La première journée dans la maison avait plutôt bien commencé. J'avais bien dormis moi, dans la chambre avec seulement deux trois personnes avec nous dans la maison. C'était bizarre d'avoir une grande maison pour nous, alors que les autres s'entassaient dans le jardin. Mais c'était assez marrant. Puis ça va, ce n'était pas comme si ils devaient dormir par terre sans rien, la voix s'était quand même occupé de leur faciliter la tâche et rendre ça un peu plus confortable. J'avais bien vu les coussins sur les transats. Donc je ne m’inquiétais pas pour eux. J'avais bien dormis, à cause de la chaleur étouffante j'avais fait un tour dans la piscine en pleine nuit. Ce matin j'avais pris un déjeuner en charmante compagnie. Après ça un saut dans la piscine, et le repas de ce midi nous l'avions pris tous ensemble de façon conviviale. C'était sympa, je trouvais tout le monde agréable, je n'avais rien à redire. Pour l'instant je ne m'intéressais pas trop au secrets. Ce n'était pas ma priorité, je voulais d'abord connaitre un peu tout le monde avant de leur poser des questions indiscrètes, ce n'est que lorsque j'aurais créer quelques affinités que je me permettrais d'essayer d'en savoir un peu plus sur les secrets des autres. Et puis là on partait de rien, deux trois indices de la voix ne seraient pas de trop ! Ce n'est qu'en visitant de plus près le jardin en cette belle après-midi durant laquelle le soleil pointait le bout de son nez que je remarquais une porte. Une grande porte rouge. Imposante. Avec un panneau au dessus qui indiquait PORTE INTERDITE. Une poignée en fer. Rien de plus, rien de moins. C'était intriguant. Je m'arrêtais devant et la fixais, comme si la regarder intensément allait la forcer à s'ouvrir et à me révéler tout ce qu'elle cachait...

Une première nuit des plus difficiles sur ces transats assez inconfortables. Après un petit déjeuner rapide, pris grâce aux vivres présents dans la supérette. Je me suis décidé à visiter les derniers recoins du jardin que je connaissais pas encore, histoire d'être ok avec cela quand je pourrais enfin entrer dans la maison. Un des derniers lieu qu'il me restait à observer était cette porte interdite, situé dans un coin du jardin. Devant-elle se tenait déjà un autre candidat, je m'approchais de lui et lui disais :

T'as déjà essayer de l'ouvrir ?

Oui, pas de bonjour, pas de présentation. J'étais tellement concentré sur cette énigmatique porte, que je pensais pas au reste. Un petit sourire histoire de lui montrer que es intentions n'était pas mauvaises et je continuais :

Parce que-moi sincèrement je n'oserais pas. J'aurais trop peur...

Peur de ce qui se cachait derrière. Peur des représailles de la voix... Qui sait ce qui se passait si on ouvrait cette porte... Sincèrement je ne savais pas, mais rien de beau c'est sûr.

J'étais dans mon trip mystique là. Je m'imaginais toutes sortes de choses qui pouvaient se trouver derrière la porte. Du plus dingue au plus basique. Par exemple: rien. Ca pouvait très bien être simplement un test de la voix en mode "haha tu as ouvert la porte t'es deg y avait rien derrière mais comme la curiosité est un vilain défaut (même si on est à secret story) tu prends tes bagages et tu dégages (en plus ça rime)" Ou alors plein d'indices sur plein de secrets et la voix serait plutôt en mode "GG toi t'as bien compris le principe de Secret Story". Du coup, je ne savais pas trop comment me positionner face à cette porte (au sens figuré parce qu'au sens propre j'étais bien calé sur mes deux jambes). J'étais bien concentré, du coup je ne fis pas attention aux pas qui se dirigeaient vers moi et ce n'est que lorsque j'entendis une voix féminine que je sortis de ma torpeur pour découvrir Dotty. Oui elle j'avais retenu son prénom hier soir, si c'est pas la classe ça. Bon faut dire qu'elle avait un regard de dingue. Enfin pas de folle hein, mais genre des putain de yeux bleus carrément magnifiques. Je dis pas ça parce qu'elle me plait ou quoi je ne la connais même pas. Juste que ce genre de trucs ça se remarque, et elle elle avait cette particularité qui avait fait rentrer son prénom dans mon crâne. Elle me demandait si j'avais déjà essayé de l'ouvrir. Je répondis simplement:

« Pas encore... »

Parce que ouais j'étais plutôt du genre très curieux et je ne m'engagerais pas croix de bois croix de fer sur le fait que je ne céderais pas à la tentation de l'ouvrir d'ici quelques semaines. Elle rajouta qu'elle aurait trop peur. Je haussais les épaules.

