie deviennent violents. J'avais pris cette voie là. Rémy la prendrait probablement aussi. Et mon fils alors? Ou ma fille? Que deviendrait cet être sans moi? Après avoir fini ma révélation, je voulais absolument éviter leurs regards à tous, je ne voulais pas y lire la pitié que je savais que j'y trouverai. Je savais pertinemment qu'une fois ma maladie révélée on ne me voyait plus comme avant mais comme un malade qu'il fallait protéger. Des dangers, des maux, de la douleur que je ne sentirai pas. Mais je voulais tout sauf ça. Je ne voulais pas qu'on me protège. Je voulais rester Gaël malgré tout, malgré ça. Gaël, ce petit con sans cœur, sans pitié, sans faille. Je ne voulais pas qu'on me voit diminué mais je savais très bien que c'est ce qui allait se passer. Après tout, quel regard portai-je désormais sur Ludivine? Le regard que les autres posaient sur moi. C'était la même chose. Je comprenais mieux la facilité que l'on avait eu à se confier l'un à l'autre. Après tout, nous étions plus proche que ce que je le pensais. Je ne savais pas comment elle ferait pour supporter le regard des autres, ce regard qu'on porte sur les malades, ce regard que les gens ont pour vous quand ils vous voient entrer à l'hôpital. La maladie fait peur. La mort fait peur. Nous faisions peur. Et tout ça, je refusais de le voir dans leurs yeux. Je crois que s'ils avaient découvert mon secret plus tôt, je n'aurai pas supporté et j'aurai probablement quitté le jeu. Pour ne plus avoir à affronter leurs regards. Là, la seule solution que j'avais trouvé, c'était comme à mon habitude la fuite. Une cigarette à la bouche, je tentais de l'allumer dehors. Ma main tremblait sous le coup de l'émotion et de la honte qui m'habitait depuis que j'avais appris que je devais leur révéler la vérité. Je n'arrivais pas à allumer ma cigarette. Je lâchais un juron dans ma barbe, avant de renoncer à cette cigarette. Dans mon dos j'entendis des bruits de pas, et je me retournais en hâte, pour voir qui venait. C'était Ludivine. Nos secrets, nos révélations, j'avais l'impression qu'un lien nous liait.
Hey tu m'as fait peur... Ca va?
Question débile et puérile.
Ludivine
Pizza Adulte
Messages : 294 Date d'inscription : 28/06/2012
Feuille de personnage Âge du Perso: 22 ans Côté coeur: Comment dire... compliqué ? Etat du secret: Dévoilé : J'ai survécu à un cancer.
Sujet: Re: It won't change anything, will it? [Ludivine] Ven 31 Aoû - 17:45
Gaël & Ludivine
It won't change anything, will it ?
J’avais révélé mon secret. Enfin, le moment était arrivé et j’avais tout déballé. J’avais pensé que les mots seraient durs à trouver, qu’il n’y avait pas suffisamment de termes pour pouvoir parler de ce que j’avais enduré. La peur que j’avais ressenti, puis le courage, la déception. Puis je n’avais plus eu d’espoir. J’avais fini par accepter la mort, si tel était mon destin. J’avais ressenti plus de sentiments en deux ans qu’en une vie. J’espérais que ma famille soit fière de moi en ayant entendu mon discours. Que tous les enfants qui étaient atteint de cancer aient la chance d’y croire, d’espérer. Espérer comme je n’avais pas eu le courage de le faire. Maintenant je m’en voulais d’avoir baissé les bras, d’avoir regardé mon frère en face et de lui avoir fait promettre de ne pas m’oublier quand je serais plus là. J’étais encore là, en chair et en os, plus vivante que jamais. Cette révélation reboostait mon aventure : c’était décidé, j’allais vivre tous les derniers moments que je devais vivre au sein de la maison à 100%. Je ne voulais plus partir, j’étais devenue fan de cette maison poupée Barbie, de la bouffe hyper pas diététique, des longues après-midi d’ennui et de l’humour pas drôle de certains candidats. Je ne voyais pas comment je pouvais me passer de la folie de Juliette, du sourire de Priam ou des jurons de Gaël. Ils allaient me manquer et je ne m’en rendais compte qu’aujourd’hui.
Je sortis dans le jardin, un verre de mojito à la main, ma robe et ma coiffure encore chic du prime. Il était tard dans la nuit ou tôt dans la matinée mais je ne voulais pas aller me coucher, pas maintenant. Trop de pensées allaient m’envahir et il fallait que je prenne l’air pour les repousser le plus loin possible. C’était une soirée agréable, il fallait que j’en profite. Remettant mon chignon en place, je partis avec la ferme idée d’aller m’asseoir sur un transat et de regarder les étoiles encore une bonne heure dans un silence apaisant. Mon idée tomba vite à l’eau puisque je découvris un Gaël visiblement énervé qui tirait sur son briquet avec l’idée illusoire qui puisse s’allumer. De toute évidence, il ne voulait pas. Il se retourna furtivement vers moi et me regarda en lui disant que je lui avais fait peur. Puis il me demanda si ça allait. Je m’assis sur le transat, portai le verre arôme menthe à ma bouche et avalai une gorgée.
- Je…
Et là, je ne compris pas ce qu’il se passa. Mais alors pas du tout. Ma voix se cassa et je lâchai ma première larme de l’aventure. Pas une petite larme, non, un gros sanglot. Le sanglot qui lâchait toute la pression que j’avais eu depuis le début. Jamais je n’avais pleuré. Jamais. Et je m’étais promis que jamais ce jour n’arriverait. Oui mais voilà, plus rien n’était pareil. Tout le monde savait. Je regardai Gaël et levai ma main libre.
- Je sais même pas pourquoi je pleure, c’est stupide ! Je suis complètement stupide, j’ai eu des milliers d’occasions de pleurer, pourquoi je pleure maintenant !? C’est stupide, juste stupide ! Pourquoi je pleure ? m’énervai-je la voix camouflée par mes sanglots.
Je ne comprenais plus rien, je radotais. Mais je savais que j’en avais besoin. J’avançai à nouveau mon mojito et bus une très, très longue gorgée. Je frissonnai en sentant le liquide glacée descendre le long de ma gorge et relevai la tête vers Gaël. L’alcool m’avait un peu calmée, apaisée. J’essuyai de mon index et mon majeur libres les larmes qui avaient coulé sur mes joues. La voix encore tremblante mais moins sanglotante, j’échappai un petit rire avant de me remettre à parler.
- Je suis désolée, mais ça fait tellement de bien…
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