« Si on prend pas de risques dans la vie on ne fait jamais rien. Tu risques quoi ? Tu vas pas te faire mal, mourir, j'pense pas qu'il y ai un chien enragé derrière la porte. Au pire, on se fait nominer. J'avoue que ça me ferait chier de partir à cause de ça mais qui ne tente rien n'a rien. »

Dis-je avec un sourire.

« Mais je vais attendre encore un peu... Histoire que le public s'attache un peu à moi avant de tenter le SAS. »

Cette porte, elle m'intriguait depuis mon entrée dans la maison et à vrai dire malgré la peur qui me tiraillait les entrailles, je n'avais qu'une envie l'ouvrir en premier. Mais cela j'allais le dire à personne, je n'étais pas folle. Je préférai jouer la timide, la peureuse et quand on s'y attendrai le moins, dans la fraîcheur de la nuit par exemple quand la voix est profondément endormi, hop délicatement l'ouvrir, puis la renfermer comme si rien ne c'était pas passer. Oui, je sais, ce n'était qu'une douce illusion, mais bon qu'est ce que la vie sans sa part de rêve... Un sombre désert marqué par la violence et l'injustice de notre réalité. J'étais bien passé pour en parler, mais pas ici, pas maintenant, il était encore trop tôt pour me dévoiler... J'écoutais ainsi d'une oreille discrète Peter, oui il me semblait qu'il s'appelait comme ça, son discours sur ce le fait que je ne risquais rien à ouvrir cette porte... Un sourire malin se dessina sur mon visage :

Si on ne risque rien, pourquoi ne pas l'ouvrir tout de suite alors ?

J'avais à peine finis ma question, que monsieur rajoutait une petite réflexion comme quoi il allait attendre un peu avant de finir dans le sas, nouveau sourire plus moqueur cette fois-ci :

Qui te dit que c'est un aller pour le SAS qui nous attend derrière, imagine là juste derrière cette porte, il y a une place en finale pour celui, celle ou ceux qui oserait la franchir ? Cela change la donne là non ?

Dans mes yeux brillent une étincelle de malice, comme celle d'un enfant sur le point de faire une grosse bêtise, mais attendant l'approbation de son copain de classe, histoire d'être sûr que quelqu'un d'autre pourraient aussi être punis si le méfait venait à être découvert. L'autre c'était Peter et je sentais au fond de moi que cette porte ne resterait pas bien longtemps fermé.

Dotty me répondit que si on ne risquait rien, pourquoi ne pas l'ouvrir tout de suite, avec un petit sourire. Le même sourire se dessinait sur mes lèvres. C'est qu'elle était pas si sage qu'elle en avait l'air avec ses grands yeux bleus la jeune demoiselle. Elle rajoutait qu'une place en finale nous attendait peut être derrière. Pour le coup elle n'avait pas tord, et si ce qui était derrière était du positif et non du négatif ? On avait une chance sur deux. C'était comme jouer à pile ou face. On risquait gros, notre place dans la maison au maximum, mais on pouvait aussi gagner pas mal. Après quelques secondes de réflexion ma décision était prise, après tout, j'étais là pour quoi ? Pour être inactif ? Pour faire tout ce qu'on me disait. Je n'avais jamais été un grand fan des règles et depuis petit je n'en faisais qu'à ma tête. Pourquoi commencer maintenant ? De toute façon, on verrait bien ce qui allait se passer. Et puis je n'étais pas seul à jouer, Dotty était là, et vue l'éclair de malice qui brillait dans ses yeux elle était autant partante que moi pour l'ouvrir.

« Tu veux jouer ? »

Dis-je en m'emparant de la poignée en métal. Elle était brûlante à cause du soleil. Puis je regardais Dotty et lui dis avec un sourire:

« D'accord, je l'ouvre, mais je veux un bisou en échange. Je prend un risque là... Je veux bien un peu d'encouragement. »

Puis je me rendis compte que cette phrase pouvait faire gros dragueur méga lourd et je rajoutais:

« J'fais pas ça pour te draguer t'inquiètes pas, ça fait juste une bonne raison de le faire. Ca rajoute un peu de piment !